Évaluation : étude d'extrait de nouvelle : étudier un aspect du texte (descript
Évaluation : étude d'extrait de nouvelle : étudier un aspect du texte (description, temps, focalisation, distance...) A.S. Byatt La description Etude de l'espace, du lieu dans lequel se situe la fiction. Le traitement du lieu est différent d'une œuvre à une autre : les descriptions ne remplissent pas les mêmes fonctions. Ex. Robinson Crusoe : espace mythique, non réaliste, symbolique de l'île déserte. The Vicar of Wakefield : espace idyllique 1984 : espace dystopique, angoissant Le lieu en tant que décor peut servir d'ancrage dans le réel ou se charger de significations symboliques. Il peut renvoyer à un personnage ou renforcer des thèmes sous-jacents de l’œuvre. Goldsmith – adjectifs subjectifs et abstraits portant un jugement de valeur. Lieu idéal, pastoral. Neatness : ordre bourgeois. Le décor décrit un mode de vie sous-tendu par des valeurs domestiques. Le côté idéal de la description laisse suggérer que cet état de grâce ne durera pas : les malheurs de la famille n'en paraîtront que plus démesurés. → fonction narrative de la description Lieu clos/ouvert, unique/multiple, urbain/rural, rétrécissement/élargissement de l'espace ? Lieu marqué socialement ? Opposition ville/campagne dans le roman anglais du XVIIIe siècle, vice/vertu. Très longtemps, la description a été vécu comme pause esthétique à l'intérieur du récit. Auxiliaire de la narration : il n'existe pas de genre descriptif, mais il existe un genre narratif (épopée). Roman du XVI au XVIII, la description est réduite à quelques lignes/paragraphes (The Vicar of Wakefield, Joseph Andrews). XIXe : la description devient un élément essentiel du récit car fonctionnel. Fonctionnement de la narration : - l'emplacement : description à des endroits stratégiques (début de texte, changement de focalisation, mise en abîme, limites de chapitre...) Tout déplacement de personnage, toute mention d'un seuil ou d'une frontière franchie tend à introduire du nouveau et donc à déclencher une description. Les descriptions sont souvent encadrées par deux énoncés en corrélation. (cf Philippe Hamon, Du Descriptif) Résout le problème de la description (pause) en donnant une fin. L'auteur contrôle ainsi le dépli métonymique (Barthes). Les descriptions doivent être justifiées, particulièrement dans le texte réaliste. Thématique "justificatrice" rendant plus naturelle l'introduction d'une description. La description est justifiée de trois façons différentes : - regard d'un personnage, narrateur ou acteur : c'est une façon commode d'insérer une description. Paradigme de toutes les parties, qualités de l'objet à décrire. Ce paradigme devient spectacle, scène, vue, tableau, mais tout tableau demande une mise en scène. Le regard du personnage lui-même doit être justifié. La description nécessite un personnage qui veut voir → sait voir → peut voir → description. Motifs fréquents de la fenêtre (qui encadre et découpe le spectacle contemplé, donc limite la possibilité de description) et du miroir. Thématique ambulatoire : un personnage mobile assume une succession de tableaux descriptifs. Importance du nouveau (le personnage découvre un cadre inconnu). Ex : Gulliver - parole d'un personnage, narrateur ou acteur ; un personnage dit le spectacle, il le commente. La parole descriptive suppose aussi une mise en scène spécifique (veut dire → sait dire → peut dire → D). Désir de confidence, volubilité du locuteur, intérêt du destinataire. Elle suppose un compétence et un savoir du locuteur supérieurs à ceux du questionneur. Met en jeu des rôles thématiques particuliers. Paires de personnages : pédagogue/enfant, touriste/guide. La pause descriptive doit être justifiée : la pose du spectateur requiert la pause de l'intrigue Scenes, Carol Shields : passage focalisation 0 / interne ("very, very old"). Reprise de "frame". Le miroir ne renvoie pas au personnage son portrait : il est lui-même objet de la description , qui s'attache à rendre son aspect physique, lui donne corps. Le miroir est un catalyseur de souvenirs, il sert de structure, suppléant à l'absence d'action et de déroulement. De plus, la nouvelle comprend deux motifs importants : la vue et le toucher (28-40). La description a une fonction très complète. Pas de fonction mimétique cependant : elle ne serait pas compatible avec la subjectivité des adjectifs. Il ne s'agit pas ici d'obtenir un effet de réel, ce qui serait contraire à "l'économie de la nouvelle", qui ne peut s'offrir le luxe des détails insignifiants. Elle ne sert pas non plus à la caractérisation du personnage mais met en place les thématiques de la nouvelle : le souvenir, l'enfance, le temps qui passe. - action d'un personnage, narrateur ou acteur. Le personnage descripteur : la description peut être justifiée par la mise en scène d'un personnage de travailleur (veut faire → sait faire → peut faire → D). Description "homérique", seule considérée comme acceptable par les traités de rhétorique. Elle se conjugue