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Ouvrages publiés : - Les Cartons de mon arrière-grand-père, par Adalbert Stifter, traduit de l'allemand par Élisabeth De Franceschi (éditions Jacqueline Chambon, 1989). - Amor Artis : pulsion de mort, sublimation et création (éditions de l'Harmattan, 2000). - Interprétation des comptines (éditions Demaistre, 2005) e-mail : elisabeth.de-franceschi@wanadoo.fr Le Séminaire XXV (1977-1978) prend place à la fin du parcours intellectuel de Lacan. Dans les dernières années, son désir de formalisation se faisant de plus en plus vif, Lacan a recouru à deux modes de formalisation destinés à assurer la transmission : les mathèmes et la topologie. Le Séminaire XXV, intitulé “le temps de conclure”, est une œuvre ultime, un texte-limite où Lacan choisit de s'effacer, mettant en cause le “succès” de son entreprise, non dans la perspective d'une terminaison, mais dans celle d'une ouverture, d'une in-termination. La thématique concernant la coupure est redoublée par les ruptures mises en scène dans ce séminaire et par ce que je désigne comme une dramaturgie. Questionnant la corrélation entre la théorie et sa transmission ainsi que le lien entre théorie et pratique, Lacan récuse la théorisation psychanalytique et toute théorisation d'une manière générale. En conséquence, il récuse son propre enseignement et jusqu'au fait d'enseigner. Il procède enfin à une destitution de sa position de sujet supposé savoir. Vertige du vide créé par la volatilisation de tous les repérages. Le processus de destitution se propage à la psychanalyse elle-même. Au-delà des ruptures, trous, lacunes, le Séminaire XXV offre une trajectoire en boucle — type de déplacement mimant la trajectoire circulaire de la pulsion —, un cheminement en spirale effectuant un “progrès dialectique”. psychanalyse, théorisation, formalisation, topologie, déconstruction On vise ici à dégager la thématique du Séminaire XXV ainsi que son sens dans un parcours intellectuel : les deux sont indissociables, or les transcriptions des séminaires de Lacan, dépourvues d'appareil critique, nous proposent des textes "tels qu'en eux-mêmes", sans souci de leur contexte et de leurs sources, pourtant nombreuses – comme s'ils avaient été pensés ex nihilo : ce qu'on peut regretter. Les repérages chronologiques que je vais d'abord apporter pour situer le Séminaire XXV ne concerneront que la dernière période de la vie de Lacan, à partir de 1960. Il semble alors que le désir de formalisation qui anime Lacan se fasse de plus en plus pressant à l'intérieur de sa théorisation1. En ce qui concerne les années 60, je retiendrai, au titre d'événements ponctuants dans le cheminement de Lacan, la fondation de l'E.F.P., la première relève logicienne, l'écriture, l'instauration de la passe. Lacan devient chef d'école en 1964, année où il fonde l'Ecole française de psychanalyse, qui deviendra l'Ecole freudienne de Paris. En 1965-66, il élabore une première relève logicienne, qui porte sur le statut du sujet de la science et sur celui du signifiant. Lacan, qui a découvert l'œuvre de Frege, met en travail la suture et le deuxième théorème d'incomplétude de Gödel, selon lequel "la notion de vérité échappe à la formalisation intégrale"2. Il considère que l'échec de la formalisation "symptomatise l'échec en général de la science toujours en quête de suture"3. Désireux de démarquer la psychanalyse des sciences humaines, il juge nécessaire de s'appuyer sur une logique, existante ou à inventer ; mais il appelle une logique de l'incomplétude, du sujet déchu, divisé entre savoir et vérité : une logique appropriée à l'absence de suture. En effet, il juge que la science échoue à formaliser intégralement son corrélat : le sujet, divisé, refendu, forclos. Si l'objet de la psychanalyse est le sujet de la science, effet du signifiant, il convient de faire appel à une logique de la fonction symbolique ; ainsi pourra-t-on tenter d'échapper à l'écueil de la magie et à ceux du dogme religieux et du savoir universitaire, qui conduisent à l'obscurantisme et à