© 2021 Éditions S.O.I.S 24580 PLAZAC Infographie couverture : Fabienne Melchior
© 2021 Éditions S.O.I.S 24580 PLAZAC Infographie couverture : Fabienne Melchior. © Image originale de Silvio Zimmermann - Pixabay ISBN: 978-2-916621-89-0 Tous droits réservés pour la version française. Anne Givaudan SUIS TON CŒUR AUSSI LONGTEMPS QUE TU VIS ÉDITIONS SOIS D’ANNE GIVAUDAN • ET SI LA VIE CONTINUAIT...* • IMPLANTS & PARASITAGES* • VOYAGER ENTRE LES MONDES* • LA MAGICIENNE ET LA PETITE FILLE* • DES AMOURS SINGULIERES* • SONS ESSENIENS (CD INCLUS)* • PETIT MANUEL POUR UN GRAND PASSAGE* • PRATIQUES ESSENIENNES POUR UNE NOUVELLE TERRE* • RENCONTRE AVEC LES ETRES DE LA NATURE* • L’INSOUPÇONNABLE DESTIN DE GINA SUTTON* • Nos MEMOIRES: DES PRISONS OU DES AILES* • LA RUPTURE DE CONTRAT* • FORMES-PENSEES (tome 1 et 2)* • LES DOSSIERS SUR LE GOUVERNEMENT MONDIAL* • LECTURE D’AURAS ET SOINS ESSENIENS * • ALLIANCE* • WALK-IN* • CD DE MEDITATIONS GUIDEES* (VOIR LA LISTE A LA FIN DU LIVRE) D’ANNE GIVAUDAN ET DANIEL MEUROIS • TERRE D’ÉMERAUDE * — Témoignage d’outre-corps • PAR L’ESPRIT DU SOLEIL* • CHRONIQUE D’UN DÉPART* — Afin de guider ceux qui nous quittent • CELUI QUI VIENT* • SOIS * — Pratiques pour être et agir • LES NEUF MARCHES* • RECITS D’UN VOYAGEUR DE L’ASTRAL** • DE MÉMOIRE D’ESSÉNIEN (tome 1)** - L'autre visage de Jésus • CHEMINS DE CE TEMPS-LÀ (tome 2)** - De mémoire d’Essénien • LE PEUPLE ANIMAL** • LE VOYAGE À SHAMBHALLA*** - Un pèlerinage vers Soi • WESAK*** — L’heure de la réconciliation • Éditions S.OJ.S. — ** Éditions Le Passe-Monde — *** Éditions Le Perséa Éditions S.0.1.S. - 24580 PLAZAC Tél: 0553511950 - editions@sois.fr - www.sois.fr 1 Je m’appelle Julien, mais aujourd’hui je ne sais plus si c’est encore d’actualité... Tout ça à cause d’une boîte de conserve, une banale boîte de haricots verts vide qui traînait sur un trottoir ! J’ai entendu dire un jour que le battement de l’aile d’un papillon peut déclencher un ouragan à l’autre bout de la planète. C’est très certainement exagéré, je suppose, mais quand même, cette boîte de métal sur le trottoir vient juste de changer ma vie et je n’en reviens pas. Je vais reprendre l’histoire dès le début pour vous, pour moi surtout car cela va peut-être m’éclairer et 9 « Quand nous ne sommes plus en mesure de changer une situation nous sommes mis au défi de nous changer nous-mêmes » — Viktor Frankl. me faire comprendre ce que je fais là, dans ce RIEN qui m’angoisse terriblement. Moi, Julien, je suis la personne la plus anodine qui soit et heureux de l’être... En gros, cela signifie que je ne veux prendre aucun risque, aucune responsabilité, c’est d’ailleurs pour cette raison qu’à presque quarante ans je ne suis toujours pas en couple et toujours sans enfants et sans animaux. Il m’arrive bien entendu de sortir le chien de ma voisine mais ce n’est ni pour l’aider ni par compassion, ma seule raison durant cette stupide période de confinement c’est de pouvoir sortir de mon appartement de deux pièces. En fait, oui, je vis à cette époque étrange où le monde semble basculer et m’obliger comme tant d’autres à revoir mes critères. Pour moi sincèrement, ce n’est pas très grave car je n’ai pas de critères... ou du moins il me semble ne pas en avoir si je veux être honnête. Je m’habille « basique » c’est-à-dire avec des vête- ments sans style particulier, ni élégants, ni sports, rien qui puisse choquer qui que ce soit, ni qui puisse me démarquer du commun des mortels et qui m’aide surtout à passer inaperçu. 10 Ma nourriture n’est guère plus originale. Je mange ce qui me tombe sous la main et quand je fais les courses, j’achète ce qui est présenté à la hauteur de mes yeux. J’ai entendu dire que les publicistes et les psychologues savent parfaitement où placer les produits qui doivent se vendre en priorité, c’est-à-dire à hauteur des yeux. Quant à mes distractions il m’arrive d’aller au cinéma mais ça s’arrête là. Vous allez croire que je suis indifférent au monde extérieur mais mon monde intérieur m’est encore bien plus étranger, parfois j’ai même l’impression curieuse de ne rien ressentir... Dernièrement ma voisine de palier, Madame Stauffer la propriétaire du chien Toby m’a avoué : « Julien tu donnes parfois l’impression d’être un robot sans âme et sans émotions. — Pourquoi dites-vous cela? » lui demandai-je par simple politesse, me fichant en vérité complètement de sa réponse. C’est alors qu’elle rétorqua, tout en se mordillant la lèvre comme si les mots sortaient