Bac 2019 Épreuve de français de première Série techno Questions de corpus Quest
Bac 2019 Épreuve de français de première Série techno Questions de corpus Question 1 : Il s’agit de trois extraits de romans publiés entre le XIXe et le début du XXe siècle : L’Éducation sentimentale de Gustave Flaubert, Le Ventre de Paris d’Émile Zola et Aurélien de Louis Aragon. Les récits se déroulent quasiment au moment de l’écriture de ces œuvres. Ces trois passages sont narrés à la troisième personne du singulier. Les trois personnages, respectivement, Frédéric Moreau, Florent et Bérénice errent dans les rues parisiennes. Nous sommes alors dans un Paris en pleine mutation économique. Ce sont également des textes descriptifs. Ainsi, le lecteur aura le sentiment de marcher aux côtés des personnages, de connaître les rues parisiennes. Ainsi, on passe du « quartier latin » en allant jusqu’aux jardins du Luxembourg chez Flaubert, on traverse aussi de « la Bastille jusqu’à la Madeleine ». Chez Zola, Florent passe des Halles à la rue Turbigo. Enfin, Aragon fait balader Bérénice sur la place de l’Étoile. Enfin, à l’instar du lecteur qui aura l’impression de marcher et par conséquent, d’observer les rues, les personnages regardent également cet environnement pendant leur déplacement : « la fatigue de les regarder » l.22 dans l’Éducation sentimentale, « il leva une dernière fois les yeux, il regarda les Halles (l.1) » chez Zola ou encore « pour voir au loin l’Arc de Triomphe » dans le texte d’Aragon. Les sens sont alors soulignés dans les textes, notamment l’ouïe chez Flaubert (« le silence » l.3, « on entendait toutes sortes de bruits paisibles, des battements d’ailes dans des cages, le ronflement d’un tour… » l.4-‐5) et chez Zola (« le ronflement des maraîchers » l.8, « les carreaux bourdonnaient, les pavillons grondaient, toutes les voix donnaient » l.10). Question 2 : Dans les textes de Flaubert et Zola, la ville isole nos personnages principaux, elle renforce leur sentiment de solitude. Dans L’Éducation sentimentale, renforcé par un environnement « désert » et « morne », Frédéric Moreau se sent « écœuré » (l.19) par Paris. On retrouve également ce sentiment de dégoût à la fin de l’extrait de Zola : « Aveuglé, noyé, les oreilles sonnants, l’estomac écrasé… » (l.24-‐27). Notre héros exprimera physiquement son écœurement et son angoisse par « de grosses larmes chaudes » (l.27). En opposition aux deux premiers textes, celui d’Aragon met en avant le personnage de Bérénice qui savoure au contraire sa promenade parisienne solitaire. Le réseau lexical de l’appréciation est développé dans cet extrait : « savourait » (l.1), « plaisait » (l.5 et l.23), « on s’amuse » (l.8)… Notre extrait se termine même par une marque de lyrisme « Que c’est beau, Paris ! ». L’expérience de la solitude n’est alors pas perçue comme quelque chose de négatif. Au contraire, cela permet à la jeune fille de se retrouver et de prendre en main sa vie (« elle était maîtresse d’elle-‐même […] de poursuivre sa promenade » l.1 à 4). Le texte précise que cet univers « l’effrayait et l’attirait » : le sentiment de peur par la grandeur et la noirceur offerte par la ville est aussi un défi à dépasser, une preuve envers soi-‐même, c’est paradoxalement cette peur qui lui offre ce plaisir de marcher seule à Paris. Commentaire Aurélien, 4e roman du cycle du « Monde réel ». Roman écrit en 1944 mais se déroulant en 1920 (années folles) : entre-‐deux-‐guerres. Paris entre déconstruction et construction, jeunesse entre traumatisme et espoir et surtout, dans la veine du surréalisme. Dans quelle mesure cet extrait d’Aurélien met-‐il en avant la beauté de Paris par le biais d’une promenade solitaire ? 1. Les plaisirs de la promenade a) La solitude est agréable Texte qui pourra surprendre le lecteur, la solitude n’étant pas un sentiment associé à un sentiment agréable. La solitude permet à Bérénice de mieux se retrouver elle-‐même, de garder même un certain pouvoir sur autrui et surtout d’être une femme libre (renforcé notamment par la négation) : « Pour la première fois de sa vie elle était maîtresse d’elle-‐même. Ni Blanchette ni Edmond ne songeaient à la retenir. Elle n’avait pas même l’obligation de téléphoner pour dire qu’elle ne rentrait pas déjeuner quand l’envie lui prenait de poursuivre sa promenade » (l.1-‐4). Réseau lexical du plaisir développé : « savourait sa solitude » (l.1) = personnification qui renforce ce sentiment / « envie » (l.4), « Bérénice aimait » (l.19). b) Le goût du hasard « Prendre une avenue au hasard et se trouver sans avoir vraiment choisi dans un monde absolument différent de celui où s’enfonce l’avenue suivante » + comparaison avec la broderie (« c’était vraiment comme broder » l.12 + « quand on brode » l.13). Plaisir d’errer et de découvrir l’inconnu, goût de l’aventure et même du danger (« ou le grouillement voyou de l’avenue de Wagram » l.15 + « univers qui l’effrayait et l’attirait » l.29-‐30). Errements qui construisent l’imagination : « Chemins vivants qui menaient d’un domaine à l’autre de l’imagination » (l.22-‐23). 