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Sobran las palabras. 3 Todo lo que usted quiera, sí señor, pero son las palabras las que cantan, las que suben y bajan… Me prosterno ante ellas… Las amo, las adhiero, las persigo, las muerdo, las derrito… Amo tanto las palabras… Las inesperadas… […] Todo está en la palabra… Una idea entera se cambia porque una palabra se trasladó de sitio, o porque otra se sentó como una reinita adentro de una frase que no la esperaba y que le obedeció. Pablo NERUDA Il faut savoir commencer par travailler sur le vide et le silence : c’est primordial quand on a l’audace d’émettre des sons et de dessiner des figures dans l’espace. Et le silence devrait continuer à être perçu sous les mots et le vide devrait pouvoir continuer à habiter l’espace de la représentation. Une certaine idée du noir serait conservée dans la lumière. Claude RÉGY En el silencio caben todos los ruidos. Mario BENEDETTI 5 Remerciements Je tiens à exprimer toute ma gratitude envers ma directrice de thèse, Monique Martinez, pour m’avoir fait découvrir il y a quelques années le théâtre de Juan Mayorga, et pour son accompagnement énergique depuis mes débuts dans le monde de la recherche. Je suis également très reconnaissante à Begonya Sáez Tajafuerce, ma co-directrice de thèse, sans qui je n’aurais pu prétendre appréhender la portée philosophique de l’œuvre de Juan Mayorga et en saisir les enjeux, d’avoir accepté de co-diriger cette thèse. Ses remarques et suggestions ont été fondamentales pour la rédaction de ce travail. À toutes deux, un grand merci pour leurs corrections attentives, leurs encouragements chaleureux, et leur contagieux enthousiasme. Cette thèse doit tout à Juan Mayorga, que je remercie profondément pour sa généreuse collaboration, ainsi que pour les questions que son travail soulève, et les expériences théâtrales qu’il suscite. Pour leurs corrections pertinentes et efficaces, ainsi que pour leurs précieux encouragements, merci à Anne-Laure Bonvalot, Canela Llecha, Isabelle Perry, et Sylvie Magnié, amies et relectrices acharnées. Je remercie chaleureusement tout le groupe des « Saisons d’Être », pour la belle aventure théâtrale et humaine dans laquelle j’ai eu la chance d’être embarquée. Merci à Jean-Luc, qui nous a réunis (presque malgré lui) autour d’un projet commun. Merci à Achille, Sylvie, Isabelle, Mathilde, Jeff, Raji, et à Jérôme, pour les instants partagés sur scène et dans la vie, dans les mots et leurs envers, dans l’exprimé, l’inexprimé, et l’inoubliable. Un grand merci à mes amies de longue date qui même dans la distance savent faire sentir leur présence et leur soutien, Canela, Anne-Laure, Sara, Catherine, Sofia – compañeras de camino, compañeras. Je souhaite exprimer ma reconnaissance envers les membres du département d’espagnol, qui ont partagé mon quotidien durant les quatre dernières années, en particulier envers mes collègues du bureau LA280, pour leur dynamisme, leur esprit de solidarité, et leur bonne humeur. Merci à Fabrice Corrons, Alexis Yannopoulos et à Thomas Perrin, pour leur gentillesse, leur aide précieuse, et leur disponibilité. À Nacho, d’avoir rendu moins indigestes les journées de bibliothèque. Je remercie également Laure Cammas, de l’École Doctorale ALLPH@, et Albert Guirao, de l’Escola de Posgrau de la UAB, qui m’ont considérablement facilité les formalités administratives liées à la co-tutelle. Je n’oublie pas le laboratoire L.L.A Créatis de l’Université de Toulouse-II-Le Mirail, la Casa de Velázquez et la Société des Hispanistes Français, de m’avoir accordé les bourses grâce auxquelles j’ai pu effectuer de féconds séjours de recherche à Barcelone et à Madrid. Je remercie mes parents, qui sont à l’origine de toutes ces expériences humaines, théâtrales et académiques, pour leur soutien, leur présence chaleureuse, et pour la confiance qu’ils m’ont toujours témoignée. Merci à ma mère, pour ses corrections bienveillantes et avisées, et pour son soutien inconditionnel. Mes pensées les plus reconnaissantes et émues vont à mes grands-parents, sans qui rien n’aurait commencé ; par et pour qui tout a commencé. À Suzanne, merci d’être là, et de m’emmener avec elle dans le rêve et la rage de vivre. 