© Cned — Devoirs, Français 31 — 53 Devoir 10 Voici les items des différentes co
© Cned — Devoirs, Français 31 — 53 Devoir 10 Voici les items des différentes compétences du « socle commun de connaissances et de compétences » qui sont évalués dans ce devoir. Compétence 1 Compétence 1, item 2 Repérer les informations dans un texte à partir des éléments explicites et des éléments implicites nécessaires. Compétence 1, item 4 Dégager, par écrit ou oralement, l’essentiel d’un texte lu. Compétence 1, item 5 Manifester, par des moyens divers, sa compréhension de textes variés. Compétence 1, item 6 Reproduire un document sans erreur et avec une présentation adaptée. Compétence 1, item 7 Écrire lisiblement un texte, cohérent et ponctué, en réponse à une question ou à partir des consignes données. Compétence 1, item 8 Rédiger un texte bref, cohérent et ponctué, en réponse à une question ou à partir de consignes données. Compétence 1, item 9 Utiliser ses capacités de raisonnement, ses connaissances sur la langue, savoir faire appel à des outils variés pour améliorer son texte. Compétence 5 Compétence 5, item 11 Connaître et pratiquer diverses formes d’expression à visée littéraire. Compétence 5, item 13 Être sensible aux enjeux esthétiques et humains d’un texte littéraire. Compétence 5, item 15 Être capable de porter un regard critique sur un fait, un document, une œuvre. © Cned — Devoirs, Français 31 — 54 Page 1/3 — Devoir 10 Devoir 10 à envoyer au Cned Première partie (25 points) Lis attentivement le texte suivant, puis réponds aux questions en rédigeant des phrases. Un jour, Malabar, un cheval de la ferme, se blesse : il doit désormais rester à l’écurie. Douce et l’âne Benjamin prennent soin de lui. Un après-midi, les animaux travaillent aux champs. 1 5 10 15 20 25 30 35 40 Les animaux étaient à sarcler des navets sous la garde d’un cochon quand ils furent stupéfaits de voir Benjamin accouru au galop des dépendances et brayant à tue-tête. Ils ne l’avaient jamais connu dans un état pareil — de fait, ils ne l’avaient même jamais vu prendre le galop. « Vite, vite ! criait-il. Venez tout de suite ! Ils emmènent Malabar ! » Sans attendre les ordres du cochon, les animaux plantèrent là le travail et se hâtèrent de regagner les bâtiments. Et, à n’en pas douter, il y avait dans la cour, tiré par deux chevaux et conduit par un homme à la mine chafouine, un melon rabattu sur le front, un immense fourgon fermé. Sur le côté du fourgon, on pouvait lire des lettres en caractères imposants. Et le box de Malabar était vide. Les animaux se pressèrent autour du fourgon, criant en choeur : « Au revoir, Malabar ! Au revoir, au revoir ! » « Bande d’idiots ! se mit à braire Benjamin. Il piaffait et trépignait de ses petits sabots. Bande d’idiots ! Est-ce que vous ne voyez pas comme c’est écrit sur le côté du fourgon ? » Les animaux se turent, et même ce fut un profond silence. Edmée s’était mise à épeler les lettres mais Benjamin l’écarta brusquement, et dans le mutisme des autres, lut : « "Alfred Simmonds, Equarisseur et Fabriquant de Matières adhésives, Willington. Négociant en Peaux et Engrais animal. Fourniture de chenils." Y êtes-vous maintenant ? Ils emmènent Malabar pour l’abattre ! » Un cri d’horreur s’éleva, poussé par tous. Dans l’instant, l’homme fouetta ses chevaux et à bon trot le fourgon quitta la cour. Les animaux s’élancèrent après lui, criant de toutes leurs forces. Douce s’était faufilée en tête. Le fourgon commença à prendre de la vitesse. Et la jument, s’efforçant de pousser sur ses jambes trop fortes, tout juste avançait au petit galop. « Malabar ! cria-t-elle, Malabar ! Malabar ! Malabar ! » Et à ce moment précis, comme si lui fût parvenu le vacarme du dehors, Malabar, à l’arrière du fourgon, montra le mufle et la raie blanche qui lui descendait jusqu’aux naseaux. « Malabar ! lui cria Douce d’une voix de catastrophe. Malabar ! Sauve-toi ! Sauve-toi vite ! Ils te mènent à la mort ! » Tous les animaux reprirent son cri : « Sauve-toi, Malabar ! Sauve-toi ! » Mais déjà la voiture les gagnait de vitesse. Il n’était pas sûr que Malabar eût entendu l’appel de Douce. Bientôt son visage s’effaça de la lucarne, mais ensuite on l’entendit tambouriner et trépigner à l’intérieur du fourgon, de tous ses sabots. Un fracas terrifiant. Il essayait à grandes ruades, de défoncer le fourgon. Le temps avait été où de