Sujet de brevet - entraînement 4. Un nouveau, Augustin Meaulnes, accompagné de
Sujet de brevet - entraînement 4. Un nouveau, Augustin Meaulnes, accompagné de sa mère, arrive un jour d’automne pour devenir pensionnaire chez la mère du narrateur, François Seurel. Nous étions debout tous les trois, le cœur battant, lorsque la porte des greniers qui donnait sur l’escalier de la cuisine s’ouvrit ; quelqu’un descendit les marches, traversa la cuisine, et se présenta dans l’entrée obscure de la salle à manger. « C’est toi, Augustin ? » dit la dame. C’était un grand garçon de dix-sept ans environ. Je ne vis d’abord de lui, dans la nuit tombante, que son chapeau de feutre paysan coiffé en arrière et sa blouse noire sanglée d’une ceinture comme en portent les écoliers. Je pus distinguer aussi qu’il souriait… Il m’aperçut, et, avant que personne eût pu lui demander une explication : « Viens-tu dans la cour ? » dit-il. J’hésitai une seconde. Puis, comme Millie1 ne me retenait pas, je pris ma casquette et j’allai vers lui. Nous sortîmes par la porte de la cuisine et nous allâmes au préau, que l’obscurité envahissait déjà. À la lueur de la fin du jour, je regardais, en marchant, sa face anguleuse au nez droit, à la lèvre duvetée. « Tiens dit-il, j’ai trouvé ça dans ton grenier. Tu n’y avais donc jamais regardé ? » Il tenait à la main une petite roue en bois noirci ; un cordon de fusées déchiquetées courait tout autour ; ç’avait dû être le soleil ou la lune au feu d’artifice du Quatorze Juillet. « Il y en a deux qui ne sont pas parties : nous allons toujours les allumer » dit-il d’un ton tranquille et l’air de quelqu’un qui espère bien trouver mieux par la suite. Il jeta son chapeau par terre et je vis qu’il avait les cheveux complètement ras comme un paysan. Il me montra les deux fusées avec leurs bouts de mèche en papier que la flamme avait coupés, noircis, puis abandonnés. Il planta dans le sable le moyeu de la roue, tira de sa poche – à mon grand étonnement, car cela nous était formellement interdit – une boîte d’allumettes. Se baissant avec précaution, il mit le feu à la mèche. Puis, me prenant par la main, il m’entraîna vivement en arrière. Un instant après, ma mère qui sortait sur le pas de la porte, avec la mère de Meaulnes, après avoir débattu et fixé le prix de pension, vit jaillir sous le préau, avec un bruit de soufflet, deux gerbes d’étoiles rouges et blanches ; et elle put m’apercevoir l’espace d’une seconde, dressé dans la lueur magique, tenant par la main le grand gars nouveau venu et ne bronchant pas… Cette fois encore, elle n’osa rien dire. Alain-Fournier, Le Grand Meaulnes, 1913, Livre de poche. PREMIERE PARTIE : QUESTIONS, REECRITURE,DICTEE ( 25POINTS – 1h30). Questions (15 points) I . Le nouveau venu (5,5 points). 1. Ligne 2 : quelle est la classe grammaticale de « quelqu’un » ? (0,5 point) 2. Lignes 1 à 3 : « Nous étions debout tous les trois, le cœur battant, lorsque la porte des greniers qui donnait sur l’escalier de la cuisine s’ouvrit ; quelqu’un descendit les marches, traversa la cuisine, et se présenta dans l’entrée obscure de la salle à manger. » Quel est le temps des verbes soulignés ? Quelle est sa valeur ? (1 point) 3. Ligne 4 : « C’est toi, Augustin ? » Quel est le type de cette phrase ? (0,5 point) 4. En vous appuyant sur les réponses aux questions précédentes, caractérisez l’arrivée de ce personnage. Justifiez votre réponse. (1 point) 5. Lignes 5 à 12 : « C’était un grand garçon de dix-sept ans […] duvetée. » a) Relevez les éléments qui construisent un portrait du personnage. (1 point) b) Relevez les verbes qui renvoient à la perception du narrateur. (0,5 point) c) Avez-vous une représentation précise et complète du personnage ? Justifiez votre réponse en vous appuyant sur le texte. (1 point) II. François et Augustin. ( 4 points) 1 Millie : Il s'agit de la mère du narrateur. 