1 Ecole doctorale « Arts et métiers » ED 415 CONSERVATOIRE NATIONAL DES ARTS ET
1 Ecole doctorale « Arts et métiers » ED 415 CONSERVATOIRE NATIONAL DES ARTS ET METIERS Chaire de prospective industrielle Laboratoire d’Investigation en Prospective, Stratégie et Organisation (LIPSOR - GREG) SOUTENANCE DE THESE Marie-Astrid Le Theule Soutiendra publiquement sa thèse pour l’obtention du titre de Docteur es sciences de gestion Nouveau doctorat (arrêtés du 30 mars l982, du 21 juillet l999, du 25 avril 2002 et du 7 août 2006) Mercredi 19 décembre 2007 à 9 h 30 COMPTABILITE ET CONTROLE DANS LES ORGANISATIONS CREATIVES : UNE GESTION DES POSSIBLES ? JURY Directeur de Thèse : Monsieur Jacques LESOURNE Professeur émérite au Conservatoire National des Arts et Métiers Rapporteurs : Monsieur Howard S. BECKER Professeur à l’Université de Washington Monsieur Jean-Pierre BRECHET Professeur à l’Institut d’Administration des Entreprises de l’Université de Nantes Madame Anne PEZET Professeur à l’Université Paris Dauphine Suffragants : Monsieur Bernard COLASSE Professeur à l’Université Paris Dauphine Monsieur Yvon PESQUEUX Professeur au Conservatoire National des Arts et Métiers tel-00473251, version 1 - 14 Apr 2010 2 Le Conservatoire National des Arts et Métiers n’entend donner aucune approbation ni improbation aux opinions émises dans cette thèse ; ces opinions doivent être considérées comme propres à leurs auteurs tel-00473251, version 1 - 14 Apr 2010 3 Remerciements Je remercie tout d’abord mon directeur de thèse, le Professeur Jacques Lesourne ainsi que le Professeur Yvon Pesqueux dont l’exigence et l’ouverture d’esprit m’ont accompagnée. Je remercie les personnes rencontrées au cours des terrains : l’équipe d’Hatier Jeunesse et leurs auteurs qui m’ont donné le temps de les comprendre, les équipes du Théâtre de Verre et de Rivoli qui m’ont permis de « vivre ce que l’on cherche à comprendre », l’équipe du théâtre Le Lucernaire qui a suscité ma liberté de réflexion. Je remercie le Professeur Anne Pezet, le Professeur Howard Becker et le Professeur Jean- Pierre Bréchet d’avoir accepté d’être les rapporteurs de ce travail ainsi que le Professeur Bernard Colasse de participer au jury de thèse. Je remercie l’Equipe de l’INTEC, autour du Professeur Alain Burlaud et Monsieur Jean- Michel Nicolle, qui croit tant à la transmission. Je remercie mes Collègues du groupe CRIM pour leur engagement et tolérance. « On ne se construit jamais seul. » (sagesse populaire) Je remercie mes amis et collègues : Samuel Sponem pour son amitié tenace et profonde ; Stéphanie Laguérodie pour sa présence, son écoute et ses encouragements infaillibles ; Jean- Luc Moriceau pour ses échanges vivants ; Yannick Fronda pour sa compréhension et sa confiance ; Jean-Pascal Gond, Laure Cabantous, Bernard Leca pour leur écoute et attention ; Caroline Lambert, Claire Dambrin, Stéphanie Chatelain-Ponroy, Isabelle Chambost pour leur chaleur et bienveillance ; Gaëlle Valleur, Philippe Caillou, Yann Dalla Pria, Corentin Curchod, Eric Maton pour leur présence. « Je connais des présences généreuses, comme des arbres lesquels étendent loin leurs branches pour verser l’ombre. » (Saint-Exupéry, 1947, p. 455) Je remercie mes amis de Citadelle : Carine Chischkowsky, Séverine Nikel, l’Atelier Video et mon enseignant Madame Marina Galimberti ; Mona, l’Atelier d’Ecriture et mon enseignant Madame Georgia Makhlouf, Maria-Aubaine Desroche, Francesca, Stéphanie, Laure Poinsot, Christine Schweitzer, Malavika, Anne et Eric, Dianne et Howie, Dominique et Janine Solane, Isabelle et Michael Eydie, Alain Staron, Françoise Rossi, Isabelle et François-Gilles, Anne et Jérôme Besse, Laurel et John Kao et tous ceux qui me supportent pour leur regard soutenant. Je remercie ces Regards et Paroles de l’ombre et je remercie ceux dont le combat m’a donné une liberté quotidienne. tel-00473251, version 1 - 14 Apr 2010 4 INTRODUCTION ........................................................................................................................................................5 COMPTABILITE ET CREATION : DES RELATIONS PARADOXALES ?............................................................................6 LA COMPTABILITE COMME LANGAGE UNIQUE ET « UNIVERSEL » DANS UNE ECONOMIE DE MARCHE : QUELS IMPACTS SUR LA CREATION ?.....................................................................................................................................8 