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R.-H. ROBINS / v ^ * _ \ ' r i CA/n<-^Q /■■i'i /l5/iv= 5” /i^ / ' / V BRÈVE HISTOIRE DE LA LINGUISTIQUE DE PLATON A CHOMSKY TRAD UIT D E L ’ANGLAIS PA R M AURICE BOREL ÉDITIONS DU SEUIL 27, rue Jacob, Paris V ïe r ! DE LA. LINGUISTIQUE / CE LIATtE EST PU B L IÉ DANS LA COLLECTION TRAVAUX LINGUISTIQUES DIRIG ÉE PAR NICOLAS R U W ET ISBN 2-02-004479-X Éditìon origliale : A Short History of Linguistics, Longmans, Great and Co Ltd, London and Harlow, 1967. © R.H. Robins, 1967. © Éditions du Seuil, Paris, 1976. La toi du 11 mars 1957 ini crû 1 les copies ou reproductions des- ii née s à une utilisation collective. Toute représentation ou repro duction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal. Préface J ’ai tenté, dans ce livre, de donner un bref compte rendu de l’his toire des études linguistiques jusqu’à nos jours. Pour les raisons expo sées dans le premier chapitre, le récit est centré sur l’histoire de la linguistique en Europe; mais j ’espère avoir suffisamment tenu compte des contributions qu’ont apportées à cette dernière les travaux nés en dehors du continent européen. Il est maintenant largement admis que l ’histoire de la linguistique constitue un secteur défini d ’enseignement et de recherche, et nombre d’Universités, à travers Je monde, l’ont incorporée dans le programme de leurs cours. L ’intérêt que manifestent fréquemment les linguistes pour l’histoire de leur domaine est en soi un signe que la linguistique, en tant que discipline académique, et en dehors de ses applications pratiques, est parvenue à la maturité. J ’espère que ce livre contribuera à satisfaire une partie des besoins des professeurs et des étudiants, tant en approfondissant leur appréciation de ce qui a été accompli dans l’étude du langage qu’en suggérant des voies fécondes, ouvertes à de nouvelles recherches. Lorsqu’on entreprend un livre de cette portée, on se trouve immé diatement confronté à de nombreuses difficultés. En premier lieu, une telle entreprise exigerait que l’on possédât une égale connais sance de l’ensemble des travaux linguistiques, exigence à laquelle personne ne peut satisfaire. Deuxièmement, l’étendue, la nature et l’état présent des sources varient largement d ’une période étu diée à l’autre. Notre savoir sur les pionniers de la linguistique comporte de regrettables lacunes, tandis que, dans l’histoire contem poraine des tendances en cours, le problème se pose dans des termes inverses : il s’agit de tenter d ’extraire, parmi l’énorme masse de publi cations, le matériel le plus susceptible de revêtir une signification his torique durable. En outre, pour différentes périodes, il existe une importante variation du nombre des recherches déjà entreprises; on a écrit, d’une part, quantité de choses sur l’époque gréco-romaine de la linguistique; plusieurs études historiques récentes se sont inspirées du 5 PRÉFACE livre de Pcdersen, Linguistic Science in the Nineteenth Century (« La science linguistique au dix-neuvième siècle »); Chomsky a récemment attiré l’attention sur quelques anticipations frappantes des thèmes modernes dans les œuvres de certains auteurs du dix-septième; des éludes sur les travaux du Moyen Age et de la Renaissance, dans les diverses branches qui touchent à la linguistique générale sont actuel lement en cours, mais il reste encore beaucoup à faire avant qu’une vaste étude historique réellement satisfaisante, allant de l’antiquité occidentale au monde moderne, puisse être envisagée. Si l’on se tourne vers la recherche linguistique en dehors de l’Europe, dont celle-ci sut tirer un si grand profit, le besoin d’éditions et de commentaires n’est pas moins pressant; une bonne partie de l’œuvre linguistique chinoise, arabe et indienne a déjà été extensivement étudiée, mais c ’est principalement du point de vue de sa place dans l’histoire culturelle et littéraire des peuples respectifs. Des chercheurs qui relieraient les écrits individuels dans ces domaines à la théorie et à la pratique linguistiques courantes combleraient une lacune consi dérable dans notre compréhension de l’histoire culturelle du monde. Pour toutes ces raisons, qui s’ajoutent à l’inadéquation du savoir et des capacités de l’auteur du présent écrit à la tâche qu’il s’est imposée, les lecteurs découvriront probablement des motifs d’être en désaccord avec ce qui est dit ici. Mais si ce livre réussissait seule ment à stimuler une recherche plus approfondie des sources de l’his toire de la linguistique, il aurait déjà atteint une partie de ses objectifs. Quand on essaye de couvrir une aire aussi vaste, on se rend mieux compte de la dette qu’on a envers les savants anciens et modernes qui ont œuvré dans ce domaine, dette qui n’est que partiellement reconnue dans les références bibliographiques qui accompagnent chaque chapitre. Personnellement, je suis heureux d’exprimer mes remerciements aux collègues que j’ai consultés, de Londres et d’ail leurs, et en particulier au professeur David Abercrombie, pour le soin avec lequel il a lu et vérifié le texte de ce livre et fait d’importants commentaires et corrections; à tous ceux aussi qui ont eu l’amabilité de lire des chapitres traitant de thèmes pour lesquels ils étaient beau coup plus qualifiés que moi : Dr. Thcodora Bynon, Mme Vivian Salmon, et M. K.