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Digitized by the Internet Archive in 2011 with funding from University of Toronto http://www.archive.org/details/lartchrtienpri01laur L'ART CHRÉTIEN PRIMITIF TOME I 191 I L'ART CHRÉTIEN PRIMITIF PAR MARCEL LAURENT Professeur d'Histoire de l'Art, à l'Université de Liège TOME I VROMANT & e, ÉDITEURS RUE DES PAROISSIENS, 24, BRUXELLES RUE DANTE, 5, PARIS ERRATA Page 135, fin du premier paragraphe, lire : Enfin, l'inscription reste : ni la place qu'elle occupe, ni la mauvaise qualité de son exécution ne prouvent le remploi du sarcophage. Page 158, ligne 22, au lieu de : les élèves, lire : les élus. Page 176, ligne i, au lieu de : cimeteriales , lire : cimiteriales. ÎHE 1N8TITUTE OF MEDÎAEVAL STUDIES 10 ELN^.SLEY PLACE TOROI-iTO 5, CANADA, KOV 1 A 1B31 I30f AVERTISSEMENT Le petit ouvrage que nous publions est le développement d'une série de leçons élémentaires faites à un auditoire où se mêlaient des étudiants et des gens du monde. Les pre- miers désiraient une initiation générale aux études d'archéo- logie chrétienne, et certains se proposaient même de tenter par la suite des recherches personnelles sur le même sujet; les seconds ne répugnaient pas à l'érudition archéologique, à condition que celle-ci ne fût point décourageante et servît à montrer le développement de l'art. A tout prendre, il n'y avait rien de contradictoire entre les désirs des uns et les besoins des autres ; l'auteur de ces lignes essaya de satisfaire, du mieux qu'il put, ses deux catégories d'auditeurs. De là est né ce livre, qui n'a pas de prétention à être savant, mais dans lequel on a cherché à exposer sommairement l'état de la science sur les problèmes les plus importants de l'art chrétien primitif; qui n'est pas une « somme » condensée de renseignements archéologiques, mais où l'on s'est efforcé de mettre en lumière ce qui était le plus utile à connaître, tant pour aborder des études personnelles que pour acqué- rir, sur la période d'art étudiée, des notions assez com- plètes. Le public auquel nous nous adressons ressemble, par sa composition, à l'auditoire qui nous écouta : avons-nous eu tort de penser que cela justifiait la publication de notre livre et le caractère que nous avons tenu à lui donner? 6 AVERTISSEMENT C'est l'histoire de l'art chrétien, non l'archéologie chré- tienne, à proprement parler, que nous étudions : c'est pour- quoi les descriptions tiennent dans nos chapitres une large place, comme aussi les considérations purement esthétiques. Nous nous plaisons à croire, cependant, que l'archéologie n'a cessé d'inspirer tout ce que nous avons écrit. C'est ainsi que nous n'avons pas reculé devant l'exposé de bien des ques- tions où l'érudition joue le premier rôle, ayant à cœur, il est vrai, de conserver à cet ouvrage de vulgarisation son caractère élémentaire, mais soucieux aussi de ne pas duper nos lecteurs par une apparente simplicité. Les opinions que nous défendons sont exprimées parfois sous une forme catégorique : c'est là une nécessité, car qui enseigne doit souvent prendre position, sous sa responsabilité. Nous espérons seulement ne pas avoir abusé des affirmations de certitude. Au surplus, la bibliographie a été rédigée de façon que le lecteur pût y trouver sans peine les éléments d'une documentation diverse et complète. Nous tenons à reconnaître tout le profit que nous avons tiré des articles, manuels ou traités récents de Dom Leclercq, de Pératé, de Kaufmann, de Millet, de Diehl, le Manuel d'art byzantin de ce dernier ayant paru, alors que nous cor- rigions nos épreuves. Grâce à des concours bienveillants, nous avons pu joindre au texte une illustration abondante. Les maisons Brogi et Alinari, de Florence, Anderson, de Rome, Ricci, de Ravenne, ont fait preuve, envers nous, d'une grande générosité. L'éditeur Herder, de Fribourg, a bien voulu nous mettre à même de reproduire un certain nombre de sujets des catacombes, d'après les aquarelles qui illustrent les Malereien de Mgr Wilpert ; M. Strzygowski, l'éminent professeur de Gratz, nous a généreusement permis AVERTISSEMENT 7 d'utiliser certaines planches de son ouvrage, Orient oder Rom; Miss Gertrude Lowthian Bell eut l'amabilité de mettre à notre disposition plusieurs des photographies par lesquelles elle illustra le récit de ses voyages si remar- quables et si fructueux en Asie-Mineure. M. Mille t, à qui beaucoup de travailleurs doivent de la reconnaissance, tant à cause de ses travaux que de sa grande libéralité scienti- fique, nous a ouvert le trésor de documentation photogra- phique de l'École des Hautes Études. Que tous veuillent bien recevoir ici l'expression de notre reconnaissance ! Nous adressons enfin nos plus vifs remerciements à MM. Vromant & C*®, qui ont mis tous leurs soins à présenter au public des