7 INTRODUCTION 9 Juan Mayorga (Madrid, 1965) est issu de la génération des « bradomines », un groupe de jeunes dramaturges espagnols qui commencent à écrire pendant la Transition démocratique. Son œuvre est profondément marquée par une revendication de la valeur pragmatique du langage et du théâtre : selon Mayorga l’action est le dénominateur commun entre le langage et le théâtre, qu’il définit de la manière suivante : “acciones interpretadas ante un público1”. Notre dramaturge a été largement célébré par la critique et le public au cours les deux dernières décennies : en sont témoins les nombreux prix qui lui ont été attribués et le nombre croissant de pièces écrites, coécrites ou adaptées qui voient le jour sur les planches en Espagne, mais aussi dans d’autres pays d’Europe, d’Amérique Latine et des États-Unis. En 1989, sa première œuvre, Siete hombres buenos, obtient un accessit au prix Marqués de Bradomín, et ouvre le bal d’une longue série : Mayorga reçoit le prix Calderón de la Barca en 1992 pour Más ceniza, les prix Borne et Caja España pour Cartas de amor a Stalin en 1998, le prix Enrique Llovet pour Himmelweg en 2005, le Prix Max du meilleur Auteur et Spectacle pour Hamelin en 2006, et le prix Max du meilleur Auteur pour El chico de la última fila en 2008 et pour La tortuga de Darwin en 2009. On lui attribue pour la saison 1999-2000 le prix “Ojo Crítico de Radio Nacional”, le Prix “El Duende” pour le créateur le plus original de 1988 à 2008, le Prix national de théâtre en 2007, et le Prix “Valle-Inclán” en 2009 pour La paz perpetua. Ce dernier succès fait de lui le dramaturge d’honneur de la “Muestra de Teatro Español de Autores Contemporáneos” de cette même année. Loin de s’endormir sur ses lauriers, Juan Mayorga considère cette reconnaissance publique comme un gage de confiance de la part des spectateurs, envers lesquels il se sent responsable. La question de la réception par la critique de l’œuvre littéraire, et en particulier dramatique, est un thème auquel notre dramaturge est particulièrement sensible, à tel point qu’il y consacre l’une de ses œuvres les plus récentes, El Crítico, représentée à Madrid en mars de cette année2. Elle met en scène une joute oratoire en huis clos entre un auteur de théâtre (Scarpa) et son critique (Volodia). La pièce a valu à son auteur, le soir de sa première, une immense ovation de la salle, mais le critique ne partage visiblement pas l’enthousiasme du public et de la critique : ¿Sabe qué aplaudían? Se aplaudían a sí mismos. Porque lo que habían visto los confirmaba en sus mentiras. Nuestro tiempo es de una falsedad tan abismal que, si alguien pusiese un poco de verdad en el escenario, la gente saldría del teatro a quemar el mundo. Sólo hay dos modos de escribir, Scarpa, a favor del mundo o contra el mundo. A la larga, 1 MAYORGA, Juan, “La humanidad y su doble”, Pausa, nº17-18, p. 158-162. 2 Dans une mise en scène de Juan José Alfonso, représentée au “Teatro Marquina” à Madrid, à laquelle nous avons assisté. 10 sólo perduran los que escriben contra el mundo, pero pocos se atreven a hacerlo, pocos se atreven a decir la verdad. Esta noche, durante el primer acto, pensé que usted iba a hacerlo. Pero finalmente eligió mentir, y los espectadores se lo agradecieron, puestos en pie.3 Juan Mayorga fait partie des dramaturges qui, d’après la classification de Volodia, écrivent « contre le monde » en ce sens qu’il met en scène des vérités qui déconfortent, pour reprendre une expression de Roland Barthes4. Le succès ne conduit pas pour lui à la confortable reproduction du même dans un but de plaire au public, mais en revanche à une remise en question permanente de sa propre écriture et de la vision du monde qui y transparaît. La problématique conservation/rénovation, dont son écriture dramatique est imprégnée, nourrit les réflexions philosophiques de Juan Mayorga, comme en témoigne le titre de sa thèse doctorale : Revolución conservadora y conservación revolucionaria. Ce mouvement dialectique est déjà présent dans la conception du processus d’écriture et de réécriture de notre dramaturge. Extrêmement exigeant envers son propre travail, Mayorga ne considère jamais ses œuvres comme achevées – uploads/Litterature/ le-theatre-de-juan-mayorga-de-la-scene-au-monde-a-travers-le-prisme-du-langage 1 .pdf

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