14 Décembre 2021 Chesta Emma Cinéma ethnographique Ayi Un film de / a film by :
14 Décembre 2021 Chesta Emma Cinéma ethnographique Ayi Un film de / a film by : Marine Ottogalli (France), Aël Théry (France), France | 2020 | 69 min | vostf Introduction Ayi est un film en couleur réalisé en 2019 par Aël Théry et Marine Ottogalli. . Cette version du film conserve la langue originale des personnages, le mandarin, mais est sous-titrée en français. La version originale dure 69 minutes mais une deuxième version, appelée "Ayi dans la rue", d'une durée de 52 minutes, a également été publiée. . Marine Ottogalli c’est diplômée en anthropologie de l'EHESS, après avoir étudié les techniques de l'image. Son premier film documentaire date de 2015 : Svein-à-Mula, littéralement "l'Islandais qui n'avait plus d'essence". Elle travaille ensuite pour plusieurs projets et documentaires jusqu'à devenir co-réalisatrice du film "Ayi": sa deuxième production. Aël Théry a rencontré Marine lors de son master à l'EHESS ; après des études de chinois et d'hôtellerie- restauration, elle s'est intéressé à la transmission des techniques culinaires et à l'apprentissage du métier de cuisinier, d'abord à Taïwan puis en Chine. . Et c'est ici, en 2015, qu'après deux années de travail de terrain qui lui ont permis d'en apprendre davantage sur la cuisine de rue de Shanghai, elle a choisi avec Marine de commencer leur documentaire. . Comme Marine dit dans une présentation en ligne “le plus décisif pour le film ça a été le rencontre avec Ayi parce que elle nous a permis de l’accompagner au quotidien et elle nous a laissé rester à ses cotés et c’est ça qui a permit au film d’être aujourd’hui un “portrait documentaire”; c’est vraiment cette relation qu’on a pu créer avec elle qui nous a fait faire ce film” 1 Le protagoniste du film est Ayi, une femme chinoise de cinquante ans, originaire d'Anhui, une province rurale de l'est de la Chine. Comme elle n'a pas de permis de séjour, qui lui permettrait de travailler légalement, elle cuisine illégalement dans les rues de Shanghai depuis 20 ans pour gagner sa vie, proposant des plats traditionnels aux clients de passage. Ayi, le titre du film et le nom du personnage principal, est aussi un mot qui a beaucoup de significations. Littéralement, il signifie "tante" en mandarin, un terme surtout utilisé de manière familière ; mais il a aussi une fonction auxiliaire pour désigner une gouvernante, une nounou, etc. Les ayi viennent souvent de la campagne et, dans la plupart des cas, n'ont pas de carte de résidence. En effet, bien que techniquement obligatoire, le hukou (terme mandarin pour carte de résidence) est utilisé par les autorités pour contrôler les migrations internes et est pratiquement impossible à obtenir. Stratégie cinématographique Le point de vue est toujours objectif : l'image montrée représente une partie de la réalité de manière directe et fonctionnelle, c'est-à-dire en présentant les choses sans aucune médiation. Le narrateur, bien qu'il ne parle jamais, est néanmoins explicite : il y a plusieurs scènes dans lesquelles Ayi parle à haute voix en racontant des épisodes de sa vie à un auditeur hypothétique, qui dans son cas est la personne qu'il filme, mais dans le cas de ceux qui regardent le film, il semble presque qu'Ayi s'adresse directement à eux. (vidéo 1) La vision des événements qui sont filmés coïncide essentiellement avec le personnage d'Ayi, la plupart du temps seules les scènes où elle est physiquement présente sont montrées ; à l'exception de plusieurs images pendant lesquelles la caméra reste immobile sur une scène (qu'Ayi soit présente ou non) et filme ce qui se passe dans son environnement. (vidéo 2) La présence des réalisateurs n'est jamais perçue pendant le film. . D'une certaine manière, on pourrait dire que la responsabilité du point de vue du film est partagée : d'un côté, nous avons la vie d'Ayi et les personnes avec lesquelles elle interagit, mais en même temps, nous avons aussi des scènes "détachées" de la protagoniste, que les réalisateurs choisissent de nous montrer quand même. . De cette manière, les réalisateurs parviennent non seulement à montrer la vie quotidienne d'une femme dans la banlieue de Shanghai, mais aussi à refléter le climat politique et social de cette banlieue. 