Revue théologique de Louvain J. Coppens, Le messianisme royal. Ses origines. So
Revue théologique de Louvain J. Coppens, Le messianisme royal. Ses origines. Son développement. Son accomplissement, 1968 Albert Petitjean Citer ce document / Cite this document : Petitjean Albert. J. Coppens, Le messianisme royal. Ses origines. Son développement. Son accomplissement, 1968. In: Revue théologique de Louvain, 1ᵉ année, fasc. 1, 1970. pp. 94-97; https://www.persee.fr/doc/thlou_0080-2654_1970_num_1_1_999_t1_0094_0000_3 Fichier pdf généré le 29/03/2018 94 COMPTES RENDUS Les Mélanges contiennent aussi la Bibliographie de Mgr Charue (p. xv-xxi) et diverses tables (citations de l'Écriture, du Concile Vatican II, auteurs cités). Ils ont été remis discrètement à l'Évêque de Namur dans le cadre du nouveau séminaire. A cette occasion, R. Aubert a fait un exposé sur les mouvements théologiques dans V Église catholique durant le dernier quart de siècle : le texte a paru dans La Foi et le Temps, t. 2 (1969), p. 127-151. Cette remise des Mélanges a également une signification qui est d'engager les jeunes à travailler à l'édification de l'Église dans une même fidélité à la Parole de Dieu. 5000 Namur, Claude Troisfontaines, rue Henri Blés 190. Maître de conférences à V Université catholique de Louvain J. Coppens, Le messianisme royal. Ses origines. Son développement. Son accomplissement (Coll. Lectio divina, 54). Paris, Cerf, 1968. 228 p. 21,5 x 13,5. Mgr J. Coppens a consacré à l'étude du messianisme biblique une grande partie de ses publications et de son enseignement à la Faculté de théologie de l'Université de Louvain. Ses travaux en cette matière ont fortement contribué à donner un vif éclat à la chaire d'exégèse de l'Ancien Testament. Admis à l'éméritat, l'infatigable travailleur a rassemblé, dans un bel ouvrage, ses connaissances et ses conclusions sur le messianisme royal. Mais notre prédécesseur n'a pas fait que colliger ses acquisitions antérieures; il les a confrontées avec les travaux les plus récents et, en plus d'un cas, il a révisé certaines hypothèses qu'il avait proposées dans de précédents articles. En somme, il livre au public une synthèse où ne manquent pas les vues nouvelles. Plusieurs auteurs et milieux vétérotestamentaires ont placé une grande espérance en un personnage royal, de la lignée privilégiée des Davidides, appelé à prendre en charge la mission de salut remplie jadis par les grands charismatiques : il instaurera le Royaume de Jahvé, dont il est l'instrument. L'espérance se rattache à des traditions anciennes, celles du messianisme royal dynastique (M.R., p. 37-63), qui remontent, en dernière instance, à la prophétie de Nathan (2 S 7,1-16). Le monarque est présenté comme le lieutenant de Jahvé, moyennant le titre de « serviteur » et surtout par le rite de l'onction. L'oracle de Nathan fut l'objet d'un long processus de « relectures ». La tradition qui s'exprime dans les livres de Samuel (2 S 23,5) et des Rois (3 R 2,4.12. 45.46; 8,19.23.25; 9,5; 11,36; 15,4; 4 R 8,19) a compris la promesse comme visant la fondation et la stabilisation d'une dynastie. Quelques psalmistes ont donné une interprétation nouvelle de l'antique oracle. Le poème ancien que l'on peut discerner à la base du Psaume 89 célèbre la permanence de la dynastie; la promesse est introduite par un serment de Jahvé et formulée en termes d'alliance. L'auteur du Psaume 132 situe la promesse dans le cadre des vieilles traditions amphictyoniques d'Israël et lui assortit une condition : la fidélité du roi au protocole de l'alliance. Les Psaumes royaux (Ps 2; 72; 110 et quelques versets de Ps 45) montrent comment la dynastie davidique a été de plus en plus exaltée. Pour célébrer le monarque judéen, les psalmistes dessinent une image idéale qui sera reprise et amplifiée pour tout roi appelé à prolonger la dynastie. Ils mettent en relief les rapports particuliers entre le roi et Jahvé, sa filiation divine, son rôle de serviteur de Dieu et sa mission de justicier. Ce n'est pas COMPTES RENDUS 95 encore le messianisme strict, mais l'idéologie de ces Psaumes constitue un terreau où l'espérance messianique a pu germer et se développer. Dans la littérature prophétique (M.R., p. 65-98), le messianisme royal dynastique se transforme peu à peu en un messianisme royal de style nouveau. L'image fortement idéalisée du monarque, telle qu'elle était tracée dans les psaumes royaux, les prophètes la reprennent, l'amplifient pour l'appliquer en ordre principal à la personnalité d'un roi attendu dans un avenir plus ou moins lointain. Le corpus isaïen (Is 4,2; 7,10-17; 9,1-6; 11,1-5; 16,5) le présente comme un personnage charismatique, appelé à réaliser une œuvre de paix et à pratiquer le droit et la justice. Mi 5,1.3 offre plusieurs points de ressemblance avec Is 11,1-5, mais l'auteur porte les regards d'attente sur Bethléem et le clan judéen d'Ephrata. Les oracles de Jérémie et d'Ézéchiel (Jr 33,5; Ez 17,22-24; 34,23-24; 