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-- --.. P A RFU M D E S OLEiL; PARFU M D 'ESPACE ET D E VIE, FRAIS, VERT, P ARFUM D'U NE GÉNÉRA TION NOUV ELLE ,) l r:-.q;, ·s m r " ,.. t ... ,........, . .. .__, , "'J G E --: .... "•r-:- • 1 • _, r.___J . 1 o4J ·· m l m 1 {1) ' \ CD 1_ lfjt , ._ ; 1 2 , C) \ PARFUMS GUY LAROCH E j .tlJcM· à> .-.~ ;. ' ·~·· ) ' \ ~ - \~ · ............. ·~~- -"*"'«--- ) } l, l . PARFUMS GUY lAROCHE '1 ' .,,,. LE. N UMÉRO : 7 F 50 - ÉTRANGER : 10 F L"ARC REVUE TRIMESTRIELLE, CHEMIN DE REPENTANCE AIX-EN-PROVENCE Directeur: STÉPHANE CORDIER, Comité Rédaction: RAYMOND JEAN, RENÉ MICHA, BERNARD PINGAUD directeur littéraire, HENRI RONSE secrétaire de la rédaction 32, GEORGES BATAILLE LECTURES Histoire de l'Œil MICHEL LEIRIS La So111me Athéologique MARCEL LECOMTE JEAN-MICHEL REY JACQUES DERRIDA Le Mort THADÉE KLOSSOWSKI La Haine de la Poésie MICHEL DEGUY Du temps de Lord Auch Le thème du dernier instant La mise en jeu Un hégélianisme sans réserve Le ciel D'une physique érotique Lascaux ou la naissance de l'art RENÉ DE SOLIER L'homme de Lascaux Gilles de Rais DENIS HOLLIER La Part Maudite La tragédie de Gilles de Rais JEAN DUVIGNAUD L'usage des richesses Les confére !tees sur le 110n-savoir MANUEL RAINOIRD La communication TEXTES Acéphale - Préface pour « Le Mort >> - Projet d'une conclusiOtt pour l'Erotisme - Manuel de l'Anti-chrétien La valeur d'usage de Sade Bibliographie Illustrations : « Sacrifices » et « Acéphale >>, d'André Masson. 6 17 19 24 46 49 58 63 71 73 76 1 1 1 « Je pense comme une fille enlève sa robe ». Il est sans doute dérisoire, autour du nom de Georges Bataille chaque jour plus obsédant, plus incontournable, à la croisée des chemins où s'interroge le dis- cours philosophique aujourd'hui, entre la dialectique de Hegel et le tragique de Nietzsche, il est peut-être même inconvenant, en face du secret enveloppé par ce nom, de réunir un ensemble de lectures. Dérision, inconvenance devant l'expé- rience la plus radicale de l'impossibilité de penser - donc de parler - à laquelle les « livres ~ de Bataille (qui, en vérité, ne forment qu'un seul texte fragmentaire) ne cessent de nous renvoyer. L'acharnement qu'on y lit à penser, à parler, ce qui ne peut être ni pensé, ni parlé - l'au delà de tout discours -, cet acharnement que l'on ne peut comparer, dans l'incomparable, qu'à l'expérience de l'« impou- voir ~ chez Antonin Artaud, cette fidélité à l'impossible rend caduque toute positi- vité critique. Il n'est plus dans cette parole qui lie inlassablement affirmation et négation, de sens privilégié ; il n'est plus en face de cette écriture « dérapante > (Sollers), en regard de ce tourment qui se donne lui-même pour le commentaire de son absence de sens, d'interprétation univoque. (La méprise consisterait à lire - comme on l'a fait souvent jusqu'ici - cette impossibilité à penser et à parler comme marque de stérilité, comme « pro- blème de la création littéraire > ; elle se trahit, au contraire, par un murmure inces- sant, une pensée ininterrompue, mais sans cesse sacrifiée, sans fin expirante.) C'est donc à partir de cette inconvenance et faisant corps avec ce malaise qu'il faut lire les textes de Bataille, comme l'inscription multiple d'une pensée qui se voue à l'impensé, à l'impensable. Pensée, écriture - l'écriture de la pensée étant aussi pensée de l'écriture - qu'un mouvement de contestation sans repos porte à toute extrémité du langage, à toute extrémité de langage, au delà du geste d'interprétation qui, à travers Marx, Freud ou Saussure, aboutit aujourd'hui à une nouvelle passion du système - ou de la « structure ~. « Et pourtant, si, comme il arrive, tu ne sais pas lire ? » Cette capacité, proprement inouïe, de résistance à la lecture que présente l'œuvre de Bataille, pourtant éloignée de toute préciosité, de toute coquetterie d'écriture ; ce noyau d'illisibilité (sous les apparences d'une lisibilité extrême) qui figure au cœur des textes d'Histoire de l'Œil à La Part Maudite et de L'Abbé C. au Sur Nietzsche bien qu'ils soient nés, chacun, du désir de parler nettement ; ce centre malin qui garde en chaque page de Bataille, comme une énigme, un hiéroglyphe piégé encore que scandaleusement évident au point de lever en l'homme normal la peur et l'angoisse ; ce trouble contagieux, c'est dans le texte même qu'il faut l'aller chercher. Dans les modes du discours, dans l'usage d'une forme fragmentaire. 