La reine des fées trop longtemps oubliée Translation et traduction de l'œuvre d

La reine des fées trop longtemps oubliée Translation et traduction de l'œuvre d'Edmund Spenser Par Stéphane Desjardins Sous la direction de Annick Chapdelaine Département de langue et littérature françaises Université McGill, Montréal Juin 2006 Mémoire soumis à l'Université Mc Gill en vue de l'obtention du grade de maître en langue et littérature françaises © Stéphane Desjardins, 2006 1+1 Library and Archives Canada Bibliothèque et Archives Canada Published Heritage Branch Direction du Patrimoine de l'édition 395 Wellington Street Ottawa ON K1A ON4 Canada 395, rue Wellington Ottawa ON K1A ON4 Canada NOTICE: The author has granted a non- exclusive license allowing Library and Archives Canada to reproduce, publish, archive, preserve, conserve, communicate to the public by telecommunication or on the Internet, loan, distribute and sell th es es worldwide, for commercial or non- commercial purposes, in microform, paper, electronic and/or any other formats. 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Résumé / abstract Remerciements Introduction La translation française de Spenser Émile Legouis Paul de Reul Michel Poirier Traduire Spenser Table La traduction poétique: de l'impossibilité à la recréation La poésie spensérienne : romance épique et allégorie Projet de traduction Traduction: La reine des fées Chant l Chant II Bibliographie Annexe : Chant l et II en version originale 3 4 5 10 10 12 15 20 20 28 35 37 40 64 84 88 Résumé 1 abstract Ce mémoire a pour but de réactiver le projet de translation (concept d'Antoine Berman signifiant le passage d'une langue-culture à une autre) de La reine des fées d'Edmund Spenser en français. Spenser, quoique l'un des plus célèbres écrivains anglais de la Renaissance, n'a toujours pas eu droit à une traduction complète en français. Quelques tentatives de traductions sont apparues durant la première moitié du XXe siècle, mais le projet demeure inachevé. Ce mémoire fait tout d'abord le recensement de ces différentes tentatives, cherchant à expliquer pourquoi le projet a été laissé à l'abandon. Il se penche ensuite sur la question de la traduction de la poésie, question centrale à la traduction de Spenser, et propose une nouvelle approche: la recherche d'un effet de poésie, concept rejoignant celui d'« effet de réel» de Barthes. Le mémoire se termine par la traduction des chants l et II du livre 1. The goal of this thesis is to reactivate the project of translation (Berman's concept of the passage from one language-culture to another) of Edmund Spenser's The Faerie Queene into French. Spenser, one of the most famous English writers of the Renaissance, has still not been translated into French. A few attempts were made during the first half of the 20th century, but the projects were left unfinished. This thesis first looks at the attempts of these rare translators, to try to find out why the projects were abandoned. It then considers the question of the translation of poetry, which is central to translating Spenser's work, and suggests a new approach : the quest to seek an "effect" of poetry, a concept similar to Barthe's concept of effet de réel. The the sis concludes with Canto l and II of Book l of The Faerie Queene translated into French. Remerciements J'aimerais tout d'abord remercier Kenneth Borris pour m'avoir fait découvrir l'œuvre de Spenser et m'avoir communiqué sa passion pour cette œuvre. J'aimerais également remercier Annick Chapdelaine pour la direction de mon mémoire, et plus spécifiquement pour son appui, sa lecture très minutieuse de ma traduction, et ses nombreux conseils. J'aimerais finalement remerCIer l'INALCO (Paris) pour m'avoir donné la première occasion de présenter à la fois mes idées et ma traduction lors de la journée «Jeunes chercheurs» portant sur les problèmes et les enjeux de la traduction littéraire tenue le 7 octobre 2005. Par la même occasion, j'aimerais remercier l'Alma Mater Travel Grant de McGill qui m'a permis de me rendre à ce colloque. 