LE ROMANTISME Le XIX-e siècle est une période mouvementée. Il y a deux tendance

LE ROMANTISME Le XIX-e siècle est une période mouvementée. Il y a deux tendances: la France nouvelle qui continue les traditions progressistes de la révolution et la France de l’ancien régime. Le romantisme est né du mécontentement général qui a suivi la révolution de 1789. Il représente la psychologie d’une jeunesse inquiétée, agitée qui constate la défaite de ses rêves. Le romantique refuse cette condition, il est un révolté mais un individualiste, anarchique et solitaire. Le mal du siècle le fait chercher des refuges dans le passé, l’exotisme, le fantastique ou dans la contemplation de la nature. La poésie romantique a pour date de naissance 1820, année de la parution des Méditations poétiques de Lamartine. I LE PROGRAMME ROMANTIQUE La difficulté de donner du romantisme une définition précise et complète vient de ce qu’il ne s’est pas constitué en doctrine indépendante mais s’est plutôt présenté comme une réaction contre les tendances du classicisme. 1. Les classiques prônaient un respect strict des règles de la versification. Les romantiques proclameront la liberté dans l’art. Au nom de ce principe ils supprimeront au théâtre la distinction du genre comique et du genre tragique et dans la fameuse loi des trois unités ils rejetteront l’unité du temps et de lieu. En poésie, ils innovent avec le vers libre ou la poésie libérée des contraintes. 2. Le romantisme est le triomphe de l’individualisme. L’utilisation constante du « Je » fait de l’écriture romantique une sorte de miroir dans lequel le poète, en se racontant et en se souvenant, il évoque aussi les merveilles de la nature pour rêver ou de leur propre cœur, car la voie du salut est dans l’amour. 3. Les romantiques prennent leurs sujets de leur société (problèmes sociaux et politique) c’est la littérature engagée. Lamartine dans la Préface des Méditations avoue : “Je suis le premier qui ait fait descendre la poésie du Parnasse”. C’est pourquoi Stendhal dans son Racine et Shakespeare (1823) complète: “Le romanticisme est l’art de présenter aux peuples des œuvres littéraires qui sont susceptibles de leur donner le plus de plaisir possible; II LES PRINCIPES DE LA NOUVELLE ECOLE A. le lyrisme Les romantiques ont été attirés par les mystères et les profondeurs du “moi“. Ce courant confessionnel et introspectif a trouvé son expression dans la poésie lyrique et dans le roman d’analyse et de confidence (le roman personnel – Chateaubriand -René) La poésie lyrique exprime de façon passionnée et imagée des sentiments personnels sur des thèmes très généraux comme l'amour, la nature, la mort ou le temps qui passe.Les poètes en développent les moindres nuances, communiquant leurs angoisses, leurs regrets, leurs espoirs au lecteur : Poëte, prends ton luth ; c'est moi [la Muse], ton immortelle, Qui t'ai vu cette nuit triste et silencieux, Et qui, comme un oiseau que sa couvée appelle, Pour pleurer avec toi descends du haut des cieux, A. DE MUSSET, Nuit de mai. Dès lors, cette poésie devient un soulagement, un moyen pou oublier ses peines et traverser des épreuves. C’est dans cette même logique Lamartine dit : « la poésie est avant tout le soulagement d’un cœur qui se berce de ses propres sanglots ». Mais cette expression des sentiments personnels n’ai pas de l’égoïsme le romantique considère que son moi est collectif Hugo dira « c’est la vie d’un homme mais aussi celle des autres nul de nous n’a l’honneur d’avoir une vie qui soit à lui. Ma vie est la vôtre, votre vie est la mienne vous vivez ce que je vis la destinée est une, prenez donc ce miroir et regardez-vous y. Hélas ! Quand je vous parle de moi, je vous parle de vous », écrit- il, dans la préface des Contemplations. Ce lyrisme se manifeste à travers ces thèmes suivants : 1. L'amour Ce thème est omniprésent dans la poésie lyrique et connaît mille variations. Chaque poète tente d'en décrire les différents états dans ses moindres nuances. Qu'il s'agisse d'un amour courtois, heureux ou malheureux, ce thème est souvent associé à celui de la fuite du temps et à la mort. Exemple En 1820, Alphonse de Lamartine fit paraître sous le titre de Méditations poétiques des poèmes qui sont considérés comme la première manifestation du romantisme en France. Le recueil fait avec des vers lyriques, évoque les inquiétudes amoureuses et spirituelles d'une âme tourmentée. « Le Lac » peut se lire comme la présence angoissante de la mort de sa bien- aimée : « Ô lac ! l'année à peine a fini sa carrière Et