Séquence : analyse littéraire (Aux Champs, de Maupassant) Question de lecture :

Séquence : analyse littéraire (Aux Champs, de Maupassant) Question de lecture : quel jugement le lecteur peut-il porter sur l’attitude des personnages ? Texte de lecteur La situation initiale a permis de mettre en évidence la pauvreté des deux familles de paysans et la similitude de leurs conditions de vie. L’arrivée d’un couple devant la maison des Tuvache constitue l’élément déclencheur du récit. Un certain mystère entoure cet épisode car le lecteur ne connaît pas immédiatement l’identité exacte de ces personnages (« une voiture » ; « une jeune femme » ; l.31-32). Cet effet d’attente donne envie de connaître la suite des événements. De plus, l’attitude de cette femme est curieuse : pourquoi s’intéresse- t-elle aux enfants ? Le lecteur obtient la réponse à cette question quelques lignes plus loin ; les d’Hubières n’ont pas d’enfants et souhaitent adopter le petit Charlot contre de l’argent. Le narrateur oriente le jugement du lecteur par des portraits connotés. Celui de Mme d’Hubières est péjoratif et marqué par l’ironie qui insiste sur le caractère capricieux du personnage. Son immaturité s’exprime dans une comparaison « comme une gamine » (49) et un présent de vérité générale (une « femme gâtée qui ne veut jamais attendre », 109). Elle ne supporte pas la frustration, et soumet son mari à sa volonté. Son désir d’enfant la rend incapable de percevoir la misère dans laquelle vivent les paysans (« sont-ils jolis à grouiller dans la poussière », l. 34-35). Elle considère les petits comme des animaux que l’on apprivoise par des friandises, ou même des objets que l’on peut acheter, le « bibelot désiré d’un magasin » (136). A l’inverse, le portrait des Tuvache est connoté de façon méliorative : ils refusent de « vendre » leur enfant. Leur indignation est rendue par de nombreuses phrases exclamatives (« Ah ! Mais non ! Ce s’rait une abomination », l. 82-83). L’opposition sociale entre la riche bourgeoisie et les paysans est exprimée par l’opposition des niveaux de langue. Les Tuvache utilisent des tournures familières, fautives : élisions, déformations (« c’est i permis d’vouloir prendre un éfant comme ça ! » l. 95-96), conjugaison erronée (« j’vous vendions Charlot », l. 81), vocabulaire allusif et absence de négation (« c’est pas des choses qu’on d’mande à une mère, ça ! » l. 82). Les d’Hubières au contraire ont un langage soutenu, avec de longues phrases complexes, un vocabulaire précis et recherché (71-79). Ainsi, cette scène de négociation paraît « réaliste ». L’effet de réel est également souligné par l’utilisation du dialogue qui donne au lecteur l’impression d’assister « en direct » à la discussion. Le narrateur semble donc donner raison aux Tuvache. La deuxième scène de négociation, chez les Vallin, va dans le même sens. L’accent est mis sur la cupidité des paysans qui n’hésitent pas à marchander pour obtenir un meilleur prix de la vente de leur enfant (« i nous faut cent vingt francs », l. 129-130). La construction « en écho » de ces deux scènes met en valeur l’amour filial véritable et condamne l’appât du gain. PDF Pro Evaluation uploads/Litterature/ seance-2-texte-de-lecteur.pdf

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