Une pile de pétitions pour McGuinty Ci-haut au mégaphone, Federico Carvajal, co

Une pile de pétitions pour McGuinty Ci-haut au mégaphone, Federico Carvajal, commissaire à l’externe de la GSÉAD, posté devant le bureau de comté de Dalton McGuinty. Photo Roxanne Dubois ARTS ET CULTURE SPORTS En route pour les demi-f nales Mason connaît un match historique, brise un record national et donne la victoire aux siens. » Football en p. 11 Cinéma engagé à l’U d’Ottawa Projection gratuite de f lms à l’Université ayant pour thème l’environnement. » Cinéma en p. 9 En prévision de la manif du 5 novembre, Ottawa et Carleton recueillent 15 000 signatures réclamant la baisse des frais de scolarité. » Pétitions en p. 3 Actualités Céline Basto Houda Souissi actualites@larotonde.ca le 27 octobre 2008 actualites@larotonde.ca 2 • www.larotonde.ca François-Olivier Dorais L e fi nancement en provenance du secteur privé ne devrait pas ten- dre à se substituer au fi nance- ment adéquat – public - dans le do- maine de la recherche universitaire. C’est suivant cette ligne directrice que quatre panélistes ont livré leurs vues puis suscité une discussion sur la commercialisation de la recher- che à l’Université d’Ottawa vendre- di, dernier au Centre universitaire. À la demande du recteur Allan Rock et en partenariat avec la FÉUO et la GSAED, ont été invités les spécia- listes Michael Conlon, de l’associa- tion canadienne des professeur(e)s d’université, Ian Boyko, de la FCÉÉ, Christian Detellier, conseiller auprès du vice-recteur aux études et Gilles Morier, directeur des subventions de recherches à l’Université d’Ottawa. L’événement, une première depuis huit ans, n’a rassemblé qu’une ving- taine de participants. Une série de panels sur le sujet est également prévue dans les mois à venir pour faire la lumière sur cette question complexe qui a suscité beaucoup d’inquiétudes l’an dernier dans la foulée des dons totalisant 40 mil- lions de dollars des entrepreneurs Paul Desmarais et Ian Telfer. Le privé dans la recherche : une tendance lourde depuis plusieurs années « La recherche universitaire, dans toute sa créativité et ses composan- tes multiformes, est un investisse- ment pour notre société. Elle couvre un large éventail et l’industrie fait partie de celui-ci » faisait savoir De- tellier. Depuis les années 1980 et les premiers balbutiements de la mon- dialisation, l’implication de l’indus- trie et du monde des affaires dans la recherche universitaire grandit. Si ce n’est pas seulement parce qu’el- le constitue un terrain très fertile pour les chercheurs d’aujourd’hui, l’industrie privée tend à prendre le relais dans les universités sur le gouvernement, dont les subven- tions ont décru au cours des deux dernières décennies. Rencontré à l’occasion d’une entrevue pour La Rotonde, le vi- ce-recteur associé à la recherche, Nicolas Georganas, précise que les deux objectifs principaux de l’Uni- versité sont le développement des connaissances et la formation des étudiants, objectifs pour lesquels les collaborations avec le privé sont très importantes pour donner des occa- sions futures d’emploi aux étudiants qui font de la recherche. Selon M. Georganas, les partenariats avec le privé restent très importants pour attirer de nouveaux étudiants. « Il y a un lien très étroit entre le déve- loppement économique d’un pays et la proportion de ses étudiants à la maîtrise et au doctorat, conclue-t- il. […] Pour la prospérité nationale, nous tenons à augmenter le nombre d’étudiants [qui participent à la re- cherche] ». Les risques Au premier rang fi gure la liberté académique, défendue par tous les panélistes invités. Ont notamment été cités les cas célèbres de Nancy Olivieri, chercheuse de l’Université de Toronto victime en 1996 de l’in- gérence de la compagnie pharma- ceutique Apotex dans la divulgation de ses résultats de recherche, et du docteur David Healy, congédié en 2000 par la même Université après avoir soutenu que l’antidépresseur Prozac pouvait provoquer des pen- sées et des actes suicidaires en sus- citant le trouble mental. S’ajoute à cette préoccupation la menace de la recherche fondamen- tale et de la recherche en sciences humaines, « qui souffrent de plus en plus d’un manque de ressources » selon Ian Boyko. Conséquence di- recte de la commercialisation de la recherche, elles sont de plus en plus assujetties aux pressions du besoin d’un savoir instrumental, auquel peut mieux répondre la recherche appliquée. Sans oublier la collusion inévitable entre production de re- cherches pour un milieu industriel et transfert des connaissances. L’en- seignement est-il sacrifi é dans tout cela ? « Non, il ne faut pas » de l’avis de Christian Detellier. L’Université d’Ottawa : tournée vers le privé à 4% « La recherche universitaire cou- vre un très large éventail, dont la proximité avec