Université de Médéa Département de français ModuleD.T.L (Cours magistral) Rappe

Université de Médéa Département de français ModuleD.T.L (Cours magistral) Rappel de statut du T.L dans les méthodologies d’enseignement des langues Phase d’imprégnation Le manuel comme document pour didactiser le T.L Le manuel est un livre destiné à l’élève et à l’enseignant pour structurer une formation. Il est l’une des formes de scripturalité du texte littéraire en contexte didactique. François Richaudau le définit comme « un matériel structuré, destiné à être utilisé dans un processus d’apprentissage et de formation concertée » (F.Richaudau(1979) Conception et Production des manuels scolaires, guide pratique,Paris, Unesco, p52) Pour Lebrun et coll. (2007), les manuels sont des artéfacts culturels qui participent à l’organisation cognitive et sociale du savoir. En effet, ces auteurs considèrent le manuel scolaire comme le point final de la transposition didactique qui permet de passer des savoirs savants aux savoirs à enseigner. Ils définissent le manuel scolaire comme « tout livre ou tout cahier d’exercices servant à comprendre et à mémoriser les connaissances telles qu’explicitées dans les programmes rédigés par les autorités compétentes et destinés aux élèves des différents niveaux pré-universitaires » (p. 2). Gérard et Roegiers (2003) définissent pour leur part le manuel scolaire comme « un outil imprimé, intentionnellement structuré pour s’inscrire dans un processus d’apprentissage, en vue d’en améliorer l’efficacité » (p. 46). Ces deux définitions confèrent aux manuels des fonctions d’aide à l’apprentissage, d’où pour nous Définition de la didactisation Jean Pierre Cuq a donné une définition plus claire au concept « Didactisation » « La didactisation est l’opération consistant à transformer ou à exploiter un document langagier brut pour en faire un objet d’enseignement. Ce processus implique, généralement, une analyse prédidactique d’essence linguistique pour identifier ce qui peut être utile d’enseigner » Dictionnaire de la didactique de français langue étrangère et seconde. C.L.E International, 2003, p69 Textes didactisés et textes authentiques La didactique pose comme allant de soi qu’au début, on va s’appuyer sur des textes « didactisés » alors qu’au-delà, il s’agira d’exposer les apprenants à des textes « authentiques ». C’est ainsi que souvent ces derniers sont détournés de leur fonction première pour devenir des aides à l’apprentissage de savoir et de savoir-faire. Nous allons, donc, dans le présent paragraphe, préciser ce qui distingue texte « didactisé » de textes « authentique » et par voie de conséquence, nous abordons la question des fonctions que peuvent remplir. En effet, « Par opposition aux supports didactiques, rédigés en fonction de critères linguistiques et pédagogiques divers, les documents (textes) authentiques sont des documents « bruts », élaborés à des fins de communication. Ce sont des énoncés produits dans des situations réelles de communication »63. La présence du texte littéraire dans le manuel Le texte littéraire peut être présent comme support de leçon ou comme support d’exercices. Ce dernier est généralement un texte de dimension réduite par rapport au premier car il permet d’exemplifier un élément linguistique particulier. Il a, à ce titre, un caractère éminemment didactique puisqu’il est le fruit d’une sélection minutieuse et présente à l’apprenant un « modèle linguistique » à acquérir. Il peut être présent dans les séances de lecture-plaisir, ou, enfin, comme texte récréation (pause) en demandant aux apprenants d’apprécier la beauté (côté esthétique) de la langue… Texte et paratextualité (une médiation didactique) La définition la plus générale que nous avons trouvée est celle proposée par G. Genette « L’œuvre littéraire consiste, exhaustivement ou essentiellement, en un texte, c'est-à-dire (définition très minimale) en suite plus ou moins longue d’énoncés verbaux plus ou moins pourvus de significations. Mais ce texte se présente rarement à l’état nu, sans le renfort et l’accompagnement d’un certain nombre de productions, elles mêmes verbales ou non, comme le nom d’auteur, un titre, une préface, des illustrations, dont on ne sait pas toujours si l’on doit ou non considérer qu’elles lui appartiennent , mais qui en tout cas l’entourent et le prolongent précisément pour le présenter, au sens habituel de ce verbe, mais aussi en son sens le plus fort : pour le rendre présent, pour assurer sa « réception » et sa consommation, sous la forme, aujourd’hui du moins d’un livre. » G. Genette, Seuils, Ed. Du seuil, Paris, 1987, p.7. 