source : http://huyghe.fr, le site de F. B.Huyghe Mode d'emploi : ce petit guid
source : http://huyghe.fr, le site de F. B.Huyghe Mode d'emploi : ce petit guide accompagne le cours de François-Bernard Huyghe sur la veille. Vous trouverez ici un résumé, avec liens hypertextes notamment vers des pages du site huyghe.fr. Bien entendu, personne ne pense que vous allez lire absolument tous les documents auxquels il est fait renvoi : ce serait très long et passablement répétitif (il y a forcément des redondances). Simplement, au gré de vos curiosités, vous pouvez approfondir tel ou tel point et construire votre propre méthode de documentation et de veille. Si certains termes vous semblent obscurs, il suffit de vous référer à ce glossaire, à cette bibliographie ou même allez explorer un site "Influence & crise" où est rassemblée une anthologie de plus de cent textes sur des question de stratégie de l'information. Vous pouvez également consulter des livres, comme "Comprendre le pouvoir stratégique des médias" ou le e-book Influence et réputation, aller télécharger des brochures voire même des livres numériques. Si vraiment vous en vouliez encore plus, vous pourriez même me suivre sur Twitter: @huyghefb. À vous de prendre ce qui vous convient. L'idée est de vous donner des sources d'information diverses où puiser, chacun se forgeant l'outil dont il a besoin. INTELLIGENCE STRATÉGIQUE ET VEILLE • Éclairer la réalité, gagner en liberté d’action L’intelligence stratégique (notion plus vaste que celle d’intelligence économique) recouvre toutes les activités organisées qui visent à acquérir une information de valeur stratégique, à l’interpréter pour la rendre utilisable en vue de l’action, et à la faire parvenir aux décideurs au bon moment. Cette valeur stratégique se mesure notamment à la capacité que confère l’information (ici entendue comme « les nouvelles ») de réduire l’incertitude à laquelle est confronté tout décideur, de lui fournir des éléments de choix voire d’anticipation et de faire gagner du temps et de la liberté d’action (notamment par rapport à un rival ou à un adversaire). Qu’est-ce que s’informer (et information stratégique ) ? • Des informations pertinentes et vraies, un but stratégique et juste à temps La recherche d’information (terme qui peut recouvrir aussi bien des données stockées quelque part que des messages circulant, des «nouvelles» ou des connaissances reliées à un ensemble d'autres connaissance) est indispensable pour tout organisation. L’information qui nous concerne ici doit répondre à des critères de : - pertinence (en quoi elle concerne notre projet stratégique et se traduit, par exemple, en termes de dangers et opportunités) - authenticité (bien émaner de la source désirée) et véracité (bien décrire la réalité) - «fraîcheur» (parvenir à temps pour l’action) - exhaustivité (bien couvrir l’ensemble du sujet) - etc.. Des qualités parfois difficiles à concilier avec la détection des signaux faibles • L'information et ses ennemis : désinformation, surinformation,… Acquérir l’information, c’est aussi se préserver de plusieurs dangers : • la désinformation délibérée (La désinformation consiste à propager délibérément des informations fausses pour influencer une opinion et affaiblir un adversaire.) • la surinformation accrue par la surabondance de texte et images disponibles sur le Web. La surinformation avec ses inconvénients (impossibilité d’être exhaustif, problèmes de temps, difficulté de remonter à la source primaire, confrontation à la circulation circulante de l’information..) présente un autre danger : l’abondance crée la redondance. En d’autres termes, on s’aperçoit souvent que le très grand nombre documents disponibles recouvre une énorme part de répétition et traite souvent des mêmes sujets. La surinformation renvoie donc à la mésinformation (la situation de celui qui, finalement, en dépit des sources disponibles, n’arrive pas à savoir l’essentiel) et à la question de l’agenda (qui décide de quoi on parle et ce qui fait débat ?). Du coup, le vrai pouvoir devient celui de faire l'agenda ou d'attirer l'attention. • le secret proliférant à notre époque Paradoxe de notre société dite de l’information et qui se réclame tant des valeurs de transparence : le nombre d’information secrètes (c’est à dire délibérément conservées confidentielles par des stratégies, des procédures légales ou techniques, est en augmentation exponentielle : secret d’État, secret technique ou d’entreprise, informations dites sensibles… • chacun doit aussi tenir compte de ses propres biais cognitifs (mode de perception, d’interprétation ou de raisonnement erroné et récurrent) et ses propres catégories idéologiques • Le trajet de l’information : des faits au savoir S’informer ne consiste pas à accumuler des donnés, mais à les traduire en connaissances opérantes, et surtout à poser les bonnes questions. La propagation des informations et des idées obéit à des règles propres. • Les sources et le sens Qualifier les sources, comprendre la nature des médias : qui m’informe, dans quel