Page 1 / 15 « La Peste d'Albert Camus (1947) » : étude d'une œuvre intégrale en
Page 1 / 15 « La Peste d'Albert Camus (1947) » : étude d'une œuvre intégrale en 1ère Séquence réalisée par Carlos GUERREIRO pour ses élèves de 1ère du lycée de Bollène. Objet d'étude : « Le roman et ses personnages : vision de l'homme et du monde » Problématique : En quoi le fléau qui s'abat sur la ville d'Oran est-il révélateur du regard que porte le romancier sur l'homme et le monde ? Textes analysés en lecture analytique (les références des pages renvoient à l'édition folio n°42) : ✗ L.A n°1 : p11/12 du début à « le hasard des cartes. » : le début du roman ✗ L.A n°2 : p93/95 de « Au bout de sa longue période » à «Dieu ferait le reste » : le prêche de Paneloux ✗ L.A n°3 : p214/215 de « On pouvait cependant avoir ... » à « dans des planètes différentes. » : la quarantaine ✗ L.A n°4 : p227/229 de « Depuis, je n'ai pas changé. » à « c'est-à-dire à la paix. » : la confession de Tarrou ✗ L.A n°5 : p278/279 de « Du port obscur montèrent les premières fusées » à la fin : le dénouement Documents complémentaires : ✗ Extraits de « Le mythe de Sisyphe » et de « L'Homme révolté », Albert Camus ✗ Corpus autour de l'évolution du héros de roman : ✔ Extrait du Roland furieux, L'Arioste (traduction d'Italo Calvino) : un héros en diamant ✔ Extrait de La Chartreuse de Parme, Stendhal : Fabrice à la bataille de Waterloo ✔ Incipit de L'étranger, Albert Camus Lectures cursives obligatoires : ✗ L'Etranger, Albert Camus (1942) ✗ Le mythe de Sisyphe, Albert Camus (facultatif) Séance 1 : Le début du roman Objectifs : Il s'agit d'étudier de quelle manière cet incipit répond aux exigences traditionnelles d'information et de séduction d'un début de roman, avant de souligner ce qu'il a d'original. On s'attachera à montrer comment la description anecdotique d'un cadre banal plutôt réaliste et inhospitalier et de ses habitants sans relief, conformistes et prosaïques, se charge progressivement d'une valeur symbolique : ce qui se joue à Oran se joue aussi au quotidien dans nos propres existences, il s'agit d'un miroir de notre propre condition humaine absurde. Support : p11/12 du début à « le hasard des cartes. » Questions préparatoires : ✗ Comment est décrite la ville d'Oran ? Est-ce une ville originale, digne d'intérêt ? ✗ Comment sont décrits les habitants ? Comment se déroule leur existence ? ✗ Que signifie le terme de « chronique » ? Le regard du narrateur est-il neutre et objectif ou plutôt critique ? ✗ A partir de l'étude du pronom « on » et des déterminants possessifs de première personne, montrez que ce début de roman dépasse la simple description anecdotique pour offrir un miroir de notre propre condition humaine. Projet de lecture : En quoi cet incipit est-il original ? I) Un incipit de facture plutôt classique qui répond à une l'exigence d'information et de séduction (le cadre spatio- temporel, les personnages, l'action) II) L'originalité de ce début de roman (le statut du narrateur, la portée symbolique de l'incipit) Séance 2 : Le prêche de Paneloux Objectifs : Lors d'une recrudescence de l'épidémie à la fin juin, les autorités religieuses décident d'organiser une semaine de prière collective pour lutter contre le fléau. Celle-ci se conclut par le prêche du père Paneloux. Il s'agira d'analyser les différentes interprétations religieuses de la peste proposées par le prêtre (la peste comme châtiment divin – la peste comme symbole de le condition humaine marquée par le péché originel – la peste comme épreuve entrant dans les desseins de la Providence) et les indices de la distanciation de l'auteur pour qui la religion ne saurait être d'aucun secours. La position de Camus, non formulée directement, se devine en creux, à l'opposé du sermon religieux de Paneloux. La Page 2 / 15 peste est pour les deux hommes un révélateur : mais ce qu'elle révèle selon l'auteur, c'est l'absurdité de la vie humaine, et non pas un prétendu manque de piété ou une faute originelle. Support : p93/95 de « Au bout de sa longue période » à «Dieu ferait le reste » Questions préparatoires : ✗ Situez le passage. ✗ Quels procédés oratoires donnent sa force au discours du prêtre ? Pourquoi peut-on parler de véritable mise en scène théâtralisée ? ✗ Cherchez dans une encyclopédie les références bibliques (« Caïn », « le déluge », « Sodome et Gomorrhe », « Pharaon », « Job »). Quelle(s) interprétation(s) Paneloux donne-t-il de la peste ? ✗ Camus était athée : quels sont les indices qui montrent que l'auteur ne partage pas la vision de Paneloux ? Projet de lecture : Quelle interprétation le prêche de Paneloux donne-t-il de la peste ? I) La force persuasive du prêche (organisation / composition – procédés rhétoriques oratoires – une véritable mise en scène théâtralisée) II) L'interprétation de Paneloux ( la peste comme châtiment divin – la lignée des « maudits » ou le péché originel – la question du mal sur terre ou la Providence) III) La position de Camus (un personnage qui n'est pas un porte-parole – les indices de la distanciation de Camus – La position de Camus aux antipodes de celle du prêtre) Séance 3 : La quarantaine Objectifs : On privilégiera une lecture symbolique du passage. La description de la ville d'Oran en quarantaine est l'occasion de développer deux dimensions allégoriques de la peste : la peste comme allégorie du mal consubstantiel à l'homme, et la peste comme métaphore de l'horreur de la seconde guerre mondiale (la peste est le mal nazi qui s'abat sur l'Europe, la fameuse « peste brune » par analogie avec la couleur des uniformes allemands). Support : p214/215 de « On pouvait cependant avoir ... » à « dans des planètes différentes. » Questions préparatoires : ✗ Situez le passage. ✗ Quelles modifications des comportements et de l'organisation sociale entraîne la peste ? ✗ Que révèle ce passage de la nature humaine en général ? ✗ On a souvent dit que l'oeuvre de Camus était une métaphore de l'horreur de la seconde guerre mondiale. Quels éléments de l'extrait vous permettent de justifier cette affirmation ? Projet de lecture : Quelle est la portée symbolique de la description de la ville d'Oran en quarantaine ? I) La modification des comportements et de l'organisation sociale (Un nouvel ordre social - Conséquences sur les relations entre la presse, le pouvoir et le citoyen - La mise en place des camps d'isolement) II) Un passage révélateur de la noirceur de la nature humaine ( De l'exemple oranais à une dimension universelle - La noirceur de l'âme humaine : les « profiteurs » - La noirceur de l'âme humaine : les « victimes ») III) Une métaphore de l'horreur de la 2de guerre mondiale (analogies avec la période historique - une valeur allégorique plus globale ) Séance 4 : Le suicide, l'Absurde et la Révolte Objectifs : Construire une définition simple de ces concepts à partir d'extraits puisés dans des textes plus théoriques de Camus et en les confrontant à l'oeuvre étudiée. Supports: Extraits de « Le mythe de Sisyphe » et de « L'Homme révolté » Extrait n°1 : Le suicide (Le Mythe de Sisyphe, 1942) Il n'y a qu'un problème philosophique vraiment sérieux : c'est le suicide. Juger que la vie vaut ou ne vaut pas la peine d'être vécue, c'est répondre à la question fondamentale de la philosophie. Le reste, si le monde a trois dimensions, si l'esprit a neuf ou douze catégories, vient ensuite. Ce sont des jeux ; il faut d'abord répondre. Et s'il est vrai, comme le veut Nietzsche, qu'un philosophe, pour être estimable, doive prêcher d'exemple, on saisit l'importance de cette réponse puisqu'elle va précéder le geste définitif. Ce sont là des évidences sensibles au cœur, mais qu'il faut approfondir pour les rendre claires à l'esprit. Page 3 / 15 Si je me demande à quoi juger que telle question est plus pressante que telle autre, je réponds que c’est aux actions qu’elle engage. Je n’ai jamais vu personne mourir pour l’argument ontologique. Galilée, qui tenait une vérité scientifique d’importance, l’abjura le plus aisément du monde dès qu’elle mit sa vie en péril. Dans un certain sens, il fit bien. Cette vérité ne valait pas le bûcher. Qui de la Terre ou du Soleil tourne autour de l’autre, cela est profondément indifférent. Pour tout dire, c’est une question futile. En revanche, je vois que beaucoup de gens meurent parce qu’ils estiment que la vie ne vaut pas la peine d’être vécue. J’en vois d’autres qui se font paradoxalement tuer pour les idées ou les illusions qui leur donnent une raison de vivre (ce qu’on appelle une raison de vivre est en même temps une excellente raison de mourir). Je juge donc que le sens de la vie est la plus pressante des questions. 1. Dans le premier uploads/Litterature/ la-peste.pdf
Documents similaires










-
27
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Oct 10, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
- Taille du fichier 0.1722MB