J. GALLAY Li-:s LUTHIERS ITALIENS AUX XVH' ET XVIIie SIÈCLES Nouvelle éditian d
J. GALLAY Li-:s LUTHIERS ITALIENS AUX XVH' ET XVIIie SIÈCLES Nouvelle éditian du Parfait Luthier de l'abbé Sibire s u I V I F. D f: NOTES SUR LES MAITRES DE5; niVERSF.S KCOI.F.S f PARIS ACADÉMIE DES BIBLIOPHILES RUK. ni-: LA non R SE, lO 1869 LES LUTHIERS ITALIENS AUX XVIP ET XVIII'^ SIÈCLES ACADÉMIE DES BIBLIOPHILES. DÉCLARA TION. « Chaque ouvrage appartient à son auteur-éditeur. « La Compagnie entend dégager sa responsabilité col- « lective des publications de ses membres. » ; Extrait de l'article IV des Statuts.) Tiré à 5oo exemplaires. P.\RIS, IMPRIMERIE D. JOUAIST Rue Saint-Honoré , 338 TABLE DES MATIERES Introduction. — Les Origines. — Ecole de Brescia. — Les Amati. — École de Crémone : Stradivarius et ses élèves. — La Décadence. La Chéi.onomie, ou Le Parfait Luthier, par Tabbc Sihire, — Essai sur les instruments à archet. Notes: A. Nicolas Lupot. — Pique. — L'ancienne École de Paris. B. Les bois de lutherie. — Stradivarius. C. La barre et ses modifications. — L'Ame. — Savart. — Biot. D. Arrivée en France des premiers instruments de Stradivarius. — Viotti. — La basse de Du- port. — Tarisio. — Les Instruments de la Cha- pelle Royale de Madrid. F.. Carlo Bcriionzi. — Montaanana. F. Le Musée instrumental du Conservatoire. — Les spécimens d'instruments à archet. — Un violon de Bocquay. — La pochette de Stradi- SupPLÉMENTS : Table chronologique et critique des Maîtres des diverses Écoles. Instruments de collections particulières rappe- lant les beaux types des Ecoles de Crémone et de Brcscia. Etiquettes et Monogrammes des principaux Lu- thiers (i556- 1790). (I Dans l'art, les belles choses gagnent <( aussitôt vingt siècles : ce qui est lâche " ou commun reste la monnaie courante « de tous les temps. » Beulé. Causeries sur l'Art. ous croyons être utile aux ama- teurs en leur offrant une nouvelle 'l édition de /'Essai de l'abbé Sibire SUR LES Instruments a archet. Cet opuscule, devenu très-rare, nous a paru digne d'être sauvé de l'oubli. Si l'au- teur s'est parfois attardé dans les menus détails de la technique , il faut néanmoins reconnaître que son livre renferme un grand — 1 1 — nombre d observations dont la Justesse est chaque jour confirmée par l'expérience. Nous espérons aussi que cette étude, aug- mentée de documents nouveaux, sera ac- cueillie avec bienveillance par les artistes. Dégagé de prétentions doctrinales, nous avons essayé de compléter les lacunes d'un livre qui n'a jamais eu de bien hautes visées, mais qui témoigne d'un dilettantisme éclairé, si l on se reporte à l'époque oii il fut écrit. L'abbé Sibire ne s'est occupé que des lu- thiers italiens appréciés par les amateurs de son temps; aussi a-t-il passé sous silence les élèves et les continuateurs de Stradivarius, dont le mérite n'a été mis en relief que de- puis cinquante années à peine. Introduits en asse{ grand nombre à Paris et en Angle- terre., vers 1827, par Tarisio, dont nous aurons l'occasion de parler dans le courant de cette étude., les instruments de ces der- niers maîtres sont aujourd'hui dans les mains de beaucoup d'amateurs et d'artistes. Les collectionneurs nous sauront gré de leur — 111 — avoir donne une place dans la table analy- tique que nous avons placée à la fin de ce volume ; les simples curieux seront aussi mieuxfixés sur ce qu'ils possèdent, ou mieux renseignés sur ce qu'ils désirent acquérir. La partie technique de l'ouvrage que nous rééditons a sans doute quelque peu vieilli, mais la lutherie n'est pas dans une période de perfectionnement et de conquête telle, que cette monographie puisse paraître surannée ,* les renseignements pratiques qu'elle ren- ferme seront peut-être plus apprécies du lec- teur qu'une dissertation scientifique, tou- jours un peu abstraite, sur l'acoustique in- strumentale. A cet égard , on pourra toujours con- sulter avec fruit l'excellent travail de M. Fétis sur Stradivarius. Cette étude ré- sume les belles découvertes de Savart; les intéressantes expériences dues à l'initiative de M. Vuillaumc s'y trouvent aussi analy- sées avec le plus grand soin. (^uant à la question des origines , elle a été traitée par l'abbé Sibire, nous le recon- naissons y avec une sorte de candeur quifera sourire les musiciens- archéologues; mais cette explication naïve des premières ten- tatives de la lutherie ne nous déplaît pas. Dans un sujet où l'apocryphe s'insinue si fa- cilement^ et oîi rimagination joue souvent un grand rôle, l'auteur a fait preuve de tact en glissant rapidement; sa prétention d'enseignement avait d'ailleurs un autre but. Il faut bien le reconnaître , avant l'école desAmati, toute