but, comment a été traitée l’information quel sens acquiert-elle pour moi ? etc • S’informer dans le monde de l’imprimé : logiques du classement Dans la graphoshère (pour employer le vocabulaire de la médiologie) ou système de transmission dominé par l’imprimé, l’information est fixée sur un support matériel, rangée quelque part, fixée à une date de publication (livre ou article), dont le contenu est accompagné de tout un appareil dit méta-textuel et son classement obéit à un nomenclature fixe. Nous parvenons au texte qui nous intéresse par un système de recommandation (évaluation des pairs, citations, opinion de professionnels de la lecture, réputation..) et en fonction de sa place sur "l'arbre de la connaissance". Nombre de connaissances informelles nous aider à évaluer a priori la valeur d'un texte. • L’information et l’image : les pièges de l’interprétation Les pouvoirs de l’image (génératrice d’émotions, toujours construite, particularisante, difficile à mettre en perspective, utilisée par des stratégies, manipulable..) on été largement critiqués Raison de plus pour rechercher un «bon usage des médias» • La sphère numérique : une cartographie de l’attention Quand l’information est à la fois numérisée et en réseaux, nous devons déléguer la tâche de recherche (tâche qui consiste désormais non pas à trouver physiquement un livre ou une revue, mais à se déplacer dans des flux d’information) : nous dépendons de «prothèses sémantiques», des machines qui interprètent notre désir de savoir (comme des moteurs de recherche) mais aussi de l’opinion d’autres internautes qui en créant ou recommandant des liens, en participant des classifications collaboratives (folksonomies) etc. dirigent notre navigation. Sur Internet, nous n’avons pas besoin de cartes (qui indiquent où est quoi) mais d’équivalents électroniques des portulans (une carte nautique qui indique surtout des routes à suivre). Dans le Web 2.0 s'ajoute un problème supplémentaire : la prolifération des sources (blog, forums, parfois simples commentaires sur les réseaux sociaux type Twitter ou Facebook...) dont l'opinion peut avoir un impact sur votre activité, mais dont le repérage peut se révéler plus délicat que celui de sites institutionnels. Veille : buts et techniques La veille suppose la surveillance organisée de l’environnement, pour y déceler des menaces ou des opportunités. Même si le terme s’emploie hors du domaine économique («veille sanitaire»…), il se rencontre surtout dans le contexte de l’entreprise : la veille sert à détecter, analyser, faire savoir au sein de sa propre organisation quels facteurs nouveaux peuvent affecter son fonctionnement et ses résultats. La veille s’inscrit dans une perspective d’anticipation au service de la décision stratégique : d'où l'importance du "nouveau" et du facteur temps. C’est un élément décisif de l’intelligence économique, mais un élément seulement (avec la protection du patrimoine informationnel - l'aspect sécuritaire - et avec l'influence dont il sera question plus loin). En effet, contrairement à la documentation qui est la recherche, le classement et la description de l’information en soi, la veille est centrée sur la détection « juste à temps » des signaux d’actualité ; elle est donc orientée vers le changement. • Brève histoire politique, économique et culturelle de la veille Si la veille (comme en général le processus cognitif de l’intelligence économique) est pratiquée depuis quelques siècles, elle s’est développée et systématisée au cours des dernières décennies en même temps que les Technologies de l’Information et de la Communication (p.e. : la révolution des sources ouvertes sur Internet) et dans le cadre de l’économie de l’immatériel. Elle est caractéristique de notre société que l’on nomme «de l’information», «du risque», «en réseaux». Retenons : - Que c’est une démarche volontaire et organisée. Il s’agit de rechercher l’information formelle (le plus souvent fixée dans un document) ou informelle (recueillie à l’occasion de contacts ou déplacements) non pour sa valeur culturelle, distractive, esthétique, morale ou autre mais en tant qu’elle répond à une question explicite ou implicite (elle peut porter sur une tendance lourde, sur la décision, l’intention ou la simple prédisposition d’un acteur, sur de simples opinions que partagent diverses parties prenantes, sur une formule scientifique. La question est spécifique à à chaque organisation en veille. - Que cette question porte sur une valeur, favorable ou défavorable, danger ou opportunité, en fonction du dessein stratégique - Qu’il n’est jamais question que du temps. L’information pertinente n’a de sens que si 1) elle parvient à temps pour prendre la décision nécessaire 2) si son acquisition prend un temps raisonnable 3) si cette acquisition est conciliable avec la protection de la sécurité de ses propres informations. 4) si uploads/Management/ guide-methodologie-veille-2011.pdf
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- Publié le Jan 25, 2021
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