Edmond Paris Histoire secrète des jésuites Editions I. P. B. Diffusion Fischbas

Edmond Paris Histoire secrète des jésuites Editions I. P. B. Diffusion Fischbascher 33, rue de Seine - paris 6éme Ceux qui trouvent sans chercher, sont ceux qui ont longtemps cherché sans trouver. Un serviteur inutile, parmi les autres 4 avril 2013 scan, ORC John Doe mise en page LENCULUS Pour la Librairie Excommuniée Numérique des CUrieux de Lire les USuels du même auteur Le Vatican contre la France - Editions Fishbacher 1957 Le Vatican contre l’Europe - Editions Fishbacher 1959 « Il n’est pas d’autre salut que l’amour de la vérité ». Jean Guéhénno, de l’Académie Française. « C’est pourquoi, renoncez au mensonge et que chacun dise la vérité ». Eph. IV, 25. 7 avant-propos U n auteur du siècle dernier, Adolphe Michel, a rappelé que Voltaire évaluait à six mille environ le nombre des ouvrages publiés de son temps sur la Compagnie des Jésuites. « A quel chiffre, demandait Adolphe Michel, sommes-nous arrivés un siècle plus tard ? » Mais c’était pour conclure aussitôt : « N’importe. Tant qu’il y aura des Jésuites il faudra faire des livres contre eux. On n’a plus rien à dire de neuf sur leur compte, mais chaque jour voit arriver de nouvelles générations de lecteurs... Ces lecteurs iront-ils chercher les livres anciens ? » (1) La raison ainsi invoquée serait suffisante déjà pour justifier la reprise d’un sujet qui peut paraître rebattu. On ne trouve plus, en effet, en librairie, la plupart des ouvrages de fond qui retracent l’his- toire de la Compagnie des Jésuites. Ce n’est guère que dans les bibliothèques publiques qu’on peut encore les consulter, ce qui les met hors de portée pour le plus grand nombre des lec- teurs. Un compendium extrait de ces ouvrages nous a donc paru nécessaire afin de renseigner succinctement le grand publie. Mais une autre raison, non moins bonne, vient s’ajouter à la première. En même temps que de « nouvelles générations de lecteurs, sont venues au jour de nouvelles générations de Jésuites. Et celles-ci poursuivent aujourd’hui la même action tenace et tortueuse qui provo- qua si souvent dans le passé les réflexes de défense des peuples et des gouvernements. Les fils de Loyola demeurent de nos jours — et plus que jamais, peut-on dire — l’aile marchante de l’Eglise romaine. Aussi bien masqués que jadis, sinon mieux, ils restent les « ultramontains » par excellence, les agents discrets mais efficaces du Saint-Siège à travers le monde, les cham- pions camouflés de sa politique, l’ « armée secrète de la papauté ». De ce fait, on n’aura jamais tout dit sur les Jésuites et, si abondante que soit déjà la litté- rature qui leur a été consacrée, chaque époque sera tenue d’y ajouter encore quelques pages pour marquer la continuité de l’œuvre occulte entamée depuis quatre siècles « pour la plus grande gloire de Dieu », c’est-à-dire, en définitive, du pape. Car, en dépit du mouvement gé- néral des idées dans le sens d’une « laïcisation » sans cesse plus complète, malgré les progrès inéluctables du rationalisme, qui réduit un peu plus chaque jour le domaine du « dogme », l’Eglise romaine ne saurait renoncer sans se renier elle-même au grand dessein, qu’elle s’est fixé dès l’origine, de rassembler sous sa houlette tous les peuples de l’univers. Cette « mis- sion », vrai travail de Sisyphe, doit se poursuivre coûte que coûte chez les « païens » comme chez les chrétiens « séparés ». Le clergé séculier ayant particulièrement la charge de conserver les positions acquises (ce qui ne laisse pas d’être assez malaisé aujourd’hui), c’est à certains 1 — Adolphe Michel, Les Jésuites (Sandoz et Fischbacher, Paris 1879). 8 histoire secrète des jésuites ordres réguliers qu’échoit le soin, plus malaisé encore, d’augmenter le troupeau des fidèles par la conversion des « hérétiques » et des « païens ». Mais qu’il s’agisse de conserver ou d’ac- quérir, de se défendre ou d’attaquer, à la pointe du combat il y a cette aile marchante de la Compagnie des Jésuites — dénommée « Société de Jésus » — qui n’est à proprement parler ni séculaire, ni régulière aux termes de ses Constitutions, mais une façon de compagnie légère intervenant là et quand il convient, dans l’Eglise et hors de l’Eglise, enfin « l’agent le plus ha- bile, le plus persévérant, le plus hardi, le plus convaincu de l’autorité pontificale... », comme l’a écrit l’un de ses meilleurs historiens (1) Nous verrons comment fut constitué ce corps de « janissaires », quels services sans prix il rendit à la papauté. Nous verrons aussi comment tant de zèle, et si efficace, devait