Le premier art chrétien by André Grabar; L'age d'or de Justinien de la mort de

Le premier art chrétien by André Grabar; L'age d'or de Justinien de la mort de Théodose à l'Islam by André Grabar Review by: Jules Leroy Syria, T. 45, Fasc. 1/2 (1968), pp. 194-202 Published by: Institut Francais du Proche-Orient Stable URL: http://www.jstor.org/stable/4197699 . Accessed: 10/10/2014 14:28 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact support@jstor.org. . Institut Francais du Proche-Orient is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Syria. http://www.jstor.org This content downloaded from 132.204.3.57 on Fri, 10 Oct 2014 14:28:03 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions 194 SYRIA [XLV qui est en realite une petite bibliogra- phie commentee, Mme Emilia Masson examine les c( mots qui sont reelle- ment emprunt6s k une langue semi- tique X et elle les repartit par cate- gories d'objets (tissus et vAtements, etc). La moisson est relativement riche, plus que je ne l'aurais suppose h priori. II est int6ressant de noter quelles sont ces categories de mots. Ils se rapportent (vooir p. 113) h des epices, des parfums, des tissus sp6- ciaux, des matieres precieuses, des recipients, des poids et mesures, etc, A l'exclusion des notions abstraites. Voici les principales r6flexions que m'a suggerks la lecture de ce livre. Dans la discussion sur les mots yxiA6g (cvase ) et yxtAo; (( navire )) (cf. (( vais- seau )) en frangais), page 39 et suiv., on pourrait faire intervenir le nom de I'tle de Gozzo, h savoir Fmu3gog et en punique GWL (cf. CIS 1, 132); cf. le latin plebs Gaulitana (CIL X 7508). A propos de &6pm ou &6pm (p. 97), ne pas oublier que la racine HBR est attestee en ph6nicien pour designer une a association s d'armateurs ou de negociants (voyage de Wenamon). Le nom de ville B66),og souleve un problieme tres complexe (p. 101 et suiv.). En particulier pour 1'alternance G/B on peut alleguer des evolutions phon6tiques dans la toponymie asia- nique: par exemple Ha)4uwpx repond h l'arabe Tadmur (c'est la mEme ville) et il est probable qu'il faille rapprocher ces formes de Kutmar (voir mon Histoire politique et economique de Palmyre, p. 2). Mme 0. M. attribue au cypriote &pLoq (= r&so, tombeau) une origine semitique, hebreu hdrus fosse )). Je crois pouvoir apporter un argument supplementaire. Dans un texte neopunique (Cahiers de Byrsa, 1960-61, IX, p. 36), I'inscription fune- raire d'une femme se termine ainsi 'N B'MQM ST N'SP' 'SMY BHRS... Y. J'ai traduit ( Voici que dans ce lieu ses ossements ont ete rassembl6s dans la fosse... )) Des index tres utiles terminent le livre. James FAtVRIER. Andre GRABAR, Le premier art chr6tlen (200-395) (L'Univers des Formes, collection dirigee par Andre Malraux et Georges Salles). Un vol. in-40 relie, de 326 p., 310 fig., 2 cartes en depliant, Paris, Gallimard 1966. IDEM. L'age d'or de Justinlon de la mort de Th6odose i l'Islam, meme collection. Un vol. de 408 p., 469 fig., 6 cartes. Paris, 1966. C'est au moment oui M. Grabar quitte le College de France, ofu pendant plus de vingt ans iI a entretenu ses auditeurs de l'art chretien des premiers si'cles et du Haut Moyen Age que ces deux gros volumes sortent des presses. On peut donc les considerer comme une somme des enseignements du maitre eminent de l'histoire de l'art de ces periodes, comme un resume, diligem- ment arrange et mis A la portee d'un public non specialise, de tout ce qui a t dit de neuf et d'important du haut de la chaire sur les ceuvres, les tendances, le contenu, les visees d'un This content downloaded from 132.204.3.57 on Fri, 10 Oct 2014 14:28:03 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions 1968] BIBLIOGRAPHIE 195 art auquel on pe refusera ni sa person- nalit6 et ni sa vi'gueur puisqu'aujour- d'hui encore il s'impose aux artistes, m6me k ceux qui tentent de creer un art sacr6 du xxe xi6cle, lequel se cherche encore. Faisant partie de la collection d6sor- mais celebre de l'Univers des Formes, ces deux livres s'offrent avec une pro- digieuse quantit6 de reproductions admirablement faites et judicieusement choisies qui feront l'enchantement de ceux qui, moins attentifs au texte, iront surtout k l'image de l'objet qu'il s'agit de comprendre et d'admirer. Nous ne nous attarderons pas sur ce c6t6 materiel de l'ceuvre, car celebrer l'harmonie de la mise en page, la somp- tuosite des reproductions, la pr6cision