Explication linéaire d’un extrait de la scène 2 de l’acte I des Fausses confide
Explication linéaire d’un extrait de la scène 2 de l’acte I des Fausses confidences de Marivaux INTRODUCTION : LECTURE EXPRESSIVE DU TEXTE MOUVEMENT DU TEXTE (temps forts, structure du passage): - Premier mouvement : - Deuxième mouvement : PROBLEMATIQUE : DEVELOPPEMENT DE L’EXPLICATION : DUBOIS - Point de bien ! votre bonne mine est un Pérou. Tournez-vous un peu, que je vous considère encore ; allons, Monsieur, vous vous moquez, il n'y a point de plus grand seigneur que vous à Paris : voilà une taille qui vaut toutes les dignités possibles, et notre affaire est infaillible, absolument infaillible ; il me semble que je vous vois déjà en déshabillé dans l'appartement de Madame. DORANTE - Quelle chimère ! DUBOIS - Oui, je le soutiens. Vous êtes actuellement dans votre salle et vos équipages sont sous la remise. Dubois est convaincu que son stratagème va fonctionner et il tente de rassurer Dorante. Éloge physique de Dorante par Dubois, sous forme de jeu de mots sur « mine » : syllepse qui joue sur le sens littéral (le visage), et le 2e sens du mot, gisement Impératif « tournez-vous » = traduit leur relation de complicité / Dubois se présente ici comme le metteur en scène du rôle que va jouer Dorante – Dubois transforme une situation imaginaire en situation réelle, pour convaincre Dorante de la réussite du stratagème adjectif « infaillible » composé du préfixe négatif « in », à 2 reprises = hyperbole qui insiste sur la certitude de Dubois de la réussite du « projet » / déterminant possessif « notre » donne l’idée d’une complicité Dubois suscite le désir de Dorante en le projetant, en imagination, dans la sphère intime d’Araminte : « je vous vois » fait appel à la vue => stratégie : redonner confiance à Dorante, en lui présentant cette entreprise comme possible, en la rendant concrète (adverbe « déjà ») Dorante fait preuve de doute par cette exclamation sans verbe, qui souligne le terme « chimère » signifiant rêve, illusion, désir DORANTE - Elle a plus de cinquante mille livres de rente, Dubois. DUBOIS - Ah ! vous en avez bien soixante pour le moins. DORANTE - Et tu me dis qu'elle est extrêmement raisonnable ? DUBOIS - Tant mieux pour vous, et tant pis pour elle. Si vous lui plaisez, elle en sera si honteuse, elle se débattra tant, elle deviendra si faible, qu'elle ne pourra se soutenir qu'en épousant ; vous m'en direz des nouvelles. Vous l'avez vue et vous l'aimez ? DORANTE - Je l'aime avec passion, et c'est ce qui fait que je tremble ! DUBOIS - Oh ! vous m'impatientez avec vos terreurs : Oh que diantre ! un peu de confiance ; vous réussirez, vous dis-je. Je m'en charge, je le veux, je l'ai mis irréalisable. Dubois continue l’illusion en créant un décor, un costume, des accessoires, comme s’il imaginait une mise en scène. Il apparaît en ce sens comme une sorte de double de Marivaux lui-même. Dorante manque de confiance en lui car il existe un décalage de Fortune entre Araminte et lui, le doute persiste / Dubois ne nie pas le décalage mais le traite sur une tonalité dérisoire, par l’ironie (antiphrase) + Marivaux joue sur un ressort de la comédie, le comique de situation Hyperbole qui souligne le caractère d’Araminte, « raisonnable » constitue un obstacle aux yeux de Dorante = la relation de Dorante et d’Araminte pourrait sembler à celle-ci déraisonnable, irréaliste du fait du décalage social / Dubois retourne l’obstacle et en fait au contraire un critère de réussite = il dévoile le stratagème auquel il a pensé => il faut prendre au piège Araminte de sa propre raison = l’affaiblir au point qu’elle ne puisse plus refuser la proposition de mariage de Dorante Tout tient à la proposition subordonnée hypothétique introduite par « si », exprime le potentiel, ce que l’on voit à travers les verbes au futur simple qui marquent la certitude Dorante est un personnage proche des héros tragiques : il utilise un lexique de la passion, « passion », « je tremble » => amour dont les manifestations sont visibles / enchaînement des répliques de Dubois et de Dorante par anadiplose sur le verbe aimer => insistance sur ce qui sera le thème essentiel de la pièce L’émotion de Dorante est perceptible aussi dans la modalité exclamative, qui traduit le pathétique de sa réplique Dubois s’affirme comme le maître du jeu – interjections et exclamations qui trahissent l’agacement de Dubois face aux hésitations de Dorante – Il réaffirme son assurance, sa certitude là ; nous sommes convenus de toutes nos actions ; toutes nos mesures sont prises ; je connais l'humeur de ma maîtresse, je sais votre mérite, je sais mes talents, je vous conduis, et on vous aimera, toute raisonnable qu'on est ; on vous épousera, toute fière qu'on est, et on vous enrichira, tout ruiné que vous êtes, entendez- vous ? Fierté, raison et richesse, il faudra que tout se rende. Quand l'amour parle, il est le maître, et il parlera : adieu ; je vous quitte ; j'entends quelqu'un, c'est peut-être Monsieur Remy ; nous voilà embarqués, poursuivons. (Il fait quelques pas, et revient.) A propos, tâchez que Marton prenne un peu de goût pour vous. L'amour et moi, nous ferons le reste. Marivaux - Les Fausses confidences - Acte I, scène 2 (extrait de la réussite. Énumération ternaire, 3 propositions juxtaposées qui marquent l’insistance sur le « je » / anaphore syntaxique par laquelle Dubois accentue le caractère décisif de son action – Dubois se pose aussi en maître du savoir : lexique des verbes de jugement => Marivaux fait de ce personnage un connaisseur des mouvements du coeur, un fin psychologue (ce qu’il est lui- même) – Dubois évoque Araminte sans jamais citer son nom, à l’aide du pronom indéfini « on » = Araminte est considérée comme une proie, comme l’objet du stratagème, c’est donc une manière de la déshumaniser pour la faire percevoir comme objet – triple antithèse « on vous aimera...vous êtes » Question rhétorique qui permet à Dubois d’affirmer sa maîtrise de la situation et sa domination sur Dorante Énumération et rappel des 3 obstacles qui seront nécessairement levés comme l’indique le verbe impersonnel « il faudra », au futur de l’indicatif, avec une valeur de réel Thématique de la pièce, qui rappelle le titre d’une autre pièce de Marivaux : Le Triomphe de l’amour. L’arrivée de M. Remy à la fin de la scène justifie l’impossibilité de faire marche arrière. Le verbe « embarquer » est une métaphore parlante destinée à persuader Dorante de la nécessité de laisser faire les événements Éléments de conclusion : uploads/Litterature/ el-de-la-scene-2-acte-i.pdf
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- Publié le Fev 18, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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