-L. Speyer. Le meilleur de ce livre est dû à leur aide et à leurs conseils. Je reste responsable des erreurs et des défauts qui subsistent. Enfin, j ’ai été fortement aidé par la gentillesse et la patience de ma femme, qui a lu le manuscrit, me suggérant de nom breuses améliorations de détail. R.H. Robins Londres, 1967. Perçant qui ante nos nostra dixerunt (Mau dits soient ceux qui nous ont ôte les mots de la bouche). - AeUus Donatus (apud Saint-Jérôme). Alks Gescheidte ist schon gedacht worden, man muss nur versuchen es noch einmal zu denken (On a déjà réfléchi à tout ce qui est digne d’attention, il faut seulement essayer d’y réfléchir une fois de plus). Goethe I ' — 1 Introduction La plupart du temps, l’usage et la compréhension de la langue natale sont choses admises, qui ne suscitent aucune prise de conscience, aucun commentaire ni interrogation de notre part. Les souvenirs de notre prime enfance, ainsi que la pratique de l’éducation peuvent occasionnellement nous amener à réfléchir sur le caractère complexe de la capacité linguistique que possède toute personne normale; d’autre part, l’apprentissage d’une ou de plusieurs langues étrangères, une fois maîtrisée la langue natale, révèle la mesure exacte de ce qui est mis en jeu dans la faculté de l ’homme de communiquer par le langage. Cependant, en dépit de cette acceptation passive du don du langage articulé, certaines cultures ont suscité, parmi leurs membres, une prise de conscience active de son pouvoir; cct éveil de la conscience linguis tique fut stimulé par des contacts avec des locuteurs étrangers, par l’existence et la reconnaissance d ’un clivage dialectal au sein d’une communauté de langue ou par une orientation particulière de cette curiosité désintéressée que l’homme porte spontanément à lui-même et au monde qui l’entoure. C ’est de cette source qu’a jailli la « lin guistique populaire » (folk Unguistics), faite de spéculations ou de dogmes sur l’origine du langage (et de la langue maternelle), et sur la place de la langue dans la vie de la communauté. La réflexion spontanée sur le langage donna naissance, dans diffé rentes parties du monde civilisé, à une science linguistique. Le terme science, bien qu’employé à dessein, n ’est pas pris ici dans son sens restrictif. Car, dans ce contexte, la science ne se distingue pas des études « humanistes » : toute étude satisfaisante du langage mobilise aussi bien les vertus d’exactitude et d’autodiscipline intellectuelle requises par la science que la sensibilité et l’imagination qu’exigent les études humanistes. La science linguistique d’aujourd ’hui — pareille aux autres branches de la connaissance et de la recherche — est le produit de son passé et la matrice de son avenir. Les individus naissent, grandissent et 9 vivent dans un environnement physiquement et culturellement déter miné par le passé; ils participent à cet environnement et certains d’entre eux deviennent même les instruments de son changement. Comme les peuples, comme les conceptions intellectuelles ou morales, les sciences (au sens le plus large) ont leur histoire. Les savants ne repartent pas de zéro à chaque génération; ils travaillent dans le cadre et sur la base de ce que leur science — et la science en général — a hérité dans telle culture et à telle époque. La réflexion historique sur la science, ou sur tout autre aspect des "problèmes humains, consiste à étudier les séquences temporelles, constituées des personnes et des événe ments, à y discerner les connexions causales, les influences et les tendances qui les traversent. Les brèves esquisses historiques d’un thème, telles qu’en contien nent souvent les manuels d’introduction, regardent inévitablement le passé du point de vue du présent, ne retenant des oeuvres antérieures que les aspects qui semblent soit particulièrement appropriés, soit, au uploads/Litterature/ breve-histoire-de-linguistique-robins.pdf
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- Publié le Sep 05, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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