La tragédie et la comédie au XVIIe siècle : le classicisme I/ Le théâtre : rapp
La tragédie et la comédie au XVIIe siècle : le classicisme I/ Le théâtre : rappels théoriques sur le texte théâtral A) Texte et représentation 1- Le texte théâtral · Didascalies : partie du texte qui n’est pas destinée à être entendue mais qui donne des informations scéniques. · L’autre partie du texte est composée par les paroles du personnage appelées répliques. 2- La parole des personnages · Répliques : parole des personnages · Stichomythie : échange très rapide, vers à vers, de répliques. · Tirade : réplique longue et qui a une unité, elle forme un tout cohérent · Monologue : tirade d’un personnage seul sur scène, correspond à un moment important de la pièce. · Aparté : un personnage se parle à lui-même alors que d’autres personnages sont sur scène. B) La double énonciation · Les personnages se parlent entre eux sur la scène · Les personnages parlent au public qui les écoute dans la salle. · Le quiproquo fonctionne grâce à la double énonciation et permet des effets comiques : le spectateur en sait plus que les personnages, il est le seul à comprendre qu’il y a un malentendu, que les personnages ne parlent pas de la même chose,… C) Les étapes de l’action 1- L’exposition Il s’agit de l’exposition d’une pièce de théâtre. Elle donne aux lecteurs les éléments nécessaires à la compréhension du texte. Elle couvre souvent tout le 1er acte. Il ne faut pas donner l’impression que les personnages viennent sur scène pour expliquer la situation, cela doit être naturel d’où le procédé du « début in medias res » : on prend l’histoire en cours de route. 2- Le nœud de l’intrigue Au centre de l’action se trouve une situation de crise ou de conflits qui se présente sous forme d’obstacles à la volonté du héros. 3- Le dénouement Il s’agit de la solution apportée au problème. Il se retrouve à la fin de la pièce. La scène est délimitée par l’entrée ou la sortie d’un personnage sur scène. Un acte comprend un ensemble de scènes. Traditionnellement, une pièce classique est composée de 5actes. D) Les registres 1- Le registre comique · Le comique de mots · Le comique de gestes · Le comique de situation · Le comique de caractère · Le comique de mœurs 2- Le registre tragique · Une situation sans issue : conduite souvent le héros à la mort. · La fatalité · L’ambiguïté du héros tragique : la fatalité s’acharne contre le héros mais ne l’écrase pas car le personnage deviendrait alors une victime. Il faut que le héros se débatte et exerce sa liberté contre une force qui le dépasse. Le lecteur est partagé entre la pitié et l’horreur que lui inspire le héros. · La catharsis : purgation des passions, le spectateur ressort comme purifié du théâtre, libéré de ses mauvais instincts et de ses passions qu’il a en sortes vécues par procuration, par l’intermédiaire du héros tragique. 3- Les autres registres · Le registre pathétique : le spectateur éprouve de la pitié pour le personnage. · Le registre polémique : deux points de vue se confrontent sur scène · Le registre lyrique : permet d’exprimer les états d’âme · Le registre burlesque : il ridiculise des choses graves et sérieuses II/ Le classicisme A) Aux origines du théâtre : l’Antiquité grecque et latine Il est depuis toujours lié à la notion de spectacle et de représentation. Dans l’Antiquité, il était associé au chant et à la danse. Le comique était surtout visuel à cette époque. Le grand thème des comédies romaines est l’amour contrarié de deux jeunes gens. Les personnages sont très typés. Les auteurs de tragédie puisaient dans la mythologie grecque pour y trouver les figures propres à inspirer leurs tragédies. Un mythe est un récit symbolique destiné à faire comprendre ce qui échappe à la raison. B) Du baroque au classicisme 1- Le mouvement baroque La notion d’irrégularité caractérise le baroque. Le mélange des registres est inattendu. Le théâtre baroque exprime une vision particulière de l’homme et du monde. La mouvance du monde, le changement sont les thèmes de prédilection des pièces baroques. Il utilise le procédé de la mise en abyme, le théâtre dans le théâtre, pour signifier la fragilité des êtres. 