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•. %•- -iJ: tKïje ïîbrarp of tf)e THE LroRARY OF THE UNIVERSITY OF NORTH CAROUNA AT CHAPEL HILL ENDOWEDBYTHE DIALECTIC AND PHILANTHROPIC SOCIETIES PQ 1U5.7 .A5 C5 7 1 ' '-^^ «I CHAPELHILL 10000985249 I lus book is due at the LOUIS R. WILSON LIBRARY on the last date stamped under "Date Due." If not on hold it may be renewed by bringing it to the library. DATE C,..-^ ^tlE_ RET. DATE DUE RET. SùL 32 jffiy 1 fmm II la ii JAYl/i'Q^ ^u a P 3 -^^ SFP 11 pono ^-^w^ \ form No. 5t3 Digitized by the Internet Archive in 2010 with funding from University of North Carolina at Chape! Mil http://www.archive.org/details/lamriqueetlerOOchin GILBERT CHINARD L'AMÉRIQUE ET LE RÊVE EXOTIQUE DANS LA LITTÉRATURE FRANÇAISE AU XVir ET AU XVIir SIÈCLE PARIS SOCIÉTÉ D'ÉDITION "LES BELLES LETTRES" 95, BOULEVARD RASPAIL, 95 S. 6- ^'\ î Octobre 1926 j / ^ % %^- ^Cf fp DU MEME AUTEUR LIBRAIRIE HACHETTE ET C". L'Exotisme américain dans la littérature française au XVI" siècle, d'après Rabelais, Ronsard, Montaigne, etc. Un vol. in-16 3 fr. 50 En préparation, L'Exotisme américain dans l'Œuvre de Chateaubriand. John Greenleaf ^Vhittie^, le poète de la Nouvelle Angleterre. 258-13. — Coulommiers. Imp. Paul BRODARD. — 7-13. GILBERT CHINARD Professeur à l'Université de Californie. L'AMÉRIQUE ET LE RÊVE EXOTIQUE DANS LA LITTÉRATURE FRANÇAISE AU XVIP ET AU XVIII« SIÈCLE ^u PARIS LIBRAIRIE HACHETTE ET C" 79, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, 79 1913 Tous droits de traduction, de reproduction et d'adaptation réservés pour tous pays. Copyright, by Hachette and C", 1913. INTRODUCTION "7 DANS un volume précédent*, nous avons essayé de mon- trer que les premiers récits de voyages, avec leur enthousiasme naïf pour les sauvages, leur admiration pour la vie simple et libre de ces peuplades du Nouveau Monde qui vivaient sans prêtres, sans lois et sans rois, et qui surtout ne connaissaient « ni tien ni mien », sem- blaient déjà annoncer les théories les plus hardies de Rousseau. Il nous a paru qu'il valait la peine de rechercher si quelques-unes de ces idées qui, au xvi'^ siècle, avaient causé une véritable révolution morale et que Montaigne avaient résumées dans le chapitre des Cannibales, puis dans le chapitre des Coches, avaient disparu pendant un long intervalle pour se manifester de nouveau avec les « philosophes ». Si on ne les trouve pas dans la grande littérature du xviii" siècle, il est cependant possible, grâce aux récits des voyageurs et des missionnaires, de suivre ;i^ leur développement à travers plus d'un siècle, de montrer '-r les points d'affleurement de ces courants souterrains et *^ de reconstituer les anneaux de la chaîne qui relie Jean- 1. VExotisme américain dans la Littérature française au XVP siècle, Paris, 1911, in-16. ^ ^ J '^^ VI . INTRODUCTION Jacques Rousseau à Montaigne. Dans l'état actuel de la science, ce livre ne saurait être ni complet ni définitif. Le moment n'est pas encore venu où l'on pourra déter- miner avec précision l'influence que la découverte de l'univers physique a exercée sur la pensée du xvii'^ et du XVIII'' siècle. Il faudrait tout d'abord que notre histoire coloniale fût mieux connue, que les écrits de nos marins, colons et missionnaires aient été étudiés et édités avec soin, ou, tout au moins, que nous ayons de bonnes biblio- graphies, ce qui n'est pas. 11 nous a semblé cependant que, dès maintenant, il était possible d'arriver à quel- ques conclusions provisoires. Dans son ensemble, la littérature américaniste est très nettement anti-sociale. 11 n'en pouvait être autrement. Tout récit de voyage, toute étude des mœurs d'un peuple étranger est forcément une comparaison. Bien rares sont les voyageurs qui résistent au plaisir de faire la critique de leurs contemporains en exaltant la vertu, le bonheur et la prospérité des pays qu'ils visitent. Or, les hommes qui, au xvii" siècle, ont le plus contribué à faire connaître l'Amérique, sont des missionnaires de toutes dénomina- tions, mais surtout des Jésuites. Etant prêtres, congréga- nistes, habitués à vivre dans une société où les individus faisaient profession de pauvreté, ils ont été tout naturel- lement conduits à admirer le désintéressement des sau- vages qui, tels les premiers chrétiens, vivaient en frères et négligeaient les biens de la terre. Mais ces prêtres étaient en même temps des hommes cultivés et quelques- uns des érudits, presque tous en tout cas d'anciens professeurs, qui avaient formé leur esprit à l'étude de Virgile, de Tacite et surtout du Conciones. Leur idéal dévie n'est pas purement chrétien, il est en même temps clas- sique ou antique, et les sauvages américains