DES PHENOMENES PREMONITOIRES Pressentiments – rêves prophétiques clairvoyance d

DES PHENOMENES PREMONITOIRES Pressentiments – rêves prophétiques clairvoyance dans le futur, etc. ERNEST BOZZANO - 1 - INTRODUCTION Dans le langage technique adopté par la Société Anglaise de Recherches Psychiques, le phénomène « prémonitoire » a reçu cette simple définition « Préannonce supernormale d'un événement futur quelconque » ; et cette définition semble heureuse et adéquate, si l'on considère que grâce à l’addition opportune de la parole « supernormale », tous les cas pseudo- prémonitoires dont la réalisation est probablement due à un fait de suggestion et d'auto- suggestion, ou à des inférences consécutives à des états anormaux d'hyperesthésie sensorio- psychique, se trouvent définitivement éliminés. Il en dérive que le terme de « prémonition » se trouve synonyme de cet autre : « clairvoyance dans le futur » employé par les anciens magnétologues, et que tous deux comprennent tous les cas qui, selon leurs modalités particulières de manifestation, prennent dans le langage commun les noms de « pressentiment », « avertissement », « prédiction », « divination », « prophétie ». Au sujet de la valeur intrinsèque des phénomènes en question, je me trouve d'accord avec le Dr Samona, dont l'avis est que « parmi les phénomènes métapsychiques, ceux prémonitoires, qui pourtant défient toutes nos conceptions les plus hardies pour atteindre à leur explication, sont parmi ceux de l'existence desquels il est moins permis de douter, car il y a des cas véritablement authentiques devant lesquels nous sommes forcés de nous incliner malgré leur inintelligibilité absolue ». (Psiche misteriosa, p. 184) Telle était justement l'opinion du Dr Karl du Prel. Pour se rendre compte de la fréquence avec laquelle ils se réalisent, il suffit de consulter l'histoire des peuples ; on y glanera de nombreux exemples, et dans tous les temps. Et si l'on veut recourir au critère pratique du témoignage humain, on constatera qu'en interrogeant un groupe de personnes prises au hasard, il est bien difficile qu'aucune d'entre elles n'ait à raconter un incident personnel du genre ; ce qu'on ne peut pas affirmer pour la télépathie. En sorte qu'on est entraîné à conclure que les phénomènes prémonitoires prennent rang parmi les plus communs de la casuistique métapsychique. Ils se déterminent, en très grande majorité, durant le sommeil naturel ou provoqué ; plus rarement en conditions de veille ; et même lorsque ceci advient, il est aisé d'y rencontrer toujours des indices qui permettent de reconnaître un état plus ou moins déguisé d'auto- hypnose légère, ou d' « absence psychique », chez le sensitif. Le plus souvent, les faits qui nous occupent se rapportent à la personne même du percipient, moins fréquemment à des tiers, et beaucoup plus rarement à des événements politiques, sociaux, météorologiques. Leurs modes d'extrinsécation sont des plus variés, et comprennent à peu près toute la gamme de la casuistique. métapsychique. Dans leur forme la plus simple, ils consistent en un vague sentiment d'anxiété profonde ou de sombre présage, sentiment non motivé et insurmontable, qui porte inconsciemment le sujet à orienter sa propre pensée vers celle de telle personne, ou cet ordre spécial d'événements qui constitueront l'objet de la prémonition. Plus communément, ils assument une forme de visualisation hallucinatoire, aussi bien spontanée que provoquée, dans laquelle des tableaux d'événements futurs se manifestent au percipient dans une succession extrêmement fugace,tantôt en groupements plastiques, tantôt avec action cinématographique, parfois avec l'apparence d'événements réels, d'autres fois d'une manière idéographique et symbolique ; dans lequel cas la véritable signification du symbole n'apparaîtra totalement dévoilée qu'après réalisation de l'événement. Non moins fréquemment, ils se présentent sous forme d'audition hallucinatoire, où une voix, reconnue parfois pour intérieure ou subjective, ou bien revêtant un timbre objectif, et souvent familier, préannonce dans un langage plus ou moins énigmatique des événements futurs. En d'autres circonstances, ils se traduisent en un phénomène phonique à empreinte décidément objective, - 2 - comme par exemple lorsque des coups, des gémissements, des bruits de toute sorte (fidèles dans chacun des cas, à leur modalité d'extrinsécation) se reproduisent traditionnellement dans une famille pour annoncer la mort d'un de ses membres. En d'autres cas analogues, les préannonces de la mort d'une personne à son entourage se produisent au contraire par l'apparition d'un fantôme de défunt, toujours identique. A noter encore un genre de prémonitions transmises sous forme d'impulsion motrice irréfrénable, qui pousse le sensitif à des actes paraissant absurdes parce que non motivés, comme par exemple à retourner sûr ses pas, à prendre la course, à changer de place ou de route, échappant de cette manière à un grave danger qui le menaçait