Léon BRUNSCHVICG Professeur de philosophie à la Sorbonne Membre de l’Institut (
Léon BRUNSCHVICG Professeur de philosophie à la Sorbonne Membre de l’Institut (1869-1944) LE GÉNIE DE PASCAL (1924) Librairie Hachette, Paris Un document produit en version numérique conjointement par Réjeanne Brunet-Toussaint, et Jean-Marc Simonet, bénévoles. Courriels: rtoussaint@aei.ca et jmsimonet@wanadoo.fr. Dans le cadre de la collection: "Les classiques des sciences sociales" Site web: http://www.uqac.ca/Classiques_des_sciences_sociales/ Une collection développée en collaboration avec la Bibliothèque Paul-Émile-Boulet de l'Université du Québec à Chicoutimi Site web: http://bibliotheque.uqac.ca/ Léon Brunschvicg — Le génie de Pascal 2 Politique d'utilisation de la bibliothèque des Classiques Toute reproduction et rediffusion de nos fichiers est interdite, même avec la mention de leur provenance, sans l’autorisation formelle, écrite, du fondateur des Classiques des sciences socia- les, Jean-Marie Tremblay, sociologue. 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Jean-Marie Tremblay, sociologue Fondateur et Président-directeur général, LES CLASSIQUES DES SCIENCES SOCIALES. Léon Brunschvicg — Le génie de Pascal 3 Cette édition électronique a été réalisée conjointement par Réjeanne Brunet- Toussaint, bénévole, Chomedey, Ville Laval, Québec, et Jean-Marc Simonet, bénévole, professeur des universités à la retraite, Paris. Correction : Réjeanne Brunet-Toussaint Relecture et mise en page : Jean-Marc Simonet Courriels: rtoussaint@aei.ca et jmsimonet@wanadoo.fr. A partir du livre de Léon Brunschvicg (1869-1944), Philosophe français, Membre de l’Institut, Le génie de Pascal Paris : Librairie hachette, 1924, 199 pp. Polices de caractères utilisées : Pour le texte: Verdana, 12 points. Pour les notes : Verdana, 10 points. Édition électronique réalisée avec le traitement de textes Microsoft Word 2004 pour Macintosh. Mise en page sur papier format : LETTRE (US letter), 8.5’’ x 11’’) Édition numérique réalisée le 23 août 2009 à Chicoutimi, Ville de Saguenay, province de Québec, Canada. Léon Brunschvicg — Le génie de Pascal 4 Léon BRUNSCHVICG Professeur de philosophie à la Sorbonne Membre de l’Institut (1869-1944 LE GÉNIE DE PASCAL Paris : Librairie hachette, 1924, 199 pp. Léon Brunschvicg — Le génie de Pascal 5 A LA MÉMOIRE d’ÉMILE et de PIERRE BOUTROUX, d’AUGUSTIN et de FÉLIX GAZIER. Léon Brunschvicg — Le génie de Pascal 6 Table des matières Avertissement Chapitre I. Pascal savant A. — Les travaux mathématiques B. — Les travaux physiques Chapitre II. Finesse et géométrie Chapitre III. Pascal et Port-Royal A. — La polémique des Provinciales B. — Les dissentiments avec Port-Royal Chapitre IV. L’expérience religieuse de Pascal A. — L’expérience du monde B. — L’expérience de l’histoire sainte C. — L’expérience du miracle Chapitre V. La solitude de Pascal Léon Brunschvicg — Le génie de Pascal 7 Table des matières Avertissement En juin 1923, lorsque fut commémorée la naissance de Blaise Pascal, la Société Mathématique de France nous avait invité à célébrer, dans une de ses séances, le Génie scientifique de Pas- cal, Nous aurions décliné cet honneur imprévu, si nous n’avions songé qu’il s’adressait à l’éditeur des Œuvres de Pascal. Or la partie de l’édition qui concernait les écrits mathématiques était due à notre ami Pierre Boutroux, mort prématurément l’année précédente. A la place qu’il laissait vide, nous avons essayé de retracer, dans leurs lignes générales, les résultats auxquels il était arrivé : le lecteur les retrouvera dans la première étude du présent ouvrage : Pascal savant. Un sentiment analogue nous a engagé à faire entrer dans ce re- cueil, sous le titre : Pascal et Port-Royal, des pages rédigées pour l’Introduction aux huit derniers volumes de notre édition. En dehors des textes qui touchent au problème de la Roulette, la charge de ces huit volumes avait été supportée par notre colla- borateur Félix Gazier, tué à Bouchavesnes en 1916. Mais nous n’avions pu obtenir de sa modestie qu’il acceptât d’en rédiger lui-même l’Introduction ; du moins n’avons-nous eu qu’à nous inspirer de ses travaux. Les documents réunis par Félix Gazier ne laissent dans l’ombre rien de ce qui peut servir à déterminer, non seulement l’attitude qui a été celle de Pascal et de Port- Royal, mais celle de leurs adversaires depuis le début de la per- sécution contre Arnauld jusqu’aux ripostes suscitées par la contre-offensive des Provinciales. Il était alors facile de replacer dans son cadre