avec difficulté en se bousculant parfois : « Tu te souviens du petit garçon du dessus?... » Elle ne me posait pas vraiment la question tandis que son doigt indiquait l’étage supérieur de notre immeuble. Elle continua d’une voix basse et d’un ton conspirationniste tout à fait dans l’air du temps. « Cet enfant est battu et je l’entends pleurer trop souvent... son beau-père ne l’aime pas. Mais lorsque je t’en ai parlé tu m’as simplement rétorqué : 11 « Et alors que voulez-vous que je fasse? ». C’est exactement ce que j’aurais eu envie de lui répondre en cet instant mais je n’osais pas récidiver dans cette supposée indifférence que l’on me collait trop facilement. OK, je me voulais transparent mais la souffrance de qui que ce soit me terrorisait, me paralysait et réellement, je ne savais pas que faire. Je rassemblai les morceaux de mon mental qui commençaient à s’éparpiller et à prendre la fuite : « Et pour cet enfant que faire ? si vous avez une idée je vous aiderai... Je ne suis pas sûr que ses parents ne l’aiment pas et vous, vous en avez la certitude? » Madame Stauffer ne me répondit pas. Elle rentra et ferma la porte comme si elle s’était soudainement souvenue d’une urgence. Je savais de mon côté qu’elle aimait dramatiser les évènements afin d’égayer sa vie qu’elle trouvait trop monotone. Prise au piège, je me dis que cette fois elle me laisserait tranquille quelque temps. En fait, ce que je veux, ce que je recherche, c’est qu’on me fiche la paix ! Cela m’amène à être précis, ordonné et surtout obéissant aux ordres des chefs qui, eux, doivent savoir ce qui doit être fait et par conséquent, décider à ma place. Moi je ne veux pas m’embêter avec ça et « Ça », ce sont toutes les responsabilités qui vous tombent 12 dessus dès qu’on prend une décision. Si je pouvais passer entre les murs et les tapisseries comme le dit une expression populaire, ça me conviendrait tout à fait. J'aime bien aussi l’image de l’autruche qui se met la tête dans le sable. Bon, vous l’aurez compris, tout ça c’est un peu moi: pas téméraire, pas courageux, très obéissant même si cela semble stupide. Par exemple, parmi mes collègues, il en est qui se révoltent en ce moment contre le masque, le confi- nement, la vaccination. Moi, non. Je me confine tout seul et quand je veux respirer le CO2 de la cité, Toby le labrador d’en face fait mon affaire. Alors justement je ne comprends pas pourquoi cet- Ic histoire stupide m’est arrivée à moi. Vous devez vous demander ce qui m’est arrivé mais je ne sais pas réellement l’expliquer moi- même, alors je continue. C'était un jour apparemment comme les autres et je sortais du bureau où nous étions trois à travailler en alternance. Ce fichu virus m’arrangeait bien puisque je ne venais travailler que deux jours par semaine depuis un mois. J’étais sorti pour respirer un quart d’heure en me promenant le long de la petite route qui longeait le canal. Le ciel était gris uniforme, rien de bien remar- quable, je portais mon masque parce qu’on nous 13 avait dit qu’il le fallait et même si je n’y croyais pas vraiment, j’obéissais. Je ne voulais pas d’ennuis. J’étais bien trop anxieux et fragile pour supporter toute opposition ou remarque désagréable de qui que ce soit. La veille, dans la supérette où j’ai l’habitude de m’approvisionner, j’avais assisté à une altercation dont je me serais bien passé : un vieil homme insultait deux jeunes gens qui ne portaient pas leurs masques. Ils étaient tranquillement en train de fumer dehors, devant le magasin. L’homme en colère, masqué jusqu’aux yeux les accusait de tous les maux et les rendait presque responsables de la pandémie. Hors de lui et devant le rire des deux jeunes garçons il criait: « C’est à cause de gens comme vous qu’on en est là, vous allez nous faire mourir ! ». Les garçons ne répondaient pas, sans doute agacés mais conscients que le vieux risquait gros s’ils déci- daient de réagir. Par chance un policier ameuté par les cris vint calmer le vieil homme avant qu’un drame n’éclate. Je ne savais plus où me mettre et je fus soulagé de voir intervenir l’homme en uniforme. Quelque part j’avais l’impression d’entendre ma mère: « Julien tu vas me faire mourir » criait-elle lorsqu’elle était exaspérée par uploads/Litterature/ suis-ton-coeur-aussi-longtemps-que-tu-vis.pdf
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- Publié le Jui 05, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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