0 ANADE. ESCOLE GASTOU-FEBUS P YÉNÙ 1902 ENDlaUES PAGES Le Buste d'Isidore Sall

0 ANADE. ESCOLE GASTOU-FEBUS P YÉNÙ 1902 ENDlaUES PAGES Le Buste d'Isidore Salles, A. P 1 Poésie de F. MISTRAL 2 La découverte des Pyrénées. R. PEYRE ' 3 Counlerénces dous Réyéns de Pau (i Au Pèis berd, G. DAUGÉ (i U Seorét, HENRI CARRÈRE 7 Alcée Durrieux, L. BATCAVE '.) Drin de tout , 10 Lous Libis, E. BOURCIEZ 13 Létres de tout trém 16 Jeux Floraux de 1902 ..' 17 Mesclagnes, Y. DOU B 18 Nécrologie 18 Liste des membres de l'Escole Gastou-Fébus au 1 ER janvier 1902. 19 Les Reclams publieront en février, la Vigne de Minique, par Xavier de Cardaillac. NABÈTHS COUNFRAYS MM. J.-B. Lalanne, rua do Ouvidor, 150, Rio de Janeiro (Brésil). Jules Forsans, rue Croizillat, 7, Bordeaux. LE BUSTE D'ISIDORE SALLES Nous nous sommes abouchés avec notre excellent confrère et ami, M. le Président de la Société de Borda. Cette Société, qui a été honorée par Isidore Salles du legs de ses manuscrits Gascons, désire ouvrir de son côté une souscription pour élever à l'enfant des Landes un monument qui perpétuera son souvenir. La Société de Borda est l'amie de l'Escole Gastou-Fébus. Elle l'a aidée à ses débuts et elle figure parmi ses adhérents les plus fidèles. Il est convenu que les Reclams de Biam e Gascougiie ouvrent la souscription : le Bulletin de la Société de Borda en ouvre une de son côté. Notre bulletin va dans des pays où ne va pas le bulletin de Borda et celui-ci est reçu par des adhérents qui ne reçoivent pas nos Reclams : les journaux de Dax de leur côté feront des appels pour la consécration du souvenir du grand poète landais : l'union fera la force. La souscriptiousera ouverte ainsi dans les divers dépar- tements qui donnent des adhésions aux deux Sociétés et la caisse de l'œuvre s'engraissera d'autant. Nos amis des Landes communi- queront aux Reclams le résultat des souscriptions et vice versa ! A dater de ce jour, la souscription est ouverte dans ce Bulletin : L'Escole Gastou-Febus 100 fr. Adrien Planté, Majorai, Président.... 50 fr. Lalanne, secrétaire 5 fr. ' Camelat, secrétaire 5 fr. A. P. Pèr li noço de Na Mario Laforgue em' En Pèire de Riviero ( 29 D'ÒUTOBRE 1901 ) Au clar trelus de la Forgo Van li nèblo se foundènt. Li Riviero emé li sorgo Van à soun nivèu pendènt. Mai l'Amour qu'amo li gorgo A l'espèro aqui se tèn. Foro Amour tout es messorgo E tout vai en se perdènt. Au malan pèr teni morgo, Vàutri dons, vous entendènt, A l'amourouso fatorgo Souroupas de bouco e dènt : Soun tant bono li betorgo, Li betorgo à l'aig-o-ardènt ! F. MISTRAL. PourlesnocesdeNPMarie Laforgue avecle Bn P. de Rivières (29 OCTOBRE 1901) Au clair reflet de la forge Vont les brumes se fondant. Les rivières et les sources Vont à leur inclinaison. Mais l'Amour, qui aime les gorges, Là se tient à l'affût. Hors de l'Amour, tout est mensonge Et tout va en perdition. Aux mauvais jours pour tenir tête, Vous autres deux, d'intelligence, A l'amoureuse féerie Buvez, puisez avidement: Les griottes sont si bonnes, Les griottes à l'eau-de-vie ! F. M, — 3 — LA DÉCOUVERTE DES PYRÉNÉES A PROPOS D'UN LIVRE RÉCENT Les Reclams de Biarn e Gascougne ne peuvent faire une grande place aux comptes-rendus bibliographiques, mais peut-être une exception paraîtra-t-elle justifiée à propos du livre de M. Henri Béraldi, Cent ans aux Pyrénées, dont le quatrième volume vient de paraître ; car ce livre est un des plus considérables qu'on ait publiés sur cette puissante et magnifique chaîne de montagnes qui est comme le lien commun de tous les félibres du Sud-Ouest. L'ouvrage de M. Béraldi est original pour le fond comme pour la forme. 11 fait l'histoire de la découverte non seulement matérielle, mais morale des Pyrénées. Il fait même leur histoire littéraire et artis- tique. Car, à côté du résumé et de l'appréoiation des ascensions diverses qui y ont été faites depuis Ramond, qui a été le Christophe Colomb de la chaîne, il nous dit les diverses façons dont elle a été comprise et décrite aux diverses périodes du siècle ; comment les modifications politiques et sociales aussi bien que les variations du goût ont influé sur le caractère de ces descriptions et même de ces ascensions. « On avait eu les récits de pyrénéisme légitimiste. M. Thiers faisait du pyrénéisme d'opposition. Avec Picqué, voici le pyrénéisme de révolution avec préface aux pavés de Juillet. » Singulièrement documenté et joignant la vivacité agréable du récit, qui ne gâte jamais rien, à une érudition, à vrai dire incom- parable sur la matière, il imite Michelet, en le voulant sans doute. Il