Histoire du Rosicrucianisme des origines jusqu'à nos jours I - Égypte et Tradit
Histoire du Rosicrucianisme des origines jusqu'à nos jours I - Égypte et Tradition Primordiale 1° Les métamorphoses d'Her- mès II - Égypte et Tradition Primordiale 2° Philosophia Perennis III - La triplicité de feu IV - Les échos de la Rose-CROIX V - La Confessio Fraternitatis VI - La Terre d'Emeraude VII - Les Noces Chimiques VIII - La Rose fleurissant IX - Les Philosophes et la Rose-Croix (1ère partie) X - Les Philosophes et la Rose-Croix (2e partie) XI - Rosicrucianisme et Franc Maçonnerie XII - Magnétisme et Egyptologie XIII - A la recherche de Psyché XIV - La Roseraie des Mages XV - Présentation 2ème partie XVI - Les premiers "rosicruciens" d'Amérique XVII - Harvey Spencer Lewis XVIII - Le Voyage vers l'Orient XIX - L'Ancien et Mystique Ordre de la Rose-Croix XX - Les alliances internationales XXI - L'époque contemporaine 1 I - Égypte et Tradition Primordiale 1 - Les métamorphoses d'Hermès par Christian Rebisse Extrait de la revue Rose+Croix n° 188 - hiver 1998 On s'est beaucoup interrogé sur les origines du Rosicrucia- nisme. Si la plupart des chercheurs s'accordent pour situer ses dé- buts historiques au XVIIe siècle, on peut néanmoins déceler la genèse de ce mouvement dans un passé plus lointain. Telle était l'opinion de Michael Maier. Dans son ouvrage « Silentium post clamores » (1617), il présentait les origines du Rosicrucianisme comme égyptiennes, brahmaniques, issues des Mystères d'Eleusis et de Samothrace, des Mages de Perse, des Pythagoriciens et des Arabes. Quelques années après la publication de la « Fama Frater- nitatis » (1614) et de la « Confessio Fraternitatis » (1615), Irenaeus Agnostus, dans « Le bouclier de la vérité » (1618), n'hésite pas à présenter Adam comme le premier représentant de l'Ordre. Les Manifestes rosicruciens ne sont pas sans faire référence à leur source : « Notre philosophie n'est rien de nouveau, elle est con- forme à celle dont Adam hérita après la Chute, et que pratiquèrent Moïse et Salomon ». La Tradition Primordiale Adam, l'Égypte, la Perse, les sages de la Grèce, les Arabes ne sont pas évoqués sans raison en relation avec les origines du Rosi- crucianisme. Celles-ci font référence à un concept qui était très répandu avant son avènement, celui de « Tradition Primordiale ». Cette notion a fait son apparition à la Renaissance. A cette époque, on redécouvre le «Corpus Hermeticum», un ensemble de textes mystérieux attribués à un prêtre égyptien, Hermès Trismégiste. Dès lors, cette notion de révélation primordiale, dont l'Égypte aurait été le berceau, connaîtra un retentissement considérable. Il n'est pas dans mon propos de brosser le tableau de l'ésoté- risme égyptien, mais plutôt de montrer comment cet héritage s'est transmis. La route qui relie l'Égypte à l'Occident est longue et offre un paysage varié. Nous n'en décrirons pas toutes les vallées, car ce tableau occuperait un volume entier. Cependant, les quelques es- cales que nous ferons permettront de comprendre les origines de la 2 Rose-Croix. Il m'a semblé que pour entreprendre un tel voyage, il était nécessaire de suivre un guide, et Hermès m'a paru être le personnage le plus indiqué en la matière. En effet, l'histoire et les mythes relatifs à ce personnage sont particulièrement riches d'en- seignement concernant le propos qui est ici le nôtre. Depuis l'Antiquité, on admire l'Égypte pour sa civilisation. Ses Écoles de Mystères, à la fois universités et monastères, étaient les gardiennes de ses connaissances. Ces Écoles connurent un rayon- nement particulier sous l'égide d'Akhénaton (~1353-~1336), lors- qu'il y introduisit la notion de monothéisme. Avec ses cultes mys- térieux, la religion égyptienne intrigue. Dans le panthéon égyptien, Thot, le dieu à tête d'ibis, jouit d'une aura particulière. Scribe du Tribunal divin, il est considéré comme l'inventeur de l'écriture et personnifie la médecine, l'astronomie et la magie. Il est la Lumière de Rê dans son aspect nocturne, ce qui fait de lui l'initiateur aux Mystères. Il est l'époux de Maât, la déesse de la Justice et de la Vérité. Ces qualités font de lui l'emblème des Mystères de l'Égypte, et c'est peut-être la raison pour laquelle Thot connaîtra bientôt d'étranges métamorphoses. Les Grecs et l'Égypte Pour Hérodote, les Mystères de la Grèce doivent beaucoup à l'Égypte. Les grands sages de la Grèce antique vinrent chercher la connaissance auprès des sages égyptiens. Beaucoup d'entre eux furent initiés à leurs Mystères et assurèrent ainsi la transmission des connaissances égyptiennes vers le monde hellénique. Le premier des sept sages, Thalès de Milet (~624-~548), fréquente leurs prêtres et mesure les pyramides avec Solon. Plutarque déclare que c'est Thalès qui a rapporté en Grèce la géométrie égyptienne. Solon (v. ~640-~558) vient plusieurs fois en Égypte et s'entretient de philo- sophie avec les prêtres. C'est lui qui transmet les récits concernant l'Atlantide aux Grecs, que Platon reprendra bientôt dans le «Timée» et le «Critias». Thalès exhorte Pythagore à se rendreen Égypte. Selon Jamblique, Pythagore a étudié dans les temples égyptiens pendant vingt-deux ans. Après son départ, il s'installe à Crotone, en Italie, pour y fonder une école où il enseigne comme on le fait dans les Écoles de Mystères égyptiennes. Pour Apollon de Rhodes, Hermès, par le biais de son fils Aithalides, est l'ancêtre direct de Pythagore. 