Le Producteur 2014 Partie 1 Le Bourreau de Baltimore 1. Avant-propos de l’auteu
Le Producteur 2014 Partie 1 Le Bourreau de Baltimore 1. Avant-propos de l’auteur Cette enquête occulte contemporaine en deux parties fut originellement écrite dans la lignée des Tableaux de Chasse (Kath et Mary, édités en leur temps chez NestiveQnen). Elle parut respectivement dans les Backstab N°37 et 38. Ayant perdu le fichier d’origine, j’ai scanné et récupéré le texte directement depuis le mag, ce qui m’a obligé à corriger l’ensemble (de nombreux caractères n’ayant pas été reconnus, excusez-moi s’il reste quelques coquilles). J’ai ainsi réalisé que si l’histoire est prenante, les descriptions et les explications sont très confuses (ou même parfois fausses, avec des PNJ qui changent de nom ou n’existent pas). On travaillait dans l’urgence à Backstab et, surtout, avec un nombre de signes réduit qui obligeait à charcuter le texte. Donc, la version que nous vous (re)proposons est largement modifiée, améliorée, augmentée et enrichie. Elle bénéficie de la culture des torture porns comme les Saw (dont le premier opus sortira deux ans après ce scénario, comme quoi, l’idée était dans l’air du temps) ou les Hostel. La Loge d’Hermès était déjà en activité et vous pouvez reprendre la trame en adaptant juste le groupe de personnages (qui travaille peut-être pour le Pentacle, l’une de ses branches, la Fondation Mercurius, etc.). Les caractéristiques des PNJ ont été adaptées pour le système de WITHIN et la pression de certaines scènes a été indiquée. Comme à l’origine, il ne s’agit là que d’une trame que vous aurez plaisir à triturer, torturer, bouturer, améliorer jusqu’à ce qu’elle devienne vôtre. Prévoyez deux bonnes séances de jeu (plus, si vous intégrez les trames secondaires suggérées au fil du texte). L’action se déroule à Baltimore. Il est assez simple de la transposer ailleurs en fonction de l’organisation qui emploie les PJ. Bonne lecture et/ou bon jeu. 2. Introduction (à raconter ou à lire à vos joueurs) 12 juillet, 23h30 Baltimore, Frankford Avenue Le soldat de seconde classe Joshua Philips accompagne, résigné, l’officier Belmond. Malgré la pluie, malgré la nuit, on avoisine les 30°C et l’humidité est proche du 100%. Le jeune militaire s’est porté « volontaire » dans le cadre du programme d’entraide fédérale créé par le président Galway. La Garde Nationale prête main-forte aux services de police pour combattre la criminalité urbaine. L’opposition s’indigne de voir les militaires dans la rue, mais le président est un conservateur qui justifie son programme électoral paranoïaque et violent. Les prisons sont pleines, mais les rues n’ont jamais été aussi peu sûres… La voiture de patrouille file vers Easton, l’ancien quartier des docks, une zone industrielle délabrée trop proche de la ville pour intéresser les militaires d’Annapolis, mais trop vaste pour avoir été rénovée au début des années quatre-vingts, comme le reste du centre-ville. Seuls les gangs de clochards et les prostitué(e)s les plus camé(e)s traînent dans les rues enténébrées faute d’éclairage public. Ici, le goudron fondu par la chaleur estivale ouvre des plaies que remplissent des pousses de ronces. Easton est un sale quartier. Philips et Belmond le savent. Mais la voix dans la radio a été claire et précise. On a signalé un incident au croisement de Fox et Meltown, le coin le plus reculé d’Easton, celui qui n’a pas vu une voiture de patrouille depuis des années. Sur place, Belmond donne vainement de la sirène et du gyrophare. Avec cette pluie battante et chaude aucun son ne perce et encore moins les feux multicolores de sa rampe. C’est Philips qui remarque la lumière au loin, dans l’entrepôt là-bas. Les deux hommes sortent l’arme déjà au poing, non sans avoir prévenu le Central. Une voix laconique leur a fait comprendre qu’ils ne devaient pas s’attendre à beaucoup d’aide. Belmond explique au soldat qu’ici il faut toujours rester ensemble, que le quartier est pourri, qu’il ronge tout ; le béton comme les hommes. Ils s’enfoncent dans le noir et avisent un trou dans le grillage couvert de lierre, qui protège symboliquement la porte principale de l’entrepôt. 