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Thème n°2 « A toute vitesse ! » Lire les séances et faire les questions / travail indiqué A rendre pour le 6 avril : (séance 4) Synthèse rédigée sur l’urgence Ecriture personnelle : Que pensez-vous de ce proverbe touareg : « Vous avez l’heure, nous avons le temps » ? Semaine du 16 mars : Introduction générale au thème : le thème et ses enjeux Remarque 1 : La modalité exclamative induit deux postulats possibles : Elle peut tout d’abord être considérée positivement et indiquer l’enthousiasme de la modernité pour la vitesse : l’expression peut s’entendre comme une célébration de la vitesse. Sentiment grisant (produit de l’adrénaline) La vitesse est indissociable du progrès : grâce à elle, les limites sont constamment repoussées. Elle facilite la vie de l’individu. Les innovations techniques permettent de consacrer moins de temps à des tâches pénibles du quotidien (lave-linge, lave- vaisselle). En réduisant l’espace elle multiplie les choix de vie (travailler à Paris, vivre à Marseille, par exemple). Grâce à l’invention du chemin de fer et aux révolutions industrielles du XIXe siècle, les distances sont réduites et les rapprochements entre les individus, les échanges sont davantage possibles. Que dire de la conquête de l’espace (Premier pas sur la lune juillet 1969 Neil Armstrong) si ce n’est que le rêve devient réalité ! Il en est de même pour la communication, l’information qui deviennent quasi instantanées. On ne peut pas passer sous silence son importance pour sauver les hommes en cas de danger et son efficacité dans le domaine médical. Cherchez des exemples de héros qui incarnent cet enthousiasme positif pour la vitesse. Cherchez la devise des Jeux Olympiques en latin et sa signification en français. Elle peut tout au contraire être considérée négativement et suggérer une certaine méfiance. La vitesse n’est-elle pas un piège ? Il y a danger à confondre vitesse et précipitation. De plus, nos sociétés sont aujourd’hui gouvernées par « l’hypervitesse » et le rythme de vie effréné dans lequel nous vivons induit des pathologies nouvelles comme le burn out. Remarque 2 : déf° du terme « vitesse » : Mot assez simple qui désigne « l’action ou la faculté de se déplacer rapidement, de parcourir un grand espace en un minimum de temps » La vitesse est donc étroitement liée à la notion d’espace. Remarque 3 : nuages de mots : Vitesse, accélération, rapidité, célérité, vélocité. Elle est du côté de l’énergie, de la puissance, de la vitalité, induit généralement un gain de temps. ≠Lenteur, immobilisme, pesanteur, inertie… 1 Remarque 4 : Il faut aussi distinguer le temps objectif (celui qui peut être mesuré, celui des instruments de mesure que sont la montre, le chronomètre, l’horloge), ce temps objectif ne se contracte jamais, du temps subjectif : celui du temps vécu, qui correspond à la façon dont l’individu se place dans le temps, considère le temps. C’est un temps psychique, il est celui de la conscience individuelle, de la mémoire, de la durée vécue, de l’inconscient et il est vécu différemment : chacun a ses horloges particulières Semaine du 16 mars : Séance 1 : La vitesse : Un phénomène actuel ? La vitesse, liée à l’action et au mouvement, transforme le monde et les sociétés. Nous pouvons à cet effet citer les inventions de la voile (Ve millénaire avant Jésus Christ), de la roue (3500 avant Jésus Christ), du moteur à vapeur (1712). Quant à l’invention de l’imprimerie par Gutenberg vers 1450, elle a permis la diffusion des idées nouvelles en accélérant la fabrication des ouvrages. Révolutions industrielles au XIXe, révolution numérique au XX ont suivi et soulignent bien que l’homme est en quête constante de la vitesse associée à la notion de progrès. Or la fascination pour la vitesse est intemporelle, elle n'est pas uniquement le fait d'une époque mais elle est intimement liée à la condition humaine : 1. Aller vite est une préoccupation intemporelle qui a toujours habitée les hommes : On peut comprendre cela grâce à plusieurs références : Le mythe d’Atalante Jean-Pierre Cortot, Le Soldat de Marathon annonçant la victoire, 1834, Musée du Louvre Montesquieu, Lettres persanes, XXIV, (1721) Le mythe d’Atalante : On le trouve raconté dans Les Métamorphoses d’Ovide, poète latin du Ier siècle après JC. Tandis que Vénus et Adonis se reposait, la déesse lui conta l'histoire d'Atalante. "Peut-être as-tu entendu parler d'une jeune fille qui, luttant à la course, surpassait en rapidité les hommes." L'oracle avait prévenu ainsi