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» Digitized by the Internet Archive in 2011 with funding from University of Toronto http://www.archive.org/details/jeandominiquemanOOquen JEAN-DOMINIQUE MANSI ET LES GRANDES COLLECTIONS CONCILIAIRES AS De Superiorum licentia. R. P. Henri QUENTIN, Bénédictin de Solesmes. JEAN-DOMINIQUE MANSI ET LES GRANDES COLLECTIONS CONCILIAIRES ETUDE D'HISTOIRE LITTERAIRE suivie d'une correspondance inédite de Baiuze avec le cardinal Casanate et de lettres de Pierre Morin, Hardouin, Lupus, Mabillon et Montfaucon. PARIS ERNEST LEllOLX, ÉDITEUR 28, RTK ItONvrAHTK I«J(M) 5773 i JEAN-DOMINIQUE MANSI ET LES GRANDES COLLECTIONS CONCILIAIRES VAmplissima Collcdio Coiicilionim de Jean-Dominique Mansi est-elle tout à la fois la plus complète & la plus critique des colledions conciliaires? On pourrait, semble-t-il, s'attendre à trouver ces deux • qualités dans l'immense recueil; car les derniers venus, en ces matières, ont d'ordinaire tous les avantages. Cepen- dant il n'en est malheureusement rien : XAmplissima n'est pas complète, elle est encore moins critique. Avant de donner les raisons de cette réponse négative, il ne sera pas inutile, croyons-nous, de retracer à grands traits l'histoire des quinze éditions générales des conciles qui, depuis le milieu du seizième siècle jusqu'à la fin du dix-huitième, se succédèrent presque sans interruption. Rien n'est curieux, d'abord, comme le spectacle des transformations incessantes d'un ouvrage dont le fonds ne varie guère, mais qui, d'additions en additions, après avoir débuté par deux minces volumes sur le format desquels on hésite parfois, s'en vient finalement aboutir à la masse 6 JEAN-DOMINIQUE MANSI de trente-&-un gros in-folio ; & il se trouve ensuite que les huit éditeurs successifs se rattachent si étroitement l'un à l'autre qu'il est impossible d'apprécier justement le dernier, si on ne s'est auparavant rendu compte du travail de ses prédécesseurs. Mansi, en effet, s'est contenté de réimprimer Coleti en l'augmentant, de même que Coleti avait réimprimé Labbe. Labbe, à son tour, a fait entrer dans sa colledion tout le travail de Bini, comme Bini en avait usé vis-à-vis de Surius, qui lui-même avait reproduit Crabbe, comme Crabbe avait reproduit le premier de tous, Jacques Merlin, chanoine de Paris. Quiconque voudrait caractériser la méthode commune des collecteurs conciliaires devrait dire qu'ils ont procédé par superposition. LES COLLECTIONS ANTÉRIEURES A MANSI Si les conjectures d'Hinschius ' sont exactes, c'est d'un manuscrit du douzième ou du treizième siècle, actuellement conservé à la Bibliothèque du Palais-Bourbon-, que Jacques Merlin, docteur de l'Université de Paris, tira la première colledion des conciles qu'il fit paraître à Paris même, en 1524, chez Galiot du Pré-\ ' Decietales Pseudo-Isidorianœ, Praef. Lxxii. Camus, Notices et Extraits des Mss. de la B. N., tome VI, p. 286, avait déjà signalé en 1800, la ressemblance de Tédition de Merlin avec le Ms. du Corps législatif. ^ Ms. B, 19. * Le premier volume est intitulé : Toiiius priiiius quatuor coiicilioruni ge lieraiiuiii. Oitadraginta septem conciliorum provint ialiiim anthenticoriuu , Decretonim sexaginta novem Pontificum ah ApostoUs et eoriim caiionibus Usque ad Zachariarn prirnum, Isidoro authore. Ciim Privilegio vemindatur Parisiis in edibiis Galioti a Prato. Au revers du titre, on lit le pri\ilége du Roi. daté de 1520, & l'acle prefeBonim pretorio incorruptissinii Pari- sioriini Senatus, daté de 1524. Le volume se termine par ces mots : Congaude studiose lecîor qtiod nunc ad manum habeas quecunqiw aéla tant conciliorum , quant pontificum que ex Grecorwn et Latinorum promptuariis in unum recollegit volumen Isidorus Hvspalensis, adiun^is sanBionibus pontificum summorum, Gregorii secundi, Vitaliani, Martini, Gregorii tertii atque Zachariœ. Qtiibus finem imposuit solers calcographus loannes Cornicularius . Expensis insignis viri Galioti a prato. Parrhi. bibliopole. Anno M. D. XXIIII. Puis, sur le redo de la dernière page, au-dessus de la marque de Galiot du Pré, on lit d'abord le distique reproduit par Salmon, Traite de l'étude des Conciles, 8 LHS COLLECTIONS ANTÉRIEURES A MANSI Merlin, un des premiers apologistes d'Origène parmi les modernes', esprit plus généreux sans doute & plus ardent que solide, était vivement frappé des périls parti- culiers, qu'à son époque, l'hérésie faisait courir à l'Eglise. 