1. Le titre Le titre, ce premier paratexte didactique qui sera abordé, est à examiner face au texte à analyser, confronté ainsi à la célèbre question de Barthes : par où commencer ? Par sa fonction spécifique, le titre apporte souvent la possibilité d’émettre des hypothèses de sens relevant des paratextes didactiques linguistiques. Dans le bloc typographique, le titre est à l’entête de la page imprimée. De cela, il anticipe le texte qu’il désigne. Sa présence dans l’ordre scriptural constitue une « incitation à la lecture » même si parfois, sa position est ambiguë. Le titre didactique est un paratexte linguistique qui relève de l’aire scripturale. Il peut être proposé par l’auteur lui-même du texte ou par le concepteur du manuel. C’est un « micro-texte » qui, entretenant une relation intrinsèque avec son texte, résume commente l’objet textuel duquel dépend. En parlant de sa fonction cataphorique, le titre peut nous renseigner sur le contenu et le genre du texte. C’est la raison pour laquelle, en classe, on accorde une grande importance à l’étude du titre. Il crée, en ce sens, une coopération enrichissante permettant aux apprenants d’émettre des hypothèses. Des consignes du genre : - «Quelle information nous donne le titre ? » - « Donnez un titre au texte » - « Mettez en relation le titre avec les références : quelle sera d’après vous la visée du texte ? » - « En mettant en relation les éléments du paratexte (titre) pouvez-vous anticiper le contenu de ce texte ? ». 2. Le chapeau Comme nous l’avons déjà entrevu, le chapeau ou (l’introduction comme certains préfèrent l’appeler) est l’un des éléments, paratextuels didactiques. Sa présence dans le continuum graphique est plus au moins "facultative" ou "autonome", cela dépend du texte en soi. Il est le second paratexte dans l’aire scripturale, il devance et anticipe le texte qui le précède. Il est généralement imprimé en italique. Le chapeau présente l’extrait dans sa contextualisation et en donne des informations externes, relativement au texte : situation du texte biographie, historique…. Le chapeau d’un texte est une autre coopération scripturale didactique que le concepteur des manuels ajoute pour introduire le texte. Défini par D.Kadik comme « un concept métatextuel qui désigne un paratexte linguistique d’ordre scriptural »1, il n’est pas nécessaire comme le titre, car la lecture des textes littéraires, actuellement, ne s’intéressent point à la « contextualisation ». Cette dernière remarque est corroborée par l’absence de ce genre de discours dans les extraits proposés dans le manuel que nous avons analysé2. Ceci dit que son importance est peu contestée par certains concepteurs de manuels littéraires3 qui continuent à le proposer. Le chapeau didactique existe sous forme de quatre types : le chapeau diégétique, le chapeau contextuel, le chapeau biographique et le chapeau mixte. Selon D.Kadik le chapeau contextuel, présent dans les manuels de littérature, est un métatexte qui commente l’œuvre. Quant au chapeau mixte, il occupe une double fonction puisqu’il réunit le commentaire sur l’œuvre et le résumé de ce que précède l’extrait présenté. Le chapeau diégétique, de son coté, est plus utilisé dans les textes narratifs « longs ». C’est un texte de relais, comme le qualifie D.Kadik , qui résume certains contextes absents dans la lecture didactique limitée dans le temps : horaire des cours et espace livresque didactique circonscrit. De ce fait, le didacticien, ayant le souci de laisser le lecteur toujours « coopératif » « éclaircit un extrait qui pourrait être ambigu sans évocation de ses antécédent »4 Enfin, le chapeau biographique et bibliographique est ce discours didactique ayant pour objectif de présenter la vie de l’auteur et ses œuvres. Généralement, ce chapeau est illustré par la photo de l’écrivain. 1D.Kadik, op.cit p323 2 Bouasla, A (2010), Pour une coopératon scripturale et orale en didactiue du texte litéraire : le cas des élèves de 1e AS, magister didactiue, Université de Médé (Chapitre IV analyse du manuel de 1e AS 3 Nous faisons allusion aux manuels de Lagarde et Michard 4D.Kadik, op.cit p326 3. Le nom de l’auteur : Cet élément paratextuel est non moins important dans la didactisation du texte littéraire utilisé dans les manuels. Ph. Le JEUNE précise sa définition « C’est une personne qui écrit et qui publie. L’auteur se définit comme étant simultanément une personne réelle socialement responsable, et le producteur d’un discours. Pour le lecteur, qui ne connaît pas la personne réelle, tout en croyant à son existence, l’auteur se définit comme la personne capable de produire ce discours, et il l’imagine donc à partir de ce qu’elle produit » Le pacte autobiograhique, Ed Seuil :Paris.p23 . Dans l’ordre paratextuel, conforme à celui de la rencontre habituelle des manuels scolaires, le nom d’auteur est le troisième élément paratextuel à explorer, après le titre et le chapeau. Le nom d’auteur est une référence qui apporte les stigmates d’un contexte bien précis. C’est une source d’un uploads/Litterature/ hjkdjla-2.pdf

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