L’ORDRE DE PRESENTATION DES HEXAGRAMMES DU YI KING Toutes les tentatives scient

L’ORDRE DE PRESENTATION DES HEXAGRAMMES DU YI KING Toutes les tentatives scientifiques pour expliciter l’ordre du roi Wen (le roi de la Belle Ordonnance), sont jusqu’à ce jour, même à l’heure des ordinateurs, restées vaines, pire que vaines: nocives... Revue « Hexagrammes », n°5, page 5, Paris, 1989, Centre Djohi. Référence de la 1ère édition par éditeur 1991: ISBN : 2-85707-455-7 François ROPARS ECP 70 L’ORDRE DE PRESENTATION DES HEXAGRAMMES DU YI KING Quatrième version Compléments à la seconde version 2001 Mise-à-jour finale 2008 Diffusion libre de droits « Les nombres ne sont que des emblèmes: les Chinois se gardent de voir en eux les signes abstraits et contraignants de la quantité. » Marcel Granet La Pensée Chinoise 1 Préface à la seconde édition Il est toujours dur de se relire dix ans plus tard: le regard a changé, le sien et peut-être aussi celui du lecteur. Certaines intuitions n’ont pas bougé et d’autres sont venues les conforter. De nouvelles pistes ont, avec le temps, ouvert des perspectives assez surprenantes justifiant l’écriture de cette seconde édition. Dans la première édition, nous avions cru nécessaire de favoriser les lecteurs non-mathématiciens et de tenter de tout justifier, y compris nos propres errances, par quelques développements parfois inutiles. Nous le regrettons aujourd’hui: tant de découvertes sont venues confirmer ces intuitions premières, que nous avons choisi cette fois-ci d’aller directement au but et d’abandonner les fioritures... Ecrire un livre sur l’ordre de présentation des hexagrammes du Yi King sans faire référence à la règle, loi, théorie ou système des « Cinq Eléments », « Wou Hing » selon ses différentes appellations, quelle insuffisance !.. Telle était cependant notre situation en 1990: nous étions tellement pressés de publier « nos trouvailles » que nous n’avons pas eu la patience d’attendre le mûrissement complet de cette recherche. Il nous a donc fallu près de dix années pour faire notre propre « autocritique » et reconnaître que ce travail n’était pas complet. Depuis cette date, quelques « lumières nouvelles » sont venues nous visiter, et nous pensons réellement que la présentation de cet ensemble de « clefs » suscitera le respect et l’admiration du lecteur devant l’harmonie et la finesse de cet ordre de présentation. Essentiellement, cette seconde édition complétera la première sur « la loi de cinq dans l’ordre de présentation des hexagrammes du Yi King ». Nos résultats seront encore, plus que dans la première édition, mathématiquement indiscutables, et nous ne tenterons pas, car c’est impossible, de les « démontrer ». 2 Ces résultats sont des « constatations » qui s’imposent à nous par leur rigueur, leur simplicité et parfois leur beauté. Ils établissent des liens subtils entre l’ordre de présentation des hexagrammes du Yi King et des domaines auxquels nous n’avions pas encore pensé il y a dix ans: la médecine chinoise principalement. Si la première édition avait établi des liens entre cet ordre et la musique, l’architecture impériale et le calendrier chinois, cette seconde édition y ajoute des liens directs avec « la loi de cinq », par conséquent avec les bases théoriques de la médecine traditionnelle chinoise ainsi qu’avec « la loi de six ». Jean Choain nous a déjà tout expliqué sur le sujet: entre la théorie des cinq éléments et la loi de circulation de l’énergie dans l’organisme humain, il existe une relation étroite. Nous montrerons comment l’ordre de présentation des hexagrammes porte la trace tant de cette « loi de cinq » que de la « loi de six », qui sous-tend la théorie des 12 tubes musicaux, comme celle des six viscères « atelier » (fou), des six viscères « trésor » (tsang) et des douze méridiens principaux de l’acupuncture. Reprenant une phrase de la conclusion de la première édition, nous laisserons les spécialistes: historiens, philologues, sociologues, ethnologues... « expliquer » le pourquoi de ces harmonies numériques, de ces coïncidences symboliques. Il faut dire qu’ils n’ont guère été nombreux depuis dix ans à réagir à nos « propositions ». En effet, nous devons avouer une certaine déception devant l’indifférence de la plupart des défenseurs ou spécialistes français du Yi King devant les résultats de notre premier travail. Leurs revues ou cahiers en restent, depuis dix ans, au même refrain traditionnel sur l’impossibilité de se faire une idée claire du pourquoi de cet ordre de présentation. Nous espérons cependant, en présentant un ouvrage plus complet et mieux structuré, donner enfin à ces spécialistes le désir de nous apporter le « supplément de sens » qui nous permettrait d’apprécier mieux encore le génie de cette civilisation chinoise traditionnelle, et le courage de défendre leur point de vue de spécialiste. 