Atalante, "Garde toi de prendre un époux. Tu n'y échapperas pas cependant, et, vivante, tu seras réduite à n'être plus toi-même". Atalante, fille de Schoenée, refusait tout prétendant et comme ils étaient nombreux, avait averti qu'elle épouserait celui qui la battrait à la course sachant que le prix à payer en cas de défaite était la mort. Mais un jour Hippomène assistait à une telle course et méprisait qui risquait sa vie pour gagner une épouse. Mais quand il vit Atalante, il s'enflamme pour elle. Elle bat les concurrents et les perdants subissent leur châtiment. Hippomène est par contre résolu et défie Atalante. "Mon père est Mégarée, roi d'Ochonte et arrière petit-fils du roi des eaux Neptune (Poséidon), et ma valeur ne cède pas à ma naissance". Atalante de son côté est touchée par ce bel imprudent. Déjà peuple et noblesse réclament la course accoutumée. Hippomène prie alors la déesse de Cythère (Aphrodite) et celle-ci émue, cueille à Tamassos (ville de Chypre) trois belles pommes d'or (d'autres légendes les font venir du jardin des Hespérides). La course commence, Hippomène est encouragé mais Atalante, le devance. Il jette une première pomme et Atalante, à la fois intriguée par le jeune homme et par l'objet brillant, le ramasse? Hippomène le devance, mais la jeune femme reprend 2 le dessus. Il jette une deuxième pomme et Atalante amusée ralantit à nouveau et le laisse passer. Mais encore une fois, elle le rattrappe, la borne est encore loin et il halète. Il prie la déesse et jette la dernière pomme loin obliquement. Atalante hésite, mais Vénus l'oblige à la ramasser, tant est si bien qu'elle fut distancée et qu'Hippomène épousa celle qui était le prix de sa victoire. Jean-Pierre Cortot, sculpture Le Soldat de Marathon annonçant la victoire, 1834, Musée du Louvre En 490 avant Jésus-Christ, juste après la bataille de Marathon où se sont affrontés les Perses, un messager est envoyé pour annoncer la victoire à la ville d’Athènes. Il court tout le long du trajet et s’effondre dans la ville en proclamant dans un dernier souffle : nenikekamen, « nous avons gagné ». Dans ces deux références qui nous viennent de l’Antiquité, la vitesse est associée à l’idée de puissance et de domination. Le philosophe Montesquieu dans son roman Les Lettres persanes (lettre XXIV) témoigne de la vitesse à laquelle vivent les Parisiens. Il invente des voyageurs Persans qui voyagent en France et écrivent à leurs amis, restés en Perse. Rica à Ibben. À Smyrne. 3 Nous sommes à Paris depuis un mois, et nous avons toujours été dans un mouvement continuel. Il faut bien des affaires avant qu'on soit logé, qu'on ait trouvé les gens à qui on est adressé, et qu'on se soit pourvu des choses nécessaires, qui manquent toutes à la fois. […] Tu ne le croirais pas peut-être, depuis un mois que je suis ici, je n'y ai encore vu marcher personne. Il n'y a pas de gens au monde qui tirent mieux partie de leur machine que les Français ; ils courent, ils volent : les voitures lentes d'Asie, le pas réglé de nos chameaux, les feraient tomber en syncope. Pour moi, qui ne suis point fait à ce train, et qui vais souvent à pied sans changer d'allure, j'enrage quelquefois comme un chrétien : car encore passe qu'on m'éclabousse depuis les pieds jusqu'à la tête ; mais je ne puis pardonner les coups de coude que je reçois régulièrement et périodiquement. Un homme qui vient après moi et qui me passe me fait faire un demi-tour; et un autre qui me croise de l'autre côté me remet soudain où le premier m'avait pris; et je n'ai pas fait cent pas, que je suis plus brisé que si j'avais fait dix lieues. […] a) Dans sa lettre Rica oppose deux civilisations en matière de temps : quelles sont-elles ? b) Quelles expressions emploie Rica pour évoquer le rythme de déplacement des Parisiens ? Est-il enthousiaste à ce sujet ? Quelle conséquence ce rythme a-t-il dans la ville ? Est- il perçu positivement par Rica ? Transition : Si les hommes sont hantés par l’idée de la vitesse c’est qu’ils ont conscience que la vie est courte, éphémère. 2. Vitesse et condition humaine : Selon le livre de la Genèse, c’est à cause de leur désobéissance que les premiers hommes ont été chassés du Jardin d’Eden. Or, dans ce Jardin, le temps était comme suspendu, immobile, éternel : le châtiment divin a ainsi rendu les hommes mortels : Eve et Adam et uploads/Litterature/ ndrc.pdf
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- Publié le Mai 15, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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