Jules Verne Michel Strogoff A1 CLE International 2009 Jules Verne naît le 8 fév

Jules Verne Michel Strogoff A1 CLE International 2009 Jules Verne naît le 8 février 1828 à Nantes, dans une famille bourgeoise. Il fait des études de droit à Paris, mais bien vite il est attiré par la littérature et commence à écrire. Il écrit pour le théâtre, pour l’opéra... étudie pour son plaisir les mathématiques, la physique, la géographie, les sciences... écrit plusieurs romans et crée un genre nouveau : le roman scientifique d’anticipation. En 1863, il publie Cinq semaines en ballon ­ le premier des cent un volumes des Voyages extraordinaires dans les mondes connus et inconnus. C’est à la fois un voyage dans les airs et un voyage en Afrique. Grâce à ses romans, Jules Verne nous fait voyager dans le monde entier. Le Tour du monde en quatre­vingts jours, Les Enfants du capitaine Grant, Michel Strogoff, Mathias Sandorf... nous emmènent sur les différents continents. Les aventures en mer sont les plus nombreuses : L’île mystérieuse, Un capitaine de quinze ans, Vingt mille lieues sous les mers... À travers tous ses romans, Jules Verne nous fait partager sa passion de l’inconnu et de la découverte. Il meurt à Amiens en 1905. *** Le XIXe siècle est le siècle des grands romans et des grands romanciers. Jules Verne est le contemporain de Balzac, Alexandre Dumas père, Gustave Flaubert, Guy de Maupassant, Émile Zola... Jules Verne est surtout connu pour ses romans scientifiques d’anticipation, mais il s’est aussi beaucoup intéressé à l’histoire de son siècle et s’en est inspiré pour écrire Michel Strogoff (1876), Les cinq cents millions de la bégum (1879), Nord contre Sud (1887). En 1874, influencé par les événements de Russie, il commence à écrire Le courrier du czar, qui prendra ensuite le titre de Michel Strogoff. PREMIÈRE PARTIE I Le czar de Russie donne une grande fête dans les très beaux salons de son palais de Moscou. Mais ce soir­là, 1er juillet, le czar ne danse pas et parle peu avec ses invités. Il parle seulement à une personne : le général Kissoff, qui est le chef de la police. Le czar a des problèmes avec la Sibérie, une province russe qui refuse son autorité, et avec les Tartares, qui veulent envahir l’empire russe en Asie. Depuis la veille, il n’a pas de nouvelles de son frère, le grand­duc, qui est à Irkoutsk, en Sibérie. La Sibérie est une vaste étendue de steppes qui est située entre la Russie d’Europe, l’empire chinois et l’océan glacial. Aucun train ne traverse ses immenses plaines. En été, on voyage en tarentass ou en télègue ; en hiver en traîneau. — Les dépêches n’arrivent plus en Sibérie, Sire, dit le général Kissoff au czar. — Est­ce qu’on a des nouvelles du traître Ivan Ogareff ? Je sais qu’il veut tuer mon frère. — Aucune. On ne sait pas s’il est arrivé en Sibérie. — Mon frère sait qu’Ivan Ogareff est un rebelle, mais il ne sait pas que c’est aussi un traître. Ivan Ogareff veut aller à Irkoutsk et là, avec un faux nom, devenir le serviteur du grand­duc, puis obtenir sa confiance. Et lorsque les Tartares envahiront Irkoutsk, il livrera la ville et mon frère à leur chef, le terrible Féofar­Khan. C’est tout ce que je sais et c’est ce que mon frère ignore et doit savoir. — Sire, un courrier intelligent et courageux peut parcourir les cinq mille deux cents verstes qui séparent Moscou d’Irkoutsk. Je connais un homme qui peut le faire. C’est un Sibérien de trente ans, un homme fort qui peut supporter le froid, la faim, la soif et la fatigue. Il connaît très bien le pays et parle ses différentes langues. *** Pendant toute la soirée, deux invités, que personne ne connaît, parlent à voix basse de la situation en Russie. Ils ont tous les deux des informations très précises, mais ils ne les font pas connaître aux autres invités. Qui sont ces deux hommes ? L’un est un Anglais, discret et flegmatique. C’est le correspondant du Daily Telegraph et il s’appelle Harry Blount. L’autre est un Français qui se nomme Alcide Jolivet. Lorsqu’on lui demande pour quel journal il travaille, il répond qu’il correspond avec « sa cousine Madeleine ». *** Le général Kissoff entre dans le bureau du czar. — Le courrier dont je vous ai parlé est ici et il attend vos ordres, Sire. — Comment s’appelle­t­il ? — Michel Strogoff. — Quand peut­il partir ? — Tout de suite, si vous