3 Nous avons persévéré dans l’utilisation de dessins, diagrammes et tableaux divers, dont nous avons déjà usé et abusé dans la première édition. Nous avons pu cette fois-ci réaliser ceux-ci sur ordinateur, et reconnaissons qu’ils sont plus agréables à déchiffrer que nos anciens croquis manuels d’hier. Dans le domaine qui nous occupe, nous pensons qu’un bon schéma vaut mieux qu’un long discours, et certains d’entre eux ne manqueront pas de « frapper au coeur » notre nouveau ou ancien lecteur. Mathématiquement indiscutables, nous souhaitons qu’ils lui donnent la certitude intime d’une « vérité », d’une « beauté » numérique indiscutable de notre vision personnelle de cette énigme, qu’il la partage ou non. Du lecteur « non-spécialiste », simple amateur du Yi King (quelle que soit son approche du texte) ou praticien d’une branche de la médecine, de la philosophie ou d’un art martial ou corporel chinois traditionnel, nous savons déjà qu’il saura immédiatement se réjouir de nos résultats, et peut-être même exploiter certains d’entre eux pour son propre compte. Ce sera sans doute notre principale récompense et la justification de notre entêtement à vouloir faire partager le fruit de plus de trente ans de recherche sur cet unique sujet. Ami lecteur, fais-nous confiance une seconde fois; à la fin de cette lecture, tu en sauras autant que nous sur cette soi-disant « énigme »... Libre à toi de « croire » ou de « ne pas croire » à la justesse de notre vision: nous ne racontons pas notre vision, nous te la faisons revivre. Après cela tu seras semblable à nous: instruit, illuminé, révélé peut-être... Ce qu’en feront les hommes est sans importance. C’est comme l’adagio d’un certain concerto pour piano de Mozart: c’est beau, c’est parfait, c’est divin... Que l’interprète soit bon ou mauvais, c’est toujours du Mozart, et l’interprète ne montre que ses faiblesses. Ami lecteur, pour toi, j’espère au moins être un interprète passable de cette partition ... Ne me tiens pas rigueur de mes faiblesses. 4 5 INTRODUCTION (Préface à la première édition, revue et corrigée) Le Yi King possède-t-il un ordre numérique complet dans sa présentation en séquence des hexagrammes et, si oui, existe-t-il une ou plusieurs règles mathématiques justifiant de l’attribution de tel nombre à tel hexagramme ? Tous ceux qui ont un peu fréquenté ce livre se rendent compte intuitivement de l’existence d’une harmonie globale reliant ces nombres entre eux; harmonie dépassant de loin la constatation qu’un hexagramme sur deux se déduit de son précédent par retournement ou « mutation trait pour trait ». Jean Choain qualifie ce problème « d’énigme majeure et non résolue, soit un problème essentiel parmi tous ceux que posent le document... ». Il cite à ce propos les découvertes archéologiques chinoises les plus récentes établissant que d’autres classifications ont existé, bien différentes de l’ordre traditionnel de Wen Wang que nous connaissons aujourd’hui (« Introduction au Yi King », Editions du Rocher, Monaco 1983, pp. 31 et 76 sq.). 6 Les auteurs qui n’osent passer cette difficulté sous silence qualifient cet ordre « d’abstrait », ce qui ne nous avance guère, ou évoquent des raisons symboliques voire métaphysiques à telle ou telle sous-séquence d’hexagrammes, extraite de l’ensemble par une règle plus ou moins significative. Le foisonnement actuel des ouvrages sur ou s’inspirant du Yi King nous incite à la plus grande prudence quant à l’interprétation des sentences affectées à chacune de ces figures. Pour nous le Yi King est principalement une description archétypique des règles de la permanence et du changement dans l’infinité des possibles; un modèle cybernétique universel de lecture des caractéristiques statiques et évolutives de tout système observable. De ce fait il est aussi une expression dynamique du fonctionnement de la psyché humaine, donnant dans toutes les circonstances de l’existence une lecture intuitive de la situation, indépendante de toute connotation affective ou imaginative. A l’individu de suivre ou non le conseil de l’oracle et d’intégrer à son comportement les conseils ou avertissements donnés. Le vieux texte n’est pas là pour nous juger ou donner des solutions toutes faites aux difficultés que nous rencontrons... Il nous rappelle seulement qu’un ordre éternel préside aux destinées des dix mille êtres et que, si notre jugement est faillible et incertain, une décision sage et conforme à la nature des choses est toujours possible. L’esprit moderne a besoin de comprendre le pourquoi et le comment des choses, il ne peut adhérer à uploads/Litterature/ l-x27-ordre-de-presentation-des-hexagrammes-du-yi-king.pdf

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