la fermeture. Tout au long de son parcours, Lacan a constamment lutté d'un côté contre le basculement vers l'hypnose, vers une religion du transfert, de la magie et du non-enseignable (ce que deviendrait la psychanalyse si elle devait se réduire à une thérapeutique), donc vers la religion tout court ; de l'autre contre une évolution vers un dogme qui prétendrait détenir le "tout" de la vérité, donc qui tendrait à devenir une autre forme de religion, une Eglise, ou encore, un savoir universitaire. La logique lacanienne du sujet, appelée par le refus des dérives sectaires au nom d'un idéal de scientificité universaliste – qui récuse en particulier le psychologisme – est cependant "fondée sur l'ouverture, l'équivocité, l'ambivalence et l'idée d'une impossible maîtrise"4. Lacan ambitionne néanmoins de mettre en place grâce à elle une transmission qui ne serait plus tributaire d'un effet d'hypnose. La question de l'écriture s'est posée à Lacan durant le travail de préparation des Ecrits : l'ouvrage a été publié en novembre 1966 – Lacan était âgé de soixante-cinq ans. Il ne s'agit pas d'un simple recueil d'articles, mais d'un "monument", un livre 1 Les repérages chronologiques concernant l'histoire de la pensée de Lacan ont été puisés dans les ouvrages d'Elisabeth Roudinesco, Jacques Lacan, Esquisse d'une vie, histoire d'un système de pensée (Fayard, 1993) et Histoire de la psychanalyse en France, tome II (Seuil, 1986). Dans mes notes,"Jacques Lacan..." désignera l'ouvrage Jacques Lacan, Esquisse d'une vie, histoire d'un système de pensée, et HPF, II, sera mis pour Histoire de la psychanalyse en France, tome II. 2 Roudinesco, Jacques Lacan..., p. 426. 3 Roudinesco, HPF, II, p. 413. On se reportera au Séminaire XIII, "L'objet de la psychanalyse" (1965-66), ainsi qu'au texte intitulé "La science et la vérité" (Ecrits, pp. 855-877) qui est la transcription de la séance inaugurale de ce séminaire (premier décembre 65). 4 Roudinesco, Jacques Lacan..., p. 427. fondateur, dont Roudinesco juge qu'il forme une « écriture »5, "au sens littéral d'une inscription originelle"6. Cette écriture a été obtenue par l'action décisive de François Wahl. Ancien analysant de Lacan (en cure de 1954 à 1961), Wahl assiste au séminaire depuis 1959 ; responsable des sciences humaines aux éditions du Seuil, il est l'éditeur de Barthes, Genette, Ricœur, et des écrivains de Tel quel7. Au cours du travail de rédaction des Ecrits, c'est lui se fait l'introducteur de la coupure, en ponctuant le texte, c'est-à-dire en lui conférant son sens. Il assume donc pour Lacan un rôle de "passeur" vers l'écriture, ou plutôt, vers la récriture. Au fil du temps, les Ecrits deviennent un « littoral », soit "une inscription à partir de laquelle une nouvelle élaboration doctrinale pouvait être mise en place"8. En octobre 1967, Lacan propose l'instauration d'un nouveau mode d'accès au titre de didacticien : la passe ; cette procédure est mise en place pour développer une réflexion sur la fin de l'analyse et sur les possibles particularités de l'analyse didactique. De 1969 à 1978, Lacan prononce son séminaire à la faculté de droit. Roudinesco relève que croît alors en lui un "appétit faustien d'aller le plus loin possible dans la connaissance abstraite". Ces dix dernières années se signalent aussi par un "grand désir mallarméen d'aller à l'essentiel"9. On pourrait également évoquer le personnage balzacien de Balthazar Claës dans la Recherche de l'Absolu. Spinoza me paraît une autre figure identificatoire probable. Enfin Lacan semble en quête d'une langue fondamentale qui à certains moments côtoie celle de la psychose. A partir de l'automne 1969, se dégage l'ultime relève lacanienne ; cette seconde relève logicienne, que l'on peut qualifier de relève mathématicienne, se développe simultanément dans trois lieux, devenus autant de laboratoires : le divan, l'école, le séminaire forment alors le creuset d'une fantastique synergie pour la théorisation uploads/Litterature/ franceschi-momento-de-concluir.pdf

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