2- La prépondérance du classicisme On fait souvent correspondre la période classique au règne de Louis XIV (1661-1715). L’Académie Française, créée en 1635 par Richelieu, est garante de l’ordre et des règles classiques. La création passe par la doctrine de l’imitation des Anciens. Désormais les genres de la comédie et de la tragédie obéissent à des codes clairement établis. C) Les règles du théâtre classique · La règle des 3unités : lieu, temps, action. · La vraisemblance et le respect des bienséances : rien ne doit choquer le spectateur, l’action doit sembler vraie. · L’opposition entre tragédie et comédie : origine sociale des personnages, le niveau de langue, les thèmes abordés, le dénouement, la fonction de la pièce. · Une hiérarchie très stricte : la tragédie est le genre noble par excellence. III/ L’évolution du théâtre après le classicisme A) Le théâtre du XVIIIe siècle Les salles se multiplient au XVIIIe siècle. La comédie devient le genre dominant. B) Du drame romantique au théâtre moderne Au XIX, la frontière entre comédie et tragédie s’estompe et cela crée un nouveau genre : le drame romantique. Rires et pleurs se succèdent comme dans la vraie vie ! Au XXe, le mélange s’accentue. Dans les pièces de l’absurde, le burlesque côtoie le tragique. Les règles du théâtre sont de plus en plus souples et la liberté des auteurs augmentent. Les didascalies, très rare dans le théâtre classique, deviennent de plus en plus longues. Tragédie Portrait de Racine. La tragédie n'existe pas pendant le Moyen Âge français. Elle renaît au cours du XVIe siècle suite à la relecture des tragiques anciens. Elle se transforme tout au cours du XVIe et du XVIIe siècle. Elle évolue d'abord vers ce qu'on a appelé tragi-comédie en se nourrissant d'intrigues de plus en plus romanesques. Mais doctes et dramaturges défendent un retour vers un modèle plus conforme aux canons antiques et elle devient finalement le grand genre de l'époque classique. C'est pourquoi les règles énoncées ci-dessus s'appliquent prioritairement à la tragédie. La tragédie se définit alors d'abord par son sujet et ses personnages. Une pièce tragique se doit d'avoir un sujet mythique ou historique. Ses personnages sont des héros, des rois ou du moins des personnages de la très haute noblesse. Le style adopté doit être en accord avec la hauteur de ceux qui profèrent le texte. La plupart des tragédies sont écrites en alexandrins et elles respectent toujours un style élevé. On a souvent assimilé tragédie et fin malheureuse. Même s'il est vrai que la majorité des tragédies finissent mal, ce n'est pas un critère de définition car certaines tragédies finissent bien, on les appelle tragi-comédie comme le Cid10. Comme dans le théâtre antique, la tragédie a une fin morale. Elle doit permettre aux spectateurs de s'améliorer sur le plan moral en combattant certaines de leurs passions. À la suite d'Aristote, on considère que la tragédie doit inspirer « terreur et pitié » face au destin de héros broyés par les conséquences de leurs erreurs. Ces deux sentiments doivent permettre aux spectateurs de se désolidariser des passions qui ont poussé les héros à agir et donc de ne pas les reproduire eux-mêmes. Par ailleurs, les théoriciens classiques ont repris à Aristote la notion de catharsis qui signifie approximativement purgation des passions. L'idée est qu’en voyant des personnages animés de passions violentes, les spectateurs accompliront en quelque sorte leurs propres passions et s'en libéreront. Le grand tragédien classique est Racine. Il écrit des tragédies où les héros sont condamnés par la fatalité, enfermés dans un destin qui révèle l'absurdité de leur existence et ne peut les mener qu'à la mort. Corneille évolue au cours de sa carrière du baroque au classique. Ses tragédies valorisent beaucoup plus le héros qui, quoique souvent condamné à une issue fatale, se réalise effectivement comme héros dans ses pièces. Corneille a d'ailleurs pu proposer l'identification au héros comme mode d'édification possible du spectateur. Par ailleurs, se développent à l'époque classique des tragédies lyriques. Ce genre est notamment représenté par Philippe Quinault qui travaille en collaboration avec Jean-Baptiste Lully. Il mènera à la création de l'opéra français. Comédie La comédie de l'époque classique est très fortement dominée par la figure de Molière même si les auteurs comiques étaient fort nombreux11. La comédie est beaucoup moins encadrée par des règles explicites que la tragédie car, considérée comme un genre mineur, les théoriciens ne s'y intéressent guère. On ne dispose d'ailleurs pas de la partie de la Poétique qu'Aristote aurait consacrée aux œuvres comiques12. Pour autant, un auteur comme Molière essaie de redonner une forme de noblesse à la uploads/Litterature/ la-tragedie-et-la-comedie-au-xviie-siecle 1 .pdf
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- Publié le Aoû 04, 2022
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