à son insu. On comptera enfin un dernier genre, plutôt rare, de prémonitions qui assument une forme divinatoire, de façon que le sensitif est amené malgré lui à exprimer des prophéties dont il ne se sent point responsable ; dans ce cas, la forme oraculaire qu'assument d'habitude ses paroles, fait penser aux réponses des oracles gréco- romains. L'un des caractères spéciaux des phénomènes que nous étudions, est de se rapporter ordinairement à des événements douloureux, rarement à des incidents joyeux. Ce caractère est bien connu, quoique certains le mettent en doute, en se basant sur le fait de la réalisation fréquente de prémonitions insignifiantes et banales, avec pronostic ni triste ni gai. Cependant si l'existence de telles manifestations met en évidence la complexité troublante du problème à résoudre, elle ne suffit pas, à mon avis, à infirmer le caractère évident dont je parle, d'autant plus que ces manifestations insignifiantes et banales sembleraient susceptibles d'une explication particulière. Nous commenterons en temps voulu ces aspects si embrouillés et si suggestifs des phénomènes prémonitoires. Un autre de leur caractère digne de remarque consisterait dans le fait qu'un grand nombre de songes prémonitoires visitent à différentes reprises, et toujours d'une manière identique, le percipient, soit dans la même nuit, soit en d'autres successives, comme si on voulait en réitérer l'impression sur le dormeur dans le but de la rendre plus durable, ce qui ne manque jamais de se réaliser en telles circonstances. Cependant, alors qu'on voit ceci s'effectuer en de nombreux cas ; on pourrait en même temps avancer que le caractère de ces mêmes rêves consiste en une tendance opposée, celle de montrer une labilité sui generis ; labilité qui diffère néanmoins grandement de celle des rêves ordinaires, puisque d'une part, le songe prémonitoire est d'abord beaucoup plus vivace que le songe ordinaire, si bien que le percipient en conserve un souvenir très clair au réveil, joint à un intérêt inhabituel pour ce rêve (ce qui pousse le percipient à le raconter, ou à en prendre note ) mais que, d'autre part, ce même songe, bien que rappelé, répété, commenté, écrit (toutes circonstances qui devraient le fixer dans les centres mnémoniques), est presque toujours sujet à une rapide et totale oblitération ; celle-ci, à son tour, sera éphémère et transitoire, car au moment où se réaliseront les incidents vus en rêve, le. souvenir du songe apparaîtra comme un éclair à l'esprit du percipient avec toute sa vivacité première. Il serait facile, dans ces processus, de relever des analogies avec les cas de suggestion post-hypnotique ; cependant la suggestion post- hypnotique pré-suppose un « agent suggestionneur », qu'on serait induit par là à supposer aussi dans les songes prémonitoires, auquel cas il serait inutile de le rechercher en se fiant à des analogies de cette nature, qui pourront un jour faciliter les recherches pour établir par quelles voies cérébrales les prémonitions s'extrinsèquent, mais jamais ne se prêteront à résoudre la question ardue de leur genèse. Les traits caractéristiques cités, bien que remarquables spécialement dans les rêves pré-monitoires, s'observent plus ou moins dans toute la phénoménologie que nous examinons, surtout dans celle qui revêt une forme hallucinatoire auditive, et dans laquelle on retrouve fréquemment des cas se répétant, et d'autres qui présentent les phases habituelles de «labilité» combinée à la « réviviscence ». Font exception dans chaque catégorie les cas où le percipient, au lieu de jouer un rôle prépondérant, ou secondaire dans l'événement prévu, sert d'instrument consultable, comme dans le cas des « somnambules clairvoyantes », et de tous autres genres - 3 - de pythonisses anciennes et modernes. Cette forme indirecte et provoquée de prémonitions est extrêmement intéressante, car elle concourt à renforcer une théorie qui se présente comme fondamentale en cette sorte de manifestations, selon laquelle il serait vain de rechercher en une formule unitaire l'explication de la phénoménologie prémonitoire, qui tirerait au contraire son origine de causes multiples, tantôt subconscientes tantôt extrinsèques, toujours supernormales. Un troisième caractère des phénomènes prémonitoires concerne la « notion du temps » ; cette notion semblerait un élément impossible à traduire en nos termes humains, du « plan supernormal » au plan « mental » ; par conséquent, les dates des phénomènes prémonitoires demeurent presque toujours imprécisées ; et le voyant en somnambulisme, ou un autre à sa place, juge approximativement du temps de différentes manières, mais le plus souvent d'après la distance à laquelle se présente dans sa vision intérieure le cadre des événements futurs ; s'il est très proche, il en concluera uploads/Management/ des-phenomenes-premonitoires.pdf

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  • Publié le Jui 01, 2021
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