.montaleigne.com/tennis-club-ecole-nice-cagnes-st-laurent-index2.html BALZAC :
.montaleigne.com/tennis-club-ecole-nice-cagnes-st-laurent-index2.html BALZAC : LA PEAU DE CHAGRIN - INCIPIT (Explication de texte) Problématique : En quoi cet incipit balzacien cherche à établir une généralisation du comportement des Hommes face au jeu? PLAN : I. La métalepse au profit d’un portrait général des personnages II. L’éthopée philosophique comme illustration d’un phénomène de Société : les jeux de hasard III. Visée mythique et tragique : les maisons de jeu comparées à la maison d’Hadès INTRODUCTION Publié en 1831, l’œuvre La Peau de Chagrin fut écrite par Balzac, le fondateur de la Comédie Humaine. Ce « secrétaire de [son] temps », comme il se plaît à s’appeler, s’inscrit dans l’esthétique réaliste du milieu du XIXe siècle qui promeut le réel sur le plan historique, social et naturel, ainsi que la représentation du quotidien en réaction au lyrisme du romantisme. Effectivement, le thème de cet incipit de La Peau de Chagrin semble être un témoignage de la Société du XIXe siècle, qui, rappelons-le, fut le siècle de la Révolution et des changements brusques suite à la défectueuse Restauration. Ce passage s’avère d’autant plus considérable car il s’agit de l’incipit, soit l’entrée directe dans la fiction. En effet, c’est cet incipit qui va déterminer les caractéristiques des épisodes narratifs suivants et donc donner le ton à toute l’œuvre. Cet incipit réaliste se présente comme typiquement balzacien, et représentatif de la Comédie Humaine. Par conséquent, le lecteur s’attend à un texte statique, descriptif, puisque l’étude des mœurs et le rapport entre individu et société sera sans aucun doute mis en avant et expliqué. Dans une telle mesure, en quoi cet incipit balzacien cherche à établir une généralisation du comportement des Hommes face au jeu ? Dans le cadre d’une explication linéaire, nous nous pencherons d’abord sur les métalepses du narrateur qui mettent en exergue le portrait général d’un personnage, ensuite, nous verrons en quoi l’éthopée philosophique se présente comme l’illustration d’un phénomène de société : les jeux de hasard, et enfin, nous analyserons la dimension mythique et donc tragique des maisons de jeu. II. L’éthopée philosophique comme illustration d’un phénomène de Société : les jeux de hasard a) Il tourne une symbolique intéressante autour du chapeau. Cette symbolique étaye les arguments visant à blâmer les maisons de jeu. L’éthopée, soit le portrait moral et philosophique du joueur, est amenée par ce chapeau. Le terme « dépouillement » est utilisé au sens fort. La liberté est restreinte car on le prive de son chapeau. Le chapeau représente la possession de soi-même, et on peut se demander la raison pour laquelle est-ce si important que le jeune homme ôte son chapeau, s’il y a un sens ou un enseignement à en tirer. L’énumération « vous êtes au jeu, vous, votre fortune, votre coiffe, votre canne et votre manteau » accélère le rythme du texte et accroît ce sentiment de perte, de « dépouillement ». Le joueur devient donc passif et ne risque qu’un seul enjeu : l’argent. A noter que le mot « jeu » apparaît en majuscule à deux reprises. Cependant, au lieu de le valoriser, ce procédé servant habituellement en valeur donne une note péjorative au mot puisque « le JEU » aliène l’humain pour le réduire à une chose qui va subir la même chose que les autres. Le jeu est un esclavage. Le groupe de mots « un costume de joueur » fait référence au théâtre et montre que le joueur n’est plus lui-même, mais un acteur que l’on mène à sa guise, à qui l’on donne des directives, et qui suit un scénario à l’issue inévitable. Le vieillard illustre les ravages que provoquent les jeux et la passion. Il avait « croupi dès son jeune âge » c’est-à-dire que le tripot est un terme et un lieu familier, à consonance négative, et employé consciemment par Balzac. L’emploi de ce verbe met l’accent sur le côté corrompu et contre-nature du vieillard. Balzac généralise : « la vie des joueurs ». Ce portrait montre