CM Fernandez L’histoire économique peine à trouver une place particulière dans

CM Fernandez L’histoire économique peine à trouver une place particulière dans la discipline historique se constituant au XIXème. Les savants touchent volontiers plusieurs domaines. L’économie n’était qu’une branche particulière et très subordonnée du discours scientifique. Au XVIème siècle en France, Jean Bodin propose une pré-théorie de la monnaie, théorie quantitative. Les préoccupations sont davantage politiques qu’économiques. Le discours économique est tout entier englobé dans le politique, lorsqu’il n’est pas encore englobé dans le philosophique. C’est en partant de la philosophie morale qu’Adam Smith propose une vision, un discours philosophico-économique dans lequel l’aspect moral présente une certaine importance. Dans la Richesse des Nations, il décrit la division du travail et montre son efficience. Il fait procéder tout ça d’une vision qui est celle des self-love (parabole du brasseur, du marchand de bière : A. Smith montre à travers l’importante des interêts à vendre ou acheter). L’intérêt général apparaît comme la somme des intérêts particuliers. Il trouve ensuite la métaphore de la main visible. Encore au XVIIIème la proposition de Smith est contre-balancée par d’autres visions économiques. Le libéralisme philosophique va progressivement prendre des positions dans le champ idéologique et politique, et va déterminer la manière de s’emparer de l’économie. Entre Adam Smith (1776) et David Ricardo (1817), la théorie économique non seulement s’approfondit mais le discours sur la… économique s’autonomies sur un plan épistémologique. Une chaire économique est créée au collège de France dans les années 1810. Cette chaire se dote d’un certain nombre de traits en France. La dominante est l’économie politique britannique. Théorie des avantages comparatifs de Ricardo. La théorie de la valeur (Smith, Ricardo, Marx) va être abandonnée, alors qu’elle présente les prix comme fonction de la valeur travail. À cette théorie de la valeur est substituée la théorie dite de l’utilité, distincte, car elle pose que la valeur est non pas fonction du travail mais de l’utilité, de l’usage d’un produit. En 1870 il y a une querelle des méthode entre l’école allemande et autrichienne. Les allemands ont par autonomie développée une école institutionnalisée historiciste. Chez eux, la science économique ne se sépare pas ni de la politique (caméralisme) ni.. Elle doit s’appuyer sur la connaissance de la société, notamment par la mise en oeuvre d’une série de statistiques. Ils s’inscrivent dans la lignée des néo-classiques. On pousse au plus loin l’intuition anthropologique smithienne tout en abandonnant un pend théorique de Smith et Ricardo : la valeur. Ils développent une théorie de la valeur utilité, fondée uniquement sur le désir (hédonistes) en imaginant que l’échange se fait comme dans une sorte de vente aux encrées universelle et permanente, où chacun échangent des petits bouts d’utilité, jusqu’à ce qu’ils tombent d’accord sur un équilibre pur et parfait. C’est une extension théorique de la parabole du brasseur. L’homme est un homo economicus. Cette économie fonctionne sur l’existence d’un équilibre valratio-parétien (Léon Valras, Vilfredo Pareto). C’est à la fois un équilibre fondé sur l’échange permanent et l’allocation des ressources qui n’est pas à l’optimum. L’optimum selon Pareto c’est l’équilibre. L’optimum c’est une économie où la morale a disparu, où il n’y a pas d’espace et de temps. C’est l’époque où l’on procède à un gros travail de dévoilement des sources, en France, et ailleurs. Avec des moyens financiers à la hauteur des ambitions des Etats encore à construire. Massivement les autorités politiques financent la collation de sources. Ce sont des sources politiques qui sont principalement employées. Les historiens allemands posent des bases sur la manière de faire l’histoire (von Rancke). En France, ce travail de collation de sources est mené tout comme celui de la distinction, de détermination, de définition de ce qu’est l’économie politique. C’est l’école méthodique. La discipline doit établir des faits très précis, doit se prémunir des considérations sur le destin des civilisations. Le fait établi, c’est celui dont rend compte la source. Il y a un double tropisme politique. La mission politico-idéologique est de s’extraire, s’affranchir de la philosophie et de la littérature. C’est en Allemagne qu‘on a une poussée plus ferme, pour proposer