DU ΜΕΜΕ AUTEUR chez le meme editeur Cinematographies, 1998 Figures peintes, 199
DU ΜΕΜΕ AUTEUR chez le meme editeur Cinematographies, 1998 Figures peintes, 1998 Main courante, 1998 Choses ecήtes, 1998 Oήgine du crime, 1998 Paolo Uccello, le Deluge, 1999 Somrneil du Gτeco, ι 999 Images mobiles, 1999 Main courante 2, 1999 Lurniere du Coπege, ι 999 chez d'autres edίteurs Scenographie d'un tableau, Le Seuil, coll. « Tel Quel », 1969 L'Invention du corps chretien, Galilee, 1975 L'Homrne ordinaire du cinema, Cahίers du cίnema I Gallίmard, 1980, Petite bίblίotheque des Cahίers, 1997 Gilles Aillaud, Hazan, 1987 8, rue Juiveήe, photographies de Jacqueline Salrnon, Comp Άct, 1989 La Lumiere et la Table, Maeght editeur, 1995 Question de style, L Ήarmattan, 1995 The Enigrnatic Body, Cambridge University Press, 1995 Du monde et du mouvement des irnages, Cahίers du cίnema, 1997 Goya, ιa demiere hypothese, Maeght edίteur, 1998 Gt; 7./Yt!J Jean Louis Schefer Aa,;.~ιejs( Questions d' art paleolithique P.O.L 33, rue Saint-Andre-des-Arts, Paήs 6e Credits photographiques : D.R., Michel Garcia, Fran9ois Lagarde, Ministere de la Culture et de la Comm~nicat~on ('?RAC de Rhδnes-Alpes, Service regional de Ι Archeologιe), RMN, Jean Louis Schefer. © P.O.L editeur, 1999 ISBN : 2-86744-720-8 PREFACE Ce petit livre n'est qu'une preface. On n'y trouvera pas l'amorce d'un systeme, tout au plus des questions que, tout a la fois, me semble poser l'etat contemporain des essais d'interpreta- tion de l'art paleolithique et celles que se pose un frequentateur de peinture, habitue a la cohabitation des reuvres plastiques avec des determinations ou des processus dont elles n'ontjamais ete la resul- tante. L'reuvre accuse une perte de causalite dans l ' hίstoire. Elle fait apport de grace ou d ' ίmprobabilite dans les unίvers que pen- sent toutes sortes de representations causales. L'efficacί te symbo- lique des reuvres n'a peut-etre pas encore trouve son analyse. Les reglements autoritaires d'histoire de l'art, presentes comme histoire des ecoles, des styles, comme grammaires n'ont d'efficacite classificatoire et ideologique qu'au pήχ d'un appau- vrissement symbolίque des reuvres. C'est qu'une soumoise idee de progres, d'evolution, de decadence aligne les reuvres, a titre d'illus- tration ou d'ornementation, avec les performances economiques, politiques et industrielles de Ι 'humanite histoήque. De tels sche- mas oήentes sont, au vrai, des processus de resolution efficaces dans un type d'histoire qui est celui d'une evolution ou d'une migration des formes ou des styles, c'est-a-dίre qui s'appuie sur un schema causal fortement structure. 7 Ce n'est pas selon de tels schemas que se fait l'evaluation symbolique des reuvres, parce que ces schemas d'histoire suppo- sent cette efficacite symbolique deja mise en equation par des apports documentaires toujours suffisants a penser une evolution ou a produire la photographie d'un etat intellectuel ou esthetique d'une societe donnee. L'evaluation des reuvres suppose un rapport d'intimite dans lequel Ι ' reuvre devient un probleme individuel pour son commen- tateur, pour celui qui tente la synthese d 'un monde impossible parce que son reuvre propre est, passagerement, le commentaire des uni- vers iπeels qui portent dans I 'humanite un surcroit de deteπnina tion improbable ou difficilement cemable. Cette aire de deteπni nation se nomme la pensee. Quel est le lien necessaire de la beaute et de la suggestion d'affect avec une argurnentation par plus ou moins dans un « por- trait )) de la realite ? Les difficulres tres grandes de la recherche prehistorienne sur les figures atteignent un point limite de ce qu 'une histoire pensait de l'art co~e expression de la realite sociale. C'est qu'il y manque un n1veau ou un ordre problematique. L '~ctivite graphique ou plastique releve d'un autre ordre que de celuι propose par l'histoire qui la decήt ou suit son evolution. L'histoire de l 'ecήture, selon la belle idee de Saussure, est celle ~ ·un~ mo~v~tion ~rogressiv ,e de l_'arbitraire des signes. Cette legi- tιmatιon, s ιl on prerere, est a la foιs de l'ordre de l'efficacite (docu- mentaίre, comptable, juήdique) et de l'ordre de la fictίon : c'est un ordre et un univers, a peu de choses pres, algebήque qui prend en ch~rge une realite, ~ont la definition n'est des lors qu'une imagi- natιon par soustractιon. . Il faudrait penser quelque chose de cet ordre pour la figura- tιon. La grande preuve, si l'on ose, proposee par l'art paleolithique n'est pas une solution a l'idee des commencements c'est une . ' ~onscιe~ce ~ccrue d~ l'enigme que constitue une figure. Depuis que Je travaιlle Je ne sa ι s pas, ou de moins en moins, ce qu'est une figure ; ce qui la motive, ce qu 'est son usage. Νί quelle