5 Introduction Le seizième siècle a été pour la littérature anglaise une époque de grands changements, de progrès et de lumière. Alors qu'à son commencement la langue même cherchait à s'affirmer, se débattant pour ne pas se perdre dans le flot des autres langues européennes en émergence, au tournant du siècle, elle a donné naissance à certains de ses plus grands textes. Ainsi la période élisabéthaine, couvrant la seconde moitié du siècle, est l'une des plus lumineuses et légendaires de la littérature anglaise. Elle a vu naître Shakespeare, que certains considèrent comme le plus grand de tous les auteurs, allant même jusqu'à faire commencer l'histoire littéraire anglaise avec son Œuvre. Elle a aussi vu naître, grandir, fleurir et mourir Spenser, tout aussi grand, au dire de bien d'autres. L'un des premiers poètes de la période élisabéthaine, Edmund Spenser (1552- 1599) avait de grandes ambitions. Né d'une famille modeste, il aspirait à devenir le plus grand poète de son temps. Il suivit donc le parcours tracé par Virgile depuis fort longtemps, en commençant sa carrière littéraire par une œuvre pastorale, The Shepheardes Calender (1579) (Le calendrier du bergerl ) dans laquelle il incarne le personnage du très humble Colin Clout. Ce simple berger voyait loin, et le premier pas fut fait vers l'accomplissement ultime de tout poète désirant l'immortalité: écrire une épopée. En effet, à l'époque et depuis l'Antiquité, le genre épique était considéré comme le genre littéraire le plus élevé qui soit. Homère et Virgile, maîtres de l'épopée classique, étaient donc de bons modèles à suivre, mais comme le genre avait évolué, Spenser s'inspira également de la Renaissance italienne, de l'Arioste et du Tasse, ainsi que de ses prédécesseurs anglais, notamment Chaucer et Sidney. Fidèle à son ambition, il prit pour 1 L'œuvre ne semble pas avoir été traduite en français, mais son titre se retrouve sous cette forme chez les quelques spensériens français. Par exemple, chez Poirier, p. 13. 6 muse la plus grande des femmes de son vivant, la reine Élizabeth, et fit d'elle le personnage central de sa romance épique, The Faerie Queene (La reine des fées). Publiée pour la première fois en 1590 (livres 1 à III), elle fut prolongée de trois nouveaux livres en 1596. Comptant près de 32 000 vers, elle est donc le plus long poème de la langue anglaise. L'œuvre de Spenser fut bien reçue par sa reine et dans le milieu littéraire. Étant reconnu pour son penchant pour l'expérimentation poétique, et ayant influencé plusieurs poètes après sa mort, Spenser fut surnommé le « poète des poètes »2. Ainsi, de son vivant il fut à la hauteur de ses aspirations, et à sa mort, il reçut le plus grand hommage auquel il aurait pu espérer, être mis sous terre aux côtés de Chaucer qu'il admirait tant. L'épithète qu'on lui attribua décèle par contre une situation paradoxale. Bien que Spenser soit pour l'Angleterre l'un de ses plus grands poètes, occupant une place de choix aux côtés de Chaucer, Shakespeare et Milton, il est relativement peu lu, notamment par le grand public, et il est bien longtemps resté négligé par les études littéraires. Il est véritablement demeuré, jusqu'à tout récemment, le poète des poètes, au sens le plus restrictif. Ce n'est en vérité qu'au vingtième siècle, vers les années 60, que les études spensériennes ont pris leur essor. On a vu alors apparaître un grand nombre de textes critiques, ainsi qu'une véritable communauté de recherche, dont les plus grands accomplissements sont sans aucun doute l'édition critique de The Faerie Queene de A.C. Hamilton, publiée pour la première fois en 1977, et rééditée, après neuf réimpressions, en 2001, et la Spenser Encyclopedia qui a vu le jour en 1980. L'édition critique de Hamilton est maintenant devenue, grâce à son appareil critique et son importante annotation, incontournable et indispensable à toute recherche sérieuse, tandis que l'encyclopédie, dirigée également par Hamilton, est une somme monumentale de toute la critique 2 M. H. Abrams, The Norton Anth%gy ofEnglish Literature, p. 615. 7 uploads/Litterature/ mr-28550.pdf

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