SOMMAIRE TESTARD Maurice, Le De ojficiis de saint Ambroise. Observations philo-
SOMMAIRE TESTARD Maurice, Le De ojficiis de saint Ambroise. Observations philo- logiques et historiques sur le sens et le contexte du traité .............................. . DoLBEAU François, Le sermon 348A de saint Augustin contre Pélage. Éditions du texte intégral .............................................................................. . REBILLARD Éric, Étude critique du sermon 393 de saint Augustin : de paenitentibus ............................................................................................ . AUGUSTIN Pierre, La pérennité de l'Église selon Jean Chrysostome et l'authenticité de la IV' Homélie Sur Ozias ...................................................... . PouoERON Bernard, Le ' De resurrectione ' d' Athénagore face à la gnose valentinienne ................................................................................................. . COMITÉ DE DIRECTION Jean-Claude FREDOUILLE, François DOLBEAU, Georges FOLLIET, Jacques FONTAINE, Claude LEPELLEY, André w ARTELLE CONSEIL SCIENTIFIQUE 3- 35 37- 63 65- 94 95-144 145-183 Irena BACKUS, Anne DAGUET-GAGEY, Jean DOIGNON, Martine DULAEY, Yves-Marie DUVAL, Alain LE BOULLUEC, Goulven MADEC, Pierre PETITMENGIN, Hervé SA VON Le secrétariat des Recherches est assuré par Anne DAGUET-GAGEY ; l'administration par Jean-Denis BERGER. Les manuscrits dovient être envoyés à ! 'Institut d 'Études Augustiniennes, 3, rue de !'Abbaye, 75006 Paris. DIFFUSION Éditions Brépols pour la France : 23, rue des Grands Augustins, 75006 Paris compte chèque postal : Paris 27-87-14-F pour !'Étranger : Steenweg op 68, Tielen, B-Tumhout (Belgique) compte chèque postal: Bruxelles GB 230-0024-714-96 1995 - 28 ISSN 0484-0887 ECHERCHES AUGUS IE ES Le De officiis de saint Ambroise Observations philologiques et historiques sur le sens et le contexte du traité Saint Ambroise passe pour être un auteur difficile. A première vue pourtant, la lecture en est aisée : le vocabulaire et la syntaxe sont classiques. Mais, lorsque l'on veut comprendre et traduire, on s'aperçoit bien souvent que l'auteur explicite peu sa pensée: l'expression est parfois elliptique. Aussi ne faut-il pas s'étonner que son texte puisse donner lieu à des interprétations différentes, devant lesquelles on doit, en bonne méthode, se garder de jugements exclusifs. Dans un article récent, H. Savon constatait ces différences d'interprétation à propos du prologue du traité De ofjiciis, de saint Ambroise 1• Son étude m'a intéressé, sans emporter sur tous les points ma conviction, mais elle m'a conduit à approfondir certaines questions. Je livre donc ici des réflexions qui me paraissent de nature à éclairer le texte, sans prétendre engager une polémique ou avoir le dernier mot. Pour l'étude d'un auteur comme saint Ambroise, et en particulier dans le cas du De qfjiciis, deux approches de l'œuvre sont possibles et ne sont pas contradic- toires mais complémentaires, à la condition toutefois d'admettre dès le départ certaines constatations fondamentales, incontournables2• Saint Ambroise, comme j'ai eu l'occasion de le rappeler, avec H. Savon et après d'autres, tient à deux idées : l'antériorité des Écritures par rapport aux philosophes et la supériorité des Écritures sur la doctrine des philosophes. Et cela vaut, bien entendu, dans le cas qui nous occupe, en ce qui concerne l'Écriture et Cicéron. Une première méthode peut consister à rechercher dans le De officiis ambrosien tous les textes et toutes les manières dont l'auteur chrétien souligne l'antériorité des Écritures ou marque leur supériorité. J'ai fait valoir ailleurs que l'on constate, à mesure que l'on 1. H. SAVON, «Les intentions de saint Ambroise dans la préface du De officiis, dans Valeurs dans le stoïcisme. Du Portique à nos jours (Mélanges en l'honneur de M. le Doyen Spanneut), Lille, Presses Universitaires, 1993, p. 155-169. 2. Je ne crois pas nécessaire de reprendre ici la bibliographie importante que j'ai fournie dans diverses notes d'un article antérieur auquel je renvoie le lecteur, " Recherches sur quelques méthodes de travail de saint Ambroise dans le De officiis », Recherches Augustiniennes, vol. XXIV, 1989, p. 65-132. 4 MAURICE TESTARD progresse dans l'œuvre, comment en fait et un fait dont l'auteur chrétien est conscient et qu'il reconnaît - l'inspiration circéronienne céde la place à l'inspira- tion scripturaire: à ce point que l'auteur, dans sa conclusion, considére son ouvrage comme une series, une suite qui rassemble les exempta des maiores, les aïeux dans la foi, que sont les grandes figures de la Bible. Cette évolution au cours de l'œuvre perturbe - l'auteur lui-même, là encore, en est tout à fait conscient la composition. Mais il consent à reconnaître et à professer à ce prix la supériorité de !'Écriture et la préférence qu'il lui porte3• Cette perspective posée, légitime en son principe, me paraît aussi pouvoir comporter, par sa logique même, le risque, d'orienter parfois la lecture de l'œuvre d'un point de vue trop unilatéral et exclusif. 