induction devient singulière- ment hypothétique dans ces recherches rétro- spectives , et l'on s'expose à l'erreur en vou- lant étudier à tout prix des maîtres légen- daires , fondateurs d'Ecoles sans élèves. — Notre auteur a su éviter cet écueil, et s'il n'a pas résolu le problème^ il en a du moins préparé la solution. Les cinquante années qui précédèrent les Amati ne furent, à vrai dire, qu'ime période d'études et de tâtonnements; avant ces maî- tres , la lutherie d'École n'existe pas. Si, — V — comme dit Figaro, « on est toujours le Jîls de quelqu'un « , il ne s'ensuit pas néces- sairement qu'une filiation artistique puisse toujours être établie : les principes d' Ecole qui rattachent les Kerlino aux Duiffopruc- gard, les Gaspard da Salo aux Magiiii, se- ront longtemps encore livrés à la discus- sion. Seuls, ces deux derniers maîtres pour- raient être étudiés et comparés avec inté- rêt; mais il serait puéril de créer des théo- ries à leur sujet. L'un a été un précurseur, l'autre im admirable artisan; on essayerait en vain d'en faire des chefs d'Ecole. C'est à dater des Amati que l Ecole appa- raît ; il s''y révèle des conditions d'exécu- tion tout à fait nouvelles et une pratique expérimentale incontestable : le choix des bois est meilleur, lesformes sont plus pures , l'instrument est soigneusement fileté , les incrustations dénotent la main-d'œuvre la plus délicate. L'art musical s'est en même temps développé. Au point de vue de la vir- VI tuosité, bien desprogrès restent encore à ac- complir ^ mais, déjà, le maître luthier se- conde l'artiste, et, tout en poursuivant la réa- lisation de types plus recherchés comme forme, il se préoccupe surtout de la sono- rité. Le violon et le violoncelle acquièrent des qualités inconnuesjusqu alors -, on a enjin obtenu cette voix, cette portée du son péné- trante et pleine de charme, que révèlent, à la première attaque, certains archets d'élite qui ont «lacavata», suivant l' expression italienne Désormais , le luthier est doublé d'un sa- vant, et il a trouvé d'autres guides que son imagination. Du rebec de facture grossière, de la basse de viole aux formes lourdes et sans grâce, du violon même de Gaspard da Salo à rinstrument de Nicolas Amati, que de progrès réalisés! Et cependant Stradi- varius n'a pas encore paru. Elève obscur de l'atelier d'Amati, lefutur maître étudie et cherche sa voie. Du reste, la période d'imi- tation sera courte ; bientôt l'œuvre se déga- gera personnelle et magistrale. — %• I I — .1 partir de 1700, en effet, la forme « ama- tisée » a définitivement disparu : l'évolution est complète. Le mérite essentiel de Stradivarius, c'est d'avoir su grouper dans un harmonieux en- semble les éléments si nombreux et si divers qui constituent les mérites de l'école d'A- mati; c'est aussi d'avoir trouvé ces admira- bles proportions en dehors desquelles toutes les tentatives réalisées après lui n'ont été que des essais avortés. La ligne est devenue d'une correction sans pareille, le vernis a pris plus de transparence et d'éclat, l'instru- ment enfin, dans les moindres détails, est marqué au coin d'une science plus rainée et plus sûre. Sans vouloir rabaisser ici dans une me- sure quelconque l'art de Stradivarius au profit de son illustre maître, faisons justice, en passant, de certaines comparaisons peu équitables entre le maître et l'élève, et di- sons que la facture de Nicolas Amati peut défier toutes les critiques. Si Stradivarius a — vin — donné à son œuvre un cachet souverainement original, Amati, comme précurseur et chef d'Ecole, a marqué ses instruments d un sceau ineffaçable , et sa main-dœuvre est dwie distinction au moins égale à celle de son élève. Presque au même moment, nous voyons entrer en lice trois émules du maître.^ bien différents entre eux, mais que rapproche le lien dim commun enseignement : jîous avons no77imé Guarnenus (Joseph ) ,Bergonz'i (Carlo) et Montagnana (Dominicus). Tardivement introduits en France, les beaux instruments de ces maîtres ont eu à vaincre l'ignorance du public d'abord, puis la timidité de nos luthiers. L' ancienne Ecole de Paris ne les a que peu ou point connus^ et l'on se demande avec étonnement comment la curiosité raffinée du XVIIP siècle ne les avait ni pressentis ni devinés. Amati, Stainer, Guarnerius (André), tels étaient les seuls noms en faveur à la fin du XVIP siècle. Il fallut que Viotti révélât — IX — Stradivarius uploads/Litterature/ les-luthiers-italien-nouvelle-edition-du-parfait-lutie.pdf
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- Publié le Mar 15, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
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