vont leur apparaître sous les traits de Romains de la République; ils leur prêteront la gravité et l'éloquence de Caton et des personnages de Tite-Live. Enfin, pour ceux du moins des voyageurs qui allaient dans le Sud, la révélation d'un INTRODUCTION vli '•m;onde nouveau, plus chaud que le nôtre, la nature luxuriante des Tropiques, le charme sensuel de- la vie des Iles soudainement révélé, ne pouvaient manquer d'opérer sur des âmes encore toutes neuves et de les disposer à l'indulgence et à l'optimisme. Désir de faire la leçon à leui's contemporains, souvenirs de l'antiquité et de la primitive église, admiration de la nature, sont les trois éléments principaux que nous retrouverons chez tous les voyageurs. Quelle impression pouvaient produire de tels tableaux sur l'esprit de gens qui vivaient dans une société où la liberté individuelle diminuait chaque jour, où tout s'ordonnait, . se disciplinait et se centralisait de plus en plus? L'homme a toujours eu une tendance à oublier les misères de la vie présente dans la contemplation d'un passé lointain on' d'un avenir que son imagination colore à sa guise. L'anti- quité avait eu l'Age d'or, le moyen âge le Paradis Terres- tre; à un moment où les légendes antiques sont mortes, où la religion est en butte aux attaques de l'esprit de libre examen, vient se substituer un idéal plus actuel, si je puis dire, et en tout cas contemporain mais exotique. Le bon Indien va paraître i-éunir en lui toutes les vertus antiques et chrétiennes, c'est de l'Amérique et des lies que l'on va rêver et c'est des récits de voyages que proviennent directe, ment toutes les utopies qui abondent avant Rousseau, et dont Rousseau s'inspire. Pour un temps on croira sincère- mentque le civilisé peut trouver le bonheur en se mettant à l'école des sauvages et en fait, nous le verrons, nombre d'Européens abandonneront la civilisation pour la vie errante et libre des Indiens. L'apogée de ce mouvement est marqué par le Discours sur l'Inégalité, résultat de deux siècles et demi de discussions, de révoltes et de rêves utopiques. Dès cette date cependant, on voit une réaction se dessiner. Il s'en faut que tous les gens du xviii" siècle aient adopté sans prolester la condamnation de la société: De plus, à mesure que l'on connaissait mieux les Indi(>ns. viîi INTRODUCTION on s'apercevait que tous n'étaient point bons, qu'ils diffé- raient de tribu à tribu et souvent d'individu à individu, et bientôt non seulement les adversaires de Rousseau, mais ses disciples mêmes n'osèrent plus se prononcer aussi absolument. S'ils condamnaient la société, ils ne défendaient pas la sauvag(^rie : de là le singulier décou- ragement dont sont empreintes les Utopies de la fin du xviii^ siècle et VHistoire Philosophique des Indes. Etudier de façon complète un sujet aussi complexe et aussi étendu aurait été faire l'histoire des idées pendant deux siècles, nous n'avons pas cette prétention. Nous avons seulement voulu indiquer l'origine de quelques théories, en suivre le développement et la transformation dans les récits de voyages et les ouvrages qui s'en inspirent directement, et surtout montrer comment, sur ce point au moins, il est impossible de séparer le xvii" du xviii'' siècle. J'ai dû faire des recherches dans plusieurs bibliothèques tant en France qu'en Amérique. La Bibliothèque John Carter Brown de Providence m'a fourni de nombreux matériaux et j'ai pu, grâce à M. J. P. Winship, y consulter librement les ouvrages les plus rares; j'ai utilise également la bibliothèque de Harvard et la Bibliothèque Newburry de Chicago. En France, j'ai surtout eu recours aux ouvrages de la Nationale, de Sainte-Geneviève, de l'Insti- tut, de l'Arsenal, de la Bibliothèque Municipale de Bor- deaux, et partout j'ai rencontré le plus aimable accueil. Berkeley, Californie, 15 janvier 1913. L'AMÉRIQUE ET LE REVE EXOTIQUE DANS LA LITTÉRATURE FRANÇAISE AU XVII" ET AU XVIII" SIÈCLE PREMIÈRE PARTIE LES « ISLES » ET L'AMÉRIQUE MIÉRDIONALE CHAPITRE I LES « ISLES » ET L'AMÉRIQUE MÉRIDIONALE AU COMMENCEMENT DU XVII'' SIÈCLE YVES D'ÉVREUX, CLAUDE D'ABEVILLE JEAN MOCQUET, FRANÇOIS PYRARD POUR qui voudrait étudier à un point de vue purement historique l'expansion coloniale de la France en Amérique, il serait nécessaire de distinguer entre la Nouvelle France, ou Canada, et les « Isles » qui compren- draient les Antilles et l'Amérique du Sud. Au moins jus- qu'à la découverte du Mississipi, c'est-à-dire jusqu'à la fin du xvii<= siècle, le Canada a son histoire à lui et doit être considéré à part. Au point de vue littéraire, nous uploads/Litterature/ chinard-l-x27-amerique-et-le-reve-exotique.pdf

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