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1 Propriété exclusive de Studyrama. Toute reproduction ou diffusion interdite sans autorisation. Baccalauréat général Session 2021 Épreuve : Epreuve Anticipée Durée de l’épreuve : 4 heures Coefficient : 5 PROPOSITION DE CORRIGÉ 2 Propriété exclusive de Studyrama. Toute reproduction ou diffusion interdite sans autorisation. PREMIER SUJET 1- Commentaire de texte 1. Un amour maternel démesuré La mère de Romain Gary n’hésite pas à mettre son fils sur un piédestal, elle a une haute estime de lui : ici elle n’hésite pas à le plaçait au même rang que le « Roi de Suède », et le narrateur résume ce qui pour elle résulte d’une évidence : « Elle savait qui j’étais ». Sa mère en effet veut qu’il devienne quelqu’un d’important, elle ne lui laisse pas d’autre possibilité que l’excellence, qui commence par une exigence de courage : ainsi, l’allusion de la « leçon de Varsovie » rappelle que le narrateur se souvient bien de sa remarque : « La prochaine fois, je veux qu’on te ramène à la maison sur des brancards ». De la part de la mère, c’est une preuve de confiance qu’elle lui fait. Mais en même temps, l’amour maternel désigne aussi celui que le narrateur éprouve pour sa mère : certes, ce « regard de confiance totale et d’amour » l’oblige à donner le meilleur de lui-même, mais il cherche aussi à en être digne, et à ne pas décevoir celle qui croit si fort en lui. 2. Un regard amusé et attendri du narrateur sur son passé Le narrateur écrit ce récit d’enfance alors qu’il est devenu adulte (« quarante-quatre ans »), et il cherche sans doute en écrivant les sources de ce qui l’a incité à devenir héros de guerre, diplomate, et surtout écrivain : cette réussite multiple cependant n’allait pas de soi, et par ce récit il montre qu’il a pu être ridicule plus jeune : « je sautais, plongeais, pirouettais, courais, tombais, rebondissais, volais… » ; D’autant plus que cette juxtaposition d’actions théâtrales se révèle aussi grandiloquente qu’inefficace : « c’est tout juste si je parvenais parfois à effleurer une balle ». Il en arrive même à rire de lui puisqu’il est évident que personne n’est dupe, et en particulier le Roi de Suède dont « l’œil imperturbable [l’]observait froidement ». Le « célèbre canotier » ajoute au tableau une touche caricaturale pleine d’autodérision. Pourtant, son courage à obéir aux ordres dérisoires de sa mère est aussi nourri par le rêve : « je croyais encore un peu au merveilleux ». Il s’imagine même que la volonté de sa mère, jointe à la sienne, pourrait réaliser un « miracle », ce qui est attendrissant, d’autant plus lorsqu’il révèle n’être jamais vraiment sorti de cette déception devant la « défaillance » du merveilleux : « à quarante-quatre ans, je commence à me poser certaines questions ». 3 Propriété exclusive de Studyrama. Toute reproduction ou diffusion interdite sans autorisation. 2. Contraction de texte et essai A- Montaigne/Todorov La découverte des indigènes du nouveau monde sera longue car elle suppose des difficultés. L’absence de points communs entre nos peuples est un premier obstacle, surtout la différence des langues. Colon comprend qu’il faut trouver des interprètes, mais entre les Indiens décédés en Europe faute d’adaptation, et les Espagnols massacrés en Inde, il ne reste plus personne quand il revient la deuxième fois ! En fait, un Indien survivant aurait pu faire partie de la deuxième traversée. Vespucci y fait allusion aussi mais il ne parle vraiment d’interprètes que pour la troisième expédition, donc on ignore comment cela a pu se passer avant. L’obtention nécessaire d’un financement entraîne une deuxième difficulté : il faut mettre en valeur les richesses de ces terres nouvelles et la docilité des hommes. C’est le cas de Colon. Quant à Vespucci, il insiste sur les histoires, car il souhaite être admiré de ses lecteurs. Ces deux attitudes causent des arrangements avec la réalité. Troisièmement, Colon subit l’influence des explorations de Marco Polo ou d’autres avant lui, qui ont visité l’Asie où il pense être arrivé. Pour Pierre Martyr, ce sont les auteurs de l’Antiquité qui conditionnent son regard. Cela entraîne le mythe d’un âge d’or. C’est ce qui explique que, par la nudité, l’ignorance de la propriété ou l’absence de croyance, les explorateurs contribuent à la création d’un mythe d’influence édénique : pour Colon c’est inconscient, mais Pierre Martyr va plus loin en insistant sur l’absence d’échanges légaux, livresque et pécuniaires pour décrire une vie au rythme de la Nature. Essai : Comment surmonter les obstacles qui empêchent les cultures différentes de se rencontrer ? Les explorations : Christophe Colomb, Amerigo Vespucci, etc. Les préjugés à identifier et combattre : « je trouve, pour en revenir à mon propos, qu’il n’y a rien de barbare et de sauvage en ce peuple, à ce qu’on m’en a rapporté, sinon que chacun appelle barbarie ce qui n’est pas conforme à ses usages », écrit Montaigne dans « Des Cannibales ». Les échanges : trouver des interprètes par exemple comme Todorov l’explique dans « La découverte de l’Amérique », mais aussi s’intéresser aux coutumes comme Alexandra David-Néel dans Le Voyage d’une Parisienne à Lhassa. Les efforts d’intégration, ainsi Lanza Del Vasto abandonnant son costume italien pour une tenue traditionnelle lorsqu’il arrive en Inde (et constatant qu’alors, toutes les portes s’ouvrent), ce qu’il raconte dans Le Pèlerinage aux sources. La diffusion : écrire le récit de ses voyages contribue à étendre la 4 Propriété exclusive de Studyrama. Toute reproduction ou diffusion interdite sans autorisation. connaissance des peuples rencontrés et de leur culture, comme par exemple Jean Malaurie dans Le dernier roi de Thulé. B. Jean de La Fontaine/Éloïse Lhéreté Un livre important nous éveille, nous révèle à nous-mêmes, nous émeut, nous permet de nous échapper, nous nourrit, et change notre existence. Il peut contribuer à ouvrir un espace en marge où être hors du temps, où réfléchir et nourrir le rêve ; où se découvrir soi. Ce faisant, il nous aide à développer notre imaginaire et nous échapper de la réalité, comme Cyrulnik a su fuir l’ambiance délétère de son enfance grâce à la lecture. Lire, c’est aussi s’inscrire dans le fait d’être humain, ressentir de l’empathie, et vivre d’autres vies, en suivant celle des personnages. Selon Marielle Macé, les livres offrent des modèles de vies. Pour Danielle Sallenave, lire nous offre la capacité de devenir nous-mêmes. Le livre est aujourd’hui fêté et mis en valeur, mais c’est assez nouveau. Ce n’est pas non plus un remède absolu : on peut lire sans en être transformé, on peut vivre bien sans lire. Finalement, le livre qui peut changer la vie est, comme le résume Edgar Morin, celui qui sème en nous des graines. Essai : L’imagination nous éloigne-t-elle du monde ou nous permet-elle de mieux le comprendre ? L’imagination nous éloigne du monde car elle nous extirpe de la réalité : c’est le cas des Contes de Charles Perrault pleins de princesses, de fées et de sorts. L’imagination nous éloigne aussi du monde car on peut se perdre dans ses lectures, comme l’explique Éloïse Lhérété en évoquant le fait qu’on peut lire sans en être nourri. Mais l’imagination peut aussi nous permettre de mieux comprendre le monde : c’est ce à quoi s’engage La Fontaine lorsqu’il passe par le biais des animaux ou des insectes pour mieux expliquer aux gens la vie de la cour, et la vie humaine en général. L’imagination peut aussi nous offrir de mieux comprendre le monde en nous comprenant nous-mêmes car on se lit toujours soi à travers les livres, en se comprenant à la lumière des autres existences, comme l’explique Marielle Macé citée dans le texte de Lhérété. 3. Voltaire/Lilti 5 Propriété exclusive de Studyrama. Toute reproduction ou diffusion interdite sans autorisation. Les Lumières partent du principe que la connaissance est ouverte à chacun, et que sa communication permettra de rendre l’existence collective meilleure. Les auteurs du XVIIIe siècle veulent partager les capacités d’acquérir un esprit critique pour que l’individu et la société soient plus libres. C’est le savoir qui permet de s’affranchir des contraintes, notamment politiques. Pourtant, Kant dit qu’un homme seul dépasse difficilement ses idées préconçues. S’il désigne l’Aufklärung par « la sortie de l’homme hors de l’état de minorité », celle-ci ne peut s’accomplir que par la force de persuasion du groupe, et une parole libérée. Les intellectuels sont donc essentiels pour que soient partagés l’esprit critique, et les connaissances qui le permettent. Mais comment ? Il faut éviter la censure :si certains philosophes des Lumières en ont pâti, d’autres ont réussi anonymement. Le public est aussi un risque : il est plus large que celui, choisi et lettré, qu’ils fréquentaient, grâce à l’alphabétisation, et de nouvelles habitudes de lecture. Or, la diffusion des idées par les journaux entraîne aussi la propagation de théories mauvaises ou fallacieuses. Comment permettre aux gens de les discerner ? Voltaire se plaint à Diderot en 1776 de la pléthore contre-productive de nouveautés littéraires. Essai : N’apprend-on à réfléchir qu’en lisant uploads/Litterature/ corrige-francais-anticipee-bac-techno.pdf

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