que le jeu use. La gradation « hôpital », « vagabondages » puis « asphyxies » trace le parcours d’une personne imprégnée par le jeu depuis toujours. Cela va de l’asile pour vieux démunis à l’exclusion, voire au suicide. Nous remarquons que tout le passage consacré au vieillard manque de vie. C’est un moment de description armé du champ lexical de l’immobilité, de la mort « pâle image », « longue face blanche », « coup d’œil terne », « les maigres appointements », « rides », « vieilles tortures ». Les signes physiques du vieil homme expliquent son comportement moral. La passion a donc une visée négative. On retrouve l’idée d’esclavage car le vieillard est « semblable aux roses sur qui les coups de fouet n’ont plus de prise » Transition : Le portrait de ces deux personnages est une comparaison dissymétrique du jeune homme avec le vieil homme. Le vieil homme est en quelque sorte le miroir du jeune homme, avancé de quelques années. Cela annonce que le jeune homme va inévitablement suivre le même chemin. III. Visée mythique et tragique (les maisons de jeu comparées à la maison d’Hadès) Balzac compare les maisons de jeu à l’Enfer. Peu avant, le texte annonçait cette dimension infernale « bouillant plaisirs » ce qui dressait un lieu de corruption, infernal, qui dénature. La comparaison du vieillard avec le Cerbère le gardien des Enfers est plus que criante : l’Enfer représente la maison de jeu et le Cerbère, le terrifiant vieil homme dénaturé, d’une pâleur morbide. Le jeune homme est face à son destin et ne peut y échapper. Si on s’en tient à l’étymologie du tripot, c’est-à-dire « manège », « intrigue », il est possible de le deviner. Le narrateur montre qu’il y a cette fatalité qui est installée depuis le début. Par exemple, il utilise une forme de phrase hypothétique avec « si » l.39, ce qui amplifie ce sentiment de vanité car l’examen d’un autre cas de figure est vain et le lecteur comme le narrateur savent que le destin va rattraper le jeune homme. De plus, le narrateur utilise la ponctuation afin de donner une tonalité tragique à la situation : « Il n’ya plus qu’un jeu de cartes dans ce cœur-là ! » Malgré tout, on voit que le jeune homme est encore vivant grâce au lexique. Lorsqu’on parle de lui – et cela est valable dans toute la progression du texte – le champ lexical devient vivant, coloré, énergique, et fait appel aux sens : « ce conseil vivant » « éblouissante fascination sur les sens », « son de l’or ». L’incipit se termine avant le drame, c’est-à-dire avant le moment où le jeune homme va jouer. La citation de Rousseau clôture l’extrait. Les Lumières avaient une grande influence au XVIIIe, leurs pensées ont marqué les esprits autant durant leur siècle que plus tard au XIXe. Cette situation illustre le fait que le jeu soit sa dernière chance avant la mort. Il y a une idée de suicide qui renvoie au mal du siècle, au Spleen. CONCLUSION Pour conclure, cet incipit enferme le joueur citadin et aisé dans un comportement type, propre à sa condition et à son environnement. Balzac généralise. Afin d’étayer ses arguments, il change le temps et écrit au présent, prenant ainsi la place du narrateur impartial. Ceci lui permet de dresser un portrait à la fois satirique, philosophique et à portée universelle du nouveau joueur non initié, et du vieillard expérimenté qui incarne un exemple à ne pas suivre. Balzac critique alors les passions. Balzac a crée la Comédie Humaine. Ainsi, il a donné un sens général à l’écriture romanesque, tout comme Molière qui mettait en scène les caractères. Balzac fait de même et analyse à la manière d’un psychologue, dont la seule science est la physiognomonie qui englobe tous les êtres humains, ou qui les classe. Et, en effet, cet incipit typiquement balzacien résulte d’une lecture sociologique du joueur en général. uploads/Litterature/ l-x27-incipit-la-peau-de-chagrin-commentaire.pdf
Documents similaires










-
26
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Jan 08, 2023
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
- Taille du fichier 0.1136MB