CHRISTIANOPOLIS EXPLICATION DE SEPT CHAPITRES DU LIVRE REIPUBLICAE CHRISTIANOPO
CHRISTIANOPOLIS EXPLICATION DE SEPT CHAPITRES DU LIVRE REIPUBLICAE CHRISTIANOPOLITANAE DESCRIPTIO DE JEAN VALENTIN ANDREAE PAR JAN VAN RIJCKENBORGH AVANT-PROPOS En l'an 1619 parut en latin un écrit de Jean Valentin Andréas sous le titre de Reipublicx Christianopolitance Descriptio (Description de la République de Christiano-polis). Une partie de cette œuvre a été commentée par Jan van Rijckenborgh dans les années qui précédèrent la deuxième guerre mondiale, lors de différents services de temple, pour en expliquer, aux élèves de la Rose-Croix de ce temps, le sens profond. Comme aujourd'hui encore ces allocutions ont gardé toute leur actualité, nous avons jugé utile de les publier en langue française. En plus des commentaires de Jan van Rijckenborgh, cette édition comporte les extraits correspondants de l'œuvre d'Andréas. Il faut remarquer ici que les allocutions de Jan van Rijckenborgh s'étaient fondées sur une traduction anglaise du texte latin d'Andréas. C'est pourquoi la présente édition française est fondée d'une part sur la version anglaise du texte d'Andréas et sur la version néerlandaise de Jan van Rijckenborgh. Puisse le lecteur se voir accorder d'orienter sa vie de façon à pouvoir aussi un jour entrer dans sa Christianopolis, sa cité du Christ. Rozekruis Pers Mieux vaut un four dans tes parvis que mille ailleurs. Je préfère me tenir sur le seuil de la maison de mon Dieu, plutôt que d'habiter sous les tentes des impies. Car l'Eternel Dieu est mon soleil et mon rempart. L'Eternel donne la grâce et la gloire, et ne refuse pas ses bontés à ceux qui marchent dans l'innocence. LE MOTIF DU VOYAGE ET LE NAUFRAGE Alors qu'en étranger je parcourais ce monde, endurant de nombreux régimes tyranniques, trompeurs et hypocrites, n'ayant pas encore trouvé l'homme qu'ardemment je cherchais, il me parut bon de me risquer de nouveau sur la Mer Académique, bien que celle-ci m'eût déjà fort souvent nui. C'est ainsi que je montai à bord du bon navire « Fantaisie » et avec beaucoup d'autres voyageurs quittai le port, exposant ma vie et ma personne aux mille dangers qui accompagnent le désir de connaissance. Les conditions de notre voyage furent d'abord favorables. Mais des tempêtes de jalousie et de calomnie ne tardèrent pas à s'élever, qui soulevèrent contre nous la Mer Ethiopienne et nous ôtèrent tout espoir de calme traversée. Le capitaine et l'équipage payèrent de leur personne jusqu'au dernier. Par instinct de conservation nous ne nous donnâmes pas encore pour perdus, et le navire lui-même affrontait les récifs. Cependant la puissance des eaux s'amplifia. Alors que finalement nous avions déjà perdu tout espoir et que nous nous étions préparés à la mort plus par constatation de l'inévitable que par grandeur d'âme, le navire chavira et sombra. Certains d'entre nous furent engloutis par la mer, d'autres furent dispersés au loin, tandis que d'autres encore, qui savaient nager ou avaient trouvé une planche, étaient entraînés vers diverses îles éparses sur cet océan. Les survivants ne furent que peu nombreux. Moi seul fus cependant rejeté enfin, sans compagnons, sur ce qui semblait être une minuscule motte de terre. L'ARRIVEE DANS L'ILE CAPHAR SALAMA Tout me plut ici, sauf moi-même. L'île, aussi petite qu'elle parût, avait de tout en abondance et il n'était pas un lopin de terre qui ne fût exploité ou employé de quelque façon au bien général. L'île était située, — comme je l'appris plus tard — dans l'hémisphère sud, à dix degrés du pôle sud, vingt degrés de l'équateur et environ douze degrés sous le signe du Taureau. Je ne voudrais pas entrer dans plus de détails sans importance. L'île est de forme triangulaire, d'un périmètre d'environ trente milles. Elle est riche de terres labourées et de prairies, irriguée par des rivières et des ruisseaux, ornée de forêts et de vignobles et elle pullule d'animaux. L'on aurait pu croire que le ciel et la terre s'étaient ici mariés en paix éternelle. Alors qu'aux rayons du soleil matinal je faisais sécher ma chemise, le seul vêtement qui me fût resté, un insulaire arriva soudain, appartenant aux veilleurs. Compatissant, il s'informa de mon malheur et comme il avait une sincère pitié de moi, me pria de lui faire confiance et de l'accompagner à la ville, où l'on me procurerait le plus nécessaire avec les bonnes dispositions habituelles à l'égard des étrangers et des exilés. Il ajouta : « Comme vous pouvez vous estimer heureux d'avoir été rejeté sur ce sol après un naufrage aussi terrible ! » Ce à quoi je me contentai de répondre : « Que Dieu soit remercié ! Que Dieu soit loué ! » I L'ILE CAPHAR SALAMA Les élèves de la Rose-Croix savent qu'il existe une