The Project Gutenberg EBook of Correspondance de Chateaubriand avec la marquise

The Project Gutenberg EBook of Correspondance de Chateaubriand avec la marquise de V..., by Fran ois-Ren de Chateaubriand et Marie-Louise de Vichet   This eBook is for the use of anyone anywhere at no cost and with almost no restrictions whatsoever. You may copy it, give it away or re-use it under the terms of the Project Gutenberg License included with this eBook or online at www.gutenberg.net Title: Correspondance de Chateaubriand avec la marquise de V... Un dernier amour de Ren Author: Fran ois-Ren de Chateaubriand et Marie-Louise de Vichet   Release Date: December 9, 2005 [EBook #17261] Language: French Character set encoding: ISO-8859-1 *** START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK CORRESPONDANCE *** Produced by Mireille Harmelin, and the Online Distributed Proofreaders Europe at http://dp.rastko.net. This file was produced from images generously made available by the Biblioth que nationale de France (BnF/Gallica)  {~--- UTF-8 BOM ---~} UN DERNIER AMOUR DE REN CORRESPONDANCE DE CHATEAUBRIAND AVEC LA MARQUISE DE V... Paris, Librairie Acad mique Didier Perrin et Cie,  Libraires- diteurs,  35, Quai des Grands-Augustins. 1903 PR FACE  Dans un ch teau des environs de Viviers, propri t s culaire de sa famille,     demeurait, en l'ann e 1827, une femme d'une sensibilit d licate et de    l'esprit le plus distingu , la marquise de V... N e en 1779, elle avait   pous quinze ans un gentilhomme du Languedoc, d'excellente maison, lui    aussi; et elle avait eu de lui un fils, son unique enfant. Mais, en 1827, elle demeurait seule dans son ch teau du Vivarais. Son mari, entr dans   l'administration sous l'Empire, habitait Toulouse, o il remplissait les  fonctions d'inspecteur des douanes. Son fils, officier de chasseurs, avait sa garnison l'autre bout du royaume. De telle sorte que, dans sa  solitude, Mme de V... pouvait entretenir loisir le culte qu'elle avait  vou depuis sa jeunesse l'auteur du _G nie du Christianisme_. Elle avait    t de celles que l'apparition de ce livre, jadis, avait affol es    d'enthousiasme[1]: toujours, depuis lors, elle continuait tre partag e    entre son d sir de conna tre Chateaubriand et la crainte d'importuner   celui-ci ou de lui d plaire. D j en 1816, profitant d'un s jour Paris,      elle avait crit son grand homme; puis, au dernier moment, elle avait   imagin un pr texte pour se dispenser de le rencontrer. Onze ans plus   tard, propos de quelques mots lus dans le _Journal des D bats_ sur une   indisposition de Chateaubriand, elle s'enhardit lui crire de nouveau;   et, cette fois, sa lettre fut le point de d part d'une correspondance qui  devait durer sans interruption pr s de deux ans, jusqu'au mois de juin  1829. [Note 1: Je serais embarrass de raconter avec une modestie convenable   comment on se disputait un mot de ma main, comment on ramassait une enveloppe crite par moi, et comment, avec rougeur, on la cachait, en  baissant la t te, sous le voile tombant d'une longue chevelure.   (Chateaubriand, _M moires d'Outre-Tombe_.)]  Au moment o s'ouvrit cette correspondance, Chateaubriand traversait une  des p riodes les plus tristes et les plus inqui tes de sa vie. Il avait   perdu, peu de mois auparavant, sa vieille amie Mme de Custine. Mme de Chateaubriand, tr s souffrante elle-m me, lui faisait sentir plus vivement   que jamais l'incompatibilit naturelle de leurs caract res. Ruin ,    d poss d de toute influence politique, r duit une opposition hargneuse      et rebutante, toujours plus ennuy des autres et de lui-m me mesure    qu'il d couvrait davantage son inutilit , Ren se trouvait dans une    disposition morale qui, sans doute, lui rendit plus sensible l'hommage impr vu de la marquise de V... Le fait est qu'il y r pondit aussit t avec    une passion extraordinaire, se livrant comme il se livrait peine ses   plus intimes confidents. C'est ainsi que s'engagea, entre lui et son inconnue , un v ritable petit roman, dont aucun de ses biographes ne    para t avoir soup onn l'existence, et que, gr ce une pieuse pr caution       de Mme de V...