12 juillet 23h50 Baltimore, au croisement de Fox et Meltown Enregistrement du soldat de seconde classe Joshua Philips. « Venez vite, par pitié. Il y en a quatre au moins ! Ici unité 17... ### Émission brouillée par la pluie ### Venez vite ! Y’en a une qui bouge encore ! Ici Philips ! Que Dieu nous garde ! Il s’est fait sauter la tête! Que Dieu nous garde tous ! » XXX ENCADRE CONSEIL XXX Levez les yeux de ce diable de texte ! Lisez bien l’introduction, enrichissez-la de nombreux détails impossibles à mettre ici et entrainez-vous à la raconter, pas à la lire. Comme dans un épisode de série télévisée (Millennium, par exemple), elle va vous servir pour poser l’ambiance et accrocher vos joueurs. La musique du Prince des Ténèbres de Carpenter, du Nom de la Rose ou n’importe quel album de Lustmord, vous aidera à rendre l’atmosphère encore plus lourde. Faites une pause et, comme si de rien n’était, embrayez sur la vie de tous les jours des personnages. Une petite musique classique illustrera parfaitement l’enchaînement. XXX FIN ENCADRE XXX 3. Le Bourreau de Baltimore 13 juillet, 17h30, le Manoir des Hamsfield, Alexandria, Virginie. Les personnages sont interrompus dans leurs activités. Par exemple, l’un d’eux donne un cours devant un amphithéâtre presque vide et un email vient interrompre sa présentation ennuyeuse (sauf pour lui). Un autre peut se trouver dans les archives d’une église et son portable brise le silence religieux qui se doit de régner ici. Vous pouvez aussi imaginer des scènes plus tendues, comme une prise d’otages (et le PJ est le négociateur), le sauvetage de plaisanciers au cœur d’une tempête (avec le portable qui sonne au plus mauvais moment), un concert classique, une scène de ménage, etc. Bref, montrez que les PJ lâchent immédiatement leurs affaires en cours pour répondre à l’appel de la Loge ou de l’organisation pour qui ils travaillent (un peu comme des agents dormants). Ils peuvent se trouver partout aux États-Unis et arriver au siège, à Alexandria, dès la scène suivante (ne vous souciez pas de la cohérence temporelle ici). L’homme qui les invite à se rendre d’urgence au manoir se nomme Willbert. C’est le majordome de Bishop, dirigeant de la Loge et, par extension, du Pentacle (si les PJ en connaissent l’existence). Pour les PJ qui viendraient en transport en commun, c’est Willbert, aussi aimable qu’une porte de prison, qui viendra les chercher, habillé en chauffeur. Les éditions des journaux du soir de Baltimore sont à disposition des passagers et font état de la découverte la plus macabre de toute l’histoire de la ville. Pour le moment la police, aidée du FBI, est restée très discrète, mais il semble qu’au moins cinq cadavres aient été retrouvés dans un entrepôt désaffecté du quartier d’Easton. Le maire, Stephen Unger, et le chef de la police, organiseront une conférence de presse aussitôt qu’ils auront de nouveaux éléments. Tous les journalistes soulignent que cette découverte tombe plutôt mal, quatre jours avant la finale interligue qui va opposer les Orioles chez eux aux Pirates de Pittsburgh, dans le tout nouveau stade William Stardust (du nom d’un phénoménal batteur des années 50). XXX ENCADRE CONSEIL XXX Baltimore dans WITHIN Les pays décrits dans WITHIN ne sont que des reflets, souvent des simplifications, de la réalité. Cette dernière, vous ne devez pas hésiter à la tordre en fonction de l’ambiance que vous désirez installer à la table. Ce scénario, qui prend certaines libertés avec la ville de Baltimore, en est un exemple parfait. La série the Wire peut vous servir de source d’inspiration, mais pour ceux qui n’auraient pas le temps ou l’envie de la regarder, considérez que la Baltimore dans l’univers de WITHIN est plus grande, plus oppressante, plus moite et plus pauvre que la ville réelle. Les climatisations encrassées vibrent aux fenêtres des immeubles de briques noircies par la pollution. Les égouts engorgés par les pluies recrachent leurs surplus boueux directement dans les rues. Une brume de pollution stagne en permanence à basse altitude. Les carcasses de voitures calcinées bloquent certaines ruelles contrôlées par des gangs comme les Purple City (couleurs violettes, membres très jeunes, distribution et vente de la drogue dans les écoles) ou les Black Guerrilla Family (membres adultes, dragon noir tatoué, initiale BGF ou lettres 2.7.6., vente de drogue, meurtres, extorsion). Lors du scénario, les premières victimes de la criminalité au quotidien sont les supporters des deux équipes de baseball, complètement inconscients du danger ou saouls, qui traînent dans des coins de la ville contrôlés par les gangs ou infestés de junkies à la recherche d’une proie facile. Les dealers ne préfèrent pas s’approcher trop des zones hautement touristiques, car la municipalité a mis les moyens pour sécuriser le centre-ville, l’aéroport, la gare et, bien entendu, le stade. À ce propos, n’hésitez pas à montrer aux joueurs qu’il y a un gouffre entre les déclarations radicales du maire en place (Stephen Unger) quant à sa guerre contre les gangs et la réalité dans la rue. Il est probable que les PJ se uploads/Litterature/ le-producteur-1-relu-25-mai-validations-completes.pdf
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- Publié le Jui 14, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
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