est sa place 8 dans l'ensemble des instruments symboliques d'une culture. Je constate que ses pouvoirs se sont sans cesse modifies dans l'his- toire et que les images sont les termes les plus mobiles et les plus susceptibles de mutations dans un processus histoήque. Je devrais donc m'inteπoger sur le rδle, tout a fait acciden- tel, d'unique temoignage de fondation d'une culture que constitue l'art des epoques paleolithiques. Mais si je ne puis saisir ce qu'est une figure qu'a l'abri de fables d'oήgine (elles sont grecques : le portrait derobe sur l'ombre de l'amant au matin ; mais ces fables sont l 'oήgine du roman), et ήen de son essence ou de son usage, je dois aussitδt comprendre que cette enigme ne s'elucide que rap- portee au fonds ou a l'ensemble symbolique dont elle est une par- tie vivante. Je dois donc comprendre que l'image n'est pas justifiee par ce que l'on nomme sa denotation (son modele reel) : elle en est une reelaboration ; elle en fait une fiction ponctuellement limitee qui s'etend dans un univers (c'est-a-dire dans une solidaήte) de foπnes. Ce petit livre, sous foπne d'interventions sur des travaux publies, puis sous celle de propositions d'analyses, enregistre quelques donnees d'observatίons et de reflexίons sur l'art paήetal ; j'y parle surtout de l'etat actuel des interpretations; le reste n'est pas mon fait. Ces pages ne pretendent donc pas a la synthese ; tout juste au rappel, et d'abord pour le plaisίr de mon exercice, a un ~eu de methode: il s'agit, pour des reuvres de contexte et de culture mcon- nus de menager des niveaux d'interpretation, c'est-a-dire d'eviter le ~recipite sur les figures d'une ίmage ou d'un fantasme du reel; d'eviter aussi une malencontreuse abreviation de processus de cau- salite qui, sous l'idee d'une evolution de l 'outί l et de la « pensee », reduisent les reuvres en une pauvre transposition de realites et de soucis economiques elementaires. Ces reuvres sont des enigmes et elles le sont en tant que realites symboliques entί eres. Je m'en prends, sans idee polemique, regulierement au chaman parce qu'il constίtue le demίer reste, tres embaπassant, d'un apport 9 de l'ancien comparatisme ethnographiqυe. Ce passe-partoυt cυltu rel π'ajamais rίeπ exp liqυe ni des ceυvres ni des cυltures iπconnυes. ΙΙ est toυt aυ plυs une hypotheqυe tres eπcombrante sυr la forme de νie sociale inconnυe des societes paleolithiqυes ; les schemas « reli- gieux » qυ'il ίηdυίt (et doπt les temoignages ethnographiqυes πe transmettent guere qυ'un etat de degeπeresceπce de grandes fonc- tions symboliqυes) οπt jυsqυ'a preseπt permis de πe ήeπ expliqυer des figuratioπs : πi leυr foπctioπ, ni leur organisation, ni leυr « semantiqυe ». Je crois doπc surtoυt important de πe plυs redυire l'art paleolithiqυe a l 'ίllυstratioπ de doctrines empruntees, geπera lemeπt a des sources ethnologiqυes datees, ου a des idees somrnaires sur la magie et les religioπs primitives. Ρeυ importe qυe le resυltat provisoire de la qυestioπ insiste sur le caractere eπigmatiqυe des figuratioπs. Je ne vois pas ηοη plυs qυe la peiπture histoήqυe classiqυe ου modeme ait jamais cesse de prodυire des eπigmes, de les regler, de les reglemeπter. Le « reel » ποπ plυ s π'a jamais ete leur programrne mais l 'i llυsion constamrneπt entretenυe de leur seπs ; l 'image est un processus de metamorphose. Ainsί la realίte dont temoigne la peinture reπais saπte chaπge quelque chose a la « realite )) presentee dans l'art medieval. L 'υηe et I 'aυtre donnent par accideπt une image de la vie ου des portraits d'acteurs de leur theatre, mais l'une et l'autre s?nt or?anise~s par des fictioπs. Α la dramaturgie de la Redemp- tιoπ quι domιne largemeπt l'art medieval, fait sυite une philoso- phie dans laquelle le lien des homrnes avec la πature est poeti- qυemeπt reπouvele. Le retour des mythologies anciennes et la mode de~ Oνides πtora/ίses sont au moins le temoignage d'une philoso- phie concυπente aux dogmes chretiens. Le reel cepeπdant y est un terme evanouissant; son emploi est moral et ce qu'il decήt est υn roman : celui, medieval, d 'une incamatioπ de la Ιοί chretienne ου celυi, renaissaπt, d 'υne memoire retroυvee ; la memoire y devient ~e fonction redemptrice de ι 'hυmanite, elle ameπage le jeυ de sa lιberte historiqυe. Voila un terrne concuπeπt aυ syllogisme de la Redemption de toute la philosophie medievale. Ces fictioπs, cepen- daπt, servent tour a tour, l'une et l 'aυtre, a dire οιΊ est la realite ' 10 f c'est-a-dire a designer la construction ideologique propre a cha- cυne de uploads/Litterature/ schefer-questions-art-paleo.pdf
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- Publié le Nov 08, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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