à l'action, prend la forme d'une série d'actions. Cette dénomination est sujette à l'utilisation qu'en fait le travailleur. Les "détails superflus" deviennent nécessaires ; le descriptif est intégré au narratif. La description du faire du personnage est encadrée par des couples du type arrivée/départ du lieu de travail ; début/fin d'une manœuvre... Le travail a la particularité de pouvoir être décomposé en unités distinctes (ex. labourer → semer → récolter) : par conséquent, la description du travail est l'un des meilleurs moyens d'intégrer le réel dans le texte, car il est idéalement réduit à des nomenclatures. Les fonctions de la description • mimétique : ancrage du récit dans le réel. Elle se veut alors reflet de la réalité et s'offre même le luxe de détails "insignifiants" (ex. Flaubert, Un Cœur Simple). Se trouve dans le roman réaliste et naturaliste. Le texte est quasiment vu comme un document. • Symbolique : peut servir de caractérisation indirecte des personnages. Elle entretient des rapports métonymiques avec eux, reflétant la personnalité des personnages. Cf. Hamon, Poétique du récit. Brontë, Villette : les détails relevés par l’observatrice font un portrait en creux de cette dernière. Elle souligne le caractère superflu du tableau, le désordre, le laisser-aller. (Odalisque) Pas de fonction narrative, elle contribue au portrait de l'observatrice (Lucy Snow). Fitzgerald, Gatsby : description non réaliste qui suggère des associations. La description renforce la thématique du roman, le texte évoque des images. Vide spirituel d'une société moderne profondément matérialiste. Paysage désolé. • Prédictive/proleptique/prophétique : Dans Eveline, on pressent le doute, le refus de partir. La répétition de "used to" évoque le passé révolu ; impression de décrépitude de la maison. "the seas tumbled about her heart ; he would drown her" : métaphores puissantes. Madame Bovary : description focalisée par Emma : la ville, aspect spacieux. Correspond au désir d'évasion d'Emma. L'ennui d'Emma est représenté par l'immobilité du paysage. De cette manière, la description se substitue à des moyens plus directs comme la confession ou l'autoanalyse. Elle engendre des sens et informe sur le système de valeurs qui sous-tend le roman. C'est le XIXe qui a libéré la description des conventions de la rhétorique. Le roman du XIXe, réaliste ou naturaliste, procède à une expansion voire à une hypertrophie de la description. Toutefois, avec la mise en question du réel dans le monde moderne, l'intérêt s'est déplacé du référent à la perception de ce réel, qui est fragmentée et subjective dans le roman moderniste (cf. Woolf). Relire Evelyn + lire Marriage à la Mode (rétablir l'ordre chrono des evts), Lizzie's Tiger (repérer analepses & prolepses), the Prime of Ms Jean Brodie (analepses prolepses), Carol Shields (déroulement temporel) Le temps Le temps est un élément constitutif essentiel du récit. cf. définition Forster. Le récit ne peut exister sans ce cadre temporel : la structure temporelle varie énormément d'un auteur à un autre. "A story is a narrative of events arranged in a time sequence" (Forster). Temps de l'histoire / temps du récit (cf. citation Metz). Le récit est une séquence deux fois temporelle (narrative time / narrated time). Le temps du récit se mesure en temps de lecture, c'est un pseudo temps, un temps relatif. Le temps de l'histoire couvre la durée des évènements racontés. Les relations entre ces deux temps Ellipses , concentration/dilatation, sommaires, analepses/prolepses Ordre/durée/fréquence : jouer sur ces aspects permet à l'auteur de jouer sur les deux temps. Comparer l'ordre de succession des évènements dans la diégèse (suite des évènements composant un récit) et la pseudo-durée (longueur de texte). Etudier les rapports de fréquence entre l'histoire et le récit (nb de fois où l'évènement est raconté) Exemples de structures temporelles : une histoire peut couvrir allant de l'extrêmement court à l'extrêmement long (L'Agrandissement dure 3h ; Orlando couvre 342 ans). Dans le roman traditionnel, la chronologie est explicite. Il peut y avoir des anachronies (analepses/prolepses) et des effets de rythme (condensation/dilatation, ellipses) mais ils ne font pas perdre de vue le déroulement temporel du récit. Particularité du récit autobio, avec coexistence de deux séquences temporelles (double time scheme) : raconte sa vie et porte un regard critique sur ses actions. Les deux temps convergent au fil du récit jusqu'à se rejoindre (cf. Moll Flanders, Madame Bovary). Dans le roman contemporain/moderniste, pas d'axe temporel bien défini structurant le récit. Indices temporels inexistants ou insuffisants pour que le lecteur situe les évènements et reconstruise la chronologie (notamment chez Faulkner (The Sound & The Fury), uploads/Litterature/ litte-mari.pdf
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- Publié le Dec 03, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
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