le rendre indispensable à l’institution qu’il servait et lui assurer de ce fait sur cette institution une in- fluence telle que son Général put être surnommé à bon droit le « pape noir », tant il devint de plus en plus difficile de distinguer, dans le gouvernement de l’Eglise, l’autorité du pape blanc de celle de son puissant coadjuteur. C’est donc à la fois une rétrospective et une mise à jour de l’histoire du « jésuitisme », qu’on trouvera dans ce volume. La majorité des ouvrages consacrés à la Compagnie ne traitant pas de la part primordiale qui lui revient dans les événements qui ont bouleversé le monde depuis cinquante ans, nous avons jugé qu’il était temps de combler cette lacune, ou, plus précisément, de donner le branle, par notre modeste contribution, à des études plus serrées sur la matière, et ceci, sans nous dissimuler les obstacles que rencontreront les auteurs non apologistes en voulant rendre publics des écrits sur ce sujet brûlant. De tous les facteurs qui sont entrés en jeu dans la vie internationale au cours d’un siècle riche en bouleversements, un des plus décisifs — et des plus méconnus néanmoins — réside dans l’ambition de l’Eglise romaine. Son désir séculaire d’étendre son influence vers l’Orient, en a fait l’alliée « spirituelle » du pangermanisme et sa complice dans la tentative d’hégémonie qui, par deux fois, en 1914 et en 1939. apporta la mort et la ruine aux peuples d’Europe (2). Cependant, les responsabilités écrasantes assumées par le Vatican et ses Jésuites dans le déclenchement des deux guerres mondiales restent à peu près ignorées du public — anomalie qui peut trouver en partie son explication dans la gigantesque puissance financière dont dis- posent le Vatican et ses Jésuites, depuis le dernier conflit notamment. De fait, le rôle qu’ils ont tenu dans ces circonstances tragiques n’a guère été mentionné jusqu’à présent, sinon par des apologistes empressés à le travestir. C’est pour combler cette lacune et rétablir la vérité des faits, que nous avons étudié, tant dans nos précédents écrits que dans le présent ouvrage, l’activité politique du Vatican à l’époque contemporaine — activité qui se confond avec celle des Jésuites. Cette étude appuie sa démonstration sur des documents d’archives irréfutables et des pu- blications dues à des personnalités politiques de premier plan, à des diplomates et des ambas- sadeurs, à des écrivains éminents, catholiques pour la plupart, voire cautionnés par « l’impri- matur ». Ces documents mettent en pleine lumière l’action secrète du Vatican et la perfidie dont il use pour susciter entre les nations des conflits qu’il juge favorables à ses intérêts. Nous avons montré en particulier, en nous appuyant sur des textes probants, les responsabilités de l’Eglise dans la montée des régimes totalitaires en Europe. 1 — A. Michel, op. cit. 2 — E. Paris, Le Vatican contre l’Europe (Fischbacher, Paris), et L. Duca, L’Or du Vatican (Laffont, Paris). avant-propos 9 L’ensemble de ces documents et témoignages constitue un réquisitoire accablant — qu’au- cun apologiste, d’ailleurs, n’a entrepris de réfuter. C’est ainsi que le « Mercure de France » du Ier mai 1938 rappelait en ces termes, la démons- tration qu’il avait faite quatre ans plus tôt : « Le Mercure de France du 15 janvier 1934 a montré — et personne ne l’a contredit — que c’était Pie XI qui « avait fait » Hitler, car ce dernier, si le Zentrum (parti catholique allemand) n’avait pas été influencé par le pape, n’aurait pu accéder au pouvoir, au moins par la voie lé- gale... Le Vatican juge-t-il avoir commis une erreur politique en ouvrant ainsi la voie du pou- voir à Hitler ? Il ne le semble, pas... » Non certes, il ne le semblait pas à l’époque où cela fut écrit, c’est-à-dire au lendemain de l’Anschluss qui réunit l’Autriche au III — Reich — et il ne semble pas davantage par la suite, quand les agressions nazies se multiplièrent, non plus que durant toute la deuxième guerre mondiale. Le 24 juillet 1959, n’a-t-on pas vu le pape Jean XXIII, successeur de Pie XII, confir- mer dans ses fonctions honorifiques de camérier secret son ami personnel Franz von Papen, espion aux Etats-Unis pendant la première guerre mondiale et grand responsable de la dic- tature hitlérienne et de l’Anschluss ? En vérité pour ne pas comprendre, il faudrait être affligé d’un singulier aveuglement. M. Joseph Rovan, auteur catholique, commente ainsi l’instrument diplomatique intervenu le uploads/Litterature/ histoire-secrete-des-jesuites-1970.pdf

  • 35
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager