Dossier « Les écritures de l’Histoire » Directrice: Amélie Langlois Béliveau Po
Dossier « Les écritures de l’Histoire » Directrice: Amélie Langlois Béliveau Pour citer ce numéro : Langlois-Béliveau, Amélie (dir.). Postures, Dossier «Les écritures de l’Histoire», n°10, En ligne <http://revuepostures.com/fr/numero/histoire> (Consulté le xx / xx / xxxx). D’abord paru dans : Langlois-Béliveau, Amélie (dir.). Postures, Dossier «Les écritures de l’Histoire», n°10, 163 p. Pour communiquer avec l’équipe de la revue Postures notamment au sujet des droits de reproduction de cet article : postures.uqam@gmail.com ! Printemps 2008 Postures est la revue des étudiantes et des étudiants en études littéraires de l’Université du Québec à Montréal. Créée en 1996 afin d’offrir un espace de publication scientifique aux travaux étudiants, elle a pour mandat d’en assu- rer la promotion et la diffusion. Constituant un lieu de réflexion rigoureux et fertile, la revue de critique littéraire Postures permet plus largement une parti- cipation étudiante active à la vie intellectuelle du milieu littéraire. La publica- tion de cette revue est rendue possible grâce au soutien financier et à l’encou- ragement constant des associations étudiantes du baccalauréat et des cycles supérieurs, du département d’études littéraires, de l’AFÉA et d’ÉRIC LINT. Directrice Amélie Langlois Béliveau Rédacteur en chef Shawn Duriez Comité de rédaction Hélène Taillefer Amélie Paquet Simon St-Onge Marie-Pierre Bouchard Élyse Bourassa-Girard Lucie Bolduc Correctrices en chef Jacinthe Boivin-Moffet Marilyne Claveau Comité de correction Michèle Gaudreau Joëlle Bouchard Aude Weber-Houde Héloïse Archambault Stéphanie Guérin Julie Murray-Desrosiers Marie Parent Anne-Christine Roberge Responsable à la logistique et aux communications Laurance Ouellet-Tremblay Graphisme Mireille Laurin-Burgess Postures, critique littéraire Université du Québec à Montréal Département d’études littéraires, local J-4205 Case postale 8888, succursale Centre-ville Montréal (Québec) CANADA H3C 3P8 ISSN : 1496-7715 Dépôt légal — Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2008 Dépôt légal — Bibliothèque et Archives Canada, 2008 critique littéraire Numéro 10 Printemps 2008 Les écritures de l'Histoire Présentation 9 Amélie Langlois Béliveau et Shawn Duriez Introduction 13 Jean-François Hamel Temporalité du récit historique : 21 Marc Ross Gaudreault confronter Ricœur L’éclatement du schème 39 Jean-Nicolas Paul sensori-moteur dans le roman La Route des Flandres de Claude Simon Julio Cortázar, 53 Guillaume Martel LaSalle utopiste de l'excentrement De la porosité 69 Benjamin Mayo-Martin des mondes parallèles dans Le Maître du Haut Château Comment écrire cette histoire ? 81 Domitille Lee Enjeux et apories de l’utilisation de la fiction dans les récits concentrationnaires de Jorge Semprun Danilo Kiš et l’affaire 95 Marie-Andrée Morache Boris Davidovitch : au nom du fait historique, faire douter de l’Histoire Truman et le jazz 107 William S. Messier dans On the Road Dossier critique littéraire Numéro 10, printemps 2008 Les écritures de l’Histoire Entre émeutes algériennes 117 Ilaria Vitali et Mille et une nuits : l’histoire en fiction chez Salim Bachi Le roman Alamut 129 Robert Marquis de Vladimir Bartol : des rapports troublants avec l’Histoire Poéthique de l’oubli 141 Jozéane Mallette dans La Croisade des enfants de Marcel Schwob Notices biobibliographiques 153 Remerciements 157 Numéros déjà parus 159 Bon de commande 161 S i, comme le dit Jacques Rancière dans Le partage du sensible, « le réel doit être fic- tionné pour être pensé », il convient de s’interroger sur la posture des écrivains qui tentent de représenter, par le biais d’œuvres de fiction, une certaine réalité historique. Un modèle plus traditionnel de la représentation de l’Histoire tente de concilier celle-ci avec la fiction en supposant la possibilité d’une saisie univoque des événements. Pensons à Stendhal, par exemple, qui parle du roman comme d’un « miroir promené le long d’un chemin », ou encore à Zola, pour qui le travail de l’écrivain consiste à transcrire le monde tel qu’il se dévoile aux yeux de son observateur. D’autres écrivains, au contraire, refusent l’objectivité du réel, dévoilant à travers diverses modalités du texte (narration, énon- ciation, etc.) le caractère éminemment contingent de la réalité historique. Dans un cas comme dans l’autre s’impose l’évidence d’un rapport problématique entre l’Histoire et ses représentations, rapport qui reflète et rappelle les questions mises en jeu dans les relations qui unissent le couple écriture et réalité. Présentation Amélie Langlois Béliveau et Shawn Duriez Postures numéro 10 10 Ce dixième numéro de la revue Postures s’intéresse à ces textes de fiction qui questionnent le rapport que l’écriture entretient avec la représentation his- torique. Et qui s’intéresse aux représentations de l’histoire, et, par voie de conséquence, à l’écart inévitable entre le temps historique et le temps narratif, ne saurait se passer de la lecture de