[2], nous pouvons aujourd'hui mettre tout entier sous les yeux du public. [Note 2: Quand mes lettres sont faites, je les copie telles qu'elles sont,  et les joins aux v tres. Tout ce que j'ai crit vous et de vous m'est    ainsi rest . (Mme de V... Chateaubriand, lettre du 16 d cembre 1828.)     On sait que Chateaubriand avait l'habitude de d truire aussit t toutes les   lettres de femmes qu'il recevait.] Disons-le tout de suite: ce qui donne ce roman un int r t, un piquant    tr s particulier, c'est que la marquise de V... est rest e, presque   jusqu'au bout, une inconnue pour Chateaubriand. Celui-ci, pendant tout   le temps qu'ont dur leurs relations, a ignor l' ge et la figure de sa    correspondante. Il y a eu l un myst re, et, la suite de ce myst re, un     malentendu, qui seuls peuvent faire comprendre la vraie signification des lettres qu'on va lire. Et le myst re tait n du hasard; et si, peut- tre,     Mme de V... n'a pas fait absolument tout ce qui tait en son pouvoir pour  dissiper le malentendu, nous ne croyons pas que personne, ayant lu ses lettres, trouve jamais le courage de le lui reprocher. Personne n'aura jamais le courage de lui reprocher que, lorsque l'homme qu'elle adorait a enfin daign s'enqu rir d'elle, elle ne lui ait pas   nettement d clar qu'elle n' tait pas la jeune femme qu'il semblait    supposer. Elle avait alors pr s de cinquante ans; elle aurait pu le dire   Chateaubriand, et ne le lui a pas dit; on sent qu'elle n'a pas eu la force de s'y r signer. Mais, on le sent aussi, elle a cruellement souffert de ce  malentendu qu'elle n'osait dissiper. Sans cesse, et de mille fa ons les  plus touchantes du monde, elle s'efforce de sugg rer Chateaubriand   qu'elle ne saurait attendre de lui qu'une amiti toute fraternelle. Tant t   elle le gronde de sa familiarit , tant t elle projette de ne plus lui   crire; elle va m me jusqu' le prier de se renseigner sur elle aupr s     d'amis communs. Et le po te s'obstine dans ses illusions, avec une  insistance dont on devine que la pauvre femme est la fois effray e et   ravie. Votre criture est toute jeune, lui dit-il, la mienne est vieille   comme moi. Il est certain de retrouver en elle, quand il la verra, une   image de femme qu'il s'est faite depuis sa jeunesse , et qu'il n'a encore   rencontr e nulle part . Quand elle lui demande de ne penser elle que     comme une personne simple et bonne qui l'aime de tout son coeur , il   l'accuse de vouloir commencer une correspondance orageuse . Et il ach te    une carte de France, pour y regarder l'endroit o demeure Marie ; et il    l'invite venir avec lui Rome; et il lui parle des longues ann es qui     seront pour elle, et non pour lui qui s'en va . Mais surtout il veut la  voir; c'est comme le refrain de toutes ses lettres: Venez moi!... Il   faut que je vous voie! Et d'autant plus Mme de V... a peur de se laisser voir. L'affection de Chateaubriand lui est d sormais devenue si n cessaire qu'elle s' pouvante    l'id e de la perdre. Ma vie, lui crit-elle un jour, s'est pass e tout      enti re d sirer votre affection et fuir votre pr sence. Ou plut t        elle d sire de toute son me la pr sence de son ami: elle r ve de le     rencontrer aux eaux o il doit aller, de l'avoir pr s d'elle dans   son ch teau, de se promener avec lui sous le mail de l'Infirmerie  Marie-Th r se; mais, d s que l'occasion s'offre elle de r aliser un de      ces r ves, elle h site, elle ajourne, elle invente un pr texte pour rester    inconnue quelque uploads/Litterature/ correspondance-de-chateaubriand-avec-la-marquise-de-v-un-dernier-amour-de-rene-by-chateaubriand-francois-rene-de-1768-1848.pdf

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