3. Maurice TESTARD, « Étude sur la composition dans le De officiis ministrorum de saint Ambroise », dans Ambroise de Milan, XVI' centenaire de son élection épiscopale, Paris, Études Augustiniennes, 1974, p. 190-191 ; «Recherches sur quelques méthodes de travail» notamment p. 112-114; 117-120. Je mentionnerai comme exemple de cette démarche, les études de W. STEIDLE, « Beobachtun- gen zu des Ambrosius Schrift De officiis », Vigiliae Christianae, 38, 1984, p. 18-66, pour le livre I; « Beobachtungen zum Gedankengang im 2. Buch von Ambrosius De officiis », Vigiliae Christianae, 39, 1985, p. 280-298, que j'avais déjà citées dans mes« Recherches sur quelques méthodes de travail », p. 72, n. 24. L'auteur fait valoir la logique de l'inspiration scripturaire dans les deux premiers livres du De officiis de saint Ambroise. (L'on peut s'interroger sur les raisons pour lesquelles il n'a pas poursuivi son projet pour le livre III auquel il n'accorde qu'une page, à la fin de son deuxième article). Ces travaux sont intéressants et fondés, mais je ne pense pas que cette logique scripturaire rende compte de tous les problèmes que pose la composition de l'œuvre: la cohérence incontestable de la foi de l'évêque de Milan n'entraîne pas nécessaire- ment la parfaite cohérence de la composition de son ouvrage. Celle-ci est aussi conditionnée par le plan du traité cicéronien et par certaines problématiques de la pensée antique. W. Steidle formule un certain nombre de critiques au sujet de mon « Étude sur la composition ». Ces critiques, bien souvent, appelleraient une mise au point attentive de ma part, que je ne puis entreprendre dans le cadre de cet article. Je répondrai de façon plus générale en partant du texte même, excellent et très honnête, de l'auteur qui définit son projet dans sa première étude, p. 29 : « Gewiss, eine feste, verbindliche Begriffiichkeit fehlt, aber sorgfàltige Interpretation hat offenbar die Chance, so etwas wie einen planvollen Autbau des ambrosianischen Werks zu entdecken ». Il appert de ce texte que W. Steidle se propose un travail de synthèse sur l'œuvre d'Ambroise afin d'en faire apparaître un plan d'ensemble, commandé par l'inspiration scripturaire de l'évêque. Ce qui est tout à fait intéressant et légitime. Dans mon «Étude sur la composition», je me proposais, plus modestement, un travail d'analyse, qui m'apparaissait fondamental et nécessaire, que j'appelais «un instrument de travail » (p. 191) : il s'agissait d'observer l'imbrica- tion du modèle cicéronien et de la source biblique, le développement ambrosien dans tous ses méandres et la pensée de l'auteur dans toutes ses démarches. Cela m'a amené nécessairement à attirer l'attention sur ce que W. Steidle constate lui-même au début de la phrase citée plus haut : des défauts de composition. Il arrive - et ce n'est qu'un exemple (Voir aussi infra p. 31-33, n. 111, et p. 34, n. 121) - que l'auteur chrétien, poursuivant son dessein essentiel d'enseignement doctrinal fondé sur !'Écriture, mette en œuvre aussi deux problématiques philosophiques antiques différentes, alternativement : tantôt celle selon laquelle le beau et l'utile coïncident - celle précisément du modéle cicéronien - et tantôt celle selon laquelle le beau doit être préféré à l'utile. Cela au livre III. Dans la perspective d'analyse de la composition, qui était la mienne, je devais signaler ce fait - comme bien d'autres - et je pense avoir été utile en le faisant. Je ne prétendais pas tout dire de cet ouvrage. Voir mes «Recherches sur quelques méthodes de travail » p. 68-69. LE DE OFFICIIS DE SAINT AMBROISE 5 Une autre manière d'aborder l'œuvre est ègalement possible et lègitime puis- qu'elle se fonde sur un fait ègalement irrèductible. La conviction de saint Ambroise sur l'antèrioritè et la supèrioritè des Écritures ne le conduit pourtant, ni à nègliger la tradition philosophique antique en faisant le silence sur elle, ni à ne l'évoquer que pour la discréditer. Même s'il n'est pas un philosophe professionnel et s'il traite librement ses sources, voire avec pragmatisme4, on doit bien reconnaître l'intérêt qu'il a porté à Plotin, par exemple. La liberté dont il use envers lui, offre aussi un avantage : celui de constater que 1' œuvre du païen constitue pour lui une matière à discernement entre les passages qu'il fait siens dans sa propre rédaction, ceux qu'il modifie et ceux qu'il récuse. En ce qui concerne Cicéron, le choix du titre de l'œuvre, l'adoption du plan, l'importance des rèrniniscences, dans la rédaction de son propre ouvrage, posent des problèmes analogues. Sans préjudice des convictions de saint Ambroise sur l'antériorité et la supériorité des Ecritures, on doit bien constater qu'il continue de trouver de l'intérêt à lire Cicéron, que cet intérêt, parfois polémique, uploads/Litterature/ recherches-augustiniennes-volume-xxviii-1995.pdf
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- Publié le Apv 08, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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