I. L’aveu de la princesse, au discours direct : les différentes formes d’un ave
I. L’aveu de la princesse, au discours direct : les différentes formes d’un aveu hors norme ➔ Question sur le passage 1 : > Théâtralité : ➢ l’adverbe de discours « eh bien » marqué la violence sur soi, l’effort qui il y a à livrer cette confession. ➢ le geste accompagne la parole, comme au théâtre « en se jetant à ses genoux ». Ce gérondif implique une relation de concomitance (= simultanéité) , Mais aussi de cause et de moyens. Ce geste révèle-t-il de la sincérité ou de l’habitabilité rhétorique et théâtrale ? ➢ futur proche : « je vais » + gros verbal : effet d’annonce et de suspense/de tension dramatique. > Argumentée : volonté de mettre en avant ce caractère spectaculaire inédit de l’aveu + son innocence, son désir de transparence. Alliance de procédés de la conviction et de la persuasion. ➢ l’hyperbole + généralisation « que l’on a jamais fait à son mari ». Révèle-t-il un réel héroïsme ou d’un excès de vanité ? ➢le terme « mari » prend ici son sens puisqu’il s’agit d’une passion adultère. Elle semble vouloir donner à son geste une dimension exceptionnelle, premier sens du terme = hors norme ➢ mots-clés « innocence » mis en valeur : conjonction de coordination d’apposition « mais » + 2 compléments du nom « de ma conduite », « de mes intentions » ; effet de symétrie dans la proposition indépendante qui met sur le même plan « innocence »//« fonce ». L’aveu porte moins, en ce début de discours, sur la culpabilité de la princesse que sur l’intensité de son innocence… Elle est, dans cette aveu, avocate d’elle-même. ➔ Question sur le passage 2 : > La justification = L’explication des causes de son désir d’éloignement = se protéger des dangers de la cour. ➢ tournure impersonnelle (« il est vrai ») + 2 propositions complétives (« que j’ai des raisons de m’éloigner de la cour » et « que je veux éviter les périls où se trouve quelques fois les personnes de mon âge » l.3) ➢ lexique et sens des mots : « périls » : elle reprend les mêmes mots que sa mère, Madame de Chartres, a employé pour la mettre en garde contre les dangers de la cour. Qui parle ? Sa mère ? Elle ? ➢ propos généraux (notons les pluriel) qui la détournent du sentiment de culpabilité personnel ? > L’ambiguïté de la démarche = l’affirmation de sa droiture : elle ne dépend pas d’elle seule… Son aveu de droiture est davantage un aveu d’impuissance. ➢ insistance à travers la double négation : « je n’ai jamais donné nulle marque de faiblesse ». Cependant non-dit…mais le tournoi, mais le portrait dérobé ! Non-dit qui va jusqu’au mensonge ? ➢ aveu de faiblesse sociale et non morale : tournure négative « je ne craindrais pas d’en laisser paraître » (l.5) ➢ enfin, présente son salut comme indépendant de sa volonté, réaffirme l’importance de 2 figures symbolisant sa conduite : son mari/sa mère : verbe et COD « pour aider à me conduire » + 2 propositions subordonnées circonstancielle de conditions (si). Coordonnées par « ou » marquant leur équivalence, la place en position d’objet (« me »). Pathétique de l’héroïne qui ne s’appartient plus, elle est gouverné par passion fatal. ➢ mais contradictoire : elle apparaît héroïque (en contradiction avec son impuissance précédente) : symétrie de construction (chiasme) + antithèse (dangereux + joie) + retour du «je» doublé (« je prends »/« je le prends ») + but noble clairement énoncé (« pour me conserver digne d’être à vous »). L’aveu est ambigu car il reflète 2 images contradictoires sur la princesse de Clèves : la faible jeune fille entièrement vertueuse (sens premier = force). II. Le retour au récit : atmosphère pathétique et réactions des personnages ➔ Question 1 : > le retour au récit : ➢ le retour à la ligne ➢les temps du récit + le plus-que-parfaits souligne le procès d’une action en train de se dérouler (« était demeuré »), répété par le complément circonstanciel « pendant tout ce discours ». > la description des postures physiques créer une atmosphère pathétique ➢ la gestuelle décrite appartient aux codes picturaux du désespoir (lui : « la tête appuyer sur ses mains » ; « hors de lui-même » ; elle : « visage couvert de larmes »). Plus que nulle part ailleurs on peut lire ici l’influence de la tragédie. ➢ Mais l’association de la beauté et du désespoir concourt à une sorte d’éloquence