imite aussi Tacite, sans y songer peut-être. Mais, comme le célèbre Romain, il est un justicier, et il dirait volontiers comme lui : « Prcecipuum munus annalium reor nt virtules sileantur, utque prave dictis factisve ex posteritate et infamia mctus sit. » Il est impitoyable pour ces soi-disant ascensionnistes « qui sont capables de tout, en fait de montagne, excepté de monter dessus », pour ces excursionnistes de vallée, sinon excursionnistes en chambre, qui pensent que la montagne doit, être vue seulement d'en bas ; que c'est là affaire de conscience et de respect pour elle. En effet, on la montant, on la diminue ; en arrivant au sommet, on la supprime. Il n'épargne pas les plus célèbres, Taine et Gustave Doré. Il nous signale notamment cette gravure où le fantastique dessinateur,prétendant nous représenter «les échelles de Ramond», nous montre des voyageurs appliquant contre des murs de rochers d'immenses échelles de pompier apportées, Dieu sait comme, dans _ 4 — un passage des Pyrénées où les guides ont peine à arriver avec leur petit bagage. Comme ceux qui pensent que les échelles du Levant servent à monter sur les arches du Pont-Euxin, l'artiste avait pris l'expression « échelles de Ramond », au pied de la lettre. M. Béraldi aime surtout à attirer l'attention sur les méconnus ; et dans la littérature géographique, dans la littérature orogra- phique (car il y en a déjà une) on trouverait peu de pages aussi intéressantes, aussi émouvantes que celles où il rappelle les ascensions, prodigieuses pour le temps, des officiers topographes. Peytier, Ilossard, Corabeuf et d'autres escaladèrent les premiers, dès 1825, des pics qui étaient encore réputés inaccessibles trente ans plus tard. Peytier, Hossard et leurs émules n'ont rien publié ; le but atteint n'est affirmé que par des cotes d'altitude ; ils n'ont voulu être que des ouvriers anonymes de « la carte de l'Etat- Major ». Abnégation et modestie collective vraiment admirables, chapitre à ajouter à Grandeur et servitude militaires d'Alfred de Vigny, et qu'il faut remercier M. Béraldi d'avoir mis en lumière (1). Donc il arriva que tel grimpeur, parvenu longtemps après, avec des peines inouïes, à un sommet qu'il croyait être le premier à toucher, y trouvait une sorte de tour en pierre qui avait servi de station à nos ingénieurs géographes. Déception pour déception, cela valait mieux-que de découvrir, pour constater sa déconvenue, un bout de cigarette négligemment jeté sur la neige, ou de rencontrer dans un défilé perdu (ce qui est un comble) une troupe de brigands qui en veulent à votre valise et à votre vie. Quels admirables professeurs d'énergie ! que de figures intéres- santes et diverses nous voyons défiler devant nous ! C'est Ramond, l'initiateur et, malgré tant d'émules.le plus illustre à bon droit des Pyrénéistes, Ramond, l'homme d'état, l'administrateur, l'écrivain, le savant, le membre de l'Institut, le compétiteur de Cuvier lui- même pour les fonctions de secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences; c'est l'héroïque brigade des officiers géodésiens dont nous avons déjà parlé ; c'est Chausenque, un second Ramond, qui fit (1) C'est ainsi que Peytier après une ascension extraordinaire où lui et ses compagnons faillirent plus d'une fois périr par le froid, les préoipices, la faim, s'excuse dans un rapport à ses chefs d'avoir été obligé d'abandonner une partie de son matériel, quelques pièces de fer, quelques piquets de tente : mais, ajoute-t-il en matière d'excuse, la dépense qu'exigera leur remplacement no dépassera pas 25 francs. Quant au cercle géodésique, il avait été le rechercher coûte que coûte ; lorsqu'il put le ressaisir, il n'avait plus avec lui qu'un seul de ses compagnons, les autres, quoiqu'ils eussent été choisis parmi les plus expérimentés, les plus solides et les plus braves, étaient restés en route. des ascensions dans la chaîne de l'une à l'autre mer ; qui, à 76 ans, montait encore à l'Eggishorn et, à 83 ans, revenant à ses Pyrénées en amant fidèle, se contentait plus modestement du Monné ; c'est le prince de la Moscowa, le vainqueur du Vignemale; Albert de Franqueville, qui le premier monta aussi haut que l'on peut monter dans les Pyrénées en mettant le pied sur le Néthou ; c'est Lezat» l'homme des pics de Luchon; c'est le maladif et poétique Alfred Tonnellé, « nature de rêveur, tempérament d'artiste », avec cela grimpeur déterminé qui comprend la nature la uploads/Litterature/ reclams-de-biarn-e-gascounhe-yene-1902-n01-6-eme-anade.pdf

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