2. Les multiples facettes de Paris a) La diversité de Paris Multiplication des lieux : l’Étoile, l’avenue de Wagram, l’avenue du Bois, l’avenue Carnot, l’avenue Victor-‐Hugo, l’avenue du Bois, les Champs-‐Elysées, l’Arc de Triomphe = vision globale de la ville, avec ses points les plus connus et au contraire les moins glorifiés. Différences entre les lieux cités (« L’Étoile domine des mondes différents » (l.16) : dans la même phrase l.14-‐15, structure similaire groupe nominal avec complément du nom pour renforcer l’opposition = « le paradis rêveur de l’avenue Friedland ou le grouillement voyou de l’avenue de Wagram ». + Énumérations l.18-‐19 : « Il y a la province de l’avenue Carnot » / « Il y a l’avenue Victor-‐Hugo » + « les grands magasins, les musées, les cafés, le métro » (l.6-‐7) Possibilité aussi d’exploiter la figure même de l’Étoile en tant que figure métaphorique (comme un astre central dans Paris, au centre de toutes les possibilités). b) Au-‐delà de la description : Paris dessiné Étoile par métaphore = figure géométrique. Ne pas oublier que le surréalisme mettait en avant les différentes formes artistiques dont le dessin, le collage, etc. Ici, formes géométriques, architecture pour dessiner l’étendue de Paris + comparaison avec la broderie à partir de la ligne 11. « dessins compliqués » (l.25), « la tracée des arbres » (l.30), « une grille » (l.30) = lignes et formes géométriques. La multiplication des lieux, différents des uns des autres, donne l’impression également de devoir reconstituer un puzzle célébrant la ville = « morceaux d’une étrange et subite province » (l.24). c) Paris glorifié par sa diversité Beauté : « Joli hiver de Paris » (l.5) + Lyrisme souligné par « Que c’est beau, Paris ! » l.31. Mode de vie agréable : « Tout est facile à Paris » (l.7) Même les éléments connotés négatifs se transforment toujours en quelque chose de positif en postposition : « Sa boue, sa saleté, et brusquement son soleil ! » (l.4-‐5). Cet adverbe « brusquement » revient également pour montrer l’attirance entre deux sentiments contraires, celui du plaisir l’emportant sur l’autre : « Brusquement la ville s’ouvrait sur une perspective, et Bérénice sortait de cet univers qui l’effrayait et l’attirait » (l.28-‐30). Effacer le négatif qui ne peut pas être plus important que les émerveillements offerts par la ville de Paris. Dissertation Peut-‐on bien connaître un personnage de fiction sans la présentation des lieux dans lesquels il évolue ? Savoir bien cerner les termes principaux de cette question. Peut-‐on = c’est comme pour le code de la route, faire la distinction entre cette formulation et « doit-‐ on ». Par conséquent, le lecteur peut cerner le personnage de fiction sans cerner le lieu qui l’entoure. Dans notre question, il n’y a donc pas d’obligation de créer du lien entre le personnage et le lieu. Personnage de fiction = crées à partir de l’imaginaire de l’auteur + notre corpus porte sur des romans. Se concentrer uniquement sur ce genre littéraire afin de ne pas prendre de risques pour faire un HS. Connaître = savoir/ examiner le personnage, ses caractéristiques, ses sentiments par le biais de la description ou l’évocation de lieux. Lieux = imaginaires et réels. On trouve alors une nouvelle formulation pour la question : La description des lieux aide-‐t-‐elle le lecteur à mieux cerner et comprendre les sentiments et actions du personnage de fiction ? Proposition de plan I) Le lieu, de la crédibilité à l'entrée de la psychologie du personnage. II) Mais déconstruction du personnage donc déconstruction du lieu ? III) Retrouver le goût de la description par de nouveaux types de fiction. Pistes rapides de réflexion : XVIIIe siècle : émergence du roman (notamment avec La princesse de Clèves). Description assez brève des contours de la cour mis en avant. XIXe siècle : ode à la description (et notamment celle des lieux) grâce à l’émergence du mouvement réaliste et naturaliste (dans notre corpus : respectivement Flaubert et Zola). Renforcement de la uploads/Litterature/ bac-2019-francais-le-corrige-de-l-x27-epreuve-filieres-technologiques-en-2019 1 .pdf
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- Publié le Jui 19, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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