METHODOLOGIE : TROIS TEMPS, TROIS REGARDS...................................................................................................11 THESE : UNE TRAJECTOIRE NON LINEAIRE...............................................................................................................28 CHAPITRE 1. CREATION, COMPTABILITE ET CONTROLE................................................................30 SECTION 1. CREATION ET SOCIETE INDUSTRIELLE : NAISSANCE PAR LA SOCIETE INDUSTRIELLE DE LA POSITION AUTONOME DU CREATEUR .......................................................................................................................36 SECTION 2. CREATION ET GESTION - DE LA CONFRONTATION A LA COMPLEMENTARITE ? ..............................57 CONCLUSION.............................................................................................................................................................83 CHAPITRE 2. UNE MAISON D’EDITION, HATIER JEUNESSE : COMPTER POUR RENDRE DES COMPTES ....................................................................................................85 SECTION 1. DE LA NAISSANCE D’UN LIVRE JEUNESSE A SA COMMERCIALISATION CHEZ HATIER : UN MONDE A FAIBLE MARGE ET A TRANSMISSION CULTURELLE FORTE.......................................................................................89 SECTION 2. LE COMPTE DE RESULTAT : OBJET CENTRAL..................................................................................101 SECTION 3. D’UN CONTROLE PAR LES EDITEURS A UN CONTROLE PAR LES CONTROLEURS DE GESTION : D’UN CHAMP CULTUREL A UN CHAMP FINANCIER ..........................................................................................................125 POST REFLEXION : LE CONTROLE PAR LE SENS, UN MOMENT DE L’EDITION FRANÇAISE ? .................................143 CONCLUSION : « RENDRE DES COMPTES ».............................................................................................................147 CHAPITRE 3. DES SQUATS D’ARTISTES, LE THEATRE DE VERRE, RIVOLI : COMPTER POUR CONTER.................................................................................................................................150 SECTION 1. LES SQUATS D’ARTISTES : DE LA RUPTURE DU CONTROLE SOCIAL A LA RECONNAISSANCE SOCIALE .........................................................................................................................................................157 SECTION 2. LES SQUATS D’ARTISTES : UN MODE DE CONTROLE QUI STRUCTURE UN TYPE DE CREATION .....171 SECTION 3. L’UTILISATION DE LA COMPTABILITE POUR LEGITIMER UN MONDE DE L’ART ALTERNATIF........201 POST REFLEXION : ETRE PERFORMANT, EST-CE ETRE LEGITIME ?........................................................................230 CONCLUSION : « CONTER »....................................................................................................................................232 CHAPITRE 4. UN THEATRE, LE LUCERNAIRE : COMPTER POUR SE RENDRE COMPTE.....235 SECTION 1. LIEU DE CREATION...........................................................................................................................243 SECTION 2. LES PASSEURS DE CREATION : DES CRITERES DE GESTION QUI FORMATENT UN THEATRE ..........255 SECTION 3. RENDRE DES COMPTES ET SE RENDRE COMPTE..............................................................................270 CONCLUSION : SE RENDRE COMPTE.......................................................................................................................283 CONCLUSION : TRANSMISSION ET GESTION DES POSSIBLES ..........................................................285 QUAND LE PETIT PRINCE NOUS PARLE DE CHIFFRES, DE PROPRIETAIRES, D’ACTIONNAIRES ET DE SENS ..........286 RETOUR SUR DES QUESTIONNEMENTS METHODOLOGIQUES : L’INDEPENDANCE ET LA NEUTRALITE DU CHERCHEUR ............................................................................................................................................................287 CE QUE LES TERRAINS NOUS ONT DONNE A VOIR : UNE GESTION DES POSSIBLES................................................294 LES LIMITES ............................................................................................................................................................310 PERSPECTIVES.........................................................................................................................................................312 