LA VOCATION DE L’ARBRE D’OR est de partager ses admirations avec les lecteurs,

LA VOCATION DE L’ARBRE D’OR est de partager ses admirations avec les lecteurs, son admiration pour les grands textes nourrissants du passé et celle aussi pour l’œuvre de contem- porains majeurs qui seront probablement davantage appréciés demain qu’aujourd’hui. Trop d’ouvrages essentiels à la culture de l’âme ou de l’identité de cha- cun sont aujourd’hui indisponibles dans un marché du livre transformé en industrie lourde. Et quand par chance ils sont disponibles, c’est finan- cièrement que trop souvent ils deviennent inaccessibles. La belle littérature, les outils de développement personnel, d’identité et de progrès, on les trouvera donc au catalogue de l’Arbre d’Or à des prix résolument bas pour la qualité offerte. LES DROITS DES AUTEURS Cet e-book est sous la protection de la loi fédérale suisse sur le droit d’auteur et les droits voisins (art. 2, al. 2 tit. a, LDA). Il est également pro- tégé par les traités internationaux sur la propriété industrielle. 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Vous contribuerez à ce que les auteurs vous réservent à l’avenir le meilleur de leur production, parce qu’ils auront confiance en vous. © Arbre d’Or, Genève, mars 2005 http://www.arbredor.com Tous droits réservés pour tous pays Zosime de Panapolis Écrit authentique sur l’art sacré et divin de la fabrication de l’or TEXTES ET FRAGMENTS TRADUITS ET ANNOTÉS PAR MARCELLIN BERTHELOT ET CHARLES-ÉMILE RUELLE 3 III. I. — LE DIVIN ZOSIME SUR LA VERTU1. — LEÇON I 1. La composition des eaux, le mouvement, l’accroissement, l’enlè­ vement et la restitution de la nature corporelle, la séparation de l’esprit d’avec le corps2, et la fixation de l’esprit sur le corps ; les opérations qui ne résultent pas de l’addition de natures étrangères et tirées du dehors, mais qui sont dues à la nature propre, unique, agissant sur elle-même, dérivée d’une seule espèce, ainsi que (l’emploi) des minerais durcis et solidifiés, et des extraits liquides du tissu des plantes ; tout ce système uniforme et polychrome comprend la recherche multiple et infiniment variée de toutes choses, la recherche de la nature, subordonnée à l’influence lunaire et à la mesure du temps, lesquelles règlent le terme et l’accroissement suivant lesquels la nature se transforme. 2. En disant ces choses, je m’endormis ; et je vis un sacrificateur qui se tenait debout devant moi, en haut d’un autel en forme de coupe3. Cet autel avait quinze marches à monter. Le prêtre s’y tenait debout, et j’entendis une voix d’en haut qui me disait : « J’ai accompli l’action de descendre les quinze marches, en marchant vers l’obscurité, et l’action de monter les marches, en allant vers la lumière. C’est le sacrificateur qui me renouvelle, en rejetant la nature épaisse du corps. Ainsi consacré prêtre par la néces­ sité, je deviens un esprit ». Ayant entendu la voix de celui qui se tenait debout sur l’autel en forme de coupe, je lui demandai qui il était. Et lui, d’une voix grêle, me répondit en ces termes : « Je suis Ion4, le prêtre des sanctuaires, et je subis une vio­ lence intolérable. Quelqu’un est venu au matin précipitamment, et il m’a 1 AK : « Sur la vertu et la composition des Eaux. » 2 Séparation des métaux d’avec les corps volatils, tels que le soufre ou l’arsenic, aux­ quels ils sont associés. 3 Ou de fiole. Tout ceci est la description mystique de diverses opérations chimiques de distillation, de sublimation, de coupellation, acoompagnées de grillages, d’efferves­ cences et de changements de couleur. 4 L : « Je suis celui qui est » ín au lieu de ”Iwn. 4 ÉCRIT AUTHENTIQUE SUR L’ART SACRÉ violenté, me pourfendant avec un glaive, et me démembrant, suivant les règles de la combinaison. Il a enlevé toute la peau de ma tête, avec l’épée qu’il tenait (en main) ; il a mêlé les os avec la chair et il les a fait brûler avec le feu du traitement. C’est ainsi que j’ai appris, par la transformation du corps, à devenir esprit. Telle est la violence intolérable (que j’ai subie) ». Comme il m’entretenait encore, et que je le forçais de me parler, ses yeux devinrent comme du sang, et il vomit toutes ses chairs. Et je le vis (changé en) petit homme contrefait, se déchirer lui-même avec ses propres dents, et s’affaisser. 