11 l'était plus encore, peut-être, de l'inertie que montraient, page 197, (Se enfin ces vers au ledeur, qui témoignent des espérances de Merlin : Ad leéloreni dodecastkhou. Piilverc latitcrc diu squallore septdta Dogmata pontificcs que statiiere pii. Tandem prosiliunt redivivo culta labore Ht postliiiiinii libéra iiire patent. Orthodoxa fides hic liimine splendet amena Effrenusquc furor tituditur hereseos. Ecclesiœ rutilant leges, stahilitur honestas, Pro grege presulibus norma oculata datiir. Ad gremium matris sermone vocantur amico Qui prius acceptam descruere fidem. Sanéla trias faxit quam machina trina veretur Qiiod siiperest fausto fine prcmafiir opus. Le tome second, daté de 1524, porte le titre suivant : Secundus Tonnis ConciUorum generalium. Pra£lica quinte Synodi Constantinopolitani. Sexta Synodiis Constantinopolitana. A8d Concilii Constantiensis. DecrdaConcilii Basileensis. Approbaiio aâorum Concilii Basileensis. Confirniaiio Constitu- tionum Friderici et Karoline. Cum privilégia Venundatur Parisiis in edibiis Galioti a Prato. Les deux volumes sont in-folio. Merlin avait donné ou légué au collège de Navarre un exemplaire sur vélin qui a été depuis acquis par la Bibliothèque Nationale. Cf. Van Praët Catalogue des livres imprimes sur vclin de la Bibliothèque du Roi. i, 253. Un autre exemplaire du premier volume sur vélin est également conservé à la Bibliotlièque Nationale. Sans être complet, il contient néanmoins plus des go feuillets que lui attribue Van Praët : il renferme avecVOrda de celebrando Concilia, les 86 feuillets des Concilia Gra-carum & les 90 des Concilia Latinorum, mais les Epistalœ Dccretales lui font défaut. ^ Sur son apologie d'Origène, CL Huet, Origeniana, lib. IL cap. iv. Sed. m, § XX, dans P. G., XVII, col. 1 179. Non satis prudenter laciitus est. dit Huet. LES COLLECTIONS ANTERIEURES A MANS! 9 à son avis, le pape, les rois & les évêques chargés de s'opposer aux progrès de Terreur. La première idée d'une colledion de conciles naquit chez lui de ce double senti- ment, qui se fait jour avec une véhémence extrême dans la préface de sa première édition, adressée aux deux du Poncher, Etienne & François, l'un archevêque de Sens, l'autre évêque de Paris. C'est un document extrêmement curieux par l'état d'esprit qu'il révèle, que ce long & très oratoire morceau, où, successivement, tous les monstres cités par l'Ecriture font leur apparition & où, avec une liberté de langage qui dépasse parfois toutes les bornes, l'auteur frappe à droite, à gauche, n'épargnant personne, pas même le pape qu'il y représente sommeillant lourdement auprès du glaive de saint Pierre rongé par la rouille, pendant que de toutes parts l'hérésie s'avance triomphante '. Les passages les plus durs de cette préface ont disparu dans la seconde édition, & vraiment on ne serait pas tenté de s'en étonner, alors même que l'on ignorerait les malheurs, ou si l'on veut, les gloires de Merlin. Mais on sait qu'entre 1327 & 1=130, le zélé chanoine dut expier, par deux années de prison au Louvre & par plusieurs mois d'exil à Nantes, la trop grande vigueur avec laquelle il avait osé dénoncer publiquement l'appui donné par les courtisans de François L'' aux erreurs nouvelles. Merlin ' Proh dolor ! intestina civilia quoqne hcJla iiisto Dei iiidicio excitantur, a laicis concitlcatnr ecclcsia, ghdinm Fetri consiimit vubigo, Christi sacramenta vilescimt... Qiiod longe ddcrius. et omni monstro execrahilius, quod ciiiii tôt taliaque monstra toti orbi imperent, qui talibiis verho opereve inciirmt, nemo sit. Vident sacerdotes et levitce, et prœtereunt. Contemphntur hostes, et dérident sahbata nostra. Inter hœc tam varia donnitat, dormitqiie profmidc custos Israël, potestas scilicet ecclesiastica : crebris vexatur solicitudinibus, et turbatur circa plurima principum auéforitas ; iani cxhamta membra supremo œstu vix ferre valet dignitas pontificia. lO LES COLLECTIONS ANTERIEURES A MANSI n'obtint la permission de rentrer à Paris que le lo juin i s 30. Le premier volume de sa seconde édition, qui parut à Cologne avec la préface écourtée, est daté du ^o mars de la même année. Merlin voulait donner des armes à l'Église. Il crut, selon sa propre expression, en trouver d'excellentes dans ce qu'il appelle n> l'œuvre du Bienheureux Isidore >v En réalité, il n'avait entre les mains, & ne donnait au public que l'ouvrage du Pseudo-Isidore, c'est-à-dire, en tout, quatre conciles généraux, quarante-sept conciles provinciaux & les décrétales de soixante-neuf papes depuis saint Pierre jusqu'à Zacharie 1^', collection singulière où le vrai & le faux se trouvent perpétuellement confondus. Ce fut la matière d'un premier volume. Le titre du second annonce les ades des cinquième & sixième conciles généraux & ceux de Constance & de Bàle. Des ades du concile de Bâie, Merlin avait une copie authentique ; ceux du concile de Constance reproduisaient une édition particulière ; quant aux aftes des deux autres, ils sont chez lui assez défectueux. Pour ce qui est du texte du Pseudo-Isidore, quoique Merlin en ait probablement eu plusieurs manuscrits, la date tardive de celui qui lui servit de base explique assez pourquoi Hinschius a pu, avec un peu d'exagération peut-êtr€, lui appliquer l'épithète de mcndosissiniits. Dès la première édition, on lisait une promesse à la fin du second volume de Merlin '. Il y déclarait son intention ' hliinc plenam et optimis charaéferibits impressam hahcs lecior studiosc summam oSîo Conciliorum generalium Gircontin et Latinonim, uploads/Litterature/ quentin-jean-dominique-mansi-et-les-grandes-collections-conciliaires-1900.pdf
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- Publié le Nov 21, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
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