près des flots chéris qu'elle devait revoir, Regarde ! je viens seul m'asseoir sur cette pierre Où tu la vis s'asseoir ! » (Alphonse de Lamartine, « le Lac », Méditations poétiques) 2. La mort La mort et son pendant, le temps qui passe, engendrent angoisse et mélancolie. Lisons « Demain dès l’aube », dans les Contemplations de Victor Hugo. Donc, c’est une poésie de consolation « Sachez-le - c'est le cœur qui parle et qui soupire lorsque la main écrit - c'est le cœur qui se fond. » proclame Alfred de Musset 3. La nature La nature est évoquée dans la poésie lyrique, soit pour elle-même, soit en liaison avec d'autres thèmes. Le poète établit souvent une correspondance entre ses sentiments et la nature qu'il décrit. La mélancolie du poète s'enlace parfois aux éléments du paysage. La ponctuation souligne l'émotion, les élans de la sensibilité, marqués par des invocations, des exclamations, des interrogations propres à la poésie lyrique : « Ô lac ! rochers muets ! grottes ! forêt obscure ! Vous que le temps épargne ou qu'il peut rajeunir, Gardez de cette nuit, gardez, belle nature Au moins le souvenir ! » (Alphonse de Lamartine, « le Lac », Méditations poétiques) B. La poésie engagée S'engager, c'est participer activement à la défense d'une cause et se mettre au service de la collectivité, quels qu'en soient les risques. Lorsqu'un poète s'engage, il peut le faire, comme tout citoyen, en militant dans un parti ou une association, tout en menant par ailleurs et indépendamment son œuvre personnelle. Mais il peut aussi exprimer sa pensée à travers son œuvre, pour éclairer les autres et les inciter à l'action. Sur le plan social, le romantisme est également militant. Lorsque Victor Hugo écrit « Les poètes sont les éducateurs du peuple », il prend clairement position : le seul privilège de l'artiste est de posséder un moyen d'expression, qu'il doit mettre au service du peuple. « L’art n’est pas un ornement. C’est un instrument » renchérit-il. Les injustices politiques et sociales deviennent la cible de nombreux écrivains romantiques qui entrent en politique pour faire entendre leurs idées. Lamartine, par exemple, est candidat à la présidence de la République (1848) ; Hugo manifeste une violente hostilité à l'égard de Napoléon III, ce qui lui vaut dix-neuf années d'exil et écrit contre lui les Châtiments (1853) avec des poèmes qui appellent à la vengeance. Ainsi, « le Manteau impérial » (dans les Châtiments) s'achève par une invective : « Acharnez-vous sur lui, farouches, Et qu'il soit chassé par les mouches Puisque les hommes en ont peur ! » C’est dans son poème « fonction du poète ». Dans Rayons et Ombres il définit ainsi sa conception du poète engagé : Peuples! écoutez le poète ! Ecoutez le rêveur sacré ! Et Lamartine de dénoncer « Honte à qui chante pendant que Rome brûle/s’il n’a pas les yeux et la lyre de Néron » et déclare que « la poésie sera philosophique, religieuse, politique, sociale. » En d’autres termes, pour les romantiques la mission du poète consiste à sauver le monde des injustices, ils pensent qu’ils sont des prophètes. III LES PRINCIPAUX AUTEURS ROMANTIQUES LAMARTINE Il cherche une poésie intime, il met «les fibres mêmes du cœur de l’homme». Conçue comme un soulagement, sa poésie est étrangère à tout artifice. Lamartine a donné naissance à une poésie d’amour, à une poésie philosophique et à une poésie religieuse. Les Harmonies poétiques et religieuses se veulent des «psaumes modernes» par lesquels le poète cherche «des degrés pour monter à Dieu». Il cherche à montrer partout dans la nature la présence de la Divinité. C’est dans l’enchantement en face du miracle de la vie qu’il devient romantique. Il fait l’éloge de la religion de son enfance. Dieu est le créateur du monde et le poète contemple en artiste l’harmonie universelle. La nature est l’image de cette providence qu’il aime et admire. Les Méditations poétiques lui permet d’affirmer la mission sociale de la poésie du XlX-e siècle. Ses méditations sont des élégies aussi où le poète évoque une Absente qu’il a baptisée Elvire. Le temps est un allié plutôt qu’un ennemi (Le Lac). Pour Lamartine la poésie est «un soulagement de son propre cœur». Après la mort de Julie il s’isole dans sa douleur. Il parle de la détresse de l’amour, de l’absence de la bien-aimée, de la nature étrangère et vide; l’aspiration vers l’idéal est le seul refuge. V. HUGO Conscient de la mission sociale de l’écrivain, il se uploads/Litterature/ fiche-sur-le-romantisme.pdf

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