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rrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr A Numéro 38 • Octobre 2005 a Corrigé de l’épreuve CCIP 2005, langue 1 Nicolas Carel Professeur agrégé à l’École Normale Catholique et à Prépasup (Paris), auteur de “Exercices de version anglaise” et co-auteur de “Anglais : 365 fautes à éviter” (3e édition), collection Major (PUF). Langues vivantes : Anglais Petit historique des sujets CCIP anglais LV1 Thème Version Expression 2005 Origines, Murder on the Orient Express, The United Nations Amin Maalouf, 2004, littéraire) Agatha Christie (1934, littéraire) T. Freke, New Statesman (sep. 2004) 2004 Maigret tend un piège Death penalty in the US Tony Blair’s New Labour G. Simenon (1955, littéraire) C. Daniels, Fiancial Times (2003, presse) (GB, Le Monde - nov. 2003) 2003 Les Kangourous, O Youth and Beauty, Au secours, Nike et McDo envahissent les écoles ! D. Barbéris (2002, littéraire) J. Cheever (1978, littéraire) J. Pêcheur (USA,Le Nouvel Observateur-nov. 2002) 2002 Une jeunesse à l’ombre de la lumière, Aunt Moon’s Young Man, La politique européenne du New Labour, J-M. Rouard (2000, littéraire) Linda Hogan (1991, littéraire) P. Berès (GB, Témoin mai/juin 2001) 2001 “Ce sont des jours heureux pour l’Amérique...”, A Suitable Boy, L’Amérique et nous, Le Monde (20 novembre 2000, presse) V. Seth (1993, littéraire) J. Andréani (Octobre 2000, USA) 2000 La Quarantaine, Beloved Comment vivre avec Gulliver ? J-M. G. Le Clézio (1995, littéraire) T. Morrison (1988, littéraire) J. Daniel (USA, Le Nouvel Observateur-juin 1998) 1999 Longtemps, Beloved Qui veut casser le melting-pot ?, E. Orsenna (1987, littéraire) T. Morrison (1988, littéraire) J-G. Fredet (USA, Le Nouvel Observateur-août 1998) A vant d’aborder les épreuves écrites d’anglais LV1 de la banque CCIP 2005, voici un petit tableau récapitulatif des sujets de ces sept dernières années. (traduction de l’anglais au français) d’environ 250 mots et un thème (tra- duction du français vers l’anglais) d’environ 200 mots. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ces deux exercices ne se travaillent pas exactement de la même manière. Le thème est un exercice dont le principe est relativement scolaire. Sachant que, sauf exception, les candidats ne sont pas anglophones, il s’agit avant tout pour les correc- teurs de vérifier qu’ils maîtrisent une bonne partie de la grammaire et du vocabu- laire anglais, que certains piè- ges classiques sont repérés et évités, et que les difficultés lexi- cales sont habi- lement déjouées en respectant la cohérence du texte de départ. Il en va différem- ment de la ver- sion. Les candi- dats traduisant vers leur langue maternelle, les fautes de fran- çais (barbarismes, accords, conjugai- sons, orthographe) sont impitoyable- ment sanctionnées. En cas de diffi- culté de compréhension sur un ou plusieurs passages, il faut là aussi privilégier la cohérence par rapport à l’ensemble du texte, et donc avoir bien compris la situation générale dans laquelle l’article, ou le récit, s’inscrit. Bref, la version est un exer- cice qui demande beaucoup de pré- Sous-épreuve n°1 : traductions (durée 2h, coefficient interne 40%) I L es épreuves de traduction LV1 de la banque CCIP comportent une version rrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr A Numéro 38 • Octobre 2005 a cision, des qualités de style, et de l’initiative. Un petit conseil avant d’abor- der l’épreuve : lisez attentive- ment la version. Il est courant d’y trouver des mots, des ex- pressions ou des structures réutilisables dans le thème, voire dans l’expression écrite. Un candidat aguerri saura uti- liser cet avantage (les numé- ros entre parenthèses renvoient aux explications ci-contre). Traduction d’anglais en français His eyes1 rested for a moment on Hercule Poirot, but they passed on indifferently2. Poirot, reading the English mind correctly, knew that he had said to himself: ‘Only some damned3 foreigner.’ True to4 their nationality5, the two English people were not chatty6. They exchanged a few brief re- marks and presently7 the girl rose and went back to her compart- ment. At lunch time the other two again shared a table and again they both completely ignored the third passen- ger. Their conversation was more animated than at breakfast. Colo- nel Arbuthnot8 talked of the Punjab9 and occasionally asked the girl a few questions about Baghdad10 where, it became clear, she had been in post as governess. In the course of conversation they discovered some mutual friends, which had the me- dium effect of making them more friendly11 and less stiff. They discov- ered old Tommy Somebody and old Reggie Someone else12. The Colo- nel inquired whether she was going straight through England or whether she was stopping in Stamboul13. ‘No, I’m going straight on.’ ‘Isn’t that rather a pity?’ ‘I came out this way three years ago and spent three days in Stamboul then.’ ‘Oh! I see. Well, I may say I’m very glad you are going right through, because I am.’ He made a clumsy kind of little bow, flushing a little as he did so. ‘He is susceptible14, our Colonel,’ thought Hercule Poirot to himself with some amusement15. ‘The train, it is as dangerous as a sea voyage!’ Agatha Christie, Murder on the Orient Express, Harper Collins, 2001 [244 words] (1) His eyes. Le vocabulaire lié au regard est fondamental en traduction. Un candidat sérieux doit maîtriser les nombreuses nuances qui séparent des termes tels que : look, gaze, stare, peep, peer, etc. Il faut également penser que eyes ne se traduit pas nécessairement par “les yeux”. On préférera ici “son regard”. Deuxième difficulté : qui se cache derrière le his ? Les lec- teurs du roman savent qu’il s’agit du colonel, mais l’extrait ne permet pas de le deviner au premier abord. C’est en ayant lu attentivement le texte entier que l’on fait le rapprochement entre the two English people du début, et the other two AGAIN shared a table de la deuxième scène où le nom du colonel est donné. (2) indifferently. Attention à ce faux ami partiel. Si la traduction par “avec indif- férence” est correcte ici, on se méfiera de son autre sens : his work was deemed indifferent (son travail fut jugé médiocre). (3) damned. Il est courant pour un francophone de mal jauger les termes liés au langage relâché, voire grossier. Dans un roman écrit en 1934, on a peu de chance de trouver des grossièretés. De plus, damned (ou damn, ou darn) est relativement correct si on le compare à d’autres expressions comme bloody. (4) True to. Petite distinction à faire entre true (vrai, véritable) et true to (fidèle à). (5) nationality. La traduction par “fidèles à leur nationalité” est maladroite en français. Préférer “origines”. (6) chatty. Mot assez facilement déchiffrable si l’on se souvient de to chat (ba- varder). Vu le niveau de langue du roman, on optera pour un terme plutôt soutenu : “disert, loquace”. (7) presently. Autre faux ami partiel qui peut signifier “actuellement” ou “peu de temps après”. C’est la seconde traduction qui convient ici. (8) Colonel Arbuthnot. Piège classique concernant les titres civils, aristocrati- ques, religieux et militaires. Le français exige l’emploi de l’article (LEcolonel Arbuthnot) alors que l’anglais se contente de l’article Ø en raison de la pré- sence du nom propre : Ø Queen Elizabeth / the Queen. (9) Punjab. Premier terme géographique, il désigne un état de l’Inde dominé par les sikhs. L’orthographe française est “Panjab” mais on espérera que le jury ne se montrera pas trop puriste et acceptera l’orthographe anglaise. Il existe aussi une région indienne portant le même nom et dont les différentes or- thographes sont : Panjab, Pendjab, Penjab ou Punjab. (10) Baghdad. La capitale de l’Irak s’écrit “Bagdad” en français. Même remarque que ci-dessus. (11) friendly. Ne pas se précipiter sur la traduction par “amical”. Friendly doit se comprendre en contexte : a friendly chap (un type sympathique, gentil), a friendly dog (un chien affectueux), a friendly welcome (un accueil chaleu- reux), etc. A noter au passage le dangereux sympathetic (compatissant). (12) old Tommy Somebody and old Reggie Someone else. Grosse difficulté car le mot à mot est impossible. L’expression désigne des personnages fictifs, supposés représenter les personnes rencontrées par le colonel et la jeune femme. Il faut essayer de trouver un équivalent en français, en faisant at- tention à la façon de l’insérer dans le texte. A noter que Louis Postif, le traducteur “officiel” du roman, n’a pas jugé bon de traduire le passage. S’agis- sant d’un concours, on pourra tenter : “ce vieux Tommy, ce bon vieux Reggie”. (13) Stamboul. Vieux nom de la ville turque de Constantinople fondée par l’em- pereur Constantin et devenue Istanbul en 1930. En tenant compte du con- texte historique, on acceptera le nom ancien ou le nouveau, en se souve- nant des vers suivants : Every gal in Constantinople Lives in Istanbul, not Constantinople So if you’ve a date in Constantinople She’ll be waiting in Istanbul (14) susceptible. Encore un faux ami partiel. Peut signifier “susceptible” ou “émo- tif, sensible”. Ici l’émotion ressentie par le colonel n’est pas négative, puis- qu’il semble heureux de continuer son voyage en charmante compagnie. Dans un premier temps, on optera pour la seconde traduction. Il est toute- fois possible d’affiner le terme : l’expression française uploads/Litterature/ corrige-de-l-x27-epreuve-ccip-2005-langue-1-rrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr-a-a.pdf

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