l’ouvrage en trois tomes de Paul Ricœur, Temps et récit. C’est du moins la voie empruntée par Marc Ross Gaudreault, dont la réflexion critique sur les thèses de Ricœur donne le ton au présent volume. Jean-Nicolas Paul, pour sa part, tente de repenser la médiation de l’histoire et du récit dans le contexte d’après-guerre en France, en parcourant les méandres de La Route des Flandres de Claude Simon à la lumière de quel- ques concepts deleuziens. « Le mérite de Claude Simon, dit-il, est d’avoir inventé une écriture d’un monde en ruine et capable de suivre les contours de la crise existentielle d’une conscience bouleversée. » C’est donc sous le signe de la confrontation que se situe ce numéro sur Les écritures de l’Histoire. Confrontation du factuel et du fictionnel, du vécu et de la représentation, mais aussi de l’écriture face à elle-même, c’est-à-dire face à ses propres pos- sibilités de médiatiser la réalité. C’est aussi sur un ton critique que Guillaume Martel LaSalle entame sa réflexion sur l’utopie dans la littérature, en s’inspirant de l’œuvre syncrétique de l’écrivain argentin Julio Cortázar, Fantômas contre les vampires des multina- tionales. Une utopie réalisable narrée par Julio Cortázar. « L’erreur, dit-il, est de croire qu’un monde latino-américain idéal ou utopique serait comparable à celui que la tradition européenne appelle l’utopie. » À l’instar de Cortázar, Martel LaSalle trace les contours d’une pensée utopique qui excède le renver- sement axiologique propre à la tradition utopique occidentale, émergeant plu- tôt de l’interversion des rapports historiques entre les peuples et les cultures. Relançant la réflexion sur la logique des mondes possibles et l’impact de celle-ci sur les rapports entre l’esthétique romanesque et la réalité sociopoli- tique, Benjamin Mayo-Martin prend la contrepartie temporelle de l’utopie dans son analyse du Maître du haut château, célèbre uchronie de Philip K. Dick. Multipliant les niveaux de fiction jusqu’à brouiller complètement les frontières entre le réel et l’imaginaire, l’œuvre de Dick, soutient Mayo-Martin, piège le lecteur dans ses mondes parallèles et engage ce dernier sur la voie d’une réflexion ontologique. Aux questions ontologiques soulevées par Benjamin Mayo-Martin et Guillaume Martel LaSalle viennent se greffer les problèmes éthiques de la représentation de l’histoire par la fiction. Non sans évoquer ce très ancien débat qui oppose les conceptions platonicienne et aristotélicienne des arts, Domitille Lee interroge, par le biais des récits concentrationnaires de Jorge Semprun, le paradoxe entre la vérité de l’histoire et le recours à l’imagination qu’implique la fiction. Dans la même veine, Marie-Andrée Morache ques- tionne la portée éthique de la fiction dans l’écriture des camps. Cette fois Présentation 11 cependant, c’est du Goulag qu’il s’agit, à travers une lecture du texte contro- versé de Danilo Kiš, Un Tombeau pour Boris Davidovitch : sept chapitres d’une même histoire. Une conclusion s’impose, dans les deux cas, à l’égard de l’écri- vain, dont le devoir, écrit Morache est « de renvoyer son lecteur à laduperie inhérente à tout discours et donc au danger de l'adhésion à un discours unique ». De l’utopie à l’uchronie aux récits concentrationnaires de l’Allemagne et de l’URSS émerge un topos, un fil conducteur qui fait du récit le mode d’expres- sion privilégié des maux sociaux. L’article de William S. Messier n’y échappe pas. Au contraire, ce dernier s’efforce de mettre en valeur la prégnance du contexte social dans la célèbre œuvre de Jack Kerouac, On the Road. Et c’est jusque dans la rythmique des phrases de l’œuvre phare de la jeunesse amé- ricaine des années cinquante, qui rappelle les tempos rapides et le caractère improvisé du bop, que se répercute, selon Messier, cette époque marquante de l’histoire des États-Unis où le jazz et la génération beat se construisent en opposition à la politique répressive du président Truman. S’il est question, chez Kerouac, de politiques répressives, c’est de sédition dont il s’agit dans Le Chien d’Ulysse de Salim Bachi. Inspiré des événements de la nuit du 29 juin 1992, pendant laquelle fut assassiné le président algérien Mohamed Boudiaf, Le Chien d’Ulysse, soutient Ilaria Vitali, recourt à la condensation des événements historiques et au téléscopage de siècles, de cul- tures et de mythes pour formuler une analyse impitoyable de la société algé- rienne de la fin du XXe siècle. Plus que le témoin des événements politiques de son époque, Bachi saisit l’esprit de celle-ci dans sa profondeur historique et mythologique, et brosse le « portrait spirituel » de son pays d’origine. De l’histoire récente, on plonge avec le texte de Robert Marquis dans le temps du mythe et de la légende, celui de la Perse du XIe siècle telle que dépeinte par Vladimir Bartol dans son roman uploads/Litterature/ numero-10.pdf
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- Publié le Jul 18, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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