1 FICHE 1 L’ENSEIGNEMENT DU LEXIQUE I. Autour des mots : Lexique & Vocabulaire

1 FICHE 1 L’ENSEIGNEMENT DU LEXIQUE I. Autour des mots : Lexique & Vocabulaire Souvent ces deux mots sont considérés comme interchangeables à partir du moment où ils désignent tous les deux les « mots » d’une langue. En réalité, lexique « renvoie à la description de la langue comme système de formes et de significations » alors que vocabulaire renvoie au discours, c’est-à-dire l’ensemble des mots d’une langue dont l’utilisateur dispose. On fait la différence, à ce propos, entre vocabulaire actif et vocabulaire disponible. II. Lexique et didactique des langues : 1. Mise en situation : Q : Combien de nouveaux mots français des élèves débutants sont-ils capables de travailler pendant une heure de cours pour pouvoir ensuite les réutiliser ? □ de 1 à 5 □ de 5 à 10 □ de 10 à 20 □ de 20 à 30 □ plus de 30 2. L’enseignement du lexique dans les différentes méthodologies : Lisez le document ci-dessous et dites quel enseignant correspond à quelle méthodologie. Il était une fois dans une école… … un enseignant de français qui donnait beaucoup d’importance à l’étude du vocabulaire. Les textes littéraires étaient d’excellents exemples de vocabulaire au registre soutenu. Malheureusement les exercices de thème et de version qu’il proposait contribuaient à convaincre les élèves qu’on peut passer d’une langue à l’autre en faisant su mot à mot. L’utilisation du dictionnaire bilingue était la règle. … quelque temps après arriva un autre enseignant de français langue étrangère. Celui-ci pratiquait un enseignement par thème : les repas, les vêtements, l’école, la maison de Monsieur Vincent… Il privilégiait le vocabulaire quotidien que les élèves retrouvaient dans des textes fabriqués, suivis de listes de mots qui devaient être mémorisés. … plus tard d’autres élèves connurent un enseignant qui voulait les amener à parler le français comme des natifs dans des situations de la vie courante : il privilégiait la langue orale et le vocabulaire étudié était choisi sur la base de sa fréquence et rentabilité. On travaillait la synonymie et l’homonymie. Les dialogues proposés par le manuel devaient être mémorisés. Un beau jour se présenta un autre type d’enseignant convaincu que l’enseignement du français devaient être basé sur la communication en situation et que le lexique pouvait donc s’apprendre implicitement à travers les situations de communication envisagées. Pour ce faire, il proposait des documents « authentiques » avec un vocabulaire de type « fonctionnel », liés aux nécessités de la communication. Le dernier enseignant qui arriva ne se contentait plus que les élèves sachent « communiquer » (agir sur l’autre), mais il voulait qu’ils apprennent à « agir socialement » (agir avec l’autre). Dans cette perspective, la compétence lexicale n’était plus une simple affaire d’ « enrichissement lexical », mais de reconnaissance du poids culturel des mots et de la priorité qu’ils ont dans l’apprentissage de la langue et de la culture. III. Lexique et pratiques de classe : Comme D.A.Wilkins l’écrivait déjà en 1972, pour « communiquer de manière compréhensible et adéquate, il est nécessaire de connaître à la fois la grammaire et le vocabulaire ». A l’heure actuelle où le CECR parle de la compétence lexicale comme « de la connaissance et de capacité à utiliser le vocabulaire d’une langue qui se compose 1. d’éléments lexicaux et 2. d’éléments grammaticaux et de la capacité à les utiliser », une réflexion sur les pratiques de classe spécifiques à l’apprentissage du lexique et leur progression s’impose. A ce propos, dans l’apprentissage du lexique en langue étrangère, trois étapes : 2 a) une première étape d’ « acquisition lexicale naturelle ». Celle-ci est favorisée par des tâches de production à forte implication personnelle que les élèves réalisent en petits groupes à partir de leurs acquis avec ou sans guidage de l’enseignant et à l’aide du dictionnaire. b) une deuxième étape d’ « acquisition de la capacité à donner des équivalences de sens ». Cette étape peut démarrer seulement si les apprenants ont une compétence à communiquer qui correspondrait en gros à un niveau A2 parce que la capacité en question s’exprime à travers le recours à la paraphrase des mots ou des énoncés. c) une troisième étape d’ « acquisition de la capacité à rapprocher les termes du lexique pour les comparer ». Cette étape concerne un nombre limité d’apprenants particulièrement intéressés à parfaire leur compétence lexicale. Pour ces apprenants, l’intervention de l’enseignant semble indispensable. IV. Comment introduire le vocabulaire dans une classe de langue ? - utiliser un support visuel pour la sémantisation et une mémorisation plus facile - introduire les mots par