volumes d'une exécution irréprochable et qui ont été ainsi, pour nous, de véritables collaborateurs. Bruxelles, le 31 octobre 1910. N Nr.V INTRODUCTION Diffusion du Christianisme. L'apostolat. Le Christianisme et TÉtat. L'Église et le peuple. La civilisation antique. L'Église et l'art. Le sort des chefs-d'œuvre. L'art religieux. Les docteurs et les images. L'art chrétien primitif. Occident et Orient. Diffusion du Christianisme. Dès la fin du premier siècle, le christianisme s'était propagé dans la majeure partie de l'Empire romain. A la différence des religions orientales et du judaïsme, il entendait se communiquer à tous et rallier à lui la foi universelle. Tandis que les cultes venus d'Egypte ou d'Asie-Mineure se répandaient d'eux- mêmes, et comme au gré du hasard, par des colonies de marchands, des groupes de soldats ou d'esclaves; que le judaïsme mettait la plus grande circonspection dans son prosélytisme et, ainsi, restreignait de propos délibéré sa propagande, le christianisme se donnait pour mission essen- tielle de convertir et, par là, sauver le monde. Il était intransigeant : lui seul avait le dépôt de la vérité absolue et pouvait enseigner les moyens du salut. Toutes les autres doctrines, avec leurs cultes, leurs rites, leurs sacrifices, étaient menteuses, il les tenait pour des œuvres du démon et leur déclarait la guerre. Dieu seul était. A lui seul reve- naient de droit l'adoration et l'obéissance. Et il fallait croire au Christ, fils de Dieu, venu sur terre pour sauver les hommes. 10 INTRODUCTION 11 fallait écouter sa doctrine, suivre ses exemples, observer ses préceptes. C'était la condition indispensable du bonheur d'outre-tombe. Une telle doctrine était pleine de rigueur, si on la compare à la tolérance mutuelle des cultes antiques, vivant pacifi- quement côte à côte. C'est que ces derniers pouvaient s'opposer sans se combattre, se distinguer formellement sans s'interdire. Chacun d'eux, en effet, affichait sur ses rivaux une supériorité manifeste : ses dieux, prétendait-il, étaient les plus puissants, ses rites et ses formules les plus salutaires. Mais ils ne se vouaient point pour cela à la destruction. Ils semblaient plutôt se partager l'œuvre commune du salut humain par delà le tombeau, et la notion de l'apostolat, par une conséquence toute naturelle de cet état de choses, leur était inconnue. Au contraire, la position radicale que le christianisme avait prise lui commandait de repousser tout ce qui aurait eu l'apparence d'un pacte avec l'idolâtrie. Puisqu'il affirmait représenter la vérité entière et la certitude absolue ; puisqu'il attestait agir en vertu d'un mandat divin, il était astreint à tirer de ces principes de strictes conséquences : il devait con- sidérer comme un devoir de combattre sans merci le scep- ticisme, l'impiété, la superstition, toutes les formes d'ado- ration étrangères à la sienne, et de propager sans relâche la doctrine indispensable au salut. Il fut animé à la fois de haine et d'amour, d'intransigeance et de charité; quand il le fallut, il sut se prêter à des adaptations habiles, et l'apostolat, cette forme chrétienne du prosélytisme, fut l'instrument au moyen duquel il conquit le monde à sa doctrine. L'Évangile se répandit d'abord en Judée et en Syrie, où DIFFUSION DU CHRISTIANISME ii il resta pénétré de particularisme juif. Paul fut, une fois converti, son plus actif propagateur. On l'entendit, doc- teur et missionnaire, à Tarse, à Éphèse, à Damas, à Antio- che, d'où la « bonne nouvelle » gagna le lointain Orient. Il fut à Athènes, à Corinthe, mère des Églises de Grèce, et ses efforts tendirent désormais beaucoup plus à convaincre les gentils, anxieux d'une nouvelle espérance, qu'à persuader les Juifs, obstinément attachés à la Loi. Rome même devint un foyer de christianisme : une tradition unanime de toutes les Églises au ii® siècle voulait que Pierre, le prince des Apô- tres, y eût prêché et y fût mort. Ainsi, la religion chrétienne se répandait, au lendemain même de la mort de Jésus, de l'Orient à l'Occident. La paix qui régnait dans tout l'Empire rendait les com- munications faciles. Les routes étaient nombreuses. Et sur- tout, la dispersion des Juifs, accomplie depuis longtemps, avait préparé les voies à la diffusion du christianisme. Les missionnaires chrétiens allaient prêchant de syna- gogue en synagogue. Ils n'avaient point renoncé à l'espoir de transformer le judaïsme ou, du moins, de l'amener à des transactions amicales, et, d'autre part, les Juifs considé- raient encore les disciples du Christ, quoique dissidents, comme des coréhgionnaires. Partout donc où s'étaient éta- blis les enfants d'Abraham, sur les côtes de uploads/Litterature/ marcel-laurent-l-x27-art-chretien-primitif-tome-1-1911.pdf

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