William SHAKESPEARE Roméo et Juliette La scène du balcon lePetitLittéraire.fr s
William SHAKESPEARE Roméo et Juliette La scène du balcon lePetitLittéraire.fr simplifiez-vous la lecture Commentaire littéraire Texte étudié t Mise en contexte t Commentaire 2 SOMMAIRE I. TEXTE ÉTUDIÉ 4 La scène du balcon (Acte II, scène 2, p. 70-77) II. MISE EN CONTEXTE 8 III. COMMENTAIRE 9 La nuit complice Le jardin, lieu clos et hors du temps Juliette, la voix de la maturité La technique du monologue Conclusion IV. INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES 12 3 Pour aller plus loin dans votre étude de l’œuvre, consultez aussi : • la fiche de lecture sur Roméo et Juliette • le questionnaire de lecture Découvrez également de nombreux autres documents téléchargeables en quelques clics sur lepetitlitteraire.fr ! ROMÉO ET JULIETTE LA SCÈNE DU BALCON WILLIAM SHAKESPEARE Rédigé par Mélanie Kuta, maitre en langues et littératures modernes (Université de Liège) Véritable monument de la littérature anglaise, William Shakespeare nait en 1564 à Stratford-upon-Avon, au centre de l’Angleterre. Élisabeth 1re est alors sur le trône et gouverne le royaume d’une main de fer. C’est l’âge d’or de la littéra- ture et on assiste à la naissance du théâtre élisabéthain. Shakespeare est souvent décrit comme un ami fidèle et généreux. Il épouse Anne Hathaway, avec qui il a trois enfants. Il écrit ses premières pièces à partir de 1592, époque à laquelle le pays est frappé par de nombreuses épidémies de peste. Son œuvre peut être classée en quatre catégories : les tragédies (Hamlet, Le Roi Lear), les comédies (Le Songe d’une nuit d’été, Comme il vous plaira), les œuvres historiques (Le Roi Jean, Richard III) et les romances tardives (La Tempête, Les Deux Nobles Cousins). Il meurt en 1616. UNE HISTOIRE D’AMOUR DEVENUE MYTHIQUE À mi-chemin entre la tragédie et la comédie, Roméo et Juliette est l’histoire d’amour la plus célèbre de la littérature anglaise. Publiée pour la première fois en 1597, cette pièce de théâtre en cinq actes raconte le destin tragique de deux jeunes amants dont les familles respectives, les Montagues et les Capulets, se haïssent depuis toujours. La structure de la pièce est simple, il n’y a pas de sous-intrigues. L’histoire se déroule au mois de juillet à Vérone et à Mantoue, deux villes du nord de l’Italie, au début du xive siècle, en seulement quatre jours. Le récit, écrit au présent, est principalement raconté du point de vue des amants. • Né en 1564 en Angleterre, décédé en 1616 • Dramaturge, poète et écrivain anglais • Quelques-unes de ses œuvres : Le Songe d’une nuit d’été (1600), comédie Hamlet (1603), tragédie Macbeth (1623), tragédie 4 La scène du balcon (Acte II, scène 2, p. 70-77) Le jardin de Capulet. Sous les fenêtres de l’appartement de Juliette. Entre Roméo. Roméo Il se rit des plaies, celui qui n’a jamais reçu de blessures ! (Apercevant Juliette qui apparaît à une fenêtre.) Mais doucement ! Quelle lumière jaillit par cette fenêtre ? Voilà l’Orient, et Juliette est le soleil ! Lève-toi, belle aurore, et tue la lune jalouse, qui déjà languit et pâlit de douleur ; parce que toi, sa prêtresse, tu es plus belle qu’elle-même ! Ne sois plus sa prêtresse, puisqu’elle est jalouse de toi ; sa livrée de vestale est maladive et blême, et les folles seules la portent : rejette-la !... Voilà ma dame ! Oh ! Voilà mon amour ! Oh ! si elle pouvait le savoir !... Que dit-elle ? Rien… Elle se tait… Mais non ; son regard parle, et je veux lui répondre… Ce n’est pas à moi qu’elle s’adresse. Deux des plus belles étoiles du ciel, ayant affaire ailleurs, adjurent ses yeux de vouloir bien resplendir dans leur sphère, jusqu’à ce qu’elles reviennent. Ah ! si les étoiles se substituaient à ses yeux, en même temps que ses yeux aux étoiles, le seul éclat de ses joues ferait pâlir la clarté des astres, comme le grand jour, une lampe ; et ses yeux, du haut du ciel, darderaient une telle lumière à travers les régions aériennes, que les oiseaux chanteraient, croyant que la nuit n’est plus. Voyez comme elle appuie sa joue sur sa main ! Oh ! que ne suis- je le gant de cette main ! Je toucherais sa joue ! Juliette Hélas ! Roméo Elle, parle ! Oh ! parle encore, ange resplendissant ! Car tu rayonnes dans cette nuit, au-dessus de ma tête, comme le messager ailé du ciel, quand, aux