le secteur industriel basé sur des contrats avec des résul- tats à venir. Mais il faut se rappeler que cela constitue une petite part », explique le conseiller au vice-rec- teur. Dans sa volonté de devenir un chef de fi le dans le domaine de la recherche, l’Université d’Ottawa compte à l’heure actuelle plus de 2500 projets de recherches actifs pour un investissement total de 230 millions de dollars (en incluant les instituts de médecine). Sur ce mon- tant, seulement 4% seraient issus du secteur privé. À cela s’ajoutent 44% en provenance des conseils de recherche, 25% sous la forme de contrats essentiellement gouverne- mentaux et le reste en provenance d’agences gouvernementales. Une solution au sous-fi nancement ? « Ce serait un désastre pour l’éducation si toute la recherche universitaire était orientée vers le court-terme », explique Detellier. On comprend donc que la commer- cialisation de la recherche ne peut clairement pas constituer l’unique solution au sous-fi nancement des institutions d’enseignement post- secondaire. À défaut d’avoir pu aboutir à des solutions concrètes – « c’est surtout une question de culture, un problème systémique » avait répondu l’un des spécialistes, en réponse à une question – Michael Colon est d’avis que les universités doivent, faute de mieux, s’en tenir à trois principes de bases. « Tous les contrats de recherche devraient être publics par souci de transparence. Tout chercheur devrait pouvoir rester maître de sa méthodologie et être libre de publier ses résultats sans clause de confi dentialité ». La possibilité d’une gestion d’encadre- ment plus sévère de la part d’un organisme pancanadien comme l’association canadienne des collè- ges et universités n’est également pas à exclure. « L’idée d’avoir une centralisation des critères éthiques, un peu comme le fait le Conseil ca- nadien de protection des animaux, est clairement une voie à explorer pour l’avenir de la commercialisa- tion de la recherche », de l’avis de Detellier. COMMERCIALISATION DE LA RECHERCHE La liberté académique avant tout Quatre panélistes livrent une réf exion sur la commercialisation de la recherche à l’Université d’Ottawa. Houda Souissi Devant l’imminence d’une nouvelle hausse des droits de scolarité, les représentants de la Fédération étu- diante (FÉUO) et de l’Association des étudiants gradués (GSAÉD) ont demandé à prendre la parole lors de la réunion du Bureau des gouver- neurs qui se tiendra ce lundi. La présentation de 20 minutes que livreront Seamus Wolfe, vice- président aux affaires universitai- res de la FÉUO, et Federico Carva- jal, commissaire à l’externe de la GSAÉD, visera à convaincre les ad- ministrateurs de l’Université de la nécessité de se tourner vers d’autres alternatives pour le fi nancement. Alors que la proportion du budget provenant des gouvernements pro- vinciaux et fédéral diminue d’année en année, les étudiants et les dona- teurs privés sont appelés à combler le manque de ressources fi nancières des universités ontariennes. Se- lon Carvajal, le montant actuel des droits de scolarité constitue déjà un grave obstacle à l’éducation : « On ne peut pas demander aux étudiants d’assumer un fardeau plus lourd en- core », dénonce-t-il. En décembre 2006, suite à l’an- nonce par le gouvernement McGuin- ty de la fi n du gel des droits de sco- larité, le BdG avait approuvé une augmentation de ceux-ci oscillant autour de 4%. La réunion avait alors été perturbée par une trentaine d’étudiants venus protester contre la tenue du vote en pleine période d’examens. Cette année, la hausse ne pourra être proposée qu’en novem- bre, laissant un délai de plusieurs semaines entre la présentation des représentants étudiants et le vote des administrateurs. Carvajal admet toutefois demeurer sceptique quant à l’infl uence qu’auront les étudiants lors de la prise de décision. Victor Simon, vice-recteur aux ressources, qui ne peut préciser en- core la date à laquelle sera discuté le montant des droits de scolarité et l’ampleur d’une éventuelle hausse, qualifi e de « sain » l’échange qui se tiendra cette année. « Je n’ai pas aimé la manière dont les choses avaient été faites en 2006, de part et d’autre », dit-il. Le Bureau des gouverneurs se réunira le 27 octobre à 17h30. Constitué en grande partie de ca- dres d’entreprises, il est responsa- ble de la gestion administrative et fi nancière de l’Université. Hausse probable DROITS DE SCOLARITÉ (De gauche à droite) Les panélistes Michael Conlon, Ian Boyko, Christian Detellier et Gilles Morier. Photo Guy Hughes Actualités actualites@larotonde.ca le 27 octobre 2008 www.larotonde.ca • 3 Philippe Teisceira-Lessard Une cinquantaine d’étudiants des universités d’Ottawa et Carleton se sont uploads/Litterature/ la-rotonde-edition-du-27-octobre-2008 1 .pdf

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