3 Diodore de Sicile indique qu'Orphée voyagea en Égypte et fut initié aux Mystères d'Osiris. De retour dans son pays, il institue de nouveaux rites, les Mystères orphiques (vers le VIe siècle av. J.-C.). Plutarque précise que les Mystères orphiques et bachiques sont en réalité d'origine égyptienne et pythagoricienne et Diodore de Sicile rapporte que les Athéniens observent à Éleusis des rites semblables à ceux des Égyptiens. Au Ve siècle av. J.-C., Hérodote visite l'Égypte. Il assiste aux rites et s'entretient avec les prêtres. Dans ses récits, il évoque les Mystères d'Osiris qui se célèbrent à Saïs. Le philosophe grec Démocrite d'Abdère (v. ~460-~370), découvreur de l'atome, fut lui aussi initié dans les temples égyptiens et l'élève des géomètres du pharaon. Platon (~427-~347) serait resté trois ans en Égypte et aurait été initié par les prêtres. L'un de ses disciples, Eudoxe de Cnide (v. ~405-~355), mathématicien et géomètre, fit aussi le voyage vers les terres du Nil. Il y fut initié, tant sur le plan scientifique que spirituel. Strabon fréquenta lui aussi les prêtres d'Héliopolis pendant treize ans. Thot-Hermès Peu à peu, les Grecs s'approprient les héros et les dieux les plus célèbres de l'Égypte. A partir du IIe siècle av. J.-C., Hermès, fils de Zeus et de la nymphe Maïa, est regardé comme un descen- dant de Thot. Le dieu égyptien aurait eu pour fils Agathodemon, qui engendra lui-même un fils nommé Hermès. Ce dernier, considéré comme le second Hermès, est qualifié de Trismégiste, c'est-à-dire « Trois fois grand ». Hermès est le guide des voyageurs vers l'autre monde. Zeus l'a doté de sandales ailées qui lui permettent de se déplacer à la vitesse du vent. Bientôt, Thot et Hermès sont regardés comme un seul et même personnage. Alexandrie Avec la conquête de l'Égypte par Alexandre le Grand (en 333 av. J.-C.), l'assimilation de la culture égyptienne par le monde grec s'accentue. En 331 av. J.-C., là où les eaux du Nil se mêlent à la Méditerranée, naît la ville d'Alexandrie. Carrefour des cultures égyptienne, juive, grecque et chrétienne, elle devient le centre in- tellectuel de l'Orient. Thérapeutes, Gnostiques et bien d'autres mouvements mystiques se développeront autour de cette cité. Sa bibliothèque, riche de plus de 50 000 volumes, rassemble toutes les 4 connaissances de l'époque. Alexandrie est aussi le creuset où fleurit l'alchimie grécoégyptienne. Alexandrie voit naître en effet l'alchimie qui apparaît comme la continuation, l'héritage d'une ancienne pratique égyptienne, re- formulée et reprise par la pensée grecque. Son originalité consiste à proposer une discipline concrète et universelle, dégagée de l'em- prise d'une religion. Hermès Trismégiste va être présenté par les alchimistes alexandrins comme le fondateur de cet art, qui devient le nouveau vecteur de l'antique Tradition. Précisons cependant qu'elle existait auparavant en Chine et en Inde. Parmi les alchi- mistes alexandrins, Bôlos de Mendès (100 av. J.-C.) est une figure singulière. Il est souvent présenté comme le fondateur de l'alchimie gréco-égyptienne réf. (1). En 30 av. J.-C., Alexandrie devient la capitale de la province romaine d'Égypte. Les Romains assimilent l'Hermès gré- co-égyptien à leur Mercure, dieu du commerce et des voyageurs. Mercure-Hermès est le messager des dieux, le conducteur des âmes, le guide. Rome adopte l'Égypte et ses cultes avec facilité. Plutarque, ami de l'empereur Trajan, membre du collège sacerdotal d'Apollon à Delphes où il fut grand prêtre, va lui aussi chercher la connaissance sur les rives du Nil. Là, il est initié par Cléa, une prêtresse d'Isis et Osiris. Dans son livre « Isis et Osiris », Plutarque évoque les « ouvrages appelés Livres d'Hermès » et souligne l'importance de l'astrologie égyptienne. Il rapporte aussi que plu- sieurs autorités font d'Isis la fille d'Hermès. Le Corpus Hermeticum Trois siècles avant l'ère chrétienne, commence l'élaboration de ce que l'on nomme les « Hermetica », textes attribués à Hermès Trismégiste. Cette littérature se répand abondamment dès le uploads/Litterature/ histoire-du-rosicrucianisme.pdf
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- Publié le Oct 01, 2021
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