OUVERTURE : UN REGARD RECONNAISSANT........................................................................................................312 BIBLIOGRAPHIE ...................................................................................................................................................316 ANNEXES..................................................................................................................................................................327 TABLE DES MATIERES .......................................................................................................................................347 tel-00473251, version 1 - 14 Apr 2010 5 Introduction Janine Solane, figure emblématique de la danse, a créé son école à l'âge de quatorze ans en l935, a eu sa compagnie d'une centaine de danseuses, rempli Chaillot, travaillé avec Paul Valéry, Gérard Philippe, Jean Vilar, créé plus de deux mille chorégraphies et formé une centaine de professeurs. Mais la création est une fleur fragile... Ruinée à la suite des grèves de l968 (elle avait loué Chaillot pour plusieurs mois...), que restera-t-il de son œuvre après son départ ? Que restera-t-il de sa création ? J'ai grandi dans cette atmosphère de création et je reste toujours aussi frappée devant l'incommunicabilité entre les artistes d’un côté et les banquiers, financiers, gestionnaires de l’autre... Ils n'ont jamais le même langage, monde inconnu pour les uns comme pour les autres. Aujourd'hui, en tant qu'expert-comptable et consultante en gestion, je tente de conseiller des créateurs et cette incommunicabilité me saute aux yeux comme un décalage permanent. Ces personnes semblent être étrangères, décalées, d’une certaine façon en dehors de l’organisation au sein de laquelle elles travaillent : écrivains au sein de maisons d'édition, architectes sur les chantiers, photographes en galeries... Et pourtant, l’organisation a sa logique propre qu’on ne peut facilement écarter. Alors, que répondre en tant que gestionnaire si un écrivain part chercher son personnage plusieurs mois dans un ailleurs lointain, si cet architecte donne quelques indications sur son chantier et le quitte pour trouver son inspiration à l'étranger, si un photographe trouve qu'après trois photos du même style, c'est déjà trop ? Que répondre face à leur motivation intrinsèque, leur enthousiasme, leur passion, leur façon de voir le monde, leur doute ? Mais, d’un autre côté, que dire aux investisseurs, aux financiers qui parlent et écoutent dans leur langage de chiffres et de résultats ? Quels dispositifs mettre en place dans une organisation où la comptabilité et le contrôle dirigent par les normes et exigent des résultats ? Chacun parle sa langue, a sa façon de voir le monde. Le seul point commun pourrait être l’altérité de leurs motivations. Il est alors normal que les projets aient du mal à avancer. Et pourtant, des organisations particulièrement créatives existent dans de nombreux domaines d'activité (RAND ou Apple Computers aux USA, Gem Plus ou l'hôpital Necker en France...). Est-ce grâce à une structure, à des modes de gestion particuliers ? Plus globalement, de nombreuses entreprises abritent en leur sein des créateurs (maisons d'édition, luxe, production...). Ont-elles des attitudes différentes vis-à-vis de ces créateurs ? Enfin, il existe des cabinets de conseil en création. Utilisent-ils des types particuliers de gestion… ? tel-00473251, version 1 - 14 Apr 2010 6 Est-il dès lors possible d’analyser le processus créatif, de le contrôler ? Pourrait-on le susciter comme une simple ressource ? Comme l’affirmait Bernard Arnault, PDG de LVMH, grande firme spécialisée dans les produits de luxe, dans un quotidien national, samedi 19 janvier 2002 : « la créativité a un prix que nous sommes prêts à payer, à condition bien sûr, que cette créativité débouche sur un succès commercial. » Mais n’est-ce pas aller un peu vite en besogne ? Il n’est pas sûr que la comptabilité et le contrôle puissent ainsi si facilement gérer le processus de création, le considérer telle une ressource comme les autres. Il n'est vraiment pas sûr que uploads/Management/ art-comptabilite-et-controle-dans-les-organisations.pdf
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- Publié le Oct 03, 2021
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