H roines r volutionnaires russes du XIXe si cle, images, st r otypes, mythes, p

H roines r volutionnaires russes du XIXe si cle, images, st r otypes, mythes, pour      quelles histoires?  TABLE Pr ambule ou le doute biographique  1 - Ce qui serait une biographie laconique 2 - Interpr tations  A - La naissance et l'enfance, l'impossibilit familiale  B - Institutrice, l'impossibilit sociale  C - Saint P tersbourg, la capitale, l'impossibilit politique    I - "In-d finitions"  A - Etat de la question B - M thode  C - Mots II - "Pr histoire"  M res et pouses - Les insoumises   A - Onze femmes en rupture ou "l' mmigration amoureuse"  B - Les muses C - Les mod les litt raires. De l' pop e r aliste au r alisme utopique       1 - Nekrassov, vaillante femme du peuple et princesses intr pides  2 - Les femmes libres de Tourgueniev 3 - Les quatres r ves de Vera Pavlovna, l'utopie de Chernychevski  III - ELLES, les r volutionnaires  Filles, soeurs, saintes martyres / terroristes, d bauch es, idiotes et na ves...    A - Filles de Qui ? 1 - Le moule familial, social et conomique  2 - D finition de l'h ro sme    a - les actes b - la r pression  c - la mort d - la vie priv e  3 - Des h ro nes pour qui et pour quoi faire ?   a - la l gende en construction  b - p riodes fastes / p riodes d'oubli   B - L'action, l'esprit Trois vies, trois histoires 1- Les militantes de la Premi re internationale  m res" et "grands-m res" des bolcheviks   Elisabeth Dmitrieff, le mythe chancelant 2 - Les terroristes: images brouill es  Vera Zassoulitch, Vera Figner, Sophia Perovskaia a - plus que parfaite: Sophia Perovskaia b - parfaite: Vera Figner c - imparfaite: Vera Zassoulitch 3 - Les pionni res  Sophia Kovalewsky, h ro ne infaillible et mondiale   C - Le corps - la vie priv e  1 - Les mariages blancs 2 - Descriptions : corps, modes, v tements  3 - Vies priv es, vies "rat es", r ajustements de la morale r volutionnaire      Bibliographie * * *  Pr ambule,  ou Le doute biographique Ce jour-l , des jeunes gens, des hommes surtout, s'adonnent une sorte de   pantomime lugubre. Communion morbide o se conjuguent les signes de la  mortification, de frustrations et d'autopunition propres certains  r volutionnaires. C r monie qui voudrait fixer en une image symbolique un moment    cl dans l'histoire de l'homme nouveau d sir . Image perverse qui peut- tre ira      l'encontre de l'effet recherch .  Le 4 mars 1897, sur la place Kazanska a de Saint P tersbourg, quatre cent personnes   tournent en rond dans une sorte de murmure permanent et incompr hensible. C'est un  nom qui est ainsi psalmodi , un seul nom, parfois crit sur de petites pancartes -   Maria Fiedossevna Vi trova. Un nom , porteur en lui-m me de cette essence qui meut   les jeunes gens r unis - Vieter, le vent, et dans le vent souffle la libert . Et   cette association de mots augmente peut- tre leur ferveur le r citer. Bient t,     ils l'imprimeront en lettres noires sur un livre vert - un titre seul, sans auteur ni indication d'imprimeur ou d' diteur:  En souvenir de Maria Fi dossievna Vietrova  morte le 12 f vrier 1897  Dans la forteresse Pierre et Paul [1] Ce jour de mars aussi, un tudiant en histoire et philosophie d cide d'offrir   l' ternit Maria Fiedossevna. Ivan Sergu ievitch Knijnik a 19 ans. D sormais il      s'appellera Knijnik-Vietrov et plus tard, lorsque pour lui viendra le temps de l'histoire - mais ceci est une autre histoire, il se consacrera aux biographies de quelques femmes r volutionnaires russes du 19' si cle.Toujours sign es : Ivan    Knijnik-Vietrov. Une manifestation, un livre, un pseudonyme : ces trois l ments font entrer Maria   Fiedossovna dans l'histoire. Ce faisant, Maria F. acquiert une sorte de nouvelle identit , de nouvelle nationalit : femme r volutionnaire russe du 19' si cle. Par     l -m me peut- tre n'existe-t-elle pas.     1 - Ce qui serait une biographie laconique. Maria Fiedossovna est n e en 1870 dans la province de Tchernigovski de la liaison  ill gitime entre un barine, qui faisait fonction de notaire, et une serve. Elle est  lev e par sa grand-m re. Lorsque la vielle femme meurt, Maria a atteint l' ge de     la pubert et doit aller vivre avec sa m re qu'elle ne conna t presque pas et qui    ne l'attire pas. Mais celle-ci lui offre la possibilit de faire des tudes qu'elle   ach ve en 1888. Elle est alors institutrice pratiquement le seul m tier ouvert    une jeune fille de sa condition. (Elle aurait sans doute aussi pu devenir sage- femme). Ses origines sociales ne lui permettent pas de pr tendre des postes   prestigieux et elle est cantonn e rester pr ceptrice d'enfants de famille de    seconde zone (petite noblesse, parvenus) tablies hors des villes. Elle occupera  trois emplois en 8 ans, et d s 1890, cherche fuir cette condition d'institutrice-   servante. Ainsi en 1894, comme auditeur libre, elle suit les cours de litt rature  russe de l'universit de Saint-P tersbourg. C'est aussi la fin de cette ann e-l      qu'elle se joint un cercle litt raire dont les r f rences principales sont Herzen     et les D cembristes. Ce cercle avait une petite activit d'impression et de   diffusion clandestine laquelle elle prend part, jusqu' son arrestation dans la   nuit du 21 au 22 d cembre 1896. Le 22 janvier, elle fut transf r e du d p t la       forteresse Pierre et Paul. Trois semaines plus tard, le 12 f vrier, Maria  Fiedossievna br le vive dans sa cellule.  L commence l'entreprise de "statufication" au bout de laquelle, semble-t-il, le  sujet statufi , dispara t. A la lecture des faits, journaux de l' poque, livre et    m moire orale de Knijnik Vi trov, il peut sembler curieux de douter de la v rit     historique ainsi tablie. Le trouble vient de l'interpr tation des fragments de son   journal intime, de bribes de lettres, de quelques po mes, publi s apr s sa mort. Un    trop grand d calage, trop de "dissonances" pourrait-on dire, apparaissent entre ses  mots et l'image donn e d'elle au public, la l gende na tre. Quand au fait     originel lui-m me, celui par lequel cette "histoire" vient surgir, il n'est pas   non plus exempt de tout soup on.   2 - Interpr tations.  La nouvelle de la mort de Maria Vi trova, fut connue par voie de presse. Le  directeur de la police couvrant le d partement de Zvolianskii, annon a qu' "un   malheur tait arriv e l'infortun e Vi trova. Elle a r pandue sur elle le p trole        d'une lampe apport e par un gardien oblig de sortir, qui l'a ainsi laiss e seule    quelques minutes.( ... ) Elle n'arrivait plus endurer son intense d sespoir. Sa   vie tait ent ch e de traces trop profond ment enracin es." Le directeur de la      prison est tr s clair, direct - il annonce un suicide. Les camarades de lutte de  Maria, le seront autant que lui. Ils r futeront tout de suite cette th se au profit   de tortures et d'un assassinat. Le suicide "sert" le maintien de l'ordre en place. L'assassinat sert la cause des r volutionnaires. Les moins s rs d'eux, qui devant l'absence de preuves n'oseront   pas affirmer le meurtre, glisseront au suicide, cons quence d'un assassinat moral  (comme d'autres avant eux l'avaient fait pour d'autres femmes r volutionnaires). Le  suicide est inf mant - cela ne g ne pas, au contraire les autorit s polici res,     puisque cela d truit l'image d'une r volutionnaire de cristal. Au risque de nier la   personnalit de Vi trova - ses errances -, ses amis, uploads/Litterature/ heroines-revolutionnaires-russes-du-xixe-siecle.pdf

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