de l’épisode, d’une grandeur magique : hyperbole + adverbe intensif « beauté si admirable ». La princesse ce livre a un véritable acte. Signe de grandeur et de sensibilité. ➔ Question 2 : > L’immobilité de Monsieur de Clèves est le symptôme du retentissement de l’aveu. ➢ l’étonnement demeure aux principes de l’héroïsme,De la renaissance du héros : Monsieur de Clèves et si surpris et touché qu’il reste « hors de lui-même », expression est à mettre un // avec « il n’avez songer à… » ➢ la phrase suivante, complexe, débutant par une conjonction de subordination de temps “quand", juxtaposé à deux autres subordonnants : "qu il (...) qu'il", avec la reprise de l'anaphore "il" repousse le moment de prise de parole. > La beauté d'un pur amour : ➢ l’expression “qu'il jeta les yeux sur elle" pouvant laisser planer le doute sur la réaction du prince à l'aveu. Mais les gestes vont être annonciateurs / révélateurs de discours qui va suivre… ➢ acmé (= point culminant -> qui domine) de la phrase complexe qui attire en effet l'attention sur “beauté si admirable” révélatrice de ce que pense le prince de son épouse : “si admirable” dans les 2 sens: digne d'être admirée, étonnante car sans équivalent, “inimitable”. Beauté à la fois physique et morale. ➢ son geste annonce déjà la teneur de sa réponse ("l'embrassant en la relevant "/ “pensa mourir de douleur") le fait voir comme le parfait amant animé d'un pur amour pour sa dame. Ce deuxième moment n’est donc pas une simple transition mais comme un prologue éclairant les paroles du prince. III. La réponse de M. de Clèves ➔ Question sur le passage 1 : > Il commence par implorer la pitié ➢ au “si vous pouvez", il répond par “j’en suis digne”. Il se hisse à la dignité réclamé par la princesse. > Cette prière montre qu'il est sensible au mérite de la princesse. ➢ si il met en avant son "affliction violente", il ne livre pas tout de suite ses sentiments (“je ne livre pas…" mais il met en avant le mérite de la princesse : “vous me paraissez + digne d'estime et d'admiration"). ➢ vocabulaire hyperbolique "que tout ce qu'il ya jamais eu de femmes au monde”. La réponse de M. de Clèves traduit l’immense admiration qu'il ressent pour son épouse. ➔ Question sur le passage 2 : > Le mais adversatif vient ensuite introduire un discours lyrique et pathétique de l'ordre de l'autoportrait. ➢ “je me trouve le + malheureux homme qui ait jamais été ". Au caractère incomparable de l'aveu répond son désespoir incomparable. A noter le "je me trouve ", manière d'accuser la situation tragique et non la princesse. > L'explication de son état est digne de l'amour pur, cet amour que développent ce roman précieux et la poésie courtoise. ➢ “vous m’avez donné la passion dès le 1er moment que je vous ai vue" Souvenir de la scène de la 1ere rencontre, double de la scène du bal avec Nemours, rendant le propos plus cruel pour le lecteur qui sait l'inclination réciproque entre la princesse et Nemours, le pronom personnel complément “me" et le sujet “vous” indiquent que le caractère impétueux d'une “inclination" contre laquelle on ne peut lutter . ➢ la deuxième proposition énonce des paroles qui sont celles d'un amant plutôt qu'un mari. Cette passion dure encore. ➢ le pathétique du discours est rendu par les mots "vos vigueurs et votre progression" et révèlent la plainte d'un homme qui ne se contente pas d'être un mari (“possessions ") mais voudrait être un amant (rigueurs s'opposent à faveurs = abandon total de consenti par une femme à l’homme qu’elle aime). Le pathétique de ce passage provient de la réaction inattendue de M. de Clèves qui malgré sa profonde tristesse de ne pas être aimé comme un amant ne peut que louer la grandeur de son épouse qu'il admire. ➔ Question sur le passage 3 : > Il est “trompé” en pensée comme mari, et c’est ici sa première douleur mais il est surtout bafoué comme amant, et c'est là sa seconde douleur, et la plus grande. ➢ ”Je n' ai jamais pu vous donner de l'amour et je vois que vous craignez d'en avoir pour un autre”, divorce sans appel entre le “je”, impuissant à faire ce qu’un autre a réussi à faire, et le ‘vous’ qui ne peut lutter contre une ”inclination” violente. > uploads/Litterature/ el8 1 .pdf
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- Publié le Aoû 16, 2022
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