1 Georges Bataille conduisit, pourrait-on dire, dans le style des histoires de la littérature, une œuvre de philosophe et de romancier, de critique littéraire et de critique d'art, de mystique et d'érotologue, d'ethnologue et d'économiste - tout à la fois, tout ensemble et tout dans un complet désordre. De sorte qu'il n'est pas, dans ce texte unique de Bataille, articulé comme à plusieurs voix et s'inscri- vant sur plusieurs registres, d'ouvrage privilégié. Et pourtant, chaque livre peut être lu, ne peut qu'être lu, isolément. A condition toutefois qu'il soit pris comme Ie moment transitoire d'une parole incessante qui accomplit, dans la singularité, dans l'anonymat d'une « expérience >, la rencontre d'un corps et d'une écriture : au plein sens, une biographie. « Un homme est une particule insérée dans des ensembles instables et enchevêtrés ». En un sens, l'œuvre de Bataille est née à l'intérieur du surréalisme : pour s'en révéler dès l'abord différente, bientôt dissidente. L'attaque d'André Breton dans le deuxième Manifeste (le passage célèbre de < la mouche sur le nez de l'orateur >) répondait au mouvement qui porta Bataille au lendemain d'Histoire de l 'Œil, dans cette période qu'évoque ici le texte de Michel Leiris, en 1929 et 1930, à publier la revue Documents où apparaissent, aux côtés de ceux de membres de l'Institut, les noms de Leiris, Masson, Georges Limbour, Marcel Griaule et Carl Einstein. Avec Documents, Bataille inaugure le ton violent, subversif - ce que je dis est une provocation, ce n'est pas un aveu - qui sera celui des publications qu'il animera dans l'entre-deux-guerres, de La Critique sociale (qui paraît de 1931 à 1934) à la conjuration sacrée d'Acéphale (1936-1937) qui peut être tenue pour l'expression la plus effervescente de la contestation, reprise plus tard dans L'Erotis- me, de !'.appauvrissement chrétien, idéaliste, du sacré. Contestation qui aboutit à la fondation d'un Collège de Sociologie où se trouvent réunis, à la veille de la guerre, Pierre Klossowski, Roger Caillois, Jules Monnerot, G. Ambrosino et P. Libra. Après la guerre, Bataille fonde Critique porté une fois encore par cette exigen- ce de totalité qu'il n'a jamais cessé d'affirmer - le non-savoir étant pour lui l'état, proche de la folie, qui succède à la fermeture absolue du savoir, comme l'extrême pointe brisée de ce savoir même - cependant qu'il affirmait une exigen- ce de fragmentation, lisible, celle-là, dans l'émouvante Discussion sur le péché (dans Dieu vivant) ou dans ses conférences (qu'évoque, ici, le texte de Manuel Rainoird). « Voici donc la première théologie proposée par un homme que le rire illumine et qui daigne ne pas limiter ce qui ne sait pas ce qu'est la limite ». Tâche ingrate de l'introducteur. Peut-être doit-il maintenant s'efforcer d'indi- quer un point d'où toutes les lectures qu'il a réunies - toutes différentes, toutes ignorantes les unes des autres - pourront être ressaisies, et avec elles l'œuvre - mot dérisoire - de Georges Bataille. Ce point central existe. Au cœur d'un entretien avec Maurice Blanchot, qui se trouve rapporté, par trois fois, dans L'Expé- rience intérieure, il est, en effet, établi que l'expérience est à elle-même sa pro- pre autorité, mais que l'autorité s'expie. Formule énigmatique qu'il faut prendre à la lettre pour comprendre ce qu'est l'< expérience>; formule qui, entendue, aurait selon Bataille la portée galiléenne d'un renversement dans l'exercice de la pensée et qui, si nous la lisons, préservera notre lecture des noms emphatiques et commo- 2 des de < mysticisme >, < intériorité > voire même d'< expérience intérieure >. Ce qu'élaborent, dans cet entretien décisif, Bataille et Blanchot, c'est très exactement le principe de toute vie< intellectuelle >libérée de l'autorité, c'est l'athéologie com- me origine - sans origine - de la pensée. L'expérience est théologique tant qu'elle demeure soumise à une force à elle extérieure, dont elle reçoit grâce et salut, tant que le discours où elle s'inscrit se trouve garanti par une autorité transcendante (ou signifié transcendantal) qu'il s'agisse d'une divinité révélée, du logos premier et fondateur ou de la < grammaire > (Nietzsche) ; l'expérience devient athéologique dès qu'elle renverse cet appareil de sécurité, dès qu'elle se pense dans le désert, devant la double absence de Dieu et du moi, dès qu'elle s'affirme - toute identité perdue - comme sa propre autorité. Cette autorité, cependant, s'expie, c'est-à-dire qu'elle se sacrifie. L'expé- rience devient pure affirmation, risquée, aléatoire. Cette expérie_!:lce de l'extrême, c'est aussi ce uploads/Litterature/ l-arc-32-bataille.pdf

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