39#FIJR - Présentation - Ayi, Novembre 2020 1 (vidéo 1) (vidéo 2) 2 3 L'angle de prise de vue est principalement horizontal mais tend à être en contre-plongée dans certaines scènes. . Le film se déroule en partie de jour et en partie de nuit : le tournage de jour montre principalement des scènes de la vie d'Ayi, et la plupart d'entre elles sont filmées à l'intérieur de la maison où elle vit. Les scènes nocturnes, ou au moins lesquelles filmées après le coucher du soleil, montrent principalement la vie de rue pour Ayi et pour ceux qui, comme elle, travaillent comme vendeur ambulantes de nourriture. L’utilisation de la couleur est intéressante. Les couleurs froides dominent, à l'exception de certains plan séquence dans la soirée où la lumière émise par les lampadaires imprègne la scène de tons plus calmes. Marine Ottogalli, Aël Théry. “Ayi”. Vidéo 00:16:01. https://www.lesyeuxdoc.fr/film/2133/ayi 2 Ibidem. Vidéo 00:20:00 3 Le cadrage varie également considérablement en fonction de l'heure de la journée : dans les scènes du soir, on constate une prépondérance des plans " moyens " ou " demi-longs ", c'est-à-dire des plans où les personnages cadrés sont suffisamment proches pour être reconnaissables, mais où l'espace prédomine encore sur la figure humaine. Toutes les scènes en sont un exemple. D'autre part, les scènes "détaillées" d'Ayi en train de cuisiner sont très frappantes. Un exemple clair est la scène d'ouverture du film où, pendant environ une minute et demie, rien n'est filmé à part une poêle à frire sur la cuisinière. Cependant, les "plan Américains" ou les "plans rapproché taille" ne manquent pas, utilisés principalement lors des interactions entre deux personnages pour souligner la relation qui s'établit entre eux. . (Vidéo 3) 4 Les mouvements de caméra suivent principalement les actions d'Ayi : on observe ainsi un grand nombre de travellings avant (vidéo 3) et latéral (vidéo 4) Notamment dans les scènes où la protagoniste se déplace avec son chariot dans les rues de Shanghai. . En fait, la caméra, dans les travellings avant (ou mieux, à suivre) , suit le dos d'Ayi, puis continue avec le même mouvement mais en se déplaçant pour observer ce qui se trouve autour d'elle; cette technique permet de rendre plus clair le point de vue de l'auteur. . (vidéo 4) 5 En ce qui concerne le son, les sons que nous entendons sont principalement des bruits ambiants et, bien sûr, la voix d'Ayi et des personnes avec lesquelles elle interagit. La musique est pratiquement absente tout au long du film, à l'exception de quelques images où nous pouvons entendre une légère musique de fond. (min. 00:12:34 00:13:20 et min. 00:14:25 - 00:15:05 et min. 00:52:10 - 00:52:55) Le choix de ces scènes précises, d'ailleurs, n'est pas aléatoire. Tous trois sont filmés de nuit et montrent Ayi marchant seule dans les rues de Shanghai. L'objectif des réalisateurs était probablement de souligner les émotions de la protagoniste, qui pourraient être la solitude et la mélancolie dans ce cas, et d'amplifier les sentiments d'empathie du public à son égard. (fonction emphatique de la musique) (vidéo 5) 6 Marine Ottogalli, Aël Théry. “Ayi”. Vidéo 00:04:22. https://www.lesyeuxdoc.fr/film/2133/ayi 4 Ibidem. Vidéo 00:04:11 5 Ibidem. Vidéo 00:14:32 6 Ayi est un exemple de cinéma ethnographique, ou plutôt de cinéma documentaire à caractère ethnographique. Les réalisatrices essaient en fait d'interpréter les données filmées et de souligner les effets de la traduction de la réalité avec ce qui est donné à voir par le montage. Comme l'a fait Robert Flaherty (1884-1951), l'un des précurseurs des documentaires ethnographiques qui a travaillé sur le quotidien des Inuits; dans " Ayi " ils ont travaillé sur le quotidien de cette femme à travers un travail qui interroge et capte l'expérience de l’autre. Mais contrairement au documentaire de Flaherty, Marine et Aël n'ont pas l'intention d'aliéner, d'inventer ou de reconstruire les personnages pour attirer l'attention de certains types de spectateurs. Ils veulent montrer la réalité telle qu'elle est vraiment, on pourrait parler de ciné œil, cette branche du cinéma qui aspire à rendre compte de réalités multiples et changeantes. . Les auteurs communient avec les pratiques de ceux qu'ils étudient (ethnologie du partage), à tel point que dans l'expérience des sujets rencontrés, le processus de tournage est considéré comme presque plus significatif que le résultat lui-même. . Problèmes de contenu, de structure, de relations, de signification "Djeneba a Minyanka Women of Southern Mali" est un documentaire de 2020, réalisé par Bata Diallo, qui raconte l'histoire d'une femme malaise, Djeneba, et de sa famille. Djeneba a neuf enfants et depuis que son mari a quitté la famille il y a quelques années, elle et ses enfants doivent faire face seuls aux travaux des champs. Le documentaire la suit alors qu'elle tente de faire face à toutes les responsabilités qui incombent au chef de famille. L'auteur, Bata Diallo, originaire du Mali, décrit la vie uploads/Litterature/ devoir-quot-ayi-quot-emma-chesta.pdf
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- Publié le Nov 27, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
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