6. Lignes 9 à 17 : « Viens-tu dans la cour […] par la suite. » a) À qui s’adresse immédiatement le personnage ? (0,5 point) b) Qui est le locuteur des paroles rapportées au style direct ? (0,5 point) 7. Lignes 19 à 22 : « Il me montra […] arrière. » a) Quel est le pronom sujet commun à tous les verbes conjugués au passé simple ? Qui désigne-t-il ? (0,5 point) b) Qu’évoquent tous ces verbes ? (0,5 point) 8. Ligne 22 : « me prenant », « m’entraîna ». Quelles sont la classe et la fonction grammaticale des deux mots soulignés ? (1 point) 9. En vous appuyant sur vos réponses aux questions précédentes, que pouvez-vous dire des relations entretenues par les deux personnages ? (1 point) III. La lueur magique ( 5,5 points). 10. Ligne 21 : « formellement ». Donner un synonyme. (0,5 point) 11. Lignes 20 à 26 : « Il planta […] ne bronchant pas… » a) Quel est le champ lexical dominant ? (0,5 point) b) Relevez au moins quatre mots ou expressions appartenant à ce champ lexical. (1 point) c) Relevez les verbes de perception. (0,5 point) d) Quel est leur sujet ? (0,5 point) 12. Lignes 25 à 26 : « et elle put m’apercevoir l’espace d’une seconde, dressé dans la lueur magique, tenant par la main le grand gars nouveau venu et ne bronchant pas… » a) À quel terme se rapportent les expressions soulignées ? (0,5 point) b) Quelle image ces expressions contribuent-elles à donner du narrateur ? Justifiez votre réponse. (1 point) 13. En vous appuyant sur l’ensemble du texte, expliquez en quoi cet épisode est magique. (1 point) Réécriture (4 points) Réécrivez le passage suivant, de « Je pus distinguer » (ligne 7) à « que l’obscurité envahissait déjà. » (ligne 11), en remplaçant les passés simples par des passés composés. Dictée (6 points) Alain-Fournier, Le Grand Meaulnes (1913), LGF, 2008 Dès qu’il fut pensionnaire chez nous, c’est-à-dire dès les premiers jours de décembre, l’école cessa d’être désertée le soir, après quatre heures. Malgré le froid de la porte battante, les cris des balayeurs et leurs seaux d’eau, il y avait toujours, après le cours, dans la classe, une vingtaine de grands élèves, tant de la campagne que du bourg, serrés autour de Meaulnes. Et c’étaient de longues discussions, des disputes interminables, au milieu desquelles je me glissais avec inquiétude et plaisir. DEUXIEME PARTIE : EXPRESSION ECRITE ( 15 POINTS – 1h30). Sujet La mère du narrateur, étonnée par l’attitude d’Augustin Meaulnes, revient sur l’épisode de la veille. Elle exprime à son fils son inquiétude au sujet de cette amitié naissante. Une discussion s’engage, le fils défendant son nouveau camarade. Votre devoir comportera une partie narrative et développera les arguments des deux personnages. Consignes – Cohérence par rapport au texte de départ. – Utilisation des discours narratif et argumentatif (présence de plusieurs arguments pour chacun des deux personnages). – Maîtrise de l’écriture des paroles rapportées. – Expression des sentiments. – Correction de la langue : respect de la construction des phrases, précision du vocabulaire, respect de l’orthographe. uploads/Litterature/ entrainement-brevet-4.pdf
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- Publié le Nov 14, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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