une histoire économique (Max Weber). C’est une proposition quine France se heurte à des réticences. OIn propose une science sociale synthétiquement Henri Berr créé en 1903 La Revue de synthèse, dans laquelle écrivent des historiens et des économistes comme François Siniand, qui accepte volontiers de collaborer avec les historiens. Il met en valeur l’existence de cycles. S’il y a des cycles, il y a de la dynamique, de l’histoire. Il y a des rencontres entre l’histoire et l’économie dès le début du XXème. Les historiens ne se contentent plus simplement de mettre leur développement de type économique et sociale à la fin d’un récit politique (Henri Mozère, Henri Sée). L’histoire économique ne peut se placer comme camp car elle est marginalisée dans les facultés de lettres. On se méfie du risque d’absorption de l’histoire par la sociologie, représentée par Emile Durkheim, qui fonde en 1896 L’année Sociologique. Il veut autonomiser la sociologie par rapport à la philosophie et à l’histoire. Jusqu’en 1929 des rencontres mais pas de vérité de champ. La revue des annales économiques et sociales (Bloch/Febvre). Proposition d’établir de nouveaux horizons à ce qu’est une histoire en firent que l’histoire telle qu’elle se fait est trop exclusivement politique, et même militaire (histoire « bataille ») lors que le réel ,ne peut se réduire à la dimension politique et militer des choses, et qu’u contraire il est du rôle de l’historien de saisir comment les hommes et les femmes vivaient, et ps simplement comment les puissants établissaient leur pouvoir. La révolution des annales permet un élargissement des sources possibles, en sortant du cadre de la diplomatique. C’est une révolution méthodologique, mis inscrite dans la méthodologie de l’histoire, et qui va distinguer l’histoire de la sociologie, ou de l’économie. Ajouté à cette description documentaire il y a le fait que c’est à partir des sources, quelque soit la nature ou l’ancienneté, et après avoir présenter une critique de ses sources, que prend forme le raisonnement historique. C’est une démarche fondamentalement inductive, et non pas déductive, comme l’économie dominante ou la sociologie l’ont imposées. Cette démarche est d’une très grande fécondité. Les collaborations entre historiens et économistes s’intensifient. En 1944, Ernest Labrousse est un exemple de la formidable attraction de l’histoire économique, portée par l’élan des années 1930. La crise montre qu’un certain nombre de constructions intellectuelles que l’on croyait établies sont remises en cause. L’idée de la main invisible du marché comme solution d’efficacité démontre en 1929 que ça ne se passe pas comme les néos-classiques disent. Cette crise a pu donner ailleurs une lignée particulière de manière d’appréhender le monde. L’histoire éco et sociale s’est taillée un véritable champ au sein même de l’histoire en développant des manières de faire qui lui sont propres et qui ont gardé des interférences avec les sciences voisines. Labrousse propose une tripartition économique, social, politique. Fernand Braudel propose lui de faire rencontrer des rythmes de temporalités différentes. Braudel donne une importance à la structure puis à la conjoncture. L’apogée de ces thèses d’histoire économique sont les années 1960, avec notamment des thèses départementales. De l’intérieur même des annales il y a une évolution au début des années 1970 marquée par la publication de G. Duby sur les trois ordres imaginaires du féodalisme. économie, société et civilisation :l’économique semble céder du terrain u coeur même de la revue. Et puis il y a des évolutions externes. Des historiens sont rentrés en conflits avec les manières de concevoir de l’école des annales. Introduction de l’histoire quantitative (plutôt modérée dans l’histoire des annales). On propose une New Economic History. Fogel met en avant une analyse contractuelle. En France Maurice Levy-Leboyer propose dans les années 1970 une histoire économique quantitative de très haut niveau, portant sur l’analyse des mouvements macro économiques. Premiers prémices de l’histoire des entreprises, lancée par Jean Bouvier. De même que l’histoire de l’innovation et du libéralisme éco employée par François Caron. L’histoire économique a perdu de l’offensive, notamment menée par l’histoire politique impulsée par René Raymond. L’économie perd encore plus d’interêt dans les années 1980. uploads/Litterature/ cm-histoire-economique.pdf

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