action réciproque, radicale et souvent dramatique, entre les diverses ondes de vie qui peuplent l'univers. De même que certains petits corps célestes peuvent être attirés hors de leur orbite par des formations stellaires plus denses, des ondulations de vie plus anciennes et plus évoluées peuvent rejeter de plus jeunes courants de vie hors de leur voie d'évolution et perturber à tel point leur développement conforme aux lois naturelles que des mesures radicales doivent être prises par les sublimes recteurs de toute vie afin d'empêcher la destruction des étincelles divines qui leur ont été confiées. Cet enseignement peut être vérifié de diverses manières et être démontré scientifiquement. Encore que nous ne voulions pas nous occuper d'énumérer et de citer de tels arguments, nous voudrions au moins vous donner un exemple. Nous attirons votre attention sur l'onde de vie des animaux, qui nous suit et n'est pas encore aussi développée ; qui est donc influencée à de nombreux égards par l'humanité. Nous faisons le plus souvent un usage maléfique de notre puissance. D'innombrables espèces animales se trouvent totalement désorganisées à cause de notre mauvaise influence : la sauvagerie et les dangers du règne animal qui nous menacent ont été occasionnés par l'onde d'humanisation elle-même. Notre malignité, notre méchanceté et notre imperfection, notre réalité corrompue, se reflètent dans le règne animal et notre exhalaison empoisonnée entraîne une croissance désordonnée qui se révèle dans le règne animal par l'onde des insectes nuisibles. Les microbes et bactéries qui menacent notre vie, qui en réalité sont chargés de la transformation des matières organiques en matières minérales, se retournent maintenant contre le règne humain avec un résultat effrayant pour nous, guidés par l'esprit de révolte du règne animal. De façon analogue, il existe une influence de l'onde vitale des anges sur l'onde de vie humaine. A un moment très angoissant de notre pèlerinage, qui est complètement noyé dans les brumes du passé, un coup très dur nous frappa, déclenché par l'onde de vie angélique, et il se développa pour nous une destinée grosse de conséquences. Une succession de mythes et de légendes attestent de ce terrible événement. Nous pouvons en particulier lire à ce sujet les vestiges mutilés de la doctrine manichéenne. Avant tout c'est la Bible qui met à jour, de manière voilée mais concrètement pour ceux qui ont la connaissance intérieure, les événements qui entraînèrent une modification totale des méthodes du plan d'évolution divin qui est à la base de l'onde de vie humaine. Deux groupes du règne des anges, appelés « Esprits de la Lune » et « Esprits de Mars », eurent et ont encore pour mission d'aider l'onde vitale humaine à se développer. Les forces lunaires édifient la forme, tandis que les forces martiennes déploient dans cette forme l'énergie dynamique, la force du désir, afin que la conscience naisse des interactions de la forme et du désir. Les sources mentionnées nous rapportent qu'une partie des Esprits de Mars exécuta sa tâche avec trop de fougue, contrairement à l'ordre divin, et qu'ainsi le Mal fut déchaîné, alors qu'il était contenu et neutralisé par la sage providence, de sorte que l'homme en enfance tomba sous l'influence du Mal, par manque de maturité et de forces suffisamment développées. Le Mal, l'obscurité, doit toujours exister en tant que possibilité négative afin que soit assurée la libre faculté d'évolution du Bien, de la lumière, de la possibilité positive. Cette loi de la nature est intangible et est introduite dans un ordre universel théocratique avec un avertissement divin. Cet ordre universel théocratique est comparé dans le récit de la Genèse à un jardin où se trouvent de nombreux arbres fruitiers et de nombreuses forces. L'homme-enfant est instruit de toutes les valeurs ainsi que de tous les dangers grâce à l'aide divine et à la lumière divine. L'homme-enfant peut se servir de différents fruits, de certaines forces et valeurs ; d'autres il est dit : « Le jour où vous en mangerez, vous devrez mourir ». Le mal existe mais est au début enfermé, bien qu'il puisse être délié par l'homme. Il y a beaucoup de malignités que vous connaissez ou redoutez sans avoir le désir de les accomplir. Le positif que vous avez en partie consciemment réalisé vous protège en fait de ces expériences tandis que le bien dont vous avez quelque notion vous met aussi en mesure de reconnaître les conséquences du mal sans en avoir fait l'expérience directe. Il uploads/Litterature/ christianopolis.pdf
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- Publié le Jui 27, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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