et la clart6 de l'expos6, le bel accord des images et du texte qui les eclaire, ne ferait que rep6ter des eloges qu'on trouve partout dans la presse et ici m6me dans le compte rendu accord6 par M. Parrot au volume de M. Ghirsh- man sur les Parthes (Syria XL, p. 182). Nous saluerons par contre dans cette execution mat6rielle un 61lment qui nous semble b la fois trhs attrayant et tr6s instructif. Le premier volume se termine par une suite de onze textes traduits du gr6c et du latin, dont c les uns decrivent des monuments, d'autres 6voquent I'ambiance dans lquelle le premier art chr6tien etait cr6e et vivait, ou bien nous aident b com- prendre l'esthetique qui, A la fin de l'antiquit6, vient se substituer bi l'esth6- tique classique, et qui ne fera que s'affermir au Moyen Age * (p. 28). Heureuse initiative! Elle permet ainsi d'acceder aux textes qui nous rensei- gnent sur les plus importants monu- ments, existants ou detruits, de l'anti- quit6 chretienne. IdWe feconde aussi, puisqu'elle fait saisir au lecteur non initi6 la methode par laquelle, k partir d'un texte, un specialiste ressuscite la forme et la nature de l'objet disparu. Cette idee n'a pas ete retenue dans le deuxi6me volume parce que les textes portent sur les deux periodes. Par contre celui-ci nous offre, en m6me place, plus de soixante-dix plans de monuments religieux appartenant i la pfriode etudiee dans les deux volumes. Dessin6s au trait, isoles de leur envi- ronnement naturel et parfois priv6s des ajouts que certains de ces monuments ont revus au cours des si6cle8, ces plans ont surtout pour but de guider le lecteur dans le monde si vaste et si multiforme de l'architecture chretienne & ses origines. C'est une innovation qu'il importe de souligner. Nulle part ailleurs sans doute on ne trouvera un rassemblement aussi riche et aussi clair. II ne saurait 6tre question de repren- dre ici point par point la somme de documents, de points de vue, d'expli- cations accumulees par M. Grabar dans ces deux volumes. Pour repondre & la curiosite generale des lecteurs de Syria le mieux n'est-il pas de relever ce que ces pages denses apportent & notre connaissance de l'art chr6tien d'Orient, dont la part a t6 s8i grande dans la cr6ation et la diffusion de lart pal6o- chr6tien, puis dans l'art byzantin? Avant d'aller A notre sujet, il con- vient pourtant de s'attarder un peu sur le chapitre ler, qui sert d'intro- duction aux deux volumes. Ce sont This content downloaded from 132.204.3.57 on Fri, 10 Oct 2014 14:28:03 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions 196 SYRIA [XLV des pages capitales; elles resument toute une vie de r6flexion sur la nature de l'art chretien qui n'est, A I'origine, qu'une branche de I'art antique, dont il ne se distingue que par les themes iconographiques et les fonctions qui sont attribuees a ceux-ci dans les monuments. D'une excellente formule M. G. le caracterise en disant qu'il ( nait vieux, avec sur ses epaules le poids des habitudes millenaires de l'art m6diterran6en )) (p. 43). Par IM s'explique un fait, affirme dans I'avant- propos, qui ne manque pas d'etonner les historiens generaux de I'art: I'art chretien n'a pas, pourrait-on dire, de prehistoire. En lui il n'y a rien de primitif )), et il est vain d'imaginer son histoire (( comme celle d'un 6tre vivant qui nait et grandit, puis decline et meurt s. Cette absence de primiti- visme ou de balbutiement deconcerte l'esprit d6sireux toujours d'etablir une progression allant du simple au com- plexe. II faudra attendre la rupture qui se manifeste au debut du Moyen Age pour constater cette evolution satisfaisante pour 1'esprit, quand appa- raitront les ceuvres grossieres des civi- lisations barbares, d'ofu partira un nouveau rejeton de l'art chretien mani- feste par les ceuvres romanes, puis gothiques. Cette rupture ne se montrera d'ailleurs qu'en Occident. Dans l'empire d'Orient au contraire, qui resistera aux assauts des barbares germaniques et slaves, pour succomber A ceux des Turcs, les traditions heritees de l'anti- quite se maintiendront sous le style byzantin. Ces considerations tr6s per- tinentes 6clairent d'un jour tout nou- veau la nature des deux arts chretiens, celui d'Occident et qelui d'Orient, ce dernier montrant jusqu'a notre epoque une stabilite qu'on prend sou- vent pour une incapacite de uploads/Litterature/ abar-pdf.pdf

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