37,23-25) paraissent moins brillants que ceux de leurs prédécesseurs. Ézéchiel envisage le souverain idéal comme le monarque des derniers temps, tandis que le prophète d'Anatot s'en tient davantage à la conception dynastique classique. Les visions messianiques de tous ces éminents représentants du mouvement prophétique sont marquées par une relative sobriété dans la description de l'ère nouvelle. Nulle part n'apparaît clairement le portrait d'un roi eschatologique qui serait le dernier des souverains. Les prophètes s'attachent plutôt à souligner que son règne inaugure une ère de rénovation morale et religieuse. Les écrits composés après l'Exil manifestent un déclin puis, à partir de l'époque hasmonéenne, une résurgence du messianisme royal (M.R., p. 99-127). Le Second Isaïe, Abdias, Joël et Malachie ont renoncé à l'espérance en un retour des Davidides; dans leur prédication, la royauté de Jahvé occupe l'avant-plan. Les livres des Chroniques conservent, par endroits, quelques allusions à la destinée glorieuse de la dynastie davidique : 1 Ch 17,27; 2 Ch 6,42; 9,8; 13,5.8; 21,7. Mais ce sont là des vestiges de traditions anciennes qui n'ont pas grande signification pour le Chroniste; dans la rédaction finale, l'hagiographie célèbre même Cyrus comme le roi légitime de l'avenir (2 Ch 36, 23). Quant aux livres des Maccabées, leur témoignage est ambigu. Le premier livre mentionne l'alliance octroyée par Jahvé à David (1 M 2,57). Il tend, en outre, à assimiler Jonathan à David (1 M 10,10-11), et Simon à Salomon (1 M 15,32). Il semble donc considérer l'avènement des Hasmonéens comme l'instauration d'une dynastie qui pourrait remplacer celle des Davidides. Mais il se garde de trancher le litige (1 M 4,46; 9,27; 14,41). Pour l'auteur du deuxième livre, seule importe la théocratie. Il exalte le chef du peuple, Judas Maccabée, sans chercher à justifier ses droits. Le messianisme royal ne s'exprime point dans la littérature sapientiale : le Siracide attend et célèbre la restauration de la nation et de Jérusalem, mais il renonce à espérer la restauration d'une monarchie. Dans le Pentateuque, enfin, J. Coppens discerne les traces d'un « prémessianisme »; le recueil reste nettement en deçà du messianisme proprement dit. On constate donc dans plusieurs secteurs de la littérature postexilique un déclin de l'espérance en la venue d'un Davidide idéal. Cependant, le messianisme royal dynastique n'a pas disparu en Israël, ainsi qu'en témoignent plusieurs textes des livres prophétiques: Am9,ll; Os 3,5; Jr 30,9.21; Ag2, 20-23; Za 3,8-10; 4,14; 6,12-13; 9,9; 12,7-8 et surtout Jr 33,17-26. En outre, 96 COMPTES RENDUS certains milieux entreprennent une relecture messianique de diverses péricopes : c'est notamment le cas pour les auteurs de la traduction grecque d'Is 7,14; 9,1-5 et du Ps 110. L'espérance en l'avènement d'un souverain idéal, issu de la lignée davidique, resurgit vivement, avant l'ère chrétienne, dans les Oracles Sibyllins (111,652-808), le Livre des Songes dCHénoch (1 Hen., 83-90), les Psaumes de Salomon {Ps. Sal., 17 et 18) et les écrits de Qumrân. Dans la communauté qumranienne, les idées messianiques se sont développées en quatre étapes; sur ce point, J. Coppens adopte les conclusions présentées par J. Starcky. Dans cette période de résurgence se dessine une tendance à fusionner les personnages sur lesquels s'était porté jusque là l'espoir en la venue d'un sauveur eschatologique. On approfondit le messianisme en lui donnant une note de plus en plus spirituelle : rempli de l'Esprit, le Messie viendra instaurer un règne de justice, qui sera la réalisation terrestre du règne de Jahvé. Le christianisme définit son messianisme à partir des éléments de l'espérance vétérotestamentaire, mais il leur fit subir une mutation radicale. Il serait donc vain de vouloir retrouver dans les textes de l'A.T. le portrait adéquat du Messie chrétien. Quelques auteurs chrétiens donnent une interprétation christologique, explicite et formelle, des témoignages de l'espérance ancienne (M.R., p. 129- 158). On retrouve dans les Évangiles de l'Enfance la première relecture véritable. Les Actes (2,34-36; 3,20-21a; 4,27; 10,38) offrent une seconde relecture explicite et complexe. J. Coppens discerne, en outre, une relecture johannique (Jn) et une relecture sacerdotale (He); la dernière, celle que l'on trouve dans Y Apocalypse est la plus systématique : elle forme une synthèse à peu près parfaite. Toutes ces relectures visent à spiritualiser et à situer la royauté du Christ avant tout dans l'Au-delà. Ces expressions nouvelles, qui correspondent à une véritable transposition du messianisme vétérotestamentaire, traduisent-elles vraiment la personnalité, les vues et la prédication de Jésus? J. Coppens tente de répondre à uploads/Litterature/ le-messianisme-royal-resumme.pdf
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- Publié le Sep 17, 2022
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