le désirez. — Dites­lui de venir. Michel Strogoff entre. — Où es­tu né, Michel Strogoff ? lui demande le czar. — À Omsk. — As­tu des parents à Omsk ? — Oui, Sire, ma vieille mère. — Le grand­duc est à Irkoutsk ; voici une lettre que tu dois lui donner. Tu vas traverser un pays envahi par les Tartares qui voudront prendre cette lettre. — Je le traverserai et ils ne prendront pas cette lettre. — Tu te méfieras surtout d’un traître, Ivan Ogareff, que tu rencontreras peut­être. Passeras­tu par Omsk ? Si tu vois ta mère, on te reconnaîtra. — Je ne la verrai pas. — Jure­moi que rien ne pourra te faire avouer qui tu es ni où tu vas. — Je le jure. — Michel Strogoff, prends cette lettre. Elle représente la liberté de la Sibérie et la vie du grand­duc. Le général Kissoff lui donne une importante somme d’argent pour le voyage ainsi qu’un « podaroshna » au nom de Nicolas Korpanoff, commerçant, demeurant à Irkoutsk. Ce podaroshna va lui permettre de voyager à travers le pays, seul ou accompagné. Mais il ne porte aucune mention « service du czar » et ne lui donne donc aucun privilège. Michel Strogoff sort du bureau du czar. — Je crois que tu as bien choisi cet homme, dit le czar au général Kissoff. PREMIÈRE PARTIE II Le matin du 16 juillet, Michel Strogoff, vêtu d’un simple costume russe, monte dans le train qui va le conduire à Nijni­ Novgorod. Dans le train, les voyageurs, qui sont presque tous des commerçants qui vont à la grande foire de Nijni­Novgorod, parlent de l’invasion des Tartares. À la gare de Wladimir, de nouveaux voyageurs montent dans le train. Parmi eux, il y a une jeune fille qui s’assoit en face de Michel Strogoff. C’est une jeune fille blonde, charmante, qui doit avoir entre seize et dix­sept ans. Michel Strogoff la regarde avec curiosité et se demande où elle va, toute seule. Des policiers montent aussi dans le train et demandent leurs papiers aux voyageurs. — Tu es de Riga ? demandent­ils à la jeune fille en regardant son billet. — Oui. — Tu vas à Irkoutsk ? — Oui. — Par quelle route ? — Par la route de Perm. — Bien, répond l’inspecteur. Tu devras faire viser ton permis au bureau de police de Nijni­Novgorod. En entendant ces demandes et ces réponses, Michel Strogoff est surpris. Malgré la situation politique, cette jeune fille va toute seule en Sibérie ! *** Le Caucase, le bateau qui va amener le courrier du czar de Nijni­Novgorod à Perm, ne part que le lendemain à midi. En attendant son départ, Michel Strogoff se promène dans la ville et pense à la jeune fille qui a voyagé avec lui. Il se demande pourquoi elle va en Sibérie toute seule. Il s’assoit sur un banc, à côté d’une roulotte en bois. — Qu’est­ce que tu fais là ? lui demande d’une grosse voix un homme qu’il n’a pas vu venir. Je n’aime pas que des inconnus s’assoient devant chez nous. — Je me repose, répond Michel Strogoff. L’homme ressemble à un Bohémien. À ce moment, la porte de la maison s’ouvre et une femme lui dit : — C’est sûrement un espion... Laisse­le et viens souper. — Tu as raison, Sangarre ! Et puis demain, nous serons partis. — Demain ? répond la femme, surprise. — Oui, Sangarre, répond le Bohémien, et c’est le Père lui­même qui nous envoie... où nous voulons aller ! *** Michel Strogoff se trouve sur la place centrale de la ville lorsqu’un policier arrive et lit la déclaration suivante : « Aucune personne russe ne pourra sortir de la province. Tous les étrangers d’origine asiatique doivent quitter la province immédiatement. » « Aucune personne russe ne pourra sortir de la province. Si Ivan Ogareff est encore dans la province, cet ordre l’empêche de rejoindre Féofar­Khan qui perd ainsi un homme important. » pense Michel Strogoff. Il pense aussi à la jeune fille russe qui ne pourra pas continuer son voyage. Il se demande s’il peut l’aider, et comment... « Je peux avoir besoin d’elle plus qu’elle n’a besoin de moi ! » pense­t­il. « Si je voyage seul, quelqu’un peut deviner que je suis le courrier du czar. Si, au contraire, cette jeune fille m’accompagne, je ressemble davantage à un commerçant. Oui, il faut qu’elle m’accompagne ! » Toute la soirée, Michel Strogoff cherche la jeune fille, mais il ne la trouve pas. Le lendemain matin, il va montrer uploads/Litterature/ michel-strogoff-a1-jules-verne.pdf

  • 23
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager