1ère année Management Sup-Management I/ Introduction, définition du temps Défin
1ère année Management Sup-Management I/ Introduction, définition du temps Définition du dictionnaire Étymologie Le mot temps provient du latin tempus, de la même racine que le grec ancien τεμνεῖν (temnein), couper, qui fait référence à une division du flot du temps en éléments finis. temples (templum) dérive également de cette racine et en est la correspondance spatiale (le templum initial est la division de l’espace du ciel ou du sol en secteurs par les augures). Le mot « atome » (« insécable »), du grec ἄτομος (atomos) (non coupé, indivisible) dérive également de la même racine. Temps : nom masculin 1. Continuité indéfinie, milieu où se déroule la succession des évènements et des phénomènes, les changements, mouvements, et leur représentation dans la conscience. Le temps et l'espace. Synonymes : durée 2. Point repérable dans une succession par référence à un « avant » et un « après ». En ce temps-là. Synonymes : date ; époque ; instant ; moment. Le temps est une notion qui rend compte du changement dans le monde. Le questionnement s'est porté sur sa « nature intime » : propriété fondamentale de l'Univers, ou plus simplement produit de l'observation intellectuelle et de la perception humaine. La somme des réponses ne suffit pas à dégager un concept satisfaisant du temps. Toutes ne sont pas théoriques : la « pratique » changeante du temps par les hommes est d’une importance capitale. Il n'existe pas de mesure du temps de la même manière qu'il existe, par exemple, une mesure de la charge électrique. Dans ce qui suit il faudra comprendre « mesure de la durée » en lieu et place de mesure du temps. La mesure de la durée, c'est-à-dire du temps écoulé entre deux événements, se base sur des phénomènes périodiques (jours, oscillation d'un pendule...) ou quantiques (temps de transition électronique dans l'atome par exemple). La généralisation de la mesure du temps a changé la vie quotidienne, la pensée religieuse, philosophique, et scientifique. Pour la science, le temps est une mesure de l'évolution des phénomènes. Selon la théorie de la relativité, le temps est relatif (il dépend de l'observateur, avec quelques contraintes), et l'espace et le temps sont intimement liés, au point de se permuter partiellement l'un et l'autre dans plusieurs cas. Le temps est souvent représenté de façon linéaire (frises chronologiques). 1 1ère année Management Sup-Management Image représentant la vision du temps du Chronos Il semble que le temps puisse être considéré (et considérer n’est pas connaître) sous au moins deux aspects : l’aspect cyclique : cycle des jours, des saisons, de la vie… l’aspect linéaire : évolution, transformation irréversible, passage de la naissance à la mort… II/ La relation temps est propre à chacun La relation au temps permet d'observer que notre approche du temps nous est propre et peut être très différente de celle des personnes avec lesquelles nous interagissons. Les comportements autour du temps sont multiples ; chacun détient sa propre façon de concevoir le temps, de le découper, de l'utiliser, de par sa culture d'origine et de par son vécu. Il n'y a pas de bonne ou mauvaise façon de gérer son temps. Il s'agit seulement d'avoir une approche lucide sur son fonctionnement et celui des autres pour éviter des tensions inutiles. 2 1ère année Management Sup-Management Pourquoi l'u De ce qui précède, nous pouvons dire que l'objectif est d'observer dans quelle mesure notre rapport au temps nous éloigne du moment présent, en quoi la relation au temps des autres ou du rythme imposé par notre fonction, nous produit des difficultés. La question est comment nous utilisons notre temps, comment nous le découpons, et quels en sont les effets sur notre état interne et sur notre efficience. Particulièrement dans l'environnement du travail, nous sommes en permanence en prise avec l'extérieur. Rendez-vous, trajets, projets, comptes rendus, études de dossiers, coups de téléphone à passer, exigence de productivité, réunions de travail, d'information ou de communication, tout cela se prépare et souvent à plusieurs. La question est la prise de conscience de notre rapport au temps et du rapport au temps des autres. La relation au temps s'utilise quand nous souhaitons approfondir l'observation de notre mode de fonctionnement vis-à-vis du temps. Cela peut être lorsque nous avons à optimiser notre gestion du temps, à mieux équilibrer nos différentes activités, quand nous ressentons un manque d'harmonie interne ou des tensions avec nos collègues sur le sujet. III/ Superposition des temps 3 1ère année Management Sup-Management Depuis la révolution industrielle, le temps de travail est une mesure des activités professionnelles qui vise à les organiser, à les rationaliser (Terssac et al. 2000) et à les limiter (Waquet, 1998, 2000). Aujourd’hui, le temps de travail est toujours un temps dominant, un « temps pivot » (Boulin, 2000). Mais les relations qu’il entretient avec les autres temps sociaux et, en creux, la distribution des activités entre les hommes et les femmes, ont pris place dans le débat public. Certains fondements de notre conception du temps de travail s’en trouvent remis en cause (Terssac et al., 2000). La notion de temps de travail a toujours été porteuse de tensions, elle a souvent été au cœur de luttes sociales (c.f. chapitre I). Cependant, ces tensions ont aujourd’hui changé de forme. Elles se traduisent par une crise de la mesure du temps de travail et l’inadéquation du modèle du temps linéaire et décontextualisé pour analyser les pratiques des individus au vu de la pluralité des temps sociaux dans lesquels ils évoluent. Les enjeux sociaux et organisationnels relatifs au temps de travail ont donc changé de nature. La question de la porosité des temps se manifeste dans un contexte de remise en cause du paradigme du temps de travail « industriel », linéaire, quantitatif et masculin, même si ce paradigme demeure encore fortement ancré dans nos représentations. Elle s’inscrit dans un champ de forces en tension, en ce sens, elle demande à être étudiée dans un paradigme temporel qui permette de rendre compte de la pluralité des temps sociaux. Les questions qui animent les débats autour de la notion de temps de travail renvoient à des problématiques épistémologiques où s’opposent deux conceptions antagoniques du temps. Le temps est soit considéré soit comme un phénomène objectif, indépendant de l’action humaine, soit comme un phénomène subjectif, c'est-à-dire construit socialement (Jaques,1982 ; Adam, 1995). Dans la perspective du temps objectif, le temps est indépendant de l’homme, il est abstrait, invariant, linéaire, mécanique et quantitatif. La métaphore « le temps de horloges » illustre une telle conception du temps. Selon Barbara Adam (1990, 1995), la décontextetualisation du temps est une donnée fondamentale pour comprendre comment sont menées les analyses contemporaines du temps de travail. D’une façon générale, le temps est traité comme inséparable de sa mesure par l’horloge, il est alors assimilable à de l’argent au même titre qu’une autre ressource mesurable et quantifiable. Le temps devient l’un des paramètres dans lequel se déroule la vie au travail. En conséquence, les recherches en sciences de gestion s’intéressent aujourd’hui essentiellement à la synchronisation des tâches, l’emploi du temps, les délais et les priorités, le contrôle et le pouvoir. La plupart des études ne font pas la différence entre le temps comme objet de mesure, qui est le même pour tous, et le temps subjectif, celui vécu par l’individu (Adam, 1990, 1995). A l’inverse, le temps subjectif, vécu par l’individu, est resté qualitatif et contextualisé. Une heure peut paraître interminable ou une journée trop courte (Aubert, 2003). La perspective subjective conceptualise le temps comme le produit de normes, de croyances et d’habitudes d’individus ou de groupes. Dans une telle perspective, le temps est construit par les membres de l’organisation, il est relatif, contextuel, inégal et qualitatif. La façon dont l’individu perçoit le temps et les durées peut donc être très dissemblable de ce que lui indique l’horloge (Adam, 1995). 4 1ère année Management Sup-Management La dichotomie entre temps subjectif et temps objectif est souvent associée à l’opposition entre le temps des horloges et le temps des événements, Chronos et Kairos (Orlikowski, Yates, 2002). Chronos symbolise le temps mesuré par le chronomètre alors que Kairos, du dieu grec de l’opportunité, se réfère au temps de l’Humain, des intentions et des buts, il mesure l’activité humaine (Jaques, 1982). Ces deux postures théoriques présentent chacune des avantages et inconvénients. Penser le temps comme linéaire, universel, mesurable et décontextualisé, ne permet pas de représenter la vie d’un individu autrement que par des séquences d’activités (le temps de travail, suivi du temps de transport, suivi du temps de loisir, etc.). Or, comme le soulignent de nombreux auteurs (Adam, 1990 ; Terrsac et Tremblay, 2000 ; Aubert, 2003), il est difficile de réduire les temporalités d’un individu à des séquences. Cependant, la vie des organisations n’en reste pas moins structurée par des marqueurs temporels, tels les horaires de travail, des transports, les délais fixé dans le cadre de plannings, etc. (Orlikowski, Yates, 2002). Si le terme Temps contient une multitude de significations, nous retiendrons essentiellement deux acceptions pour l’analyse du temps de travail uploads/Management/ cours-gestion-du-temps-s1-new.pdf
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- Publié le Dec 13, 2021
- Catégorie Management
- Langue French
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