ensemble. En voici quelques-unes :  Ensembles d'items reliés au sujet (champ sémantique / thème) ; Ensembles d'items reliés à une activité ( la construction d’une pièce, par exemple) ; Ensembles lexicaux (les fruits, les animaux, les couleurs, etc.) ; Ensembles d'items de signification similaire ( beau, jolie, etc.) ; Ensembles d'items qui forment des paires (avant/après; devant/ derrière, etc.) ; Ensembles d'items dans une famille de mots (habile/malhabile) ; Ensembles d'items grammaticalement similaires (noms, adjectifs, verbes, etc.) ; Ensembles d'items notionnellement similaire (sauter aux yeux/attirer l’attention) ; etc. V. Quelques techniques pour présenter les nouveaux mots - Courte définition (comme celle donnée dans un dictionnaire, par exemple, un chien est un animal qui...). - Description détaillée (apparence, qualités, etc.). - Utiliser les objets (pour les noms concrets) : Les objets sont très souvent utilisés dans les premiers niveaux de l'apprentissage, car ils permettent l'association efficace du mots avec le référent. L'enseignant peut apporter ou faire apporter les objets qui ne se trouvent pas dans la salle de classe. Il fait apprendre le mot en montrant l'objet qu'il désigne. - Dessiner : Les objets peuvent être dessinés sur le tableau ou sur des cartes. C'est un moyen utile pour grouper les noms plus abstraits : le village, la ville, la forêt,... - Utiliser des illustrations, des images, des photos, etc. C'est particulièrement nécessaire pour l'enseignement du vocabulaire concernant la culture, la civilisation et les particularités étrangères : la neige, le T.G.V., le métro, le téléphérique, le sapin de Noël... - Par les synonymes : femme = épouse = conjointe, etc. Cette technique permet à l'apprenant d'associer le mot à une notion qu'il comprend dans la langue maternelle et d'apprendre deux mots, trois mots ou plus au lieu d'un seul. - Par les antonymes : court/long, gentil/méchant, grand/petit, ville/campagne,... Cette technique permet à l'apprenant d'associer le mot à une notion qu'il comprend dans la langue maternelle et d'apprendre deux mots au lieu d'un seul. - Faire deviner à partir du contexte avec des illustrations, les ressemblances avec un mot de sa langue maternelle : la cerise, la valise, le savon, le fromage, etc. - Mimer : l'enseignant mime le mot ou le fait mimer, le fait vivre par les élèves. Cela anime la classe et aide surtout la sémantisation des adjectifs (triste/furieux, ...), des verbes (sauter, courir, pleurer,...) - Préparer le vocabulaire d'un même contenu dans deux codes linguistiques au lieu de donner une liste de mots à apprendre. Quand le contexte est connu, l'enseignant peut demander à l'élève de dire ce qu'il pense, ce qu'il imagine, ce que quelqu'un ferait ou dirait dans la situation donnée. Cela prépare l'apprenant à penser dans la bonne voie sémantique et crée le besoin du nouveau vocabulaire, ce qui est bon pour l'acquisition et la mémorisation. - Traduire dans les cas où les autres techniques ne marchent pas. Cela nous fait gagner du temps. 3 ENSEIGNEMENT DU LEXIQUE : ÉTUDE DE CAS Cas 1 : Lisez ces petits textes qui présentent des situations d’enseignement et dites quels enseignants, parmi ceux du document Enseignement du lexique, partie II.2, peuvent être associés à l’enseignant A et l’enseignant B. « L’enseignant A introduit une leçon qui a comme objectif « Relater des faits passés ». Il commence par présenter un fait divers accompagné d’activités de compréhension. Ensuite il propose à la classe l’écoute d’un court récit oral pour faire ressortir les différences entre la langue orale et la langue écrite. Suit une systématisation sur l’emploi des temps du passé dans le récit et des exercices concernant, entre autres, le lexique (activités d’association, de contextualisation, de dérivation à partir du vocabulaire présenté dans les documents). Des tâches communicatives en production orale (jeux de rôles) et écrite (rédaction d’un fait divers) complètent la leçon. » « L’enseignant B a décidé de faire travailler les élèves sur le passé composé. En suivant la démarche proposé par le manuel, il fait écouter aux élèves le dialogue de présentation pour qu’ils le mémorisent. Il passe ensuite à des exercices de phonétique sur le son [y] et à la présentation de listes de mots sur « la fête, le spectacle », thème du dialogue. Le reste de la leçon est centré sur l’apprentissage des formes du passé composé, objet de la plupart des exercices. Une seule activité (faire une affiche pour annoncer une fête) concerne le lexique présenté. Cas 2 : Analysez les activités qui suivent et associez chacune d’entre elles à l’étape qui lui uploads/Litterature/ fiche-1-enseignemnent-du-lexique 1 .pdf

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