yeux bouleversés des mortels qui se rejettent en arrière pour le contempler, il devance les nuées paresseuses et vogue sur le sein des airs ! Juliette Ô Roméo ! Roméo ! pourquoi es-tu Roméo ? Renie ton père et abdique ton nom ; ou, si tu ne le veux pas, jure de m’aimer, et je ne serai plus une Capulet. Roméo, à part. Dois-je l’écouter encore ou lui répondre ? Juliette Ton nom seul est mon ennemi. Tu n’es pas un Montague, tu es toi-même. Qu’est-ce qu’un Montague ? Ce n’est ni une main, ni un pied, ni un bras, ni un visage, ni rien qui fasse partie d’un homme… Oh ! sois quelque autre nom ! Qu’y a-t-il dans un nom ? Ce que nous appelons une rose embaumerait autant sous un autre nom. Ainsi, quand Roméo ne s’appellerait plus Roméo, il conserverait encore les chères perfections qu’il possède… Roméo, renonce à ton nom ; et, à la place de ce nom qui ne fait pas partie de toi, prends-moi tout entière. Roméo Je te prends au mot ! Appelle-moi seulement ton amour, et je reçois un nouveau baptême : désormais je ne suis plus Roméo. Juliette Quel homme es-tu, toi qui, ainsi caché par la nuit, viens te heurter à mon secret ? Roméo Je ne sais par quel nom t’indiquer qui je suis. Mon nom, sainte chérie, m’est odieux à moi-même, parce qu’il est pour toi un ennemi : si je l’avais écrit là, j’en déchirerais les lettres. Juliette Mon oreille n’a pas encore aspiré cent paroles proférées par cette voix, et pourtant j’en reconnais le son. N’es-tu pas Roméo et un Montague ? Roméo Ni l’un ni l’autre, belle vierge, si tu détestes l’un et l’autre. Juliette Comment es-tu venu ici, dis-moi ? et dans quel but ? Les murs du jardin sont hauts et difficiles à gravir. Considère qui tu es : ce lieu est ta mort, si quelqu’un de mes parents te trouve ici. I. TEXTE ÉTUDIÉ 5 Roméo J’ai escaladé ces murs sur les ailes légères de l’amour : car les limites de pierre ne sauraient arrêter l’amour, et ce que l’amour peut faire, l’amour ose le tenter ; voilà pourquoi tes parents ne sont pas un obstacle pour moi. Juliette S’ils te voient, ils te tueront. Roméo Hélas ! il y a plus de péril pour moi dans ton regard que dans vingt de leurs épées : que ton œil me soit doux, et je suis à l’épreuve de leur inimitié. Juliette Je ne voudrais pas pour le monde entier qu’ils te vissent ici. Roméo J’ai le manteau de la nuit pour me soustraire à leur vue. D’ailleurs, si tu ne m’aimes pas, qu’ils me trouvent ici ! J’aime mieux ma vie finie par leur haine que ma mort différée sans ton amour. Juliette Quel guide as-tu donc eu pour arriver jusqu’ici ? Roméo L’amour, qui le premier m’a suggéré d’y venir : il m’a prêté son esprit et je lui ai prêté mes yeux. Je ne suis pas un pilote ; mais, quand tu serais à la même distance que la vaste plage baignée par la mer la plus lointaine, je risquerais la traversée pour une denrée pareille. Juliette Tu sais que le masque de la nuit est sur mon visage ; sans cela, tu verrais une virginale couleur colorer ma joue, quand je songe aux paroles que tu m’as entendue dire cette nuit. Ah ! je voudrais rester dans les convenances ; je voudrais, je voudrais nier ce que j’ai dit. Mais adieu, les cérémonies ! M’aimes-tu ? Je sais que tu vas dire oui, et je te croirai sur parole. Ne le jure pas : tu pourrais trahir ton serment : les parjures des amoureux font, dit-on, rire Jupiter… Oh ! gentil Roméo, si tu m’aimes, proclame- le loyalement : et si tu crois que je me laisse trop vite gagner, je froncerai le sourcil, et je serai cruelle, et je dirai non, pour que tu me fasses la cour : autrement, rien au monde ne m’y déciderait… En vérité, beau Montague, je suis trop éprise, et tu pourrais croire ma conduire légère ; mais crois-moi, gentilhomme, je me montrerai plus fidèle que celles qui savent mieux affecter la réserve. J’aurais été plus réservée, il faut que je l’avoue, si tu n’avais pas surpris, à mon insu, l’aveu passionné de mon amour : pardonne- moi donc et n’impute pas à une légèreté d’amour cette faiblesse que la nuit noire t’a permis de découvrir. Roméo Madame, je jure par cette lune sacrée qui argente toutes ces cimes chargées de fruits !... uploads/Litterature/ romeo-et-juliette-la-scene-du-balcon.pdf
Documents similaires










-
28
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Fev 08, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
- Taille du fichier 0.1282MB