quelques coups de sabots il aurait pulvérisé cette voiture. Mais hélas sa force l’avait abandonné, et bientôt le fracas de ses sabots tambourinant s’atténua puis s’éteignit. Au désespoir, les animaux se prirent à conjurer les deux chevaux qui tiraient le fourgon. Qu’ils s’arrêtent donc ! « Camarades, camarades ! criaient les animaux, ne menez pas votre propre frère à la mort ! » Mais c’étaient des brutes bien trop ignares pour se rendre compte de ce qui était en jeu. Ces chevaux-là se contentèrent de rabattre les oreilles et forcèrent le train. Les traits de Malabar ne réapparurent plus à la lucarne. Trop tard, quelqu’un eut l’idée de filer devant et de refermer la clôture aux cinq barreaux. Le fourgon la franchissait déjà, et bientôt dévala la route et disparut. On ne revit jamais Malabar. George Orwell, La Ferme des animaux, 1945. Traduit de l’anglais par Jean Queval. © Éditions Champ Libre / Ivrea, Paris, 1981 et 2009. www.editions-ivrea.fr — © Cned, Français 31 55 Devoir 10 – suite Page 2/3 — Devoir 10 Vocabulaire : - « sarcler » (l. 1) : arracher en extirpant les racines avec un outil de jardinage. - « mine chafouine » (l. 6-7) : air rusé, sournois. - « melon » (l. 7) : chapeau d’homme en feutre rigide, de forme ronde et bombée. - « mutisme » (l. 14) : silence. - « équarisseur » (l. 15) : personne qui abat et dépèce les animaux impropres à la consommation alimentaire. - « conjurer » (l. 34) : implorer, prier. - « ignares » (l. 36) : stupides, incultes. I– Questions (15 points) 1- Que penses-tu des conditions de vie de tous les animaux présents dans le premier paragraphe de l’extrait ? Justifie ta réponse. (1 point) 2- Pourquoi Malabar est-il emmené hors de la ferme ? (0,5 point) 3- Quelle image est donnée du seul homme présent dans l’extrait ? Justifie ta réponse. (1 point) 4- Quelle est la première réaction des animaux lorsqu’ils voient partir Malabar ? Qu’indique- t-elle de leur compréhension de la situation ? (1 point) 5- Quel est le sentiment ressenti par Benjamin lorsqu’il voit les autres animaux saluer le départ de Malabar ? Justifie ta réponse en t’appuyant sur le texte. (1 point) 6- « Ils emmènent Malabar pour l’abattre » dit Benjamin. a) Qui sont les personnages représentés par le pronom « ils » ? Pour répondre à la question, pense également aux personnages absents de la scène. (1 point) b) Quel indice dans le texte, des lignes 38 à 40 te permet de voir qu’un animal de la ferme était à l’origine ou du moins complice du départ de Malabar ? (0,5 point) 7- « On l’entendit tambouriner et trépigner à l’intérieur du fourgon » (l. 30) a) Quelle est la nature grammaticale du mot souligné ? (0,5 point) b) Par l’utilisation de ce mot, à travers les yeux de quels personnages le lecteur perçoit-il la scène ? Quel est donc le point de vue du narrateur ? (1 point) 8- a) Qu’est-ce que le « mufle » (l. 23) ? Par quels autres mots ce nom est-il repris lignes 29 à 38. (1,5 point) b) Quelle est la figure de style ainsi utilisée ? Pourquoi l’exécution de Malabar semble-t- elle alors plus cruelle encore ? (1 point) 9- Qu’ils s’arrêtent donc ! « Camarades, camarades ! criaient les animaux, ne menez pas votre propre frère à la mort ! » (l. 35-36) (1 point) Quelle remarque peux-tu faire au sujet de la manière dont les paroles sont rapportées dans ces lignes ? © Cned — Devoirs, Français 31 — 56 Devoir 10 – suite Devoir 10 — Page 3/3 10- Quel regard a le narrateur sur les animaux tirant le fourgon ? Justifie ta réponse par des éléments du texte. (1 point) 11- a) En quoi peut-on dire que le rythme du récit commence « à prendre de la vitesse » comme le fourgon (l. 20) à partir de la ligne 27 jusqu’à la fin du passage ? Appuie-toi notamment sur les indices de temps et sur la construction des phrases. (2 points) b) Quel effet provoque cette accélération du rythme du récit ? (1 point) II– Réécriture (4 points) Récris le passage suivant en transformant « des brutes » en « une brute ». Fais toutes les modifications nécessaires. Mais c’étaient des brutes bien trop ignares pour se rendre compte de ce qui était en jeu. Ces chevaux-là se contentèrent de rabattre les oreilles et forcèrent le train. uploads/Litterature/ la-ferme-des-animaux.pdf
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- Publié le Sep 18, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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