3. Rempli de crainte, je m’éveillai et je songeai : « N’est-ce pas là la com­ position des eaux ? » Je fus persuadé que j’avais bien compris ; et je m’en­ dormis de nouveau. Je vis le même autel en forme de coupe, et, à la partie supérieure, de l’eau bouillonnante et beaucoup de peuple s’y portant sans relâche5. Et il n’y avait personne que je pusse interroger en dehors de l’autel. Je monte alors vers l’autel, pour voir ce spectacle. Et j’aperçois un petit homme, un barbier blanchi par les années, qui me dit : « Que regardes- tu ? » Je lui répondis que j’étais surpris de voir l’agitation de l’eau et celle des hommes brûlés et vivants. Il me répondit en ces termes : « Ce spectacle que tu vois, c’est l’entrée, et la sortie, et la mutation ». Je lui demandai en­ core : « Quelle mutation ? » Et il me répondit : « C’est le lieu de l’opération appelée macération ; car les hommes qui veulent obtenir la vertu entrent ici et deviennent des esprits, après avoir fui le corps ». Alors je lui dis : « Et toi es-tu un esprit ? » Et il me répondit : « Oui un esprit et un gardien d’es­ prits ». Pendant notre entretien, l’ébullition allant en croissant, et le peuple poussant des cris lamentables, je vis un homme de cuivre, tenant dans sa main une tablette de plomb6. Il me dit les mots suivants, en regardant la tablette : « Je prescris à tous ceux qui sont soumis au châtiment de se calmer, de prendre chacun une tablette de plomb, d’écrire de leur propre main, et de tenir les yeux levés en l’air et les bouches ouvertes, jusqu’à ce que leur vendange7 soit développée ». L’acte suivit la parole et le maître de la maison me dit : « Tu as contemplé, tu as allongé le cou vers le haut et tu as vu ce qui s’est fait ». Je lui répondis que je voyais, et il me dit : « Celui que tu vois est l’homme de cuivre ; c’est le chef des sacrificateurs et le sacrifié, 5 Allégorie de la condensation des vapeurs dans le récipient supérieur. 6 Allégorie du molybdochalque, placé sur la kérotakis, ou la constituant. 7 Voir la vendange d’Hermès. 5 ÉCRIT AUTHENTIQUE SUR L’ART SACRÉ celui qui vomit ses propres chairs. L’autorité lui a été donnée sur cette eau et sur les gens punis ». 4. Après avoir eu cette apparition, je m’éveillai de nouveau. Je lui dis : « Quelle est la cause de cette vision ? N’est-ce donc pas là l’eau blanche et jaune bouillonnante, l’eau divine ? Et j’ai trouvé que j’avais bien compris. Je dis qu’il est beau de parler et beau d’écouter, beau de donner et beau de recevoir, beau d’être pauvre et beau d’être riche. Or, comment la nature apprend-elle à donner et à recevoir ? L’homme de cuivre donne et la pierre liquéfiée reçoit ; le minéral donne et la plante reçoit ; les astres donnent et les fleurs reçoivent ; le ciel donne et la terre reçoit les coups de foudre qui donnent le feu qui s’élance. Dans l’autel en forme de coupe, toutes choses s’entrelacent, et toutes se dissocient ; toutes choses s’unissent ; toutes se combinent ; toutes choses se mêlent, et toutes se séparent ; toutes choses sont mouillées, et toutes sont asséchées ; toutes choses fleurissent et toutes se déflorent. En effet, pour chacune c’est par la méthode, par la mesure, par la pesée exacte des quatre éléments que se fait l’entrelacement et la dissociation de toutes choses ; aucune liaison ne se produit sans méthode. Il y a une méthode naturelle pour souffler et pour aspirer, pour conserver les choses stationnaires, pour les augmenter et pour les diminuer. Lorsque toutes choses, en un mot, concordent par la division et par l’union, sans que la méthode soit négligée en rien, la nature est transformée ; car la na­ ture, étant retournée sur elle-même, se transforme : il s’agit de la nature et du lien de la vertu dans l’univers entier. 5. Bref, mon ami, bâtis un temple uploads/Litterature/ ecrit-authentique.pdf

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