la Théologie morale, et de comprendre comment elle devait alarmer la délicatesse et la pureté de la conscience religieuse, non point du tout, ainsi qu’on affecte de le dire au- jourd’hui, par l’usage d’une casuistique, mais bien par sa dégé- nérescence entre des mains visiblement trop souples et trop complaisantes. Et pareillement, pour ce qui regarde les dissenti- ments provoqués entre Pascal et Port-Royal par l’exigence de signer le Formulaire, la vérité se rétablit d’elle-même dès qu’on Léon Brunschvicg — Le génie de Pascal 8 observe la précaution élémentaire de prendre en considération tous les témoignages, au lieu de faire comme les avocats que leur profession contraint de passer sous silence les éléments dé- favorables aux intérêts dont ils se trouvent chargés. Semblable méthode est de stricte convenance historique ; il est devenu pourtant nécessaire d’y insister, après que tant d’écrivains se sont occupés de Pascal avec le souci dominant de définir leur orthodoxie, lui infligeant par surcroît, et sur le ton le moins humble qui soit, des leçons d’humilité chrétienne. Nous disions, il y a dix ans : « Que Pascal soit demeuré pour chacun de nous comme un contemporain, et qu’il soit perpétuellement invoqué dans nos polémiques contemporaines, cela entraîne presque inévitable- ment à lui faire parler le langage de notre propre pensée philo- sophique, ou, ce qui est pis encore, à donner aux expressions même dont il s’est servi une interprétation qui en exclut la pen- sée pascalienne. Ainsi, pour nous en tenir à l’exemple qui a le plus de portée, l’opposition du cœur et de l’esprit n’est autre, chez Pascal, que l’opposition entre l’action que Dieu exerce en l’homme et l’action dont est capable l’homme réduit à ses forces naturelles. Si l’on fait abstraction de la théologie janséniste, cet- te opposition devient l’opposition de deux facultés au sein d’une même conscience individuelle ; elle rentre dans les cadres que le pragmatisme religieux (par Ollé-Laprune, disciple de Victor Cou- sin, par William James, disciple de Renouvier) emprunte à la psychologie éclectique des facultés. Or ce que le lecteur de Pas- cal doit bien comprendre, c’est qu’il s’agit là de tout autre chose que d’une confusion philosophique. Comme nous l’indiquions en 1904, au début d’un mouvement qui s’est si singulièrement ac- centué depuis, ceux qui réclament Pascal pour une doctrine d’immanence où la foi s’engendrerait par le seul jeu de la liberté humaine, risquent de faire abjurer à Pascal le christianisme qu’il a professé, pour le convertir malgré lui à une conception reli- gieuse qu’il a repoussée et combattue toute sa vie. Séparer dans les Pensées la préparation psychologique et morale de l’Apologie de toute la partie dogmatique qui, par l’ambiguïté de l’histoire, par les prophéties juives, par les miracles de Moïse et de Jésus- Léon Brunschvicg — Le génie de Pascal 9 Christ, devait être la substance positive de cette Apologie 1 ; — séparer ensuite les Pensées des Provinciales, où l’on ne veut plus voir qu’un exercice de style entrepris à la suggestion de mauvais conseillers ; — séparer enfin Pascal lui-même des hommes qui furent ses maîtres en Dieu, auxquels il n’a jamais reproché qu’un excès de timidité dans la défense de la cause commune, — telles sont les différentes phases du glissement inconscient auquel cer- tains des plus récents interprètes de Pascal se sont laissés en- traîner peu à peu. » Ce que nous regardions, en 1914, comme un glissement incons- cient, a pris aujourd’hui l’allure d’une manœuvre précise en vue d’une sorte d’annexion posthume. Joseph de Maistre s’acharnait à la fois contre Pascal et contre Port-Royal, reconstruisant l’histoire au gré d’un tempérament injurieux, tournant le procès des Provinciales à la confusion de leur auteur. Le pragmatisme de notre temps a poussé plus loin la fantaisie romantique. Que Port-Royal ait été convaincu d’hérésie, on ne se contente plus de l’insinuer, on le considère comme un fait acquis. Mais, sur ce fond poussé au noir, on veut que ressortent d’autant davantage l’innocence et la candeur de Pascal : s’il a tenu la plume contre les Jésuites, c’est pendant une période d’éclipse où il a été dé- pouillé de sa conscience par une influence pernicieuse, compara- ble à la réalité physique d’une